• le mois dernier
Matignon, fumée blanche imminente ? rentrée scolaire, quid des réformes Attal ? Les informés débattent autour de Salhia Brakhlia et de Renaud Dély

Category

🗞
News
Transcription
00:00Générique
00:06Et c'était, et c'est avec un plaisir non dissimulé que je vous retrouve pour les informer.
00:11On reprend les bonnes habitudes, et on est en direct tous les matins jusqu'à 9h30 sur France Info Radio et sur le canal 27 de la TNT, avec Renaud Delis, toujours.
00:20Un plaisir partagé, Salia.
00:22Bonjour Renaud, et nous informer du jour, Victoria Coussa, journaliste au service politique de France Info.
00:28Bonjour Salia.
00:29On vous retrouve tous les matins désormais pour le brief politique à 7h24 sur France Info.
00:34Gilles Bornstein.
00:35Bonjour Salia, ravie aussi.
00:37Éditorialiste politique à France Info Télé.
00:39Renaud Delis, on commence tout de suite, on attend, on attend, et toujours pas de fumée blanche à l'Elysée, mais ça ne saurait tarder.
00:45Et voilà, on s'était quitté il y a quelques semaines, Salia, et effectivement avec un Premier ministre démissionnaire, qui est toujours démissionnaire, mais toujours en place, faute de successeur.
00:52Mais on approche visiblement de la fumée blanche, en tout cas Emmanuel Macron reprend aujourd'hui ses consultations.
00:58Il va recevoir notamment les deux anciens présidents de la République, François Hollande et Nicolas Sarkozy.
01:04Xavier Bertrand, ça se sera dans l'après-midi, mais en ce moment même, il reçoit dans son bureau à l'Elysée Bernard Cazeneuve, l'ancien Premier ministre, qui semble tenir à l'accord.
01:13En tout cas, le nom de Bernard Cazeneuve a beaucoup circulé ces derniers jours pour être pressenti pour revenir à Matignon.
01:22Est-ce que Bernard Cazeneuve pourrait être, j'allais dire, le mouton à cinq pattes susceptible de démêler un peu la crise politique actuelle ?
01:30Je propose d'écouter celui que vous receviez il y a quelques minutes sur ce plateau, qui lui-même, dont le nom a lui aussi circulé ces derniers jours et ces dernières semaines,
01:38le maire socialiste de Saint-Ouent, Karim Bouamrane. Que pense-t-il de l'hypothèse de Bernard Cazeneuve à Matignon ?
01:45— Bernard Cazeneuve est un bon serviteur de la République. Ensuite, c'est prérogatif du président de la République. C'est à lui de choisir.
01:51La question, c'est quel chemin, quel moyen, quelle méthode, pourquoi et avec qui. On est dans un moment de bascule pour le pays, dans un moment déterminant.
02:00On voit bien qu'on est dans une situation inédite, un moment inédite. Si Bernard Cazeneuve a la possibilité, la capacité de mobiliser toutes les énergies positives, je m'en réjouirais.
02:12— Il n'y en a qu'un. — Une situation inédite qui, d'ailleurs, est résumée par un néologisme inventé à l'Élysée. Du côté de l'Élysée, on parle de coalitation.
02:21Pourquoi ? Parce qu'il y a d'un côté une cohabitation qui pourrait se mettre en place avec un Premier ministre qui ne soit pas issu donc des rangs macronistes,
02:28Bernard Cazeneuve par exemple ou quelqu'un d'autre, mais en même temps la nécessité d'essayer d'esquisser une coalition, c'est-à-dire un rassemblement
02:36qui dépasse simplement le strict camp par exemple la gauche de Bernard Cazeneuve pour essayer de rassembler aussi des élus du centre voire de la droite,
02:45évidemment pour éviter la censure. Est-ce que cette situation politique qui semble très complexe et qu'il l'est peut finalement être démêlée dans les heures
02:57et dans les jours qui viennent, que ce soit avec Bernard Cazeneuve à Matignon ou quelqu'un d'autre ?
03:01— Effectivement. Victoria Koussa, là, au moment où l'on parle, Bernard Cazeneuve est dans le bureau du président de la République.
03:07— Oui. Effectivement, le président les reçoit aujourd'hui à la fois Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand également. Pourquoi ?
