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Les débats de l'été avec Benjamin Lucas, député NFP des Yvelines, Kevin Bossuet, Professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis, Pierre Cordier, député Les Républicains des Ardennes et Alexis Bachelay, adjoint à la mairie de Colombes et ancien député des Hauts-de-Seine

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00:00:00Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Benjamin Gleize.
00:00:06Et oui, 10h30 passés, les débats de l'été, on n'a peut-être pas de nouveau Premier Ministre mais on a nos débatteurs qui sont là avec nous jusqu'à midi.
00:00:14Je les accueille, je vous les présente, Benjamin Lucas, bonjour.
00:00:17Bonjour à vous.
00:00:18Député nouveau Front Populaire des Yvelines, porte-parole du groupe écologiste social.
00:00:22Avec nous également Kevin Bossuet, professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis, bonjour.
00:00:25Bonjour Benjamin.
00:00:26Pierre Cordier, bonjour.
00:00:28Bonjour.
00:00:29Bonjour à tous les Républicains des Ardennes.
00:00:31La droite républicaine.
00:00:32La droite républicaine, bah oui, effectivement.
00:00:34Pas pareil.
00:00:35Oui, c'est vrai.
00:00:36Il faut mettre à jour ses fils.
00:00:37Pas que de nom d'ailleurs.
00:00:38La droite républicaine.
00:00:39Ça a changé plein de choses.
00:00:40D'ailleurs, ça a changé, c'est pour les députés.
00:00:42C'est les députés mais pour le reste.
00:00:44Je vais prendre une phrase qui va plaire à nos deux amis, le changement c'est maintenant au niveau de la droite.
00:00:49Faut faire gaffe, ça n'a pas porté chance au dernier qui l'a utilisé.
00:00:52Est-ce que vous vous rappelez de la Corée ?
00:00:55Oui.
00:00:57Alexis Bachelet, bonjour.
00:00:59Je vous ai passé à lui.
00:01:00Merci d'être avec nous.
00:01:01Vous êtes adjoint à la mairie de Colombes et ancien député des Hauts-de-Seine.
00:01:05Vous l'entendez, le débat a déjà commencé.
00:01:07Vous le savez, vous pouvez réagir à tout moment au 0826 300 300.
00:01:10Et puis sur nos réseaux sociaux, le compte Facebook de Sud Radio.
00:01:13Allez-y, je regarde ça en temps réel pour lire un petit peu vos commentaires, vos réactions.
00:01:18On va commencer avec les coups de cœur, les coups de gueule de chacun.
00:01:22On va commencer, tenez, par des coups de cœur.
00:01:25Benjamin Lucas, vous avez un coup de cœur aujourd'hui, ce matin.
00:01:28Oui, coup de cœur pour le Secours Populaire et ses journées pour que des enfants, des familles découvrent la mer.
00:01:34Chaque été, à peu près 4 Français sur 10, selon les études, se privent de départ en vacances.
00:01:40Ça touche y compris de plus en plus de personnes, de familles de la classe moyenne du fait de l'inflation
00:01:45qui doivent arbitrer à la fin de l'année entre nourrir leurs enfants, acheter les fournitures pour la rentrée scolaire
00:01:51et puis aller en vacances et qui, du coup, sacrifient les vacances.
00:01:54C'est un engagement très fort pour moi. Je crois que pour réussir mieux à l'école,
00:01:57on a besoin de pouvoir s'émerveiller, développer son imaginaire, prendre confiance en soi,
00:02:01que les vacances, ce n'est pas un à-côté, ce n'est pas un gadget.
00:02:04C'est très important. J'ai eu le bonheur, et je termine par ça, si vous me le permettez,
00:02:08d'aller passer une journée à l'Abiz, dans le Jura, avec ATD Carmonde,
00:02:13qui a une maison où elle accueille en vacances des gens qui partent pour la première fois,
00:02:18qui vivent dans une très très grande précarité, qui retrouvent l'espace de quelques instants.
00:02:22Le plaisir d'abord de se retrouver. Des fois, on a des familles qui sont séparées,
00:02:25disloquées par la vie, qui peuvent se retrouver, apprendre à faire du vélo, apprendre à nager,
00:02:29et puis qui reviennent peut-être un peu mieux armées psychologiquement
00:02:33pour affronter des difficultés sociales extrêmement grandes.
00:02:35Ce type de vacances, c'est vrai que c'est les premiers souvenirs, c'est des émotions très importantes.
00:02:39Découvrir la mer, découvrir la montagne, c'est plus précieux, c'est une richesse incroyable.
00:02:44Et aujourd'hui, malheureusement, c'est un privilège dont sont privés beaucoup nos concitoyens.
00:02:49Je crois qu'on est dans un moment très sombre.
00:02:52Les actualités, l'actualité climatique, l'actualité géopolitique, l'actualité nationale,
00:02:57ne sont pas toujours réjouissantes.
00:02:59Je crois qu'on a aussi la responsabilité, comme décideurs politiques, comme monde associatif,
00:03:03de construire un chemin un peu optimiste et d'espoir,
00:03:05d'avoir de nouvelles conquêtes pour le temps libéré, pour les jours heureux.
00:03:08Et je trouve que ce que font déjà concrètement un certain nombre d'associations est merveilleux.
00:03:11Moi, je propose par exemple qu'on réoriente les crédits du service national universel
00:03:14qui est un gadget qui ne fonctionne pas très bien, qui est un peu ringard,
00:03:17et qui, objectivement, n'est voulu par personne.
00:03:20Qu'on réoriente ces centaines de millions d'euros vers une grande politique d'accompagnement
00:03:25du monde de l'éducation populaire et du monde associatif,
00:03:27pour permettre ces initiatives.
00:03:28Qu'on libère les énergies du monde associatif et de l'éducation populaire
00:03:31qui fait des choses magnifiques chaque été, et pas que l'été.
00:03:33Pierre Cordier, ce serait une bonne idée, ça ou pas ?
00:03:35Député de la droite républicaine.
00:03:37La droite républicaine.
00:03:38On ne sont plus les républicains, vous connaissez le contexte national.
00:03:42Je rejoins ce que vient de dire mon collègue,
00:03:45parce qu'il y a aussi dans le département des Ardennes
00:03:48une association qui permet à tous ces jeunes de partir en vacances pour la première fois.
00:03:53Des jeunes, des familles en difficulté,
00:03:56et je crois que c'est effectivement toutes ces initiatives
00:03:59qui sont prises par des associations locales,
00:04:01avec d'ailleurs des financements communaux, intercommunaux,
00:04:04des départements, des régions, parfois, même si ce n'est pas leur compétence,
00:04:07et puis des gens qui, toute l'année, se retroussent les manches
00:04:10pour avoir quelques crédits et pouvoir partir aussi,
00:04:12et permettre à ces familles en difficulté d'y aller.
00:04:14Moi, mon coup de cœur, c'était les Jeux paralympiques.
00:04:17Voilà, on est dans l'actualité.
00:04:19C'est vrai que, pendant longtemps, ces Jeux ont été un peu mis de côté
00:04:22par rapport aux Jeux olympiques eux-mêmes.
00:04:24Et là, je trouve qu'il y a, depuis deux ou trois Olympiades,
00:04:28une remise à niveau, si vous me passez l'expression,
00:04:30avec une place qu'il aurait réservée à toutes ces personnes en difficulté.
00:04:36La situation politique risque quand même de faire peut-être un peu d'ombre
00:04:39à ces Jeux paralympiques.
00:04:40Oui, mais ce qui compte, c'est en tous les cas qu'il y ait aussi
00:04:44que le monde médiatique relaie de manière importante ces Jeux,
00:04:48qu'il n'y ait pas que les Jeux olympiques.
00:04:49Et je crois qu'aujourd'hui, le monde médiatique a pris aussi conscience de ça.
00:04:53Et je crois que c'est une excellente chose.
00:04:55Donc, c'est vraiment, moi, mon coup de cœur de ce matin.
00:04:57Réaction à Kevin Bossuet, peut-être avant de passer à votre coup de gueule ?
00:05:00Non, je suis d'accord avec ces deux coups de cœur.
00:05:03Les Jeux paralympiques, c'est quelque chose d'important,
00:05:05et insister sur l'insertion des personnes handicapées dans notre société.
00:05:08Et pour revenir sur le coup de cœur de Benjamin Lucas,
00:05:11qui m'a ému parce que j'ai pensé aussitôt à ce que j'ai vu avant les vacances scolaires,
00:05:16où vous aviez des enfants qui se disaient entre eux
00:05:19où tu vas partir en vacances, où tu ne vas pas partir.
00:05:21Et beaucoup d'enfants disaient, moi, je ne partirai pas en vacances, en fait.
00:05:24Je resterai chez moi.
00:05:26Et j'ai senti à quel point c'était extrêmement dur, extrêmement compliqué,
00:05:30le sentiment, finalement, d'un sentiment d'injustice
00:05:33et d'être marginalisé parce que le papa a perdu son travail
00:05:37ou parce que la maman ne gagne pas suffisamment.
00:05:39Et insister aussi beaucoup sur les jeunes ruraux.
00:05:41On n'en parle pas suffisamment, qui sont souvent livrés à eux-mêmes.
00:05:46Vous citiez les Ardennes, c'est quelque chose d'important,
00:05:48dans des villes comme Rottel, Sedan, Charleville.
00:05:51Des jeunes qui sont beaucoup laissés pour compte.
00:05:54Moi, j'ai déjà rencontré ces jeunes qui me disaient
00:05:56je n'ai même pas l'essence nécessaire, je ne peux même pas me payer l'essence
00:05:59pour aller à Charleville-Mézières, pour aller trouver un travail.
00:06:02C'est très compliqué.
00:06:03Ce sont des jeunes qui sont assignés à résidence.
00:06:05Ce sont des jeunes qui n'ont pas beaucoup de perspectives.
00:06:08Il faut penser évidemment aux jeunes de Seine-Saint-Denis,
00:06:11mais également aux jeunes ruraux.
00:06:12Je pense que la jeunesse et son avenir, c'est un chantier essentiel
00:06:16pour nos politiques.
00:06:18Puisque j'ai deux élus en face de moi,
00:06:20j'espère que vous travaillerez de concorde
00:06:22pour améliorer le sort de nos jeunes.
00:06:24Double coup de cœur validé, en tout cas partagé par vous, Kevin Bossuet.
00:06:29Vous avez un coup de gueule à faire passer ce matin.
00:06:31On va revenir dans quelque chose d'un peu plus politicien.
00:06:34Oui, un coup de gueule contre Lucie Castex
00:06:37et ses propos, notamment sur ses news,
00:06:40qui m'ont quand même assez estomaqué,
00:06:42puisqu'elle a raconté que ceux qui regardaient ses news
00:06:45étaient devenus racistes,
00:06:47tout simplement parce que c'était en gros une chaîne raciste.
