[#CoupDeLibération] Récit du 30 Août 2023 : les témoignages de ceux qui l’ont vécu Part 1

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[#CoupDeLibération] Récit du 30 Août 2023 : les témoignages de ceux qui l’ont vécu Part 1

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00:00Et il y a lieu de savoir que le Gabon veut faire son petit chemin.
00:06Dieu ne nous a pas donné les droits de faire du Gabon ce que nous sommes en train de faire.
00:13Moi j'ai une famille, les membres de ma famille me reconnaissent comme tel.
00:17Il bouge, il bouge !
00:18Et le PDG au pouvoir n'a pas l'intention de vous passer le relais.
00:22Ce jour, 30 août 2023, nous, forces de défense et de sécurité,
00:28avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place.
00:3830 août 2023 est une date qu'aucun Gabonais ne peut oublier.
00:46La particularité pour ce qui est de ma personne est que je l'avais vécu,
00:53j'étais dans l'Ogwe Lolo pour faire élire le prisonnier Jean-Rémy Ayama, député, face à Libongo.
01:04Vous comprenez que le risque était grand.
01:08Après avoir effectivement battu à Libongo dans les urnes, dans ce canton de l'Ogwe Aval,
01:18le 30 août, dans la nuit, nous avons appris qu'Ali Bongo avait encore gagné l'élection à sa manière.
01:29Vous comprenez ce que cette annonce pouvait d'abord représenter pour des gens comme nous.
01:37Nous nous voyons déjà en prison, nous nous voyons déjà effacés de notre pays
01:42parce que nous étions convaincus que si Ali Bongo était encore au pouvoir, c'était fini pour nous.
01:48Quelques 15 minutes après, nous recevons un coup de fil d'un ami de Libreville
01:54qui nous annonce la prise de pouvoir par les militaires.
01:58On n'a pas d'abord cru et quand on va regarder la télé,
02:02ce qui nous a rassurés c'est de voir tous les corps de défense et de sécurité réunis.
02:11On a dit effectivement c'est bien et ça a été une joie, ça a été une sorte de délivrance,
02:19ça a été une euphorie que vous ne pouvez pas imaginer.
02:23Nous étions en joie, nous n'avions plus dormi jusqu'au matin
02:26et c'est ce qui nous a amené à faire la déclaration depuis l'intérieur du pays
02:31pour marquer notre soutien à ce qui venait de se passer à Libreville.
02:37Et cela était dans le but de permettre à ceux que d'autres couches de la société
02:43effectivement adhèrent à l'acte posé par nos forces de sécurité et de défense.
02:49J'avoue que c'était d'abord très surprenant.
02:53Nous autres à nos âges on dort un peu tôt,
02:57mais ce n'est que les cris, les cris, tout le monde mettait la télé.
03:04Moi aussi je me suis réveillé en sursaut,
03:06et quand on met la télé,
03:10d'ailleurs tout le quartier était en émoi, en effervescence.
03:14Le bruit, pour ceux qui avaient déjà l'information.
03:18Et le temps qu'on mettait la télé, on voyait les soldats qui bullaient, qui jubillaient.
03:25Et puis, au petit matin, on est devant un communiqué qui était dû,
03:31qui mettait un terme aux sociétés du vote qui venait d'être,
03:37le vote pour lequel tous les gabonais avaient participé.
03:41Alors, quand on nous annonce que ces résultats étaient suspendus,
03:48tout le monde a sursauté.
03:52Et à ce moment-là, quel que soit ce qu'on était,
03:56tout le monde était dans l'effervescence.
04:00Une joie qui ne disait pas son nom ce jour-là.
04:04Moi déjà, cette nouvelle, avant de la prendre,
04:08j'étais à Oyen, sur la route de Cango,
04:12et c'est mon fils qui était à Libreville qui m'a appelé pour m'annoncer
04:16que les résultats viennent d'être programmés,
04:20et qu'ils donnent vainqueur à Libongo.
04:23Alors, c'était pour moi quelque chose de malheureux,
04:29parce que dès qu'on me l'a dit, je n'ai plus eu sommeil.
04:33Mais quelques heures après, le même fils me rappelle pour me dire
04:38« Non papa, les militaires viennent de prendre le pouvoir ».
04:42Dans un premier temps, j'ai pensé que les militaires sont sortis
04:47pour défendre les résultats d'Ali Bongo.
04:50Mais mon fils m'a dit « Non, ce n'est pas pour défendre les résultats d'Ali Bongo,
04:54les militaires ont pris le pouvoir.
04:56Mets-toi devant la télévision et regarde ce qui se passe ».
04:59Effectivement, nous nous sommes mis tous devant la télévision,
05:03avec les jeunes que j'avais au village là-bas,
05:06et on a vu tout de suite les militaires en train de soulever Oligi.
05:10Oligi était sur les mains des autres.
05:14Finalement, c'est quelque chose de sérieux.
05:17Et comme c'est sérieux, mon fils est même sorti
05:21pour me faire écouter les cris des gens au quartier.
05:25Ce qui fait qu'au moment où nous suivions la télé ici,
05:28les autres suivaient la télé de l'autre bout du village
05:31et ça commençait à crier, à jubiler.
05:34Moi, je n'ai pas hésité un instant
05:36de demander à tous les gens de mon quartier, de mon village,
05:40de pouvoir se servir dans le bar du quartier
05:44parce que pour moi, c'était la plus grande joie.
05:47Je n'ai jamais vécu ça,
05:49mais vraiment, il fallait que je vive ça
05:51en manifestant de cette façon-là.
05:53Je ne pouvais pas ne pas le manifester.
05:56Je pense que cette fête-là risque de marquer un pas
06:01par rapport au 17 août.