03:15Est-ce qu'il cherche vraiment à être convaincu ? Est-ce qu'il cherche à brouiller les pistes ? Est-ce qu'il hésite ? C'est difficile de le savoir.
03:23Je parlais notamment avec un allié de la majorité hier qui nous disait, qui me disait peut-être en fait que c'est juste une visite de courtoisie
03:30puisque leur nom circulait tout l'été à ces deux hommes et qu'ils restent influents dans leur famille politique.
03:36Est-ce que ce n'est pas juste une façon d'acter qu'il les a reçus, comme il a pu recevoir Lucie Kesté pour le NFP il y a quelques jours de cela ?
03:44Donc difficile de savoir. Est-ce que ça va aboutir dans la foulée sur la nomination d'un Premier ministre ? Tout le monde l'espère.
03:51On ne peut pas vraiment affirmer de date, de données de date aujourd'hui. Ce qui est sûr, c'est qu'on n'a jamais été aussi proches de l'annonce. C'est au moins ce qu'on peut dire.
03:59On ne peut pas prendre de risques, Gilles.
04:01Même chaque minute qui passe nous rapproche de l'annonce. On peut aussi dire ça sans prendre de risques.
04:06Et de Noël aussi d'ailleurs.
04:08Exactement. On ne sait rien du tout. La vérité, c'est qu'on ne sait rien du tout. D'abord, ça devait être dimanche soir.
04:14Puis après, on savait que ça ne serait vraisemblablement pas aujourd'hui. Je pense qu'on ne prend pas énormément de risques.
04:19En tout cas, pas ce matin parce que c'est la rentrée scolaire. Le chef de l'État brouille les cartes.
04:25Ce qu'on nous dit à l'Élysée parfois est démenti par le président de la République lui-même une heure après.
04:32Le recevoir par courtoisie, il y a beaucoup de noms qui ont été cités.
04:35S'il reçoit par courtoisie Didier Migaud, Karim Bouamrane, le nom de vendredi, c'était Éric Lombard, le patron de la Caisse des dépôts.
04:43Ça va faire beaucoup de monde à l'agenda du président de la République.
04:47Le week-end socialiste n'a certainement pas fait augmenter les actions de Bernard Cazeneuve.
04:54En tout cas, il y a une chose qu'on sait et qu'on a l'impression de savoir.
04:58C'est que le président de la République a pour l'instant une obsession. C'est de ne pas nommer quelqu'un qui serait censuré le jour d'après.
05:03Il veut s'assurer que cette personne ne sera pas censurée.
05:06Il espérait vraisemblablement – et peut-être qu'il reçoit François Hollande pour ça – qu'un nombre suffisant de socialistes
05:13se détache du NFP et d'Olivier Faure et lui garantisse qu'il ne censurerait pas tout de suite Bernard Cazeneuve.
05:18Le problème, c'est que les soutiens de Bernard Cazeneuve, Carole Delgan, Nicolas Meyer-Rossignol, la maire de Paris, Anne Hidalgo,
05:24tout ce que vous voulez, aucun n'est député.
05:26Et les 50 et quelques députés socialistes, eux, ce sont des lignards parfaits, plus ou moins tenus dans la ligne d'Olivier Faure.
05:33Et quand on voit le ton...
05:35– Il parle de censure, Olivier Faure.
05:37– Il parle de censure quand on voit le ton de ce qui s'est passé à Blois.
05:40Vous avez passé l'extrait où Karim Bouamrane et Bernard Cazeneuve ont été sifflés.
05:45C'est peut-être plus compliqué que prévu pour Bernard Cazeneuve.
05:50Maintenant, peut-être qu'il a à l'Élysée.
05:53Un interlocuteur très proche du chef de l'État nous disait...
05:56D'abord, il dit que le chef de l'État est très taiseux, beaucoup plus taiseux que les autres fois.
05:59Il disait peut-être qu'il a depuis, comme l'autre fois, où il avait fait monter Julien Denormandie, Sébastien Lecornu,
06:04alors qu'il savait depuis le début que ça serait Gabriel Attal.
06:06Peut-être qu'il en a en tête.
06:09– En fait, on ne sait rien du tout.