00:06:50C'est ce qu'elle nous a laissé comprendre.
00:06:52J'ai été extrêmement choqué pour plusieurs raisons.
00:06:54Tout d'abord, c'est qu'elle remet en cause la liberté de la presse.
00:06:57Déjà, remettre en cause une chaîne de télévision,
00:07:00on sent bien qu'il y a une volonté politique de censurer ses news.
00:07:03De censurer ses huit.
00:07:05L'objectif a été atteint et je trouve ça extrêmement grave.
00:07:09Sur ses news, qu'est-ce qu'on fait en fait ?
00:07:11On raconte la vie quotidienne des gens.
00:07:13On parle de problèmes qui ne sont pas abordés ailleurs.
00:07:16On parle évidemment de tous les racistes, dont du racisme anti-blanc.
00:07:20Et ceux qui racialisent le débat public,
00:07:22ce sont justement ces gens d'extrême gauche
00:07:24qui n'ont de cesse de ramener les gens d'origine immigrée
00:07:27à leur pays d'origine
00:07:32ou même leur race.
00:07:33Et moi, ça me choque profondément.
00:07:35Et je remets ça dans quelque chose de plus large
00:07:38qui est la stratégie du bouc émissaire.
00:07:40Quand j'ai vu Mme Kastet dire
00:07:42qu'il fallait passer la tondeuse aux milliardaires,
00:07:44c'est-à-dire tondre les milliardaires,
00:07:46j'ai trouvé ça extrêmement choquant.
00:07:48Quand je vois ce que fait une partie de l'extrême gauche
00:07:50de prendre les juifs,
00:07:52de manière indirecte,
00:07:54comme bouc émissaire, je trouve ça très grave.
00:07:56J'ai l'impression de revenir au temps des régimes totalitaires
00:07:59où finalement, pour essayer de percer électoralement,
00:08:03on choisit des cibles,
00:08:05le milliardaire, une chaîne de télévision,
00:08:07le juif qui est forcément sioniste.
00:08:09Et je trouve que ça renvoie
00:08:11à une très mauvaise image de la politique
00:08:13et surtout ça fait d'énormes dégâts
00:08:15dans notre société.
00:08:17Donc moi, je n'ai rien contre Mme Kastet,
00:08:19je n'ai rien contre les idées que porte Mme Kastet,
00:08:21mais attention à ce qu'on fait
00:08:23parce que quand elle fait ça,
00:08:25je trouve ça extrêmement grave.
00:08:27Et c'est pareil à l'extrême droite.
00:08:28L'extrême droite fait parfois la même chose
00:08:30et je trouve ça également très grave.
00:08:32Donc attention quand on prend la parole,
00:08:34des conséquences que peuvent avoir
00:08:36certains de nos propos.
00:08:38La stratégie du bouc émissaire, non, ça c'est plus possible.
00:08:40Avant d'évoquer votre coup de cœur,
00:08:42Alexis Bachelet,
00:08:44réponse avec vous,
00:08:46Benjamin Lucas, Lucie Kastet,
00:08:48ça reste votre candidate encore aujourd'hui,
00:08:50jusqu'à preuve du contraire, on verra comment ça évolue.
00:08:52Jusqu'à ce que le président de la République entende en raison.
00:08:54On aura l'occasion d'y revenir justement là-dessus tout à l'heure,
00:08:56mais déjà, réaction à ce que disait à l'instant
00:08:58Kevin Bossuet,
00:09:00son coup de gueule à l'égard de sa position,
00:09:02notamment vis-à-vis de CNews,
00:09:04ou vis-à-vis des grands patrons.
00:09:06J'ai pas de réaction particulière, on a eu le bingo habituel
00:09:08avec un mélange de tout,
00:09:10la défense des milliardaires,
00:09:12évidemment CNews c'est à la fois
00:09:14un projet, celui de M. Bolloré,
00:09:16une autorité publique, une offensive
00:09:18raciste, extrémiste,
00:09:20qui vise à polluer le débat public,
00:09:22qui vise, je l'assume parfaitement,
00:09:24d'ailleurs je suis bientôt en procès
00:09:26contre vos amis de Boulevard Voltaire, et vous j'ai aucun problème
00:09:28à assumer mes convictions.
00:09:30Il y a,
00:09:32je vous ai pas interrompu,
00:09:34il y a chez M. Bolloré
00:09:36un projet, c'est lui qui a organisé l'alliance
00:09:38entre M. Ciotti et M. Bardala
00:09:40et Mme Le Pen, je trouve que
00:09:42il est sain que la démocratie se défend
00:09:44de ceux qui veulent la détruire
00:09:46de l'intérieur, ce qui est le cas
00:09:48de CNews, après pour le reste je laisse
00:09:50M. à ses élucubrations
00:09:52et à ses fantasmes.
00:09:54Bon Alexis Bachelet,
00:09:56un petit peu de beau moqueur, un coup de cœur
00:09:58de votre côté, c'est ça ?
00:10:00Moi en fait j'avais un peu le même coup de cœur
00:10:02sur le démarrage des JO paralympiques
00:10:04donc là on va revenir à des sujets
00:10:06plus apaisants.
00:10:08Mais effectivement
00:10:10oui je trouve que ça nous
00:10:12remet dans cette séquence qui était
00:10:14plutôt agréable et fédératrice
00:10:16avec en plus
00:10:18la découverte de parcours
00:10:20hors normes, parce que bon
00:10:22c'est vrai qu'on admire des athlètes valides,
00:10:24enfin ils sont valides, donc ils font des exploits sportifs
00:10:26mais regardez les exploits sportifs
00:10:28de gens qui courent
00:10:30avec une jambe en moins, avec un handicap
00:10:32moteur lourd,
00:10:34avec des déficiences
00:10:36mentales, physiques, etc. importantes.
00:10:38Moi franchement je trouve que ça
00:10:40mérite évidemment
00:10:42un coup de chapeau, mais c'est surtout
00:10:44un motif d'espoir, de montrer que
00:10:46même dans des parcours de vie,
00:10:48parfois l'irruption d'un handicap,
00:10:50parfois des handicaps de naissance, mais parfois c'est des handicaps
00:10:52liés à la vie, des gens
00:10:54qui s'accrochent au sport pour se redonner
00:10:56finalement envie de vivre
00:10:58comme si de rien n'était,
00:11:00comme s'ils n'avaient pas eu un accident, comme s'ils n'avaient pas ce handicap
00:11:02et donc c'est des parcours de vie
00:11:04exceptionnels. Hier soir
00:11:06je regardais, là on commence à avoir des reportages un petit peu
00:11:08dans les journaux télévisés,
00:11:10on en parle ce matin, mais c'est vrai que voir
00:11:12ces champions, parce que c'est aussi des champions,
00:11:14partir quand même
00:11:16accomplir des exploits sportifs
00:11:18dans des conditions
00:11:20de handicap
00:11:22parfois très importantes, franchement
00:11:24moi je trouve ça exceptionnel, et c'est vrai que l'exposition
00:11:26médiatique aujourd'hui, elle est beaucoup plus
00:11:28forte. Avant c'était vraiment
00:11:30la suite des JO, mais
00:11:32on n'en parlait pas beaucoup, on ne savait pas trop
00:11:34comment ça se passait, et puis c'était un peu dans la différence
00:11:36générale. Aujourd'hui on me dit que les places
00:11:38se sont vendues aussi, donc le public
00:11:40c'est génial, et les personnes
00:11:42porteuses de handicap qui pratiquent leur sport
00:11:44toute l'année, elles disent
00:11:46il faut qu'on s'y habitue, parce que d'habitude
00:11:48quand il y a 50 personnes, on est content,
00:11:50là on va se retrouver devant 1000, 5000 personnes
00:11:52dans certains stades,
00:11:54c'est exceptionnel, je crois que ça
00:11:56mérite vraiment ce
00:11:58coup de chapeau, et puis
00:12:00on va les suivre. Avec la question qu'on peut se poser
00:12:02aussi, à quoi peut servir cette
00:12:04exposition médiatique particulièrement forte à l'occasion
00:12:06de ces Jeux Paralympiques ? D'ailleurs, on va
00:12:08se poser la question dans un instant, vous restez avec nous
00:12:10Benjamin Lucas, Kevin Bossuet, Pierre Cordier
00:12:12et Alexie Bachelet, on poursuit les débats
00:12:14de l'été, dans un instant vous continuez de réagir
00:12:16sur notre compte Facebook Sud Radio, à tout de suite.
00:12:18Sud Radio
00:12:20Parlons vrai
00:12:22Sud Radio, parlons vrai. Leclerc, bonjour !
00:12:24Sur 13h, Benjamin Glaize
00:12:26Les débats de l'été
00:12:28avec nos débatteurs du jour
00:12:30Benjamin Lucas, député Nouveau Front Populaire
00:12:32des Yvelines, porte-parole du groupe écologiste
00:12:34et social, Kevin Bossuet, professeur d'histoire
00:12:36en Seine-Saint-Denis, Pierre Cordier, député
00:12:38à droite républicaine des Ardennes et Alexie
00:12:40Bachelet, adjoint à la mairie
00:12:42de Colombes, ancien député
00:12:44des Hauts-de-Seine. Je retiens
00:12:46un de ses coups de cœur, coup de gueule, notamment
00:12:48le coup de cœur commun entre vous
00:12:50Alexie Bachelet et Pierre Cordier, concernant
00:12:52ces Jeux Paralympiques
00:12:54J-1, ça débute
00:12:56cérémonie d'ouverture prévue
00:12:58demain, avant le lancement des
00:13:00épreuves. Exposition médiatique
00:13:02qui sera particulièrement forte pour ces
00:13:04Jeux Paralympiques
00:13:06À quoi ça doit servir, cela, cette exposition
00:13:08médiatique, d'une certaine manière,
00:13:10Pierre Cordier ?
00:13:12Écoutez, moi je suis en même temps député et conseiller
00:13:14départemental, et c'est vrai que le handicap
00:13:16est une compétence des départements
00:13:18puisque les maisons départementales du handicap
00:13:20sont des maisons qui sont sous la responsabilité
00:13:22des conseils départementaux, donc
00:13:24en tant qu'élu local, je mets les mains
00:13:26dans le cambouis, si vous voulez, par rapport
00:13:28à ça. Écoutez, je crois
00:13:30que ce qui est important, ça a été dit par notre collègue
00:13:32tout à l'heure, l'effort, la notion
00:13:34d'effort de la part de ces
00:13:36sportifs qui,
00:13:38j'allais dire, expriment
00:13:40leur passion
00:13:42dans des conditions qui ne sont pas
00:13:44toujours évidentes, donc le
00:13:46goût de l'effort, que ce soit dans le monde du travail
00:13:48ou dans le monde du sport, ou dans d'autres
00:13:50domaines, moi c'est quelque chose
00:13:52de très important pour moi, et donc
00:13:54j'ai un profond respect pour ces personnes
00:13:56qui essayent,
00:13:58tant bien que mal, j'allais dire, parfois,
00:14:00il faut le dire, de
00:14:02surpasser leur handicap
00:14:04pour prouver en réalité
00:14:06qu'elles sont comme les autres.