06:03J'avoue que pour ceux jeunes qui sont nés,
06:09les années qu'on leur racontera plus tard,
06:12si on nous a raconté les années 1964,
06:15on n'a pas vécu.
06:17Mais nous, on a vécu ces changements.
06:20Et les enfants qui apprendront qu'il y avait la fête de l'indépendance le 17,
06:25et qu'il y a eu une autre date le 30,
06:27ils sauront qu'il y a eu quelque chose qui a impacté le pays.
06:31Pour répondre à votre question,
06:33je voudrais d'abord remercier le président de la Transition
06:39et le CTI qui ont fait là l'œuvre de salut public.
06:43J'ai dit bien l'œuvre de salut public.
06:45Pourquoi ? Parce que personne ne croyait plus à un changement.
06:49Et ces changements, nous l'aspirions
06:51parce que le pays était bloqué.
06:54Quand le pays est bloqué,
06:56c'est-à-dire que les gens ne s'expriment plus.
06:59Les gens n'ont plus le courage de dire quoi que ce soit.
07:02Et c'est pourquoi, personnellement,
07:04j'ai apprécié ce coup d'État.
07:08Je dis bien ce coup d'État parce que
07:10nous devons apprendre à appuyer les choses par leur mouvement
07:12quitte à donner des explications par la suite.
07:14Et je crois que l'explication, je l'ai donnée
07:17pour dire que ça a été une libération pour nous tous.
07:22Pour moi personnellement,
07:24avoir le droit de pouvoir dire
07:26ce que je suis en train de rappeler
07:30au moment où vous me demandez.
07:32Et je pense que là,
07:35c'est très très positif pour moi.
07:38Parce que pendant longtemps,
07:41nous avons tronqué le troisième pilier
07:45de notre devise.
07:47L'union, travail, justice.
07:50Et cette justice était devenue injustice.
07:53Et c'est cette injustice qui a amené
07:55ces autres qui nous a conduits
07:57au coup de libération.
07:59Pour moi aujourd'hui,
08:01c'est quelque chose qui m'apporte énormément.
08:05Et je pense également pour le reste du pays
08:08cette liberté à retrouver.
08:10Cette envie de dire
08:12ce qu'on pense.
08:14L'essentiel, c'est que nous réagissons
08:16dans les règles de l'art.
08:18C'est-à-dire les utilisations que nous confère le droit.
08:20Vous voyez, nous atteignons les résultats
08:22de la dernière élection triplée.
08:26Présidentielle, législative et locale.
08:29Moi-même en tant que candidat également
08:31parce que j'ai été candidat aux élections
08:34municipales dans les 6e arrondissement.
08:36Et donc nous avons vu un tout petit peu
08:38ce qui s'est passé avant,
08:40pendant et après l'élection.
08:43Parce que nous atteignons les résultats.
08:45Tout le monde était dans l'inquiétude
08:49parce que nous savons
08:51comment ces élections
08:55sont toujours soldées dans notre pays.
08:57Après une élection,
08:59il y a toujours eu des heurts.
09:01Et nous pensions effectivement
09:03que le PDG du Parti au pouvoir,
09:05comme à l'accoutumée,
09:07devrait ou devait refaire
09:09ce qu'ils ont l'habitude de faire,
09:11c'est-à-dire hold-up électoral.
09:13Nous étions inquiets, effectivement,
09:16de la suite des événements,
09:18de la suite que devait prendre
09:20la tournée des événements.
09:22Bienheureusement, les militaires
09:24ont pris le courage, ont pris le corps
09:26et ont sauvé le peuple gabonais
09:29qui est souvent victime
09:31de ces heurts électoraux,
09:33de ces hold-up électoraux.
09:35Ils ont repris par les cornes
09:37pour pouvoir guérir le peuple gabonais
09:39de la posture et de la faute électorale
09:42orchestrée par le Parti au pouvoir,
09:44le Parti démocratique gabonais.
09:46Nous étions surpris.
09:50Il n'y a pas eu une infusion de sang.
09:53Nous étions tellement contents.
09:55Nous avons applaudi les militaires
09:59qui ont répondu à l'appel du peuple gabonais
10:03qui était désemparé
10:05parce qu'il ne savait plus
10:07à quel sens se vouer.
10:09Nous avions là une classe politique,
10:11là je parle bien d'opposition-majorité,
10:13qui était dirigée par une élite
10:17des charlatans qui, en réalité,
10:21n'avait pas à cœur les revendications
10:25du peuple gabonais.
10:27Pour vous dire honnêtement,
10:29comme tous les gabonais,
10:31avec joie au cœur,
10:33parce que nous avons, n'est-ce pas,
10:35le coup à éviter un bain de sang au Gabon,
10:39parce que je peux vous dire
10:41que moi, étant un des vice-présidents
10:43représentant la majorité CGE
10:45au sixième arrondissement,
10:47un des arrondissements les plus grands
10:49de Libreville, n'est-ce pas,
10:51où cet arrondissement regorge
10:53le plus grand nombre d'électeurs,
10:55nous avons vécu cela avec joie,
10:59parce que pendant la campagne,
11:01les élections et le jour des résultats,
11:03lorsque nous annoncions déjà les résultats,
11:07nous avons vu la tendance,
11:09les gabonais étaient en effervescence
11:11pensant que l'opposition
11:13allait gagner les élections.
11:15Mais vous avez vu que le 30 août,
11:17ça a été le contraire,
11:19c'est le PDG qui a été déclaré vainqueur
11:21et heureusement qu'il y a eu un messie
11:23qui est venu tout de suite
11:25mettre un terme à cela,
11:27qui a évité le bain de sang,
11:29donc je peux vous dire que
11:31nous avons vécu ce 30 août
11:33avec beaucoup de joie
11:35et c'était une bonne chose,
11:37parce qu'on a eu un messie
11:39qui est venu partager les deux côtés,
11:41le PDG et l'opposition.