06:11– Est-ce qu'il peut y avoir une stratégie du chef de l'État de lancer des noms comme ça
06:15pour voir comment ça réagit ? On appelle ça des ballons d'essai en politique.
06:19Et puis, en fin de compte, ça fait un petit moment qu'il a déjà une personne en tête.
06:22– Peut-être, mais ça, pour être tout à fait honnête, je suis incapable de répondre à cette question.
06:26– Bien sûr, vous n'êtes pas dans la tête d'Emmanuel Macron.
06:28– En revanche, il y a une logique, Bernard Cazeneuve, je ne sais pas si ce sera lui,
06:31mais le fait qu'il le reçoive, si c'est par simple courtoisie ou pour acter un désaccord,
06:37ne me semble pas forcément politiquement très adroit de la part du chef de l'État.
06:40C'est peut-être le cas, mais si, en fin de matinée,
06:42on apprend que finalement ça s'est mal passé et que cette hypothèse-là est écartée,
06:46je ne suis pas sûr que ça serve les intérêts du chef de l'État dans le contexte actuel.
06:50Donc la logique, s'il le reçoit, c'est quand même pour s'assurer, me semble-t-il,
06:54qu'il y a une possibilité que ce soit Bernard Cazeneuve et qu'il soit nommé à Matignon.
06:58Ensuite, du côté socialiste, je ne suis pas persuadé
07:00que le rassemblement de ce week-end de Blois ait vraiment changé les choses.
07:05Pourquoi ? D'abord parce que des socialistes qui se déchirent
07:07à l'occasion de leur université d'été de rentrée, ça s'est déjà vu.
07:10Ça s'est déjà vu pendant des années, voire des décennies,
07:12parfois de façon beaucoup plus spectaculaire,
07:14y compris avec des effets de foule en quelque sorte,
07:17que des militants sifflent, certains des leurs.
07:20Là aussi, ça s'est déjà vu à de multiples reprises.
07:22Ensuite, effectivement, Olivier Faure, jusqu'à présent,
07:25semble assez hostile, notamment à l'hypothèse de Bernard Cazeneuve.
07:29Ça poserait quand même, je pense, un léger problème aux socialistes
07:31s'ils censuraient un ancien premier socialiste.
07:34Et un ancien premier ministre de François Hollande.
07:36C'est-à-dire que les députés socialistes en bloc
07:38censurent un gouvernement Bernard Cazeneuve,
07:41je pense que ça aurait des répercussions,
07:43d'abord en interne immédiatement, évidemment, au sein du PS,
07:46parce qu'on voit bien que l'ensemble du PS n'est pas sur cette position-là.
07:50Et puis ensuite, sur l'avenir du Parti socialiste,
07:52est-ce que ça veut dire que le Parti socialiste
07:54ait décidé à rester dans l'opposition à jamais,
07:57en tout cas tant que les insoumis les incitent à y rester ?
08:01Je pense que sur le devenir de la gauche réformiste,
08:03ça serait une décision politique assez compliquée à prendre.
08:06Ensuite, il y a effectivement un certain nombre de conditions à remplir
08:09pour que Bernard Cazeneuve puisse par exemple accéder à Matignon,
08:12lui ou un autre d'ailleurs.
08:13C'est évidemment que d'abord Emmanuel Macron le choisit,
08:18ça c'est la première chose,
08:19mais ensuite qu'il soit en mesure d'échapper à la censure
08:22et donc de dépasser simplement son camp.
08:24Donc il faut aussi effectivement, et que ce soit lui ou un autre,
08:27de toute façon la mécanique parlementaire est telle
08:29qu'il faut qu'une bonne partie de la gauche,
08:32le bloc central des 166 élus macronistes et puis la droite LR,
08:38ne censure pas le futur Premier ministre
08:41pour que celui-ci reste en place quelques jours.
08:43Ça encore une fois, quelle que soit l'identité de le rechoisi,
08:46cette équation-là est immuable.
08:49Parce qu'on a parlé de Bernard Cazeneuve,
08:50mais il y a aussi Xavier Bertrand qui est reçu aujourd'hui.
08:52Lui aussi il est dans les premiers ministrables.