00:14:08Et en fait, il s'agit de cela, ici,
00:14:10les personnes en situation de handicap, c'est pas
00:14:12toujours facile pour elles au quotidien,
00:14:14il y a aussi beaucoup de collectivités
00:14:16qui ont fait des efforts ces dernières années sur l'accessibilité,
00:14:18etc. Donc, voilà,
00:14:20pour moi, cette notion d'effort
00:14:22est quelque chose de très important,
00:14:24et je veux vraiment rendre hommage à toutes ces personnes
00:14:26qui, je l'espère,
00:14:28en tous les cas, vont être sous le feu de la rampe
00:14:30dans les prochains jours, parce que,
00:14:32c'est important de mettre en avant
00:14:34toutes ces personnes
00:14:36qui donnent le meilleur
00:14:38d'elles-mêmes à l'occasion de ces Jeux.
00:14:40On l'espère, de très belles médailles à la clé
00:14:42pour nos Bleus, on sait qu'on a pas mal
00:14:44de chances de médailles et de titres
00:14:46paralympiques, on va suivre cela, bien sûr,
00:14:48sur Sud Radio.
00:14:50Benjamin Lucas, ça met en certaine manière
00:14:52en avant l'accessibilité, de faire un point
00:14:54là-dessus, parce qu'il y a encore des efforts à faire.
00:14:56Oui, ça dit, vous l'avez
00:14:58très bien dit, messieurs, juste avant, qu'il n'y a pas
00:15:00de sportifs de seconde zone,
00:15:02ce sont des Olympiades, à part entière,
00:15:04il n'y a pas de citoyens de seconde zone,
00:15:06il n'y a pas d'élèves de seconde zone, et donc
00:15:08ça doit aussi être un moment
00:15:10de réflexion collective
00:15:12ces Jeux paralympiques, pour se dire
00:15:14qu'on doit être à la hauteur
00:15:16de chacune et de chacun, et donc
00:15:18en faire plus pour l'inclusion
00:15:20des élèves en situation de handicap
00:15:22à l'école, les moyens sont difficiles à trouver,
00:15:24à chaque fois,
00:15:26c'est un parcours du combattant pour
00:15:28les familles, qui rajoute
00:15:30de l'angoisse, qui rajoute
00:15:32de l'incertitude, qui rajoute parfois de la
00:15:34tension aussi dans un certain nombre
00:15:36de familles, quand il faut encore,
00:15:38la veille de la rentrée scolaire, se demander dans quelles conditions
00:15:40son enfant va être ou pas accueilli
00:15:42à l'école, c'est une pression
00:15:44insupportable, et évidemment, sur l'accessibilité,
00:15:46on n'en fait jamais trop, il y reste
00:15:48encore beaucoup, beaucoup, beaucoup
00:15:50à faire, donc je crois que si on sort
00:15:52de ces Jeux paralympiques, à la fois avec
00:15:54cette idée que, voilà,
00:15:56de ce moment, comme pour les Jeux olympiques précédemment,
00:15:58de fraternité partagée,
00:16:00d'émotions collectives
00:16:02devant des exploits sportifs, qui sont des
00:16:04exploits sportifs renforcés en plus par la situation
00:16:06de handicap de celles et ceux qui vont aller
00:16:08conquérir des médailles, et qu'en plus on en sort
00:16:10avec une réflexion collective dans
00:16:12notre nation sur la façon dont on permet
00:16:14mieux l'inclusion, dont on adapte mieux aussi
00:16:16je pense nos villes,
00:16:18beaucoup reste à faire sur l'aménagement
00:16:20urbain, c'est tout bête,
00:16:22mais quand vous sortez des grandes métropoles,
00:16:24c'est parfois difficile
00:16:26de circuler en fauteuil
00:16:28dans un certain nombre
00:16:30d'endroits, mais je pense même le métro parisien
00:16:32par exemple est quand même, aujourd'hui,
00:16:34assez archaïque de ce point de vue-là, donc
00:16:36évidemment ce sont des investissements lourds, et je crois
00:16:38que la puissance publique n'a pas le choix, il faut qu'on soit à la hauteur
00:16:40encore une fois de chaque citoyenne
00:16:42et citoyen de ce pays.
00:16:44Et puis Kévin Bossuet, la rentrée c'est pour bientôt, on apprend que
00:16:46des milliers d'enfants handicapés sont
00:16:48sans solution encore aujourd'hui, ça c'est
00:16:50un scandale également ?
00:16:52C'est un véritable scandale,
00:16:54et c'est un drame humain au quotidien.
00:16:56Quand vous êtes en situation de handicap
00:16:58et que vous ne pouvez pas
00:17:00bénéficier de l'aide
00:17:02qu'il vous faudrait pour progresser normalement,
00:17:04c'est évidemment une honte,
00:17:06et souvent nous, personnels de l'éducation
00:17:08nationale, on fait des demandes, on remplit
00:17:10des dossiers, notamment pour avoir des
00:17:12AVS, qui sont souvent des personnes
00:17:14qui sont là pour aider les élèves en difficulté,
00:17:16parfois on met un an, deux ans,
00:17:18trois ans à avoir une AVS,
00:17:20parfois pour avoir un ordinateur pour les élèves
00:17:22qui ont du mal à écrire, parfois ça met deux,
00:17:24trois ans, ce sont des paperasses
00:17:26à remplir
00:17:28qui sont extrêmement compliquées,
00:17:30les délais sont extrêmement longs, et souvent
00:17:32il n'y a pas les moyens
00:17:34financiers, et ça
00:17:36en effet c'est compliqué, et puis même dans la structure
00:17:38même des bâtiments scolaires,
00:17:40parfois un ascenseur qui ne fonctionne pas
00:17:42ne permet pas
00:17:44à un élève en chaise roulante
00:17:46de pouvoir accéder
00:17:48au cours, donc parfois il y a les surveillants qui prennent
00:17:50l'élève qui le porte, mais est-ce que vous vous rendez compte
00:17:52le sentiment de honte que ça peut générer
00:17:54chez ces personnes-là,
00:17:56et moi ce qu'il y a, que je trouve
00:17:58important, c'est ce que renvoient
00:18:00ces Jeux paralympiques,
00:18:02les Jeux Olympiques déjà c'était le goût de l'effort
00:18:04et du mérite, je suis très attaché à ça,
00:18:06le dépassement de soi, le sens du respect,
00:18:08les règles du sport, et là
00:18:10on se dit quoi ? On peut avoir un handicap
00:18:12et on peut réussir, on peut
00:18:14se dépasser, on peut se surpasser,
00:18:16et c'est un magnifique
00:18:18message, et je sais à quel point
00:18:20les jeunes en banlieue, notamment en Seine-Saint-Denis
00:18:22regardent ces Jeux paralympiques,
00:18:24sont fans de foot, arrivent à
00:18:26trouver finalement une forme de rêve
00:18:28à travers le sport,
00:18:30et je sais que c'est quelque chose de très
00:18:32important, donc voilà, il faut avoir une pensée
00:18:34pour tous les personnes handicapées
00:18:36dans ce pays, et partir
00:18:38du principe dans notre quotidien que
00:18:40chaque chose qui peut nous nous paraître
00:18:42anodine est quelque chose de difficilement surmontable
00:18:44pour les personnes handicapées, j'ai pris
00:18:46le RER ce matin, quand vous avez l'ascenseur
00:18:48qui ne fonctionne pas pour monter dans la rame,
00:18:50c'est extrêmement compliqué, quand vous êtes devant
00:18:52un commerce et que vous avez
00:18:54deux, trois marches, c'est compliqué
00:18:56pour une personne qui est en fauteuil
00:18:58roulant, donc on a souvent de beaux discours,
00:19:00il y a des choses qui pourraient être améliorées,
00:19:02mais il ne faut pas grand-chose,
00:19:04construire quelque chose devant
00:19:06un commerce, etc., qu'on ne fait pas,
00:19:08parce qu'on ne se met pas suffisamment
00:19:10à la place des personnes handicapées,
00:19:12donc il faut prendre conscience de ça,
00:19:14parce qu'en effet, je trouve qu'on juge
00:19:16une société dans sa capacité
00:19:18à traiter bien
00:19:20ou non les personnes vulnérables,
00:19:22c'est le cas par exemple des personnes
00:19:24dans les hôpitaux psychiatriques, c'est le cas
00:19:26évidemment des personnes
00:19:28handicapées, donc à un moment s'il doit y avoir
00:19:30un élan de solidarité...
00:19:32Kevin Bossuet, du côté de votre
00:19:34établissement scolaire,
00:19:36l'accessibilité est respectée ou pas ?
00:19:38Oui, on fait en sorte
00:19:40que ce soit respecté, après,
00:19:42il y a des élèves qui auraient besoin d'une AVS
00:19:44qui n'ont pas d'AVS, parfois
00:19:46on demande des aménagements au niveau du brevet
00:19:48des collèges et on se rend compte le jour J
00:19:50finalement que ça n'a pas été pris en compte, parfois
00:19:52même pour les
00:19:54élèves qui ont de la dyslexie, etc.,
00:19:56on demande des rendez-vous
00:19:58chez des spécialistes, on met 4-5
00:20:00mois avant de les obtenir, donc en effet,
00:20:02c'est le parcours du combattant.
00:20:04Alexis Bachelet, on l'a compris tout à l'heure,
00:20:06vous allez suivre ces Jeux Olympiques, on va
00:20:08s'intéresser forcément sur les performances
00:20:10de ces Paralympiques, alors de ces athlètes,
00:20:12il faut le dire, à quoi ça doit servir
00:20:14au-delà de ça, ces Jeux Paralympiques ?
00:20:16Ça pourrait servir par exemple
00:20:18à faire un premier bilan de la loi de 2005,
00:20:20ça va faire 20 ans
00:20:22que cette grande loi en faveur du handicap
00:20:24qui avait été une promesse de Jacques Chirac
00:20:26et qui celle-ci a été tenue,
00:20:28la loi a été votée,
00:20:30mais
00:20:32appliquée de manière très inégale
00:20:34puisque c'était une loi qui notamment
00:20:36devait permettre à l'ensemble des bâtiments
00:20:38publics d'être accessibles
00:20:40en une décennie, un peu plus,
00:20:42là on est à presque deux décennies et il y a encore
00:20:44aujourd'hui, on l'a évoqué, mais je crois
00:20:46qu'il faut le souligner,
00:20:48c'est l'occasion justement de faire un bilan
00:20:50et de dire qu'il y a encore du chemin à parcourir.