11:43Le messie qui a pris le pouvoir le 30 août
11:45est venu mettre tout le monde au niveau,
11:47parce qu'il a fait en sorte
11:49que tous les gabonais soient contents
11:51et qu'ils se réconcilient
11:53entre eux,
11:55parce qu'il ne faut pas oublier
11:57que les électeurs eux-mêmes
11:59voulaient voir les résultats des élections
12:01et dormaient à même le sol,
12:03à même les pélouses de l'Amérique
12:05où nous avions notre siège,
12:07c'est ce 6e arrondissement.
12:09La nuit du 30 août 2023,
12:11je l'ai vécu en trois étapes.
12:13La première étape
12:15est celle de l'attente des résultats
12:17et dans cette étape,
12:19la population était désespérée
12:21de voir le résultat
12:23ou du moins,
12:25Ali déclarait encore vainqueur.
12:27On pouvait naturellement lire
12:29dans les visages
12:31la tristesse,
12:33l'angoisse, le désespoir,
12:35mais aussi la fougue
12:37au cas où
12:39on déclarait encore
12:41Ali vainqueur,
12:43ça c'est la première étape.
12:45La deuxième étape
12:47est celle des délibérations
12:49où Ali a été déclaré vainqueur
12:51et là,
12:53c'était vraiment
12:55le désespoir total.
12:57Tout était
12:59aux arrêts.
13:01La dernière étape
13:03est celle du coup de libération.
13:05Juste quelques minutes après,
13:07dès que nous avons appris qu'il y a eu
13:09un coup d'état,
13:11les populations sont sorties,
13:13les bars se sont ouverts
13:15et tout le monde s'est réjoui.
13:17C'est vraiment une période
13:19d'effervescence que nous avons vécue
13:21le 30 août.
13:23Il fallait surtout voir la réjouissance
13:25qui s'est faite entre les populations
13:27et les forces de l'ordre
13:29qui encadraient,
13:31qui applaudissaient aussi
13:33parce qu'il faut dire que
13:35moi j'étais en province,
13:37et les forces de l'ordre
13:39ont bien encadré
13:41toutes ces manifestations et nous nous sommes réjouis.
13:43Le 30 août,
13:45j'étais chez moi,
13:47je dormais,
13:49lorsqu'un de mes collègues m'a appelé
13:51autour de 3h du matin
13:53pour me demander
13:55de suivre
13:57la télévision parce que
13:59le CGE proclamait
14:01les élections.
14:03Je suis donc quitté
14:05de ma chambre pour investir mon salon.
14:07Effectivement,
14:09le président
14:11Bonda
14:13était en train de lire la proclamation
14:15des élections. Jusqu'à ce que
14:17j'entende que
14:19Ali Bongo
14:21avait été déclaré
14:23vainqueur de cette élection.
14:25J'ai donc regagné ma chambre.
14:27Quelques minutes après,
14:29ma soeur aînée
14:31m'appelle pour me dire que
14:33il y a un coup d'état en cours.
14:35Elle me demandait
14:37donc d'allumer à nouveau
14:39la télévision.
14:41Ce que j'ai fait,
14:43et là, à ma plus grande surprise,
14:45assis
14:47dans mon canapé,
14:49je voyais à travers l'écran
14:51des militaires
14:53proclamer
14:55la prise de pouvoir
14:57par eux dans notre pays.
14:59J'ai d'abord pris ça comme étant
15:01un canular. Je me suis dit que
15:03dans quelques heures, cette situation
15:05va forcément changer. En vérité,
15:07je n'ai même pas cru.
15:09Je n'ai plus conscience
15:11de la réalité, de ce fait
15:13qu'on va dire tôt dans la journée,
15:15autour de 8h,
15:17parce que tous les magasins avaient déjà
15:19été vidés par les populations
15:21qui craignaient le pire.
15:23Dieu merci, autour de 11h ou midi,
15:25la situation s'est stabilisée.
15:27Je crois qu'en soirée,
15:29on nous a annoncé
15:31que le président, le général
15:33Bruce Cotter, Oligui N'Gama,
15:35était devenu le nouvel homme fort
15:37du Gabon. Voilà un peu comment j'ai vécu
15:39cette journée.
15:41Le 30 août 2023,
15:43je me trouvais chez moi.
15:45J'avais reçu
15:47plusieurs messages et des appels de parents
15:49et amis qui me faisaient savoir
15:51qu'à partir de 20h, il était judicieux
15:53pour moi
15:55de me retrouver
15:57dans mon domicile et attendre
15:59tranquillement que les résultats soient proclamés
16:01par l'instance
16:03habilitée à le faire,
16:05le CGE.
16:07C'est finalement aux environs
16:09de 3h à 4h du matin,
16:11alors que je dormais déjà.
16:13J'avais reçu le coup de fil de mon père
16:15en me disant que les résultats
16:17étaient en train d'être proclamés
16:19et que la tendance serait
16:23favorable au candidat
16:25Aliboro Dimas.
16:27C'était difficile à vivre
16:29parce que c'était...