08:54Oui, il y croit de moins en moins, Xavier Bertrand,
08:56malgré tout nous dit son entourage,
08:58mais je voulais juste rebondir sur ce que disait Renaud
08:59sur le groupe socialiste,
09:00puisqu'il est très différent aujourd'hui par rapport à 2022.
09:04Aujourd'hui, il est plus large et il y a aussi François Hollande
09:08dans ce groupe.
09:09Alors certes, il n'est pas aussi influent par exemple
09:12qu'Olivier Faure, puisque ces députés-là ont été élus
09:15avec l'étiquette du Nouveau Front Populaire,
09:17mais il a quand même une influence au sein de certains députés.
09:22C'est difficile de savoir combien sont autour de sa ligne,
09:25mais ce qui est sûr, c'est qu'il ne faut pas miser, je pense,
09:27sur une censure totale du NFP en cas de nomination de Bernard Cazeneuve.
09:33Il y a certes les écolos qui ont envie de censurer,
09:36puisque pour eux Bernard Cazeneuve, c'est la mort de Rémy Fraisse, etc.
09:41Mais au sein des socialistes, je pense qu'ils seront très divisés
09:46et chez les communistes, peut-être que certains aussi décideront
09:49de ne pas le censurer.
09:50Il peut être risqué pour Bernard Cazeneuve aussi.
09:539h15 sur France Info, les informés continuent
09:55après le Fil Info.
09:58L'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve
10:01s'entretient en ce moment avec Emmanuel Macron à l'Elysée.
10:04Le chef de l'Etat consulte de nouveau avant de nommer un chef de gouvernement.
10:08Cet après-midi, le LR Xavier Bertrand sera aussi en tête à tête
10:11avec le président, tout comme les anciens chefs d'Etat
10:14François Hollande et Nicolas Sarkozy ce midi.
10:17Une minute de silence dans toutes les préfectures,
10:19les commissariats de police et les brigades de gendarmerie de France
10:22aujourd'hui pour rendre hommage à Éric Comines,
10:25le gendarme tué par un chauffard lundi dernier dans les Alpes-Maritimes.
10:28Le ministre de l'Intérieur, démissionnaire,
10:31préside un hommage national cet après-midi à Nice.
10:34Le parti a reçu un mandat pour gouverner, se réjouit l'AFD.
10:38L'extrême droite remporte un scrutin régional en Allemagne, en Thurange.
10:42Plus de 33% des voix pour l'AFD, une première depuis l'après-guerre.
10:46Mais la formation aura du mal à diriger la région.
10:49Les autres partis ne veulent pas former de coalition avec l'AFD.
10:52Les travaux doivent débuter durant trois mois et demi.
10:56Le tunnel du Mont-Blanc sera fermé à la circulation
10:59dans les deux sens de circulation entre la France et l'Italie
11:03à partir de 17h ce soir.
11:06France Info.
11:10Les informés, Renaud Dely, Saliha Brakia.
11:16De retour sur le plateau des informés avec Victoria Coussin,
11:19journaliste au service politique de France Info, avec Renaud Dely
11:22et avec Gilles Bernstein, éditorialiste politique à France Info TV.
11:25Gilles, on a parlé de Bernard Cazeneuve, de Xavier Bertrand,
11:28le président de la République reçoit aussi deux anciens présidents de la République,
11:32François Hollande et Nicolas Sarkozy.
11:34Nicolas Sarkozy qui s'est exprimé ces derniers jours
11:37pour inciter les Républicains, sa famille politique, de bouger.
11:41Pour le coup, interview extrêmement clair.
11:43Parfois, on reproche aux politiques de faire de la langue de bois.
11:46Alors là, c'était vraiment transparent.
11:48Un, il dit le pays est plus à droite qu'il ne l'a jamais été.
11:50Donc, il y a une logique à ce que la droite gouverne.
11:52Deux, il dit quand on veut avoir une influence sur la politique de son pays,
11:55il faut participer au gouvernement.
11:57Il dit que le pacte législatif de Laurent Wauquiez, c'est très bien,
12:00mais tant qu'on fait un pacte et qu'on est à l'extérieur,
12:02eh bien, on n'a pas d'influence.
12:03Pour avoir de l'influence, il faut être à l'intérieur.
12:05Il ne le dit pas, mais il dit, par exemple, à son ami Gérald Darmanin,
12:09s'il a fait un petit peu bouger les choses,
12:11c'est parce qu'il était au gouvernement.