00:20:52Ça a été dit sur
00:20:54les aides à la vie scolaire dans les écoles,
00:20:56mais tout simplement dans la vie quotidienne
00:20:58c'est effectivement les trottoirs
00:21:00adaptés, c'est les transports
00:21:02en commun accessibles, et force est
00:21:04constaté, mais c'est aussi lié
00:21:06au nombre de lignes de métro
00:21:08que le métro parisien, il n'a pas du tout
00:21:10été conçu dans cette optique-là.
00:21:12Il y a énormément de stations aujourd'hui
00:21:14qui ne sont pas accessibles et qui probablement d'ailleurs ne le seront
00:21:16pas avant des décennies parce que
00:21:18ça nécessite des investissements extrêmement lourds
00:21:20et c'est plus facile quand on fait
00:21:22des prolongements, quand on refait des
00:21:24mises à niveau, mais voilà, il faut
00:21:26faire ce bilan-là et c'est un travail intéressant pour les législateurs
00:21:28justement peut-être
00:21:30faire un bilan et maintenant...
00:21:32Benjamin, Lucas, en un mot, vous vouliez réagir à ce sujet-là ?
00:21:34Oui, dire, je pense aussi à toutes celles et tous ceux
00:21:36dont le métier, la fonction
00:21:38est d'accompagner les personnes en situation de handicap
00:21:40et qui sont très souvent
00:21:42dans une précarité insupportable.
00:21:44Et là aussi, on juge une société aussi à la façon dont elle aide
00:21:46ceux qui aident, dont elle protège
00:21:48ceux qui aident et ceux qui permettent au quotidien que des
00:21:50personnes vivent convenablement
00:21:52et dans la dignité. Et je trouve
00:21:54là aussi, on y viendra tout à l'heure, qu'il est
00:21:56urgent qu'il y ait un gouvernement, d'abord
00:21:58mais qu'il est urgent
00:22:00parce que là, les clivages politiques, on arrive
00:22:02concrètement, dans les mois qui viennent
00:22:04à augmenter, à améliorer
00:22:06les conditions de vie
00:22:08et de rémunération de celles et ceux qui
00:22:10dans nos écoles, dans nos hôpitaux
00:22:12dans la rue, aussi parfois dans leur
00:22:14cadre familial, je pense aussi aux aidants
00:22:16familiaux qui ont besoin
00:22:18d'être accompagnés, d'être soutenus parce que
00:22:20c'est aujourd'hui d'une très grande difficulté
00:22:22et ça génère d'énormes souffrances.
00:22:24Et on a du mal parfois à exprimer puisqu'on est soi-même
00:22:26confronté à la souffrance. On va y revenir justement dans un instant
00:22:28nos débatteurs de l'été, débatteurs du jour
00:22:30Benjamin Lucas, Lexie Bachelet
00:22:32Kevin Bossuet, Pierre Cordier, on poursuit
00:22:34les débats, on va parler bien entendu politique, on va
00:22:36revenir aussi sur ce drame
00:22:38qui a eu lieu du côté des Alpes-Maritimes
00:22:40avec ce gendarme qui a été victime
00:22:42d'un refus d'obtempérer
00:22:44ça soulève énormément de questions, notamment sur le profil
00:22:46du suspect. A tout de suite.
00:22:58Les débats de l'été, vous le savez avec vous
00:23:000800 26 300 300
00:23:02vos commentaires également sur nos réseaux sociaux
00:23:04le Facebook de Sud Radio
00:23:06puis nos débatteurs du jour qui nous font le plaisir
00:23:08de nous accompagner jusqu'à
00:23:10midi. Benjamin Lucas, député à Nouveau Front Populaire
00:23:12des Yvelines, porte-parole du groupe
00:23:14écologiste et social. Kevin Bossuet
00:23:16professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis
00:23:18Pierre Cordier, député droite républicaine
00:23:20des Ardennes et puis Alexie Bachelet
00:23:22ancien adjoint à la mairie de Colombes
00:23:24et ancien député des Hauts-de-Seine
00:23:26Messieurs, revenons tout de suite
00:23:28sur ce drame. Dans les Alpes-Maritimes
00:23:30un gendarme mortellement
00:23:32percuté par un chauffeur hier soir
00:23:34le suspect avait refusé d'obtempérer
00:23:36lors d'un contrôle routier du côté de Mougins
00:23:38à la sortie de l'autoroute A8
00:23:40le conducteur a été arrêté
00:23:42dans la nuit à Cannes
00:23:44avant d'en parler avec vous
00:23:46Jacques est notre journaliste
00:23:48Jules Boschireni. Jules, que sait-on
00:23:50ce matin de ce qui s'est passé de ce drame ?
00:23:52Les faits se sont déroulés hier soir
00:23:5420h40 au niveau de la sortie numéro 42
00:23:56sur l'autoroute A8 entre Mougins
00:23:58et Cannes dans les Alpes-Maritimes
00:24:00le gendarme a été violemment percuté par une BMW
00:24:02noire qui a refusé de s'arrêter
00:24:04et qui a pris la fuite. Malgré l'intervention
00:24:06des gendarmes et des secours, le militaire
00:24:08qui était en arrêt cardio-respiratoire est
00:24:10décédé. Le suspect a été interpellé
00:24:12à Cannes dans la matinée comme annoncé sur X
00:24:14par Gérald Darmanin. Qui était ce gendarme
00:24:16qui est décédé cette nuit ? Dans un communiqué
00:24:18le ministère de l'Intérieur précise que le gendarme était
00:24:20âgé de 54 ans, marié et père
00:24:22de deux enfants âgés de 12 et 16 ans
00:24:24l'adjudant était engagé
00:24:26depuis 30 ans dans la gendarmerie comme sous-officier
00:24:28il avait rejoint le peloton de
00:24:30Mandelieu-Lanapoule en 2007
00:24:32Un mot sur le suspect
00:24:34qui a été arrêté, quel est le profil ?
00:24:36Gérald Darmanin a annoncé que l'homme est un
00:24:38capverdien en situation régulière
00:24:40le ministre démissionnaire de l'Intérieur précise également
00:24:42que l'homme est un délinquant de la route
00:24:44connu des services de police depuis plusieurs années
00:24:46l'individu de 39 ans a été
00:24:48testé positif à l'alcool, il avait
00:24:509 points sur 12 sur son permis
00:24:52Merci pour toutes ces précisions
00:24:54Jules, j'ajoute que
00:24:56nous serons en direct à midi et demi avec la
00:24:58porte-parole de la gendarmerie nationale
00:25:00sur Sud Radio, donc d'ici
00:25:02un peu moins d'une heure et demie
00:25:04Messieurs, vous avez entendu notamment le profil
00:25:06de l'individu suspecté, Kevin
00:25:08Bossuet, positif à l'alcool
00:25:10déjà connu pour de nombreux
00:25:12faits de délits routiers, de refus d'obtempérer
00:25:14ça doit nous interroger
00:25:16Oui, ça doit nous interroger
00:25:18parce qu'apparemment il y a un lourd passé
00:25:20quelqu'un qui ne respectait pas le code de la route
00:25:22quelqu'un qui était dans la délinquance
00:25:24perpétuelle
00:25:26qu'est-ce que cette personne faisait encore
00:25:28avec un volant entre les mains
00:25:30enfin c'est incompréhensible
00:25:32et ça donne encore une fois le sentiment
00:25:34d'une justice laxiste
00:25:36d'un état qui ne se fait pas
00:25:38respecter et qui laisse
00:25:40beaucoup faire, je crois qu'il faut avoir un mot également
00:25:42pour nos gendarmes, pour nos policiers
00:25:44qui font un travail admirable
00:25:46qui risquent leur vie tous les jours pour assurer
00:25:48notre sécurité parce que
00:25:50quand on sombre dans le débat
00:25:52politique, on entend de ces choses
00:25:54sur la police, sur la gendarmerie
00:25:56qui sont, je le dis, criminels
00:25:58quand vous racontez à des gamins de banlieue
00:26:00que la police tue, quand vous racontez
00:26:02à des gamins de banlieue notamment
00:26:04que la police est leur ennemi, forcément
00:26:06c'est l'autorité de la police
00:26:08et à travers l'autorité de la police
00:26:10l'autorité de l'état qui est ici
00:26:12égratignée, je ne comprends pas que dans
00:26:14un pays où on ne soutienne pas nos forces
00:26:16de l'ordre, tout à l'heure je parlais de boucs
00:26:18émissaires, là encore le policier
00:26:20est mis en avant comme étant un bouc
00:26:22émissaire dans notre société et ça
00:26:24ça a des effets dévastateurs
00:26:26il n'y a qu'en France que c'est comme ça
00:26:28vous allez dans les pays de l'Est
00:26:30vous allez partout en Europe, on respecte
00:26:32notre police et là en France
00:26:34non, il y a un débat
00:26:36peut-être pas forcément dans certains pays, ne serait-ce qu'aux
00:26:38Etats-Unis où le rapport entre la police
00:26:40et la population est parfois très compliqué
00:26:42le discours racial, etc.
00:26:44En tout cas, soutenons nos policiers
00:26:46et dire qu'on les aime aussi
00:26:48et moi je croise beaucoup de policiers
00:26:50qui me remercient de mes prises de position
00:26:52parce que ça leur fait du bien au milieu d'un
00:26:54maras politicien où l'insulte
00:26:56est de mise.
00:26:58Pierre Cordier, j'imagine beaucoup d'émotions
00:27:00au lendemain de ce drame et de la mort
00:27:02de ce gendarme.
00:27:04Beaucoup d'émotions, mais comme on le dit aussi
00:27:06souvent et bien entendu
00:27:08une pensée très claire pour cet homme
00:27:10parce qu'il était père de deux enfants
00:27:12mais à un moment ou à un autre, il faut aussi
00:27:14arrêter de sortir les mouchoirs
00:27:16et agir. Et je crois que nos compatriotes
00:27:18l'ont clairement exprimé
00:27:20il y a quelques semaines
00:27:22quand on voit ce type de situation
00:27:24effectivement, on se pose des questions
00:27:269 points sur 12
00:27:28un taux d'alcoolémie important
00:27:30et moi je veux être un peu provoque
00:27:32qu'est-ce qu'une partie de l'échiquier politique français aurait dit
00:27:34si le gendarme avait tiré
00:27:36et avait abattu la personne en question
00:27:38la police tue, etc.