16:31Déjà qu'il se faisait tard,
16:33mais
16:3530 minutes plus tard, alors que
16:37j'avais essayé de vouloir
16:39me rendormir,
16:41j'avais encore reçu un coup de fil de mon père
16:43qui s'exclamait au téléphone en criant
16:45« Mets la télévision
16:47parce que les militaires viennent de faire un coup d'état
16:49et que le Gabon
16:51est libéré de la famille Bongo
16:53et ses affilés. »
16:55C'est à ce moment que
16:57je suis vraiment en hésitant
16:59parce que je me demandais « Est-ce que celui-là,
17:01il ne sait pas où il est en train de me faire ? »
17:03En allumant mon poste,
17:05c'est à ce moment que je m'étais rendu compte
17:07de la déclaration faite
17:09par le porte-parole
17:11du CTRE
17:13et
17:15tous ses compagnons de lutte
17:17en annonçant
17:19aux Gabonais que
17:21les élections générales organisées
17:23le 26 août 2023
17:25venaient d'être annulées
17:27et qu'un comité pour la transition
17:29et la restauration des institutions
17:31venait à peine d'être mis en place
17:33et que de facto
17:35une période de transition
17:37était ouverte.
17:39Nous avons souhaité que
17:41les Gabonais, comme un seul homme,
17:43mettent fin à ce pouvoir
17:45unique. Vous imaginez,
17:47c'est quasiment 20 ans plus tard
17:49qu'un coup d'état
17:51rend effectif
17:53la situation que nous connaissons aujourd'hui.
17:55Vous pouvez vous imaginer
17:57à quel point j'étais heureux et à 6h du matin
17:59avec tous nos compatriotes,
18:01nous nous sommes mis dans la rue pour applaudir
18:03le coup de génie opéré par
18:05le général de brigade
18:07et tous ses compagnons du CTRE.
18:09Comment est-ce que j'ai vécu
18:13le 30 août 2023 ?
18:15Cette nuit
18:17au cours de laquelle
18:19l'armée gabonaise
18:21dans son ensemble
18:23a décidé de prendre le pouvoir.
18:29Je veux vous dire, comme pour
18:31tous les Gabonais,
18:33comme pour tous les citoyens,
18:35le 30 août 2023
18:39a représenté et représente
18:41jusqu'à ce jour dans
18:43l'inconscient collectif
18:45un événement historique.
18:47L'événement est
18:49historique
18:51à plus d'un titre.
18:55Il est historique d'abord
18:57parce qu'il représente la libération.
19:01La libération
19:03du joug d'un système,
19:05un système qui est mis en place
19:07depuis
19:09plus d'un demi-siècle.
19:11Un système dans lequel
19:15les plus corrompus des enfants de cette république,
19:17au sens large du mot,
19:19il ne s'agit pas seulement
19:21de corruption économique,
19:23il s'agit de corruption de mers,
19:25il s'agit de corruption sociale,
19:27il s'agit de corruption politique.
19:29Oui,
19:31les plus corrompus des enfants
19:33de la république gabonaise
19:35se sont érigés
19:37en élite
19:39dirigeante.
19:41Mais l'élite dirigeante
19:43qui a souhaité
19:45rester le plus longtemps
19:47possible et qui n'a pas
19:49accepté
19:51de céder sa place.
19:53Donc le 30 août,
19:55pour moi,
19:57représente la libération de ce système-là
19:59d'abord.
20:01Ensuite,
20:03le 30 août représente aussi
20:05la libération de notre pays
20:07parce que
20:09ce pays
20:11était pris en otage
20:13par ce qu'on appelait
20:15des personnes étrangères.
20:17C'est-à-dire des personnes
20:19qui sont arrivées dans notre pays,
20:21que nous avons accueillies fraternellement,
20:23mais qui, lorsqu'ils ont
20:25accédé aux plus hautes
20:27responsabilités de la république gabonaise,
20:29ont décidé de fermer la porte
20:31aux autochtones,
20:33aux gabonais
20:35d'origine.
20:37Et
20:39ils se sont servis
20:41dans ce pays,
20:43sans
20:45respect
20:47de leurs concitoyens
20:49parce que nombre d'entre eux
20:51avaient acquis la nationalité gabonaise
20:53et donc étaient devenus citoyens gabonais.
20:55Et
20:57ils ne faisaient aucun cas
20:59avec des citoyens gabonais d'origine,
21:01leurs compatriotes qu'ils avaient trouvés.
21:03Et donc le 30 août a
21:05représenté pour nous, également,
21:07la mise
21:09à l'écart de ces personnes-là.
21:11Enfin,
21:13le 30 août
21:17représente également
21:19et surtout
21:23la libération
21:25d'une élite gabonaise
21:27kleptomane.
21:29Kleptomane pour la simple raison
21:31que
21:33la plupart des budgets
21:35qui étaient
21:37dévolus au développement de notre pays
21:39ont servi
21:41à développer
21:43les comptes bancaires
21:45des élites
21:47qui
21:49profitaient
21:51de l'ensemble de la richesse du pays
21:53au détriment
21:55de leurs compatriotes, donc du plus grand nombre.
21:57Et donc
21:59cet ensemble
22:01de
22:03faits
22:05qui pour moi
22:07m'amène à dire
22:09que le 30 août
22:11représente
22:15la libération
22:17du peuple gabonais.
22:19Le 30 août
22:21est aussi un fait
22:23historique, enfin,
22:25parce que
22:27pour la première fois depuis
22:291990,
22:31une élection
22:33présidentielle
22:35ne s'est pas terminée
22:37dans une effusion de sang.
22:39Depuis 1990,
22:41les nombreuses élections
22:43qui ont eu cours
22:45dans notre pays
22:47ne se sont pas seulement terminées à la Cour constitutionnelle
22:49parce que
22:51on a souvent décompté
22:53de nombreux morts,
22:55de pertes en vie humaine des Gabonais
22:57qui pour certains
22:59ne revendiquaient
23:01que leurs droits
23:03pour d'autres,
23:05effectivement,
23:07outrepassaient leurs droits.
23:09Mais à la fin,
23:11ce que l'on remarquait, c'était
23:13qu'il y avait des gens qui en mouraient.