12:13Donc, il trouve bizarre d'être un parti de gouvernement.
12:15Et LR, vous appelez ça comme vous voulez,
12:17mais enfin, le parti de droite républicaine qui a fondé la Vème République
12:20est par définition un parti de gouvernement.
12:22Il s'étonne que son chef ne veuille pas participer au gouvernement.
12:26Et puis, il met un tacle très appuyé à Laurent Wauquiez
12:29où il dit, moi, par exemple, j'étais d'accord en rien avec Jacques Chirac,
12:32mais j'ai participé au gouvernement en 2012,
12:35enfin, avant 2007, pardon, en 2005,
12:38ce qui ne m'a pas empêché d'être élu président de la République après.
12:41Donc, c'est une manière de dire à Laurent Wauquiez,
12:43si tu avais un peu de talent, tu pourrais à la fois participer au gouvernement
12:47d'Emmanuel Macron, ce qui ne t'empêcherait pas
12:49de candidater avec des chances de succès à l'Élysée après.
12:53Donc, oui, lui, il est comme un certain nombre de gens de droite.
12:57François Copé, qui a dit que Nicolas Sarkozy avait raison,
13:00il pense qu'il faut participer à cette expérience gouvernementale.
13:04Un peu de talent, mais aussi un peu de courage.
13:06Non seulement il faut y participer, dit Nicolas Sarkozy,
13:08mais il faut un Premier ministre de droite à Matignon.
13:10On lui revendique Matignon pour son camp.
13:12Après, depuis 2022...
13:14Parce que la France est à droite.
13:15Depuis 2022, époque où il n'y avait déjà qu'une majorité relative
13:18à l'Assemblée nationale, même si elle était un peu plus importante,
13:21mais il n'y avait que 250 élus issus du bloc macroniste.
13:24Depuis cette période-là, Nicolas Sarkozy prône une alliance
13:28entre la droite LR et les macronistes.
13:31La France n'a jamais été aussi à droite, dit-il.
13:35Qu'est-ce que dit Nicolas Sarkozy ?
13:36Ça dépend quelle droite.
13:38Il semblerait que ce soit le cas.
13:40Dans son équation, il compte, en l'occurrence,
13:42le Rassemblement national, que ce soit dans les urnes,
13:44voire à l'Assemblée nationale.
13:46Parce qu'il y a un paradoxe.
13:47Ce raisonnement est un peu biaisé.
13:49La France n'a jamais été aussi à droite, dit-il,
13:51sauf que les Républicains, donc son parti,
13:53qui l'a fourni, n'a jamais été aussi faible
13:54et aussi peu représenté à l'Assemblée nationale.
13:56C'est pour ça qu'il y a quand même une difficulté
13:58à nommer un Premier ministre issu de LR,
14:00avec un groupe LR qui a été jivarisé, en quelque sorte,
14:04par les électeurs.
14:05Jivarisé.
14:06Et de surcroît,
14:07et oui, j'ai acheté un dictionnaire cet été,
14:10Gilles Brangetagne,
14:12de surcroît, on le sait, la majorité éventuelle,
14:15la coalition éventuelle entre les macronistes et LR
14:17ne suffit pas.
14:18Et là, elle provoquerait immédiatement
14:20probablement une censure de l'ensemble de la gauche.
14:23C'est pour ça que la solution,
14:25l'hypothèse, Xavier Bertrand,
14:26qu'il ne faut pas écarter, bien sûr,
14:27semble, au regard des rapports de force
14:30au Parlement aujourd'hui,
14:31un peu plus fragile
14:33et un peu moins plausible, peut-être,
14:35que l'hypothèse Bernard Cazeneuve.
14:36On parle de 2024 avec un gouvernement de coalition
14:40et de cohabitation,
14:41mais si on pense à 2027,
14:44si LR, les macronistes, une partie de la gauche
14:47se réunissent,
14:49pour 2027, les principales opposants,
14:51ce sera qui, Victoria Koussa ?
14:52Ce sera le Rassemblement national.
14:53Oui, tout le monde s'y prépare
14:55et c'est justement parce qu'il y a 2027
14:57qu'on est aussi dans cette situation.
14:58C'est la tactique.