00:27:40ça vient d'être évoqué à l'instant
00:27:42dans une société organisée, dans une société démocratique
00:27:44on a besoin d'ordre
00:27:46les citoyens ont des droits
00:27:48mais ils ont aussi des devoirs
00:27:50et à un moment ou à un autre
00:27:52il faut aussi prendre ses responsabilités
00:27:54moi je me pose la question
00:27:56concernant cet individu
00:27:589 points sur 12, est-ce qu'il avait passé des stages
00:28:00pour récupérer des points, etc.
00:28:02en tous les cas, je pense que le législateur doit passer par là
00:28:04et se dire qu'à partir du moment
00:28:06où il y a plusieurs refus d'obtempérer
00:28:08il semblerait que ce soit le cas ici
00:28:10à un moment ou à un autre, passer des stages
00:28:12pour récupérer ses points, c'est quand même un petit peu facile
00:28:14donc voilà, qu'il soit capverdien
00:28:16ou qu'il vienne du fin fond de la Corrèze
00:28:18j'allais dire, à la rigueur, peu importe
00:28:20il ne faut pas non plus se focaliser
00:28:22sur la couleur de peau des personnes
00:28:24pour avoir une position
00:28:26X ou Y, je pense qu'il faut, voilà, c'est un citoyen
00:28:28qui était au volant
00:28:30de sa voiture, qui n'a pas respecté la loi
00:28:32qui a tué un homme, voilà, il faut dire les choses
00:28:34j'espère que la justice sera d'une sévérité implacable concernant
00:28:38Rien que samedi dernier, tenez
00:28:40des faits graves
00:28:42de refus d'obtempérer un policier blessé
00:28:44après un refus d'obtempérer à Châtellerault, trois autres à Paris
00:28:46là encore samedi, deux gendarmes
00:28:48dans Lyon
00:28:50Benjamin Lucas, est-ce qu'il faut aujourd'hui
00:28:52dépasser l'émotion qui est légitime
00:28:54ce matin après ce drame ?
00:28:56D'abord, vous me permettrez d'exprimer la mienne
00:28:58comme chacun l'a fait ici
00:29:00pour ce gendarme, pour sa famille
00:29:02pour l'ensemble de la gendarmerie
00:29:04nationale
00:29:06c'est un drame terrible
00:29:08et j'espère que la justice
00:29:10fait correctement
00:29:12et je ne doute pas que la justice fasse correctement son travail
00:29:14moi j'ai confiance aussi
00:29:16dans l'autorité judiciaire
00:29:18et dans sa capacité à faire
00:29:20et à établir, comme c'est son devoir
00:29:22l'ensemble
00:29:24des faits
00:29:26c'est nécessaire, moi je ne dispose que des informations
00:29:28que vous voulez bien nous donner
00:29:30je ne suis pas un magistrat, je ne suis pas un enquêteur
00:29:32et donc je fais avec ce que j'aimais déjà effectivement dire
00:29:34mon émotion. Après moi, dans un moment comme celui-ci
00:29:36y compris mes propres
00:29:38erreurs passées d'expression un peu hâtive
00:29:40m'enseignent la prudence
00:29:42dans la récupération politique
00:29:44et m'enseignent à ne pas
00:29:46extrapoler sur des grandes théories
00:29:48politiques générales, sur l'ordre
00:29:50l'autorité, la police, etc
00:29:52là on est d'abord
00:29:54là on est d'abord
00:29:56là on est d'abord face
00:29:58à une situation dramatique
00:30:00particulière, mais évidemment, moi si vous me demandez
00:30:02mais qui interroge forcément
00:30:04évidemment, qui interroge
00:30:06moi je le dis, je suis là aussi pour que
00:30:08on soutienne davantage
00:30:10nos fonctionnaires de police dans les moyens
00:30:12qu'on leur attribue, aussi dans la façon dont on les forme
00:30:14parce que monsieur Cordy a parlé de la question
00:30:16du fait de tirer sur quelqu'un qui
00:30:18pratique un refus de tempérament
00:30:20en l'occurrence ce n'était pas le cas ici, ce n'était pas ce qui s'est passé
00:30:22je dis là aussi, vous parliez de l'étranger
00:30:24regardons quelles sont les techniques
00:30:26de maintien de l'ordre qui se passent ailleurs
00:30:28y compris pour protéger nos policiers et nos gendarmes
00:30:30regardons comment, par exemple, les allemands
00:30:32je prends l'exemple des manifestations
00:30:34comment nos allemands maintiennent l'ordre
00:30:36dans une manifestation et pourquoi il y a
00:30:38moins de policiers et de gendarmes blessés en Allemagne
00:30:40qu'en France, par exemple, regardons tout cela
00:30:42si vous voulez qu'on ait un débat général sur
00:30:44le maintien de l'ordre et les refus d'obtempérer
00:30:46on peut l'avoir, mais je crois qu'il ne faut pas instrumentaliser
00:30:48la mort de ce gendarme, instrumentaliser la douleur
00:30:50de sa famille, la douleur de nos gendarmes
00:30:52mais bien sûr
00:30:54pardon, mais personne n'est pour le désordre
00:30:56on se pose parfois les questions
00:30:58quand on écoute certains responsables politiques
00:31:00dans ce pays, il faut dire les choses, ce n'est pas votre cas, monsieur Lucas
00:31:02je vous connais, je connais votre passé, je sais ce que
00:31:04vous avez un peu dans la tête, ce n'est pas votre cas et je m'en réjouis
00:31:06mais il y a quand même, dans l'échiquier politique
00:31:08français, un certain nombre de personnes
00:31:10qui remettent en cause clairement
00:31:12l'autorité de la police
00:31:14mais écoutez, c'est parce que vous les écoutez mal
00:31:16ou que vous êtes partial ce matin
00:31:18ce que je regrette, mais il faut
00:31:20les slogans de la police, on les lit
00:31:22on les entend dans certaines manifestations
00:31:24il y a
00:31:26c'est vrai, porté par la gauche
00:31:28l'idée qu'il faut rétablir un lien de confiance
00:31:30entre la police et la population, par exemple
00:31:32en luttant contre les contrôles aux faciès qui sont
00:31:34une réalité documentée, par exemple
00:31:36en changeant, en réfléchissant sur nos
00:31:38tactiques de maintien de l'ordre, et je le dis, y compris
00:31:40pour protéger nos policiers et nos gendarmes
00:31:42il y a des pays qui fonctionnent autrement
00:31:44regardons ce qui se fait
00:31:46il y a, oui, du côté de la gauche
00:31:48une volonté de mieux former nos policiers et nos gendarmes
00:31:50ces dernières années on a réduit
00:31:52non, non, pardon, mais
00:31:54la loi de programmation du ministère de l'Intérieur que vous avez
00:31:56votée avec les macronistes, elle n'a pas répondu
00:31:58alors vous avez bien fait
00:32:00s'il vous plaît
00:32:02elle ne répond pas à ce besoin aujourd'hui
00:32:04de mieux former, de mieux accompagner nos fonctionnaires
00:32:06de police, de leur donner les moyens, moi je suis par exemple
00:32:08aussi pour qu'on mette plus de moyens dans la police
00:32:10et dans la justice, pour qu'on rétablisse une police
00:32:12de proximité qui peut jouer son rôle
00:32:14au plus proche des petits délits
00:32:16du quotidien, au plus proche de la population et qui connaissent
00:32:18le terrain, voilà des exemples parmi d'autres
00:32:20et par exemple sur la question de la sécurité
00:32:22sur la question de la sécurité routière, moi j'ai aucune
00:32:24difficulté à ce qu'on réfléchisse
00:32:26aux façons dont on sanctionne davantage
00:32:28l'usage d'alcool ou de stupéfiants au volant
00:32:30je suis tout à fait prêt à en discuter
00:32:32mais je crois que ce n'est pas le sujet là en l'occurrence
00:32:34Réaction juste rapide dans un instant
00:32:36qu'il y ait une motion, mais d'abord avec vous
00:32:38on ne vous a pas encore entendu sur ce débat
00:32:40l'émotion et après quoi
00:32:42Oui bah d'abord
00:32:44effectivement il faut s'incliner
00:32:46devant l'émotion que provoque
00:32:48ce drame humain, c'est d'abord ça le sujet
00:32:50après effectivement on peut
00:32:52avoir toute une série de débats
00:32:54sur le maintien de l'ordre
00:32:56le rôle
00:32:58de l'autorité judiciaire, la loi
00:33:00est-ce qu'elle est suffisamment répressive
00:33:02concernant les délits commis sur la route
00:33:04la délinquance
00:33:06et les criminels au volant
00:33:08il y en a beaucoup malheureusement
00:33:10il y a trop encore de morts
00:33:12sur nos routes, il y a aussi
00:33:14là évidemment c'est un gendarme
00:33:16mais il y a aussi des piétons
00:33:18qui se font écraser, je ne vais pas dire tous les jours
00:33:20mais enfin ça arrive quand même assez souvent
00:33:22il ne faudrait pas non plus
00:33:24que sous le coup de ce fait divers dramatique
00:33:26on oublie aussi
00:33:28tout ce pan de délinquance routière
00:33:30qui touche tout à chacun
00:33:32aujourd'hui n'importe qui d'entre nous
00:33:34C'est la récidive qui fait réfléchir en réalité
00:33:36Ce qui peut faire réfléchir c'est le parcours
00:33:38le parcours délinquance
00:33:40répétée
00:33:42prononcée
00:33:44dont semble être la victime le gendarme
00:33:46il semblerait que c'est quelqu'un qui était délinquant
00:33:48routier
00:33:50donc après est-ce que les outils législatifs
00:33:52permettent de traiter ce type
00:33:54de cas de manière suffisamment efficace
00:33:56je pense que c'est très compliqué
00:33:58et moi dans ce moment-là
00:34:00je n'ai pas envie d'ouvrir la boîte aux polémiques
00:34:02sur tous les sujets
00:34:04je pense qu'il y a des sujets qui nécessitent aussi
00:34:06du temps de réflexion
00:34:08là il y a un moment d'émotion, je pense qu'il faut la partager
00:34:10et puis après prendre le temps de réfléchir
00:34:12sans jeter immédiatement tous les sujets
00:34:14très très très
00:34:16On conclut sur ce sujet
00:34:18Kevin Bossuet et puis après on va passer à la politique
00:34:20Moi quand j'entends parler
00:34:22d'instrumentalisation ça me fait doucement
00:34:24rigoler, qui a instrumentalisé
00:34:26par exemple la mort de Naël
00:34:28et on regrette tous la mort de ce jeune homme
00:34:30c'est évidemment la gauche
00:34:32la vérité c'est que la gauche jette la suspicion
00:34:34sur notre police
00:34:36quand vous prétendez que la police tue
00:34:38c'est extrêmement grave
00:34:40Kevin, je ne peux pas terminer