23:15Pour la première fois depuis 1990,
23:17le 30 août 2023,
23:19après la proclamation d'une élection,
23:21aucun coup de feu
23:23n'a été tiré
23:25et on n'a pas compté de morts au Gabon.
23:27Ça aussi,
23:29c'est une libération.
23:31Comme tous les Gabonais,
23:33lors de
23:35nos communiqués,
23:37lors de la prise de parole des militaires,
23:39quand ça se passait à la télé,
23:41tout le monde avait un peu peur.
23:45Quand nous avons écouté
23:47les motifs de ce coup de libération,
23:49il y a eu un sentiment de fierté,
23:51un sentiment de patriotisme
23:53et d'appartenance
23:55que les forces de défense
23:57et de sécurité
23:59ont bien fait,
24:01ont libéré le pays.
24:03Nous allons dans des travers
24:05que peu y vivaient ni ressentaient.
24:07La population ressentait.
24:09Maintenant, ce coup de libération
24:11est bien venu.
24:13Bien venu.
24:15C'est vraiment bien venu.
24:17Ce sentiment de patriotisme
24:19avec des décisions contemporaines par la suite,
24:21nous avons compris.
24:23Moi, personnellement,
24:25je soutiens ces théories.
24:29Parce que l'acte de bravoure
24:31qu'ils ont posé
24:33est vraiment un acte
24:35salutaire pour le peuple Gabonais.
24:37Parce qu'il le fallait.
24:39Il fallait mettre fin à ce régime.
24:45Il n'y avait plus de vision
24:47pour le peuple Gabonais.
24:49Aujourd'hui, nous revivons.
24:51Le pays se porte bien.
24:53Le droit d'appartenance à travers
24:55l'hymne national,
24:57le drapeau,
24:59se ressent.
25:01Il a fallu voir la ferveur populaire
25:03lors du 17 août de cette année.
25:05Cette ferveur populaire
25:09où tous les libéraux
25:11se sont rendus massivement
25:13à la place
25:15du défilé
25:17pour assister au passage
25:19et pour montrer leur
25:21approbation au secours
25:23de la libération.
25:25Aujourd'hui, c'est un sentiment
25:27de fierté et d'appartenance
25:29avec le droit de sécurité
25:31et surtout avec le secours.
25:33Je l'ai reçu avec
25:35une énorme joie.
25:37La joie de voir
25:39que les militaires ont pris
25:41les armes sans effusion
25:43de sang. Ils ont pris les armes
25:45pour la bonne cause.
25:47La joie de libérer le peuple gabonais
25:49qui commence à être oppressé.
25:51Nous-mêmes ont été oppressés.
25:53C'est vrai que dans le stress,
25:55en même temps, on a la joie.
25:57Ce n'est pas une joie éphémère
25:59jusqu'à présent. On a cette joie-là
26:01qui nous anime de vouloir fêter,
26:03de croire en l'avenir.
26:05Nous sommes tous
26:07gabonais et on veut que l'avenir
26:09du Gabon soit beaucoup plus joyeux,
26:11rayonnant.
26:13Le bilan est positif.
26:15Déjà, je ne peux rien dire
26:17sur ça. C'est un bilan positif.
26:19Moi qui vous parle, il y a 4 ans
26:21en arrière, j'ai perdu mon poste.
26:23Je travaillais à l'époque parce qu'il n'y avait pas de marché.
26:25Aujourd'hui, on a eu le lot
26:27d'Ali Bandeng,
26:29qui est quand même
26:31pas mal. C'est un grand marché.
26:33On emploie les jeunes gabonais.
26:35Moi-même, on m'a employé encore en tant que superviseur
26:37de tous les chantiers
26:39du BDSG pour le CTRI.
26:41Alors le CTRI,
26:43promis, il est marché.
26:45J'apprécie tout ce qu'ils ont fait pour la situation.
26:47Ils ont remis un tableau
26:49pour pouvoir juger ce qui est jugeable,
26:51pour pouvoir remettre
26:53tout sur les rails.
26:55Tout allait vraiment dans un déraillement
26:57incroyable.
26:59J'étais en prière.
27:01J'ai vu comment ça se fait
27:03à ce qu'il se moque.
27:05C'était
27:07à 4 heures du matin.
27:09À 4 heures du matin, j'étais en prière.
27:11C'est l'histoire
27:13de mon pays.
27:23Il faut dire que l'année
27:252023,
27:27particulièrement la période
27:29des élections générales d'août
27:31de la même année,
27:33ont été des événements
27:35assez particuliers
27:37pour notre nation
27:39et pour le journaliste que je suis.
27:41Pour avoir vécu
27:43en tant qu'acteur
27:45au déroulement en amont
27:47et en aval
27:49ces événements
27:51qui ont constitué le coup de libération.
27:53Pourquoi ? Parce que
27:55j'ai été membre de la commission
27:57d'accès équitable
27:59aux médias en période électorale.
28:01Donc,
28:03le suivi, nous avons
28:05été un acteur
28:07dans le suivi, le déroulement
28:09de la campagne électorale
28:11qui, il faut le dire,
28:13dès le début, ne s'est pas déroulé
28:15comme cela s'est fait par le passé.
28:17Parce que cette commission
28:19a eu beaucoup de mal à travailler.
28:21Généralement,
28:23quand on entre dans cette phase,
28:25il y a d'abord une période
28:27où les journalistes accrédités
28:29pour la couverture de la campagne
28:31électorale
28:33doivent d'abord subir une formation.
28:35Parce qu'il y va de la responsabilité
28:37des journalistes
28:39engagés pour la couverture
28:41de cette situation particulière.
28:43D'autant plus que nous étions là
28:45à une première des élections générales
28:47couplée avec des élections présidentielles
28:49législatives et locales.
28:51Donc, il y a d'abord eu ce bémol.