14:59Exactement, et tout le monde,
15:01chaque formation politique,
15:02que ce soit à gauche, les quatre partis,
15:04la droite, les LR, l'ERN,
15:06tout le monde se prépare à 2027
15:08et c'est ce qui fait aussi qu'une coalition
15:10est si compliquée à se former
15:13malgré le blocage politique
15:14dans lequel on est aujourd'hui.
15:15L'idée, c'est de ne pas se cramer
15:17et d'y aider maintenant dès 2024
15:19en pensant à 2027.
15:20Mais même pas qu'à 2027,
15:21beaucoup pensent à l'année prochaine
15:23parce que beaucoup se disent
15:24qu'ils vont retourner aux urnes,
15:25qu'il y aura dissolution l'année prochaine
15:26et par exemple la gauche sait
15:27qu'elle a besoin des insoumis.
15:28Olivier Faure a besoin des insoumis
15:31pour être élu député dans sa circonscription.
15:33Donc avant 2027,
15:34il y a une éventuelle dissolution
15:36qui fait peur à tout le monde
15:37parce qu'en plus,
15:38personne ne sait dans quelles conditions.
15:39Est-ce que ça sera la proportionnelle ?
15:40Voilà, c'est ça qui peut changer la donne.
15:42Si le mode de scrutin change, ça change.
15:44Mais si le mode de scrutin ne change pas,
15:46Marine Tondelier,
15:47dont on a vu qu'elle n'était pas
15:48une opposante virulente à l'intérieur de la gauche
15:50aux insoumis,
15:51Marine Tondelier,
15:52pour faire réélire ses députés écolos,
15:54elle aura besoin des insoumis
15:55et au PS, c'est pareil.
15:57Et que nombre de responsables politiques,
15:58quelle que soit leur étiquette,
15:59pensent déjà à 2027
16:00au vu de la crise politique
16:01dans laquelle on est
16:02et de la situation assez inexplicable,
16:03en dit-on aussi sur leur midiocrité.
16:05C'est-à-dire qu'on voit
16:06que nombre de responsables politiques
16:08ne sont pas à la hauteur
16:09de ce que les électeurs, eux,
16:12ont fait au second tour
16:13des élections législatives
16:14où effectivement,
16:15les électeurs ont choisi
16:16un candidat qu'ils jugeaient républicain,
16:18même si celui-ci
16:19ne correspondait pas
16:20à leurs attaches partisanes.
16:21Lundi 2 septembre 2024,
16:23et oui, sur France Info,
16:24et à l'heure où l'on parle,
16:25nous ne connaissons pas
16:28le nom de notre nouveau Premier ministre,
16:30mais nombreux sont les élèves
16:31à connaître le nom
16:32de leur nouveau prof,
16:33puisque c'est la rentrée scolaire,
16:34Renaud Delis,
16:35et même le contexte.
16:3612 millions d'élèves,
16:37effectivement,
16:38de primaire, du collège et de lycée
16:39qui rentrent aujourd'hui à l'école
16:41dans une situation, donc,
16:42où ils ont toujours
16:44la même ministre démissionnaire,
16:46en l'occurrence,
16:47Nicole Belloubet,
16:48ministre de l'Éducation,
16:49qui a fait sa conférence de presse
16:51de rentrée la semaine dernière
16:53et qui avait précisément
16:54un message d'apaisement,
16:56dit-elle, à l'endroit
16:57de l'ensemble
16:58de la communauté éducative,
17:00c'est-à-dire des enseignants,
17:01des parents d'élèves aussi,
17:02et puis de ces 12 millions d'élèves.
17:05Au fond, aucun d'entre eux,
17:07je pense, ne demande
17:09à ce que les sonneries
17:11des salles de classe
17:12se calent sur celles
17:14du Palais-Bourbon.
17:15Les affaires courantes
17:17ne sont ni un temps suspendu
17:19pour l'école,
17:21ni un temps mort.
17:23C'est un temps d'action,
17:25parce que l'école n'attend pas.