00:34:42Je suis de gauche
00:34:44Juste d'un mot Alexis Bachelet
00:34:46La gauche, la police, non
00:34:48Il peut y avoir des gens
00:34:50dans une frange de la gauche
00:34:52ou d'autres formations politiques qui tiennent un discours
00:34:54de défiance systématique envers la police
00:34:56ça n'est pas le cas de Benjamin
00:34:58donc halte
00:35:00aux généralisations et aux raccourcis
00:35:02ça c'est la gauche totalitaire
00:35:04qui ne laisse pas
00:35:06déterminer ce qui s'exprime
00:35:08Non mais je continue
00:35:10Donc il y a une partie de la gauche en effet
00:35:12qui nous raconte que la police tue
00:35:14et vous avez une autre partie de la gauche
00:35:16qui ne tient pas ce discours mais qui va s'allier
00:35:18avec des gens qui nous racontent que la police tue
00:35:20donc un petit peu de cohérence idéologique
00:35:22en août il y a quelque chose qu'il faut signaler
00:35:24quand j'entends qu'une partie de la gauche
00:35:26sera du côté de la police, regardez ce qui se passe
00:35:28au niveau de nos policiers municipaux
00:35:30où vous avez beaucoup de municipalités
00:35:32comme à Nantes ou à Lille qui refusent
00:35:34d'armer nos policiers municipaux
00:35:36c'est-à-dire qu'une partie de la gauche
00:35:38aime la police
00:35:40quand la police n'est pas armée
00:35:42et quand la police ne peut pas agir
00:35:44et si on est dans cette situation-là
00:35:46c'est à cause d'une idéologie complètement laxiste
00:35:48qui fait de nos policiers
00:35:50des gens qui forcément font le mal
00:35:52l'oeuvre, le laxisme ambiant
00:35:54c'est la gauche
00:35:56Juste Benjamin Lucas, député Nouveau Fonds Populaire
00:35:58vous êtes visé par les attaques
00:36:00ici de Kévin Bossuet
00:36:02J'ai pas attaqué monsieur Lucas
00:36:04Directement si, voire directement
00:36:06Je les prends pour moi parce que moi j'ai consacré une grande partie de mon engagement
00:36:08à combattre les contrôles discriminatoires
00:36:10un certain nombre de violences policières et pourtant je suis arrière petit fils
00:36:12de gendarme et j'ai un immense respect
00:36:14Déjà violences policières c'est connoté
00:36:16J'ai un immense respect
00:36:18Il n'existe pas de violences policières
00:36:20pour tous les fonctionnaires qui servent la puissance publique et l'Etat
00:36:22dont nos policiers et nos gendarmes comme nos enseignants
00:36:24comme nos soignants, je pense qu'ils sont indispensables
00:36:26indispensables à la République
00:36:28et que je préfère un système
00:36:30dans lequel on a une police républicaine
00:36:32Je veux qu'elle puisse être exemplaire
00:36:34Je veux qu'elle puisse susciter la confiance de ses concitoyens
00:36:36Et moi, vous savez, il y a deux façons de voir les choses
00:36:38On peut comme ça débiter
00:36:40des slogans, des anathèmes et faire de l'idéologie
00:36:42On peut regarder la réalité en face et les problèmes en face
00:36:44Moi la réalité c'est que je suis élu de quartier populaire
00:36:46dans lesquels des mamans ont peur
00:36:48quand leurs gamins de 15 ans croisent
00:36:50des policiers alors que ces gamins n'ont rien fait
00:36:52alors que ces mamans n'ont rien fait
00:36:54Et ça, ça me dit moi comme élu que je dois trouver une solution
00:36:56pour que personne ne se sente pas
00:36:58en situation de confiance quand il y a la police
00:37:00dont la fonction, dont la vocation
00:37:02dont l'engagement
00:37:04Bien sûr !
00:37:06Bien sûr !
00:37:08Non monsieur, c'est pas vrai
00:37:10C'est un slogan facile
00:37:12Je termine par cela
00:37:14Il y a aujourd'hui une réalité
00:37:16qui est qu'il y a un rapport compliqué dans notre pays
00:37:18entre la population
00:37:20et sa police et je ne m'en satisfais pas
00:37:22Je vous l'ai dit, notamment sur le maintien de l'ordre
00:37:24les réponses politiques
00:37:26et réponses pragmatiques
00:37:28notamment en regardant ce qui se fait ailleurs
00:37:30mais en regardant aussi ce que peuvent être des propositions d'organisation de police
00:37:32des propositions d'élus locaux eux-mêmes
00:37:34ce qui permet à la fois de protéger mieux
00:37:36nos fonctionnaires de police et nos concitoyens
00:37:38et de créer un lien de confiance pour que nous ayons la police républicaine
00:37:40la plus parfaite qu'il soit
00:37:42Je crois que tout peut s'améliorer
00:37:44la police, l'école
00:37:46et je veux travailler à cela
00:37:48et ce n'est pas vos caricatures
00:37:50S'il vous plaît, s'il vous plaît
00:37:52On poursuit les débats
00:37:54Dans un instant
00:37:56Kevin Bossuet, Benjamin Lucas, Pierre Cordier
00:37:58Alexis Bachelet
00:38:00Dans un instant tout autre sujet
00:38:02On reviendra sur cette course
00:38:04Cette course folle à Matignon
00:38:06Juste un mot pour terminer sur ce sujet
00:38:08Rappelez que la porte-parole de la gendarmerie nationale
00:38:10sera sur Sud Radio
00:38:12à midi et demi dans un peu plus d'une heure
00:38:14pour revenir sur ce drame
00:38:16A tout de suite sur Sud Radio
00:38:18Sud Radio, votre avis fait la différence
00:38:20J'adore vos invités
00:38:22de vos émissions
00:38:24Je suis bercée par le rythme de Sud Radio
00:38:26Sud Radio, parlons vrai
00:38:28Sud Radio, parlons vrai
00:38:30Sud Radio, parlons vrai
00:38:32Sud Radio, parlons vrai
00:38:3410h-13h, Benjamin Gleize
00:38:36Les débats de l'été avec nos débatteurs du jour
00:38:38Benjamin Lucas, député Nouveau Front Populaire
00:38:40des Yvelines, Kevin Bossuet, professeur d'histoire
00:38:42en Seine-Saint-Denis, Pierre Cordier
00:38:44député droite républicaine des Ardennes
00:38:46et Alexis Bachelet, adjoint à la mairie
00:38:48de Colombes, ancien député
00:38:50des Hauts-de-Seine. Venons-en à la politique
00:38:52Pas de fumée blanche, donc du côté de
00:38:54l'Elysée, Emmanuel Macron n'a toujours pas nommé
00:38:56de nouveau Premier Ministre. Après la fin
00:38:58des consultations hier, rebelote. Le chef
00:39:00de l'État a décidé de convoquer de nouvelles
00:39:02consultations. Aujourd'hui, une seule certitude
00:39:04Emmanuel Macron écarte
00:39:06l'option d'un gouvernement
00:39:08issu du Nouveau Front Populaire au nom,
00:39:10je le cite, dans son communiqué hier soir
00:39:12de la stabilité institutionnelle
00:39:14Benjamin Lucas, LFI, Les Insoumis
00:39:16appellent à une grande mobilisation
00:39:18dans la rue le 7 septembre prochain
00:39:20pour, je cite, faire face
00:39:22au coup de force d'Emmanuel Macron.
00:39:24Est-ce que vous, est-ce que les écologistes
00:39:26seront de la partie, seront présents
00:39:28à l'occasion de cette grande mobilisation ?
00:39:30Moi, je serai de toutes les démonstrations de fermeté
00:39:32à l'égard du chef de l'État pour qu'il entende raison
00:39:34et qu'il joue son rôle et qu'il cesse
00:39:36ce coup de force antidémocratique.
00:39:38J'organise d'ailleurs moi-même dans ma circonscription
00:39:40jeudi
00:39:42à 18h un rassemblement
00:39:44devant la gare de Montelagelli, pour celles et ceux qui voudraient
00:39:46se rejoindre pour la démocratie,
00:39:48pour le respect des urnes. On est finalement là
00:39:50je prenais cette image
00:39:52mais comme si on avait un enfant
00:39:54qui au pied du sapin de Noël découvre
00:39:56un kit du petit chimiste
00:39:58et puis à force de mélanger les produits, les ingrédients
00:40:00de se prendre pour un sachant qui sait tout faire
00:40:02qui est vraiment formidable, à qui on explique depuis toujours
00:40:04que c'est un génie.
00:40:06Et surtout, sans lire la notice
00:40:08en l'occurrence la constitution
00:40:10on vient à faire exploser la maison
00:40:12et la maison c'est la démocratie. C'est ça aujourd'hui Emmanuel Macron.
00:40:14On a tous été horrifiés quand on a vu
00:40:16Trump contester le résultat
00:40:18des urnes, essayer
00:40:20d'entraver un processus démocratique.
00:40:22On a tous été horrifiés par ça.
00:40:24On a tous dit que vraiment, pourvu que ça n'arrive jamais en France.
00:40:26Et on a aujourd'hui une dérive trumpienne
00:40:28du Président de la République qui est extrêmement préoccupante.
00:40:30Moi je ne croyais pas.
00:40:32Emmanuel Macron
00:40:34refuse de respecter la séparation des pouvoirs.
00:40:36Il a organisé un détournement de l'élection
00:40:38de la Présidente de l'Assemblée Nationale en permettant à des ministres
00:40:40démissionnaires de participer
00:40:42à une élection au Parlement.
00:40:44Ils sont ministres et parlementaires.
00:40:46Ils le sont d'ailleurs, on vient de battre un record
00:40:48depuis la 4ème République.
00:40:50Le Président de la République, sa fonction
00:40:52est de nommer un Premier Ministre, pas de le choisir.
00:40:54C'est une différence sémantique constitutionnelle
00:40:56qui a son importance.
00:40:58Les consultations du Président de la République
00:41:00ne sont prévues nulle part dans la Constitution.
00:41:02Ce qui se passe dans le huis clos éliséen, là,
00:41:04ne peut pas remplacer le Parlement.
00:41:06On sait qu'un gouvernement est censuré quand une motion de censure est votée.
00:41:08La preuve de la censure, c'est qu'elle est votée.
00:41:10Tout ce qui reste avant, c'est déclaratif.
00:41:12J'en veux pour preuve que nous avons vécu pendant 2 ans
00:41:14des situations que nous n'avions pas prévues.
00:41:16Moi, 20 minutes avant que la motion de rejet sur la loi immigration
00:41:18soit votée, j'en étais le porteur
00:41:20donc je peux en parler,
00:41:22on me disait, et des conseillers très influents,
00:41:24des observateurs très avisés de la vie politique
00:41:26française, médiatique, conseillers ministériels,
00:41:28ils disaient non, ça ne passera pas,
00:41:30on a fait les comptes, on est sûrs. Donc on ne sait jamais ces choses-là.