28:53Les journalistes
28:55n'ont pas eu droit à la formation
28:57que la commission avait sollicité
28:59comme cela s'est fait d'habitude.
29:01Et en plus,
29:03pour couronner le tout,
29:05les reporters qui étaient
29:07désignés pour aller à l'intérieur du pays
29:09n'ont été déployés
29:11qu'à pratiquement moins d'une dizaine
29:13de jours
29:15de la date butoise,
29:17c'est-à-dire du scrutin. Pourquoi ?
29:19Parce que faute de moyens.
29:21Donc, la commission d'accès équitable
29:23aux médias en période électorale
29:25n'a pas eu les moyens nécessaires
29:27pour pouvoir mettre en branle
29:29toute la stratégie mise en œuvre
29:31pour pouvoir faire une couverture
29:33maximale de cette élection
29:35générale qui était
29:37une première dans notre pays.
29:39Alors, il faut déjà dire
29:41que lorsqu'on a
29:43proposé des émissions
29:45dans le cadre
29:47de la campagne électorale
29:49et des émissions budgétisées
29:51avec des confrères
29:53assermentés, désignés
29:55pour pouvoir animer ces émissions,
29:57à chaque fois, on se heurtait
29:59à une main invisible
30:01qui, parfois,
30:03contournait
30:05un peu les décisions
30:07de la commission.
30:09Et pendant que nous étions
30:11déjà en pleine campagne,
30:13on voyait que la part belle
30:15était faite au candidat
30:17présidentiel du PDG à l'époque
30:19puisqu'on avait des directs
30:21dans les médias publics
30:23qui étaient diffusés.
30:25Et lorsque la commission,
30:27par l'autruchement du président
30:29de la HAC, interpellait
30:31les médias responsables
30:33de ces faits pour savoir
30:35ce qui s'est passé, parce que cela n'était pas
30:37conforme, justement,
30:39aux missions assignées
30:41à cette période électorale,
30:43d'autant plus que Seychelles
30:45avait été signataire d'une charte
30:47dans laquelle était consigné
30:49tout le comportement qu'il fallait
30:51adopter pendant cette période
30:53de la campagne électorale.
30:55Donc, justement, à ce niveau-là, il y avait déjà
30:57des interférences.
30:59En plus de cela,
31:01je vous passe vraiment
31:03tous les détails,
31:05mais un fait inédit
31:07qui ne s'est jamais produit
31:09dans un pays
31:11une nuit électorale sur instruction
31:13du conseiller spécial du président
31:15de la République, qui était en charge
31:17de la communication à l'époque, qui avait intimé
31:19l'ordre qu'il y ait la nuit électorale
31:21le jour du vote.
31:23Or, c'est un fait inédit.
31:25On n'a jamais entendu ça quelque part.
31:27Donc, on se retrouvait
31:29le lendemain du vote
31:31avec un plateau
31:33sous la commande
31:35du conseiller en communication du président de la République
31:37avec des analyses
31:39et avec même des pronostics, alors qu'à
31:4110 heures, il y a des bureaux
31:43de vote, même à libre vie, qui n'étaient
31:45même pas encore ouverts, avec des tendances
31:47et vraiment,
31:49c'était une chose
31:51inimaginable. On ne pouvait pas
31:53se retrouver dans une situation
31:55où, pendant qu'on n'a
31:57même pas commencé à dépouiller,
31:59où certains bureaux de vote sont
32:01même encore fermés, en intime
32:03l'ordre. Et là, c'était une violation
32:05flagrante de l'exercice
32:07du journaliste. J'étais chez moi
32:09lorsque
32:11j'ai reçu un coup de fil
32:13dans le cours de
32:153h, 4h du matin.
32:17Donc,
32:19je reçois un coup de fil
32:21en disant, attention, il y a quelque chose qui se passe.
32:23Est-ce que vous êtes au courant ?
32:25C'est vrai que, sur le coup, on a un peu...
32:27On se dit, bon, c'est encore
32:29des intox avec
32:31tout ce qu'on traverse, mais
32:33lorsque moi j'ai appelé Issa la télévision,
32:35j'ai eu quelqu'un de ma hiérarchie
32:37qui m'a dit qu'il fallait... Effectivement, les militaires,
32:39il fallait... Et quand j'ai allumé mon poste
32:41téléviseur, on voit
32:43ça passer en boucle,
32:45parce que le communiqué 001
32:47passe en boucle. On découvrait
32:49les visages des gens qui étaient
32:51derrière ça. Donc,
32:53moi je dis que, comme beaucoup
32:55de Gabonais, j'ai accueilli ça
32:57comme un soulagement
32:59parce qu'avec
33:01tout ce que j'avais vécu
33:03de l'intérieur dans
33:05cette campagne, c'était plus que
33:07salutaire. Je l'ai
33:09reçu avec
33:11d'abord beaucoup d'étonnement
33:13et ensuite
33:15c'était avec
33:17un plaisir, un plaisir énorme
33:19parce que
33:21quand
33:23le porte-parole du
33:25C3, M. Mofongo, vient lire le
33:27communiqué, moi
33:29je suis dans la voiture, je suis en chemin,
33:31je suis entre
33:33Makoku et Mekongbo, je suis
33:35au village
33:37Massa, à quelques
33:3960 kilomètres de Makoku
33:41et donc j'ai mon frère et ami
33:43qui m'appellent, qui me disent voilà, les résultats
33:45sont tombés, mais est-ce que tu as vu,
33:47il y a eu un coup d'état ? Bon, on est en
33:49plein village,
33:51donc on n'a pas la télévision,
33:53je n'ai pas lu le communiqué
33:55du C3,