17:27– Certes, et la sonnerie de rentrée
17:29a donc retenti,
17:30il n'empêche que nombre
17:31des annonces,
17:32des annonces de réforme
17:33portées en particulier
17:34par Gabriel Attal,
17:35dont on se souvient du passage,
17:36même s'il fut relativement bref,
17:38Ruth Grenell,
17:40un nombre de ces annonces
17:42auront peut-être sans doute
17:43quelques difficultés
17:45à entrer en vigueur
17:46en cette rentrée.
17:47On peut penser notamment
17:48au groupe de niveau,
17:49rebaptisé groupe de besoin
17:50par Nicole Belloubet,
17:51donc en français et en maths
17:52en classe de 6ème et de 5ème,
17:53est-ce qu'il y aura
17:54suffisamment d'effectifs,
17:55d'enseignants ?
17:56On peut penser aussi
17:57à la réforme
17:58de la formation des maîtres
17:59qui vise à rémunérer
18:01plutôt en quelque sorte
18:02les enseignants en formation.
18:03Il y a un effort budgétaire
18:05indispensable à cette fin.
18:06Et puis il y a aussi
18:07la réforme du brevet
18:09qui n'entrera pas visiblement
18:11en application immédiatement
18:12en tout cas dans sa globalité.
18:13Bref, est-ce que les chantiers
18:14de l'éducation sont en stand-by
18:16au regard de la situation politique ?
18:18Gilles ?
18:19Oui, très clairement en stand-by.
18:21Nicole Belloubet était
18:23sur une radio amie ce matin
18:25et alors là,
18:26il y a de la cohabitation dans l'air.
18:27C'est-à-dire qu'on sentait
18:29entre elle et Gabriel Attal,
18:30mais vraiment,
18:31ils ne sont d'accord sur rien.
18:33Il lui a été demandé,
18:34alors déjà dès qu'on lui dit
18:35classe de niveau avant,
18:37vous ayez le temps
18:38de faire votre mot,
18:39elle dit classe de besoin
18:40pour bien montrer
18:41que ce n'est pas pareil
18:42et qu'elle est contre
18:43les classes de niveau
18:44qui seraient du tri social.
18:45Et puis sur cette histoire
18:46de brevet dont Gabriel Attal
18:47voulait faire un passage,
18:48l'obtention du brevet
18:49devait être nécessaire
18:50pour passer au lycée,
18:51on lui a demandé
18:52est-ce que ce sera le cas ?
18:53Absolument pas, répond-elle.
18:54Mais absolument pas,
18:55enfin sur un ton très fier
18:57que cette réforme n'ait pas lieu.
18:59Donc la dissolution
19:02a mis certainement un frein
19:04à ces réformes voulues
19:06par Gabriel Attal
19:07et la ministre démissionnaire.
19:08Alors elle est démissionnaire,
19:09ce n'est certainement pas elle
19:10qui assurera l'ensemble
19:12de l'année scolaire,
19:13mais on sent que ça ne lui a pas
19:14fait beaucoup de peine.
19:15Elle a pris sur elle
19:16assez facilement
19:17que rien ne soit en application
19:19parce que Renaud a raison,
19:20pas grand-chose est en application.
19:22Il y a des expérimentations quand même.
19:23Oui, il y a des expérimentations.
19:24Le port de l'uniforme,
19:25la pose urérique,
19:26les cours d'empathie aussi.
19:270,13% des classes
19:290,13% des classes
19:31ont un uniforme.
19:32C'est 90 établissements
19:34dans toute la France
19:36dont 70 écoles.
19:38Donc il y a collèges et lycées,
19:40ça fait 20 établissements,
19:42ce qui n'est quand même pas grand-chose.
19:43Il y a une vraie nouveauté
19:44qui ménage justement
19:45et de son fait à elle,
19:46c'est le fait que
19:47dans un certain nombre de classes,
19:48alors je ne sais pas le nombre,
19:49les portables seront...
19:50C'est 299 collèges.
19:52Où les portables doivent être mis
19:54dans des casiers.
19:55La pose numérique.
19:56Voilà, la pose numérique.
19:57Absolument.
19:58Victoria ?
19:59On voit que Gabriel Attal
20:00aussi dans cette rentrée
20:01tente de jouer un peu
20:02cette dernière carte,
20:03si c'est qu'il va partir.
20:04L'éducation,
20:05ça a toujours été son domaine.
20:07Selon lui,
20:08il a marqué des points
20:09lors de son passage
20:10à la tête du ministère.