00:41:32Le Président, ce qui est plus grave, et je termine par cela,
00:41:34c'est que le Président s'est retrouvé là
00:41:36à être finalement le télégraphiste d'une coalition
00:41:38qui va de l'extrême droite au centre droit
00:41:40en passant par le MEDEF qui explique que la gauche
00:41:42est illégitime par principe à gouverner
00:41:44même quand elle est en situation de majorité relative
00:41:46à l'Assemblée nationale.
00:41:48Je termine juste, les choses doivent se faire dans l'ordre.
00:41:50D'abord, ceux qui gouvernent,
00:41:52c'est la coalition en tête.
00:41:54Il n'y en a pas d'autres. La droite républicaine,
00:41:56vous le dira mieux que moi, ils ne souhaitent pas faire de coalition
00:41:58avec M. Macron, et je les comprends,
00:42:00et je respecte cette position. Il n'y a donc qu'une coalition
00:42:02en situation de majorité relative,
00:42:04c'est le Nouveau Front Populaire, et ensuite c'est au Nouveau Front Populaire,
00:42:06texte après texte, sujet après sujet,
00:42:08censure après censure,
00:42:10motion de censure après motion de censure,
00:42:12de démontrer qu'elle est capable de s'inscrire dans la durée
00:42:14et de gouverner. C'est comme ça que ça doit se passer.
00:42:16Alexis Bachelet, est-ce qu'Emmanuel Macron est dans son rôle ici
00:42:18en décidant d'écarter le Nouveau Front Populaire
00:42:20de la course à Matignon ?
00:42:22Non. A l'évidence,
00:42:24il outrepasse le rôle d'arbitre
00:42:26que lui confère la Constitution
00:42:28de la Vème République, et d'ailleurs,
00:42:30c'est comme ça que le général De Gaulle
00:42:32l'avait imaginé,
00:42:34et en fait, on voit bien que le Président de la République
00:42:36refuse finalement
00:42:38une cohabitation que pourtant
00:42:40les électeurs lui ont imposée.
00:42:42Le camp présidentiel a été
00:42:44largement battu
00:42:46lors de ces élections législatives.
00:42:48D'ailleurs, je lisais que
00:42:5035 députés du camp présidentiel
00:42:52avaient été sauvés grâce au fonds
00:42:54républicain, donc grâce aux voix
00:42:56de la gauche, qui aujourd'hui
00:42:58doit être...
00:43:00Il y a aussi beaucoup de députés de gauche qui ont été élus grâce à des retraits
00:43:02de la République en marche.
00:43:04Un peu moins.
00:43:06Mais il y en a eu aussi,
00:43:08je crois même savoir qu'il y a des députés de la droite républicaine
00:43:10qui ont pu être élus suite à des retraits
00:43:12de candidature. Donc au fond,
00:43:14le front républicain, il a bien fonctionné
00:43:16jusqu'à ce que
00:43:18Emmanuel Macron
00:43:20s'aperçoive qu'il n'a plus de majorité
00:43:22et là, d'un seul coup, il fait tout
00:43:24pour éviter de nommer un
00:43:26Premier ministre du Nouveau Front Populaire. Alors au débarrage,
00:43:28c'est vrai qu'il y a eu les épisodes
00:43:30de qui pourrait être Premier ministre.
00:43:32Donc au début, c'était facile.
00:43:34Ils diraient, ah oui, mais ils n'arrivent pas à se mettre d'accord au Nouveau Front Populaire.
00:43:36Bon, finalement, on arrive
00:43:38à se mettre d'accord sur Lucie Castet,
00:43:40et pas Castet. Le Castet, c'est plutôt pour le Président
00:43:42de Macron.
00:43:44Et puis après, il y a eu les
00:43:46Oukaz. Alors on disait, ah oui, alors attention,
00:43:48s'il y a des ministres, et les filles,
00:43:50et les filles, c'est l'extrême-gauche, c'est les méchants,
00:43:52on n'en veut pas au gouvernement,
00:43:54on censurera.
00:43:55Et Henrique Mélenchon dit, bah écoutez, si vraiment
00:43:57c'est ça le point de blocage, moi,
00:43:59c'est que, ça a déjà arrivé d'ailleurs dans l'histoire parlementaire,
00:44:01les communistes, souvent, ont soutenu sans participer.
00:44:03Parfois d'autres forces politiques ont soutenu sans participer.
00:44:05Alors, oui, mais alors,
00:44:07ça ne va toujours pas. C'est-à-dire qu'on se demande
00:44:09finalement à quelles conditions
00:44:11Emmanuel Macron accepterait de nommer Lucie Castet
00:44:13Premier ministre. Je pense qu'en fait, il n'y en a pas.
00:44:15Je pense qu'on est dans une volonté du Président de la République
00:44:17de tordre le bras du suffrage
00:44:19universel. Et ce qui m'inquiète un petit peu, c'est que
00:44:21les autres forces politiques devraient s'inquiéter aussi.
00:44:23Parce que imaginez, vous, député
00:44:25de la droite républicaine, si la droite républicaine avait été dans la situation
00:44:27du nouveau Front Populaire. C'est-à-dire, vous êtes
00:44:29en tête, vous avez 200 députés.
00:44:31Vous êtes encore loin, mais ça peut arriver.
00:44:33Qu'est-ce que vous auriez demandé ? Vous n'auriez pas demandé
00:44:35à ce que le Premier ministre soit issu de vos rangs ?
00:44:37Moi, je vais vous dire, je vais même plus loin,
00:44:39je trouve que c'est même encore plus inquiétant.
00:44:41C'est que je pense que, si Jordan Bardella
00:44:43et le Rassemblement National avaient eu
00:44:45200 ou 250 députés,
00:44:47donc pas la majorité, je pense que Emmanuel Macron
00:44:49l'aurait nommé à la Matignon. Donc là,
00:44:51il y a quand même quelque chose d'extrêmement
00:44:53inquiétant, et je ne comprends pas
00:44:55ce discours qui consiste à dire, ah non, mais on ne peut pas
00:44:57nommer tel Premier ministre parce qu'il va être censuré.
00:44:59Non, je suis désolé, ça n'existe pas. On est
00:45:01censuré quand on est nommé, qu'on se présente
00:45:03devant l'Assemblée Nationale et qu'il y a des mots sous censure.
00:45:05Déposer et voter.
00:45:07Toute autre situation, c'est de l'extrapolation.
00:45:09– Je vois Pierre Cordier qui est en train de bouillir.
00:45:11– Je lui ai posé une question.
00:45:13Je lui ai posé une question à Pierre Cordier.
00:45:15– La réponse, elle arrive juste après ça.
00:45:19On laisse passer une petite pause de publicité.
00:45:21Votre réponse, on l'attend de pied ferme.
00:45:23– Sud Radio.
00:45:25– Parlons vrai.
00:45:27– Sud Radio.
00:45:29– Les débats de l'été.
00:45:3110h-13h.
00:45:33Benjamin Gleize.
00:45:35– Les débats de l'été avec nos débatteurs du jour.
00:45:37Je vous les présente à nouveau.
00:45:39Benjamin Lucas, député Nouveau Front Populaire
00:45:41des Yvelines, porte-parole du groupe
00:45:43écologiste et social. Kevin Bossuier, professeur
00:45:45d'histoire en Seine-Saint-Denis.
00:45:47Pierre Cordier, député droite républicaine
00:45:49des Ardennes. Et Alexis Bachelet, adjoint
00:45:51à la mairie de Colomb, ancien député
00:45:53des Hauts-de-Seine. Alexis Bachelet,
00:45:55vous avez interpellé, juste avant la pub,
00:45:57Pierre Cordier, député de la droite républicaine
00:45:59des Ardennes. Si la droite avait été
00:46:01la place du Nouveau Front Populaire,
00:46:03en gros avec une majorité, certes,
00:46:05mais relative,
00:46:07comment la droite républicaine
00:46:09aurait réagi si Emmanuel Macron n'avait pas
00:46:11nommé un Premier ministre de votre camp ?
00:46:13– Ecoutez, on ne va pas faire de politique fiction
00:46:15ce matin. On n'a pas gagné des élections
00:46:17non plus. Mais la gauche ne les a pas
00:46:19gagnées non plus. – Merci.
00:46:21– Et le Rassemblement National ne les a pas gagnées non plus.
00:46:23Donc aujourd'hui, Emmanuel Macron
00:46:25se trouve dans une situation particulièrement
00:46:27compliquée, dont il est le responsable.
00:46:29Et moi, je le dis, depuis
00:46:31un certain nombre de jours, il faut
00:46:33qu'Emmanuel Macron, le Président de la République,
00:46:35se pose la question
00:46:37par rapport à lui-même
00:46:39et à sa position. Et moi, je le dis que si
00:46:41on ne trouve personne, et même
00:46:43si Madame Castex avait été nommée Premier
00:46:45ministre, en tout état de cause, son gouvernement
00:46:47aurait eu une durée de vie sans
00:46:49doute la plus courte de la Vème
00:46:51République. Donc, à un moment ou à un autre...
00:46:53– Il aurait été censuré, effectivement, rapidement.
00:46:55– Oui, il aurait été censuré rapidement. J'entends nos
00:46:57amis parler, je suis comme vous
00:46:59l'actualité. En fait, dans ce pays, il n'y a
00:47:01pas une seule gauche, il y a plusieurs
00:47:03gauches. Qu'est-ce qu'il y a en commun entre
00:47:05François Hollande et Louis Boyard ? Je vous
00:47:07pose la question. Ils se sont
00:47:09massacrés
00:47:11à l'occasion des élections européennes
00:47:13dans l'hémicycle. Moi, je suis député
00:47:15depuis 2017, je peux vous dire qu'ils n'allaient
00:47:17pas tous en vacances ensemble. Et aujourd'hui,
00:47:19ils font mine d'être copains, on tope
00:47:21et on va faire un gouvernement parce qu'on est
00:47:23190 sur 577.
00:47:25La politique, c'est aussi
00:47:27un petit peu des mathématiques. Donc, en réalité,
00:47:29la durée de vie de ce gouvernement... – Personne ne s'y reconnaît.
00:47:31– Non, mais nous, camarades,
00:47:33on est 47, donc... – Vous vous aimez
00:47:35comme jamais. – Non, pas comme jamais.
00:47:37Nous, on a été très clairs avec Laurent Wauquiez,
00:47:39on a dit, on a des propositions à faire,
00:47:41on a été les premiers à monter au créneau pour dire
00:47:43voilà ce que l'on souhaite, mais on ne participera pas
00:47:45au gouvernement. Mais moi, je le dis,
00:47:47Emmanuel Macron doit se poser
00:47:49la question de ne pas rester
00:47:51simplement aux manettes de ce pays.
