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Le vice-président du syndicat Action et démocratie René Chiche était l’invité de 180 Minutes Info WE ce dimanche 1er septembre sur CNEWS. Il s’est exprimé au sujet du  flou qui entoure la rentrée des classes : «Madame Belloubet n'a pas l'envergure d'un ministre»

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Transcription
00:00qu'on est un ministre ou qu'on n'en n'est pas, ça ne change pas grand-chose.
00:03Et qu'on ait un ministre démissionnaire,
00:06en l'occurrence, madame Belloubet, depuis qu'elle est en poste,
00:09elle n'a pas l'envergure d'un ministre,
00:11c'est-à-dire qu'elle n'a pas la taille politique pour être un ministre.
00:15Ce que les professeurs attendent, et depuis des années,
00:17pas cette année, pas cette rentrée, depuis des années,
00:21c'est un ministre qui fait, enfin, face à la réalité,
00:26c'est-à-dire la crise du recrutement qui est catastrophique,
00:30dont un interlocuteur, tout à l'heure, dans votre sujet,
00:34a évoqué un peu l'ampleur,
00:36mais vous savez qu'à force de s'accumuler
00:39et de ne pas être traités, ces problèmes sur le terrain,
00:43ils pèsent énormément.
00:44D'autre part, j'entends parler de la réforme des groupes de niveau
00:48et des groupes de besoins, etc.
00:51C'est une vraie gabegie, et ça n'a rien à voir
00:53avec le fait qu'on ait un ministre ou pas.
00:55Monsieur Attal a lancé une consultation éclaire,
00:58une mission éclaire, intitulée à l'époque Exigence des savoirs,
01:02de laquelle est ressorti en 15 jours un certain nombre de propositions
01:05qui ont été à peine disputées.
01:10De toute façon, il est devenu Premier ministre entre-temps.
01:13Donc, Mme Belloubet, qui l'a remplacée,
01:19d'abord Mme Ouguet-Castérat, mais on ne va pas revenir là-dessus,
01:23n'avait absolument aucune marge de manœuvre.
01:25Tout avait déjà été décidé.
01:27Or, ce qui a été décidé n'a pas été pensé au préalable.
01:31Et qu'est-ce qui se passe aujourd'hui dans les collèges,
01:34à cette heure-là, au moment où on se parle ?
01:37Eh bien, c'est que personne n'a de feuille de route, en réalité.
01:42La ministre s'est défaussée sur les établissements.
01:47Chacun va faire un peu ce qu'il veut à sa sauce.
01:49C'est-à-dire que, pardonnez-moi, je vous coupe,
01:51mais très concrètement, ces fameux groupes de niveau,
01:54certains les feront, d'autres ne le feront pas.
01:56Chacun va s'adapter un petit peu.
01:58Chacun va faire ce qu'il veut sous ce terme-là, comme d'habitude.
02:02Et ce que je veux vous dire, surtout, c'est que ce n'est pas l'absence
02:05ou la présence d'un ministre qui en est la vraie cause.
02:08La vraie cause, c'est que la mesure elle-même a été prise dans la précipitation.
02:13Et comme la réforme du BAC...
02:14Vous vous souvenez que la réforme du BAC de Jean-Michel Blanquer
02:17a été ensuite amendée, réamendée, réamendée,
02:21parce qu'elle avait été prise trop vite
02:23et qu'on n'avait pas réfléchi à tous les impacts qu'elle aurait sur le terrain.
02:27Eh bien, pour les groupes de niveau, c'est pareil.
02:29Donc, nous, ce qu'on voudrait à l'Éducation nationale,
02:32c'est d'abord un vrai ministre,
02:33mais comme on n'en a pas eu depuis très longtemps,
02:36c'est-à-dire quelqu'un qui prend son temps,
02:38qui ne veut pas absolument marquer son ministère avec sa réforme
02:42et qui écoute les personnels,
02:44qui même va modestement sur le terrain,
02:46non pas accompagné de recteurs et de caméras de télévision
02:49pour se faire prendre en photo devant les élèves,
02:52mais qui va discuter humblement,
02:54qui va voir sur le terrain ce qui se passe,
02:55parce que je suis persuadé,
02:57et j'en ai l'expérience en tant que membre du Conseil supérieur de l'Éducation,
03:00que le ministre n'a pas une remontée fidèle de la réalité sur le terrain.

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