20:11Et donc là, par exemple,
20:12aujourd'hui,
20:13il lance une campagne
20:14contre le harcèlement scolaire
20:15qui est un sujet
20:16très concernant
20:17puisque les parents
20:18qui nous écoutent
20:19ont peut-être été
20:20confrontés à ça
20:21de près ou de loin.
20:22Et donc là,
20:23il va sur un sujet
20:24qui fédère
20:26au moment où
20:27le reste de la classe politique
20:28se déchire pour savoir
20:29quel Premier ministre,
20:30quelle coalition
20:31faire pour sortir
20:32de l'impasse politique
20:33Il fait un déplacement
20:34ce matin aussi
20:35dans un collège,
20:36il me semble,
20:37à Issy-les-Moulineaux
20:38pour défendre
20:39tout ce qu'il a
20:40pu entreprendre
20:41sur le harcèlement scolaire
20:42puisque son équipe
20:43a une obsession
20:44avec le départ
20:45de Gabriel Attal
20:46de Matignon,
20:47c'est valoriser son bilan.
20:48Renaud rappelait
20:49qu'il a été là
20:50pendant six mois,
20:51c'était très bref pour lui.
20:52Et donc l'obsession,
20:53c'est vraiment
20:54de rappeler
20:55tout ce qu'a pu
20:56entreprendre
20:57le Premier ministre
20:58démissionnaire
20:59avec notamment
21:00en préparation
21:01un document
21:02pour récapituler
21:03tout ce qu'il a pu faire
21:04puisqu'il n'a pas
21:05fait passer
21:06sous sa mandature
21:07de réforme structurante.
21:08Avec parfois
21:09effectivement
21:10des difficultés
21:11purement juridiques
21:12à cause de la situation
21:13de ce gouvernement
21:14démissionnaire,
21:15par exemple
21:16le texte réglementaire
21:17qui institue
21:18les nouvelles modalités
21:19d'évaluation
21:20du brevet,
21:21justement,
21:22notamment la répartition
21:23entre contrôle continu
21:24et preuve terminale,
21:25il est,
21:26paraît-il, prêt
21:27mais il n'a pas pu
21:28être publié
21:29justement parce que
21:30le gouvernement
21:31démissionnaire
21:32n'a pas pu le faire.
21:33Donc il y a un certain
21:34nombre de difficultés
21:35comme ça.
21:36Il y a une urgence,
21:37une première urgence
21:38qui est l'urgence budgétaire.
21:39On sait que Gabriel Attal
21:40a envoyé des lettres
21:41de plafond
21:42mais dans l'éducation nationale
21:43en particulier,
21:44notamment pour ces fameux
21:45groupes de besoins
21:46ou pour la revalorisation
21:47des enseignants,
21:48il y a besoin sans aucun doute
21:49de rallonge budgétaire
21:50et là on ne sait pas très bien
21:51où on en est.
21:52Juste un dernier point,
21:53il y a une différence
21:54me semble-t-il
21:55entre Gabriel Attal
21:56et Nicole Belloubet
21:57ce qui explique peut-être
21:58la liberté de parole
21:59de Nicole Belloubet
22:01mais on ne le verra pas
22:02dans le prochain gouvernement.
22:03Il semblerait que
22:04Nicole Belloubet
22:05n'exclue pas totalement
22:06si on lui demande
22:07de rester à son poste
22:08et bien de continuer sa mission.
22:09Bon, on va voir,
22:10on va suivre ça.
22:11Déjà, on attend le nom
22:12du prochain Premier Ministre.
22:13Nous n'allons pas
22:14trop vite en besogne.
22:15Merci beaucoup
22:16à tous les trois,
22:17Victoria Koussa,
22:18journaliste au service politique
22:19de France Info.
22:20Je rappelle qu'on vous retrouve
22:21tous les matins
22:227h24 sur France Info
22:23pour le brief politique.
22:24Merci à vous,
22:25Gilles Bernstein,
22:26éditeur réaliste politique
22:27à France Info Télé.
22:28Merci Renaud.
22:29On se retrouve demain
22:30du soir,
22:31eux, ils reviennent
22:32à 20h
22:33avec Agathe Lambret
22:34et Jean-Rémi Baudot.

Recommandations