33:57donc j'essaie un peu d'appeler
33:59quelques amis et
34:01j'ai un peu des
34:03informations comme ci, par là,
34:05mais bon, on ne sait pas encore qui a fait le coup d'état,
34:07est-ce que ce sont les gens de l'ancien système,
34:09est-ce que ce sont les gens de l'ancien régime et puis on est un peu
34:11traumatisés par l'affaire de Kiliondor,
34:13donc on s'est dit, bon, on va voir un peu plus clair
34:15et quand nous
34:17arrivons à Makoku
34:19au petit matin,
34:21on est dans les 6 heures à la capitale provinciale,
34:23malheureusement,
34:25l'internet
34:27ne passe pas et je n'ai plus de crédit,
34:29donc je suis un peu
34:31comme ça, je suis à l'affût des informations
34:33et même les boutiquiers
34:35qui ouvrent, ils sont un peu anxieux,
34:37donc personne n'ouvre et c'est
34:39aux environs de 7 heures, 8 heures
34:41qu'on dit que les choses
34:43sont calmes, les choses se précisent,
34:45donc voilà, je suis
34:47la télé, je vois le colonel
34:49enfondé, j'arrive à
34:51passer quelques contacts et on
34:53nous dit que voilà, la guerre a pris le pouvoir
34:55et a déposé le régime
34:57d'Ali Bongo, donc ça a été une grande
34:59satisfaction, une grande joie
35:01pour tout le peuple
35:03gabounais, en tout cas nous qui étions à Makoku,
35:05on est sortis dans les rues
35:07en abordant le verre jaune bleu,
35:09on a fait une marche et puis bon,
35:11ensuite on est allés prendre
35:13un pot, un verre avec les amis
35:15et c'est comme ça que moi j'ai vécu
35:17le coup de libération du
35:1930 août 2023.
35:21Il y a lieu de savoir
35:23que le Gabon veut
35:25faire son petit chemin.
35:27Dieu ne nous a pas donné le droit
35:29de faire du Gabon
35:31ce que nous sommes en train de faire.
35:33Moi j'ai une famille,
35:35les membres de ma famille me reconnaissent comme tel.
35:37Il bouge, il bouge.
35:39Le PDG au pouvoir n'a pas l'intention de vous passer le relais.
35:41Ce jour,
35:4330 août 2023,
35:45nous, forces de défense
35:47et de sécurité, avons
35:49décidé de défendre
35:51la paix en mettant
35:53fin au régime
35:55en place.
35:57Il faut dire que
35:59j'étais chez moi
36:01à Fek Solé,
36:03mon téléphone
36:05a sonné à
36:074h30, 4h40
36:09par là.
36:11Mon oncle était ici à
36:13Ville qui m'annonçait
36:15la prise du pouvoir
36:17par des militaires.
36:19Chose que je n'ai pas
36:21d'abord crue.
36:23Tout simplement, dans les
36:25mêmes heures, vous vous souvenez
36:27de l'épisode de mon frère
36:29qui est à Lyon.
36:31Tout de suite,
36:33je me suis précipité de sortir
36:35de la chambre pour mettre
36:37Gabon Télévision.
36:39Dans les 5 minutes
36:41qui suivaient, je voyais
36:43un communiqué lu par
36:45le colonel Mafondi.
36:47Et à
36:495h30, 6h,
36:51je voulais avoir le cœur net.
36:53Je suis parti de mon
36:55domicile pour me diriger
36:57vers la gendarmerie de Minzik.
36:59Le dispositif
37:01que j'ai trouvé à la gendarmerie de Minzik.
37:03Je tentais de rejoindre
37:05le commandant de brigade à l'époque parce que j'avais son numéro.
37:07Malheureusement, je n'arrivais pas
37:09à le rejoindre. Mais le dispositif
37:11que j'ai trouvé à la gendarmerie
37:13et les populations qui étaient
37:15en joie
37:17dans les rues de Minzik
37:19m'ont confirmé qu'effectivement,
37:21la nouvelle que je venais d'avoir
37:23était la bonne.
37:25Et tout de suite,
37:27nous sommes rentrés dans les ferves
37:29de la paix, d'une libération
37:31psychologique,
37:33il faut le dire.
37:35Jusqu'à aujourd'hui,
37:37je vis encore,
37:39ma famille vit encore
37:41ce rêve. Parce que pour nous,
37:43qui sommes nés
37:45dans
37:47les années 80,
37:4995, jusqu'en 90,
37:51nous avons connu
37:53les bongos, les bongos, les bongos
37:55et avoir un président
37:57qui n'a pas ce nom au pouvoir,
37:59c'est quand même
38:01pour nous, un rêve.
38:03C'est une nuit mémorable
38:05et
38:07surtout que c'est le matin
38:09que je l'ai su parce que moi, j'étais au village.
38:11Donc quand je sors du village,
38:13pour aller
38:15vers la ville, à Chibanga,
38:17que
38:19je suis arrêté dans un village,
38:21on me dit arrête-toi, arrête-toi,
38:23il y a des nouvelles
38:25et puis quand je m'arrête, on me dit
38:27il y a coup d'état à Libreville.
38:29Et j'étais sur le chemin de Libreville, bien sûr,
38:31en train de rentrer sur Libreville
38:33et tout de suite, je suis entré
38:35dans la maison du chef
38:37qui était en train de suivre
38:39à travers la télévision
38:41les déclarations du CTRI
38:43et j'ai pris conscience
38:45que ce n'était pas de la blague parce qu'au départ,
38:47je me suis dit, vraiment, si ces gens
38:49la blaguent, ce n'est pas bon.
38:51J'espère que ce n'est pas de la blague.
38:53Et puis, arrivé à
38:55Mwila, effectivement,
38:57à travers les barrages et autres,
38:59Mwila, Lambaréné, jusqu'à Libreville,
39:01j'ai compris vraiment que le coup de libération
39:03était effectif.
39:05Et on l'a vécu
39:07comme une sortie
39:09du désert. Vous voyez,
39:11quand vous êtes en pleine
39:13insolation et qu'on
39:15vienne vous donner
39:17de l'eau fraîche, ça vous ravive
39:19tout de suite. Et c'est ce qui nous est
39:21arrivé. C'est-à-dire que c'était
39:23plus qu'un ouf de soulagement,
39:25mais c'était une délivrance.
39:27Le 30 août,
39:29à 3h,
39:314h, 4h
39:33du matin, c'est là où la
39:35télé a chanté
39:37la libération du Gabon.
39:39J'étais en joie.
39:41Une joie immense.
39:43Tout le monde était bourré
39:45de joie. On a fait le tour
39:47de Libreville.
39:49Oui, on est quitté de Mélène jusqu'à
39:51l'Assemblée pour fêter,
39:53pour chanter la libération du
39:55Gabon. C'est à cause de ça,
39:57le pain, là,
39:59c'est le pain, là, on a payé
40:01ça pour fêter la libération
40:03de notre pays,
40:05le Gabon. On a en joie.
40:07Ça, c'est le pain du marché
40:09de Ndiaye,
40:11pour la libération
40:13de notre pays, le Gabon.
40:15Le 30 août 2023,
40:17c'était vraiment chaud.
40:19C'était vraiment, vraiment chaud.
40:21C'est à la télévision qu'on a vu que, vraiment,
40:23le pays est vraiment libre.
40:25Donc, déjà, pour moi, je ne suis pas
40:27trop sorti parce qu'il y avait
40:29un peu la peur. Mais,
40:31l'année-là, maman,
40:33le 17, là,
40:35c'est petit. On attend à ce moment
40:37que le 30 août, c'est la
40:39mort subite. C'est là où on a été
40:41libérés le 30 août.
40:43C'est là où on fête tout, là où le Gabon
40:45a été libéré. Le 30,
40:47papa Oligion t'a dit merci. Nous, on t'attend
40:49ici, là, on t'attend ici le 30
40:51pour venir passer la fête
40:53avec nous. Parce que nous, les femmes du marché
40:55de Ndiaye, on est là. Maman,
40:57papa, ce sera
40:59chaud. Écoutez, la nuit du 30
41:01août 2023,
41:03j'ai vécu
41:05comme un moment
41:07de libération. Parce qu'il faut
41:09se le dire, hein, le Gabon a été
41:11opprimé. Le Gabon a été opprimé,
41:13compressé et
41:15on était dans une prison
41:17à ciel ouvert et
41:19le CTRI
41:21nous a libérés, notamment
41:23le CTRI, c'est un chef,
41:25le général Brice Côtel de Guillemain.
41:27Et franchement, je me suis réjoui parce que
41:29ça peut se voir aujourd'hui, les Gabonais
41:31se réjouissent de cette liberté
41:33et les Gabonais ont recommencé à rêver.
41:35J'étais chez moi. J'étais dans
41:37mon appartement.
41:39J'entendais les résultats en vain, fatigué.
41:41Je suis allé me coucher et puis tout d'un coup,
41:43j'entends des coups de feu.
41:45Je reviens à la télé,
41:47coup de libération, coup d'état devenue
41:49coup de libération. Voilà. Donc,
41:51j'étais chez moi, tranquillement et dès qu'il y a eu ça,
41:53j'ai fléchi les genoux au sol et j'ai commencé
41:55à prier à l'éternel pour dire merci Seigneur
41:57pour cette libération que nous attendions tous.
41:59Je vous remercie. Permettez-moi
42:01aussi de remercier Gabon Media
42:03Times de me permettre ce jour,
42:05ce jour important pour le peuple gabonais
42:07de me permettre
42:09de m'exprimer sur
42:11cet anniversaire. Un an,
42:13un an, c'est déjà beaucoup.
42:15C'est l'anniversaire d'un an du coup
42:17de libération. Maintenant,
42:19ce coup de libération du
42:2130 août 2023 a été
42:23un événement marquant pour moi.
42:25Pas seulement pour moi, mais pour tout
42:27le peuple gabonais. Car
42:29ce jour, j'ai ressenti personnellement
42:31un mélange d'émotions.
42:33D'une part, il y avait
42:35certaines surprises, voire
42:37de l'incertitude face à
42:39la situation qui prévalait
42:41ce jour. Après des
42:43décennies de pouvoir sur le régime précédent,
42:45voir l'armée,
42:47l'armée,
42:49prendre le pouvoir
42:51et les commandes du pays
42:53a suscité
42:55pour moi des questions sur
42:57l'avenir de notre pays,
42:59l'avenir de mon pays, le Gabon,
43:01et sur notre
43:03démocratie. Parce que c'est quand même
43:05l'armée et c'est la démocratie en fait.
43:07Cependant,
43:09d'autre part, il y avait aussi
43:11au fond de moi une lueur d'espoir.
43:13Espoir que cette action
43:15qui était
43:17en cours puisse
43:19marquer le début d'une ère nouvelle
43:21pour notre pays. De plus de justice,
43:23de plus de transparence.
43:25C'est un nouvel qui
43:27a inspiré le peuple gabonais
43:29depuis un certain nombre de temps.
43:31C'était un moment
43:33de transition qui était en cours
43:35où l'on pouvait sentir un tournant
43:37possible vers un
43:39renouveau pour notre pays,
43:41bien que
43:43parce que c'était l'armée, il y avait quand même une
43:45incertitude sur
43:47ce que
43:49voulaient vraiment
43:51les dirigeants
43:53qui étaient en train de prendre le pouvoir.

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