00:47:53On aurait une élection présidentielle
00:47:55anticipée, à laquelle il pourrait d'ailleurs
00:47:57être candidat. Des législatives derrière
00:47:59et les choses seront plus simples. – Non, pas de législatives derrière.
00:48:01– Kévin, monsieur,
00:48:03juste en un mot, le président de la République
00:48:05aurait pu... – On ne peut pas dissoudre.
00:48:07– Oui, précision. – Non, on ne peut pas dissoudre. Enfin,
00:48:09très important, pour le raisonnement
00:48:11de notre collègue, il faut lui rappeler que
00:48:13demain, il y a une élection présidentielle,
00:48:15l'Assemblée nationale restera encore scalée jusqu'au
00:48:17mois de juin suivant. On ne peut pas redissoudre.
00:48:19C'est constitutionnel.
00:48:21Donc, la présidentielle, malheureusement,
00:48:23ne résoudrait pas forcément
00:48:25la crise politique en espèce.
00:48:27– Après, je ne sais pas, mais le président de la République
00:48:29aurait pu quand même nommer un gouvernement
00:48:31issu du Nouveau Front Populaire, Kévin Bossieu,
00:48:33pour qu'il prenne ses responsabilités
00:48:35et assumer cette majorité. – Non, parce que
00:48:37la gauche n'a pas gagné
00:48:39les législatives.
00:48:41Le Nouveau Front Populaire
00:48:43a 193 députés.
00:48:45Ce n'est qu'une majorité très relative.
00:48:47Et comme vous l'avez très bien dit,
00:48:49M. le député,
00:48:51si Macron avait nommé Mme Castex
00:48:53à Matignon, de toute façon, ça n'aurait pas tenu.
00:48:55Et j'en veux pour preuve
00:48:57par rapport à ce qui s'est passé au niveau
00:48:59de l'élection de la présidence
00:49:01à l'Assemblée nationale, où
00:49:03les députés du Nouveau Front Populaire
00:49:05n'ont pas réussi à faire élire
00:49:07leur candidat André Chassen,
00:49:09puisque c'est Mme Yael Bron-Pivet
00:49:11qui a été élue, ce qui montre
00:49:13bien que le Nouveau Front Populaire
00:49:15est dans l'incapacité, finalement,
00:49:17de composer des majorités.
00:49:19Et une chose aussi,
00:49:21qu'en regard des résultats, 70%
00:49:23des Français n'ont pas voté pour
00:49:25le Nouveau Front Populaire. La vérité,
00:49:27c'est que vous avez des gens de gauche
00:49:29qui sont minoritaires
00:49:31au niveau idéologique dans la société,
00:49:33qui se sont dit
00:49:35« Ah super, on va faire un coup d'État
00:49:37et justement, nous,
00:49:39on va prendre le pouvoir. »
00:49:41Parce que j'entends parler de coup d'État pour Emmanuel Macron,
00:49:43le véritable coup d'État, c'est le coup d'État
00:49:45du Nouveau Front Populaire.
00:49:47Alors que la gauche
00:49:49a perdu les élections.
00:49:51Benjamin, Lucas,
00:49:53juste savoir, alors réaction,
00:49:55est-ce que le Nouveau Front Populaire
00:49:57peut réellement élargir sa majorité ?
00:49:59Parce que c'est ça tout l'enjeu, en fait.
00:50:01D'abord, moi je n'ai jamais cru qu'on pouvait
00:50:03élargir une coalition, tout simplement parce que
00:50:05il y a trois blocs à l'Assemblée Nationale qui portent des projets
00:50:07antagonistes, des projets contradictoires.
00:50:09Je le dis très clairement,
00:50:11on n'est pas à l'arrière d'une épicerie
00:50:13en train... On est capable de se rassembler sur des sujets,
00:50:15on a parlé tout à l'heure du droit aux vacances, je suis sûr que
00:50:17mon collègue Cordier, quand j'irai le voir avec la proposition qu'on a construite
00:50:19à l'État des Quarts-Mondes, il la regardera avec bienveillance
00:50:21et puis on arrivera peut-être à trouver des compromis.
00:50:23On a proposé avec Laurent Wauquiez,
00:50:25on a un catalogue de 13 propositions qui sont très claires,
00:50:27ça, ça se passe dans la vie de tout Parlement
00:50:29et je vais vous dire, même dans la précédente législature,
00:50:31il est arrivé sur l'inscription de l'IVG
00:50:33dans la Constitution, sur les questions de santé
00:50:35pour les jeunes, qu'on soit capable
00:50:37de se rassembler à l'occasion
00:50:39de vote. Ça, c'est une chose. Donc moi,
00:50:41je n'ai jamais cru à cette fable de l'élargissement. Vous m'imaginez, moi,
00:50:43on nous a reproché pendant l'élection législative
00:50:45d'être l'alliance de la carpe et du lapin. Et là, on voudrait
00:50:47faire une coalition des contraires ? Vous imaginez, moi,
00:50:49dans un gouvernement avec Mme Borne
00:50:51qui a fait la réforme des retraites, dont je pense que la
00:50:53priorité absolue, c'est de la broger ?
00:50:55Enfin, je ne vous imagine pas avec Louis Boyard
00:50:57non plus. C'est pour ça que
00:50:59j'évoquais tout à l'heure les gauches. Attends, je te coupe
00:51:01parce que, par rapport à ce que tu viens de dire,
00:51:03il y a, à mon avis, aussi peu de points communs
00:51:05entre toi et Elisabeth Borne qu'entre
00:51:07toi et Louis Boyard, excuse-moi de te le dire.
00:51:09La gauche, elle est plurielle
00:51:11pour reprendre cette expression de
00:51:1397, peut-être.
00:51:15Entre Séguin et Madeleine,
00:51:17il y avait des différences importantes.
00:51:19Philippe Séguin et Alain Madeleine n'ont jamais été dans le
00:51:21même gouvernement.
00:51:23Dans la même majorité.
00:51:27Oui, mais ils n'étaient pas dans le même gouvernement.
00:51:29Je voudrais proposer à ceux et celles qui nous écoutent
00:51:31une grille de l'extrême.
00:51:33J'entends plein de choses sur qui serait capable
00:51:35ou pas de gouverner, d'être censuré ou pas censuré.
00:51:37On peut faire de la politique fiction. Comme ça, je peux
00:51:39vous dire, avec tel ministre dans tel gouvernement,
00:51:41on aurait ceci, on aurait cela. Ça ne se passe pas comme ça.
00:51:43On est dans une situation inédite
00:51:45que nous subissons, avec mon collègue Cordier.
00:51:47Ce n'est pas nous qui avons décidé de dissoudre
00:51:49quand l'extrême-droite était au plus fort. C'est le Président de la République
00:51:51qui avait envie de cohabiter avec M. Bardella.
00:51:53Pas de chance pour lui. Le barrage républicain
00:51:55a fonctionné. Pas de chance pour lui.
00:51:57La gauche s'est unie. C'est l'histoire de la gauche que l'être capable
00:51:59de se retrouver quand l'essentiel est en jeu.
00:52:01Et je m'en réjouis, je suis un unitaire pour ma part.
00:52:03Et donc, on est dans une situation qui avait été prévue nulle part.
00:52:05Aucune école de journalisme ne l'avait anticipée.
00:52:07Aucune formation d'aucune université permanente
00:52:09de parti politique n'avait envisagé cette hypothèse.
00:52:11Et aucun cours à sciences politiques
00:52:13n'avait préparé ce scénario.
00:52:15Et donc, il faut fonctionner avec des principes.
00:52:17Quel est-il ? On regarde la composition de l'Assemblée nationale.
00:52:19Il y a donc une coalition
00:52:21qui, certes, n'a pas de majorité absolue.
00:52:23Mais M. Macron n'avait pas non plus la majorité absolue
00:52:25dans le mandat précédent.
00:52:27Donc, vous pouvez me dire quel est le bon nombre ?
00:52:29Est-ce que c'est 210 ? Est-ce que c'est 192 ?
00:52:31Je termine.
00:52:33Donc, il y a une coalition qui est en tête.
00:52:35Je préférerais qu'elle ait 100 députés le plus. Ça me faciliterait la vie à votre micro.
00:52:37Le rêve, c'est gratuit.
00:52:39Évidemment, le rêve, c'est gratuit. Donc, il faut rêver le plus possible.
00:52:41Et juste,
00:52:43il n'y a de majorité absolue disponible pour personne.
00:52:45On est tous d'accord là-dessus.
00:52:47Ensuite, il n'y a aucune coalition alternative à celle-ci
00:52:49puisque M. Wauquiez,
00:52:51et c'est son droit, je le respecte,
00:52:53a dit qu'Emmanuel Macron doit nommer un Premier ministre
00:52:55et un gouvernement.
00:52:57Je termine.
00:52:59Que tout le monde puisse avoir la parole.
00:53:01M. Wauquiez a dit qu'il ne souhaitait pas gouverner avec M. Macron.
00:53:03Et donc, il n'y a qu'une coalition.
00:53:05Encore une fois, il y a deux choses différentes. Il y a qui gouverne
00:53:07et ensuite, comment ça se passe au Parlement.
00:53:09Qui gouverne, la réponse doit être simple, c'est la coalition qui est en tête.
00:53:11Et ensuite, nous, nous l'avons dit, c'est le Parlement
00:53:13qui gouverne son travail. Et donc, de fait, dans le Parlement,
00:53:15par le jeu d'amendements, il y a M. Bachelet.
00:53:17S'il vous plaît, Benjamin Leclerc,
00:53:19que tout le monde puisse avoir la parole.
00:53:21Alexis Bachelet, la question là, c'est qu'on a
00:53:23des consultations qui redémarrent aujourd'hui,
00:53:25qui ont déjà redémarré pour essayer de sortir
00:53:27de l'impasse. Quelle est la solution ?
00:53:29Aujourd'hui, la question, elle est
00:53:31très difficile, très ardue, mais quelles seraient
00:53:33les solutions possibles qui se
00:53:35présentent à Emmanuel Macron ?
00:53:37En fait, on a l'impression
00:53:39qu'Emmanuel Macron fait tout pour
00:53:41retarder le moment de la clarification.
00:53:43Le moment de la clarification, c'est qu'il va
00:53:45falloir qu'il nomme un ou une
00:53:47Première Ministre. Enfin, une Première Ministre ou un Premier
00:53:49Ministre. À ce moment-là, cette
00:53:51personne-là, elle aura un parcours,
00:53:53elle sera soutenue ou pas par des forces
00:53:55politiques, d'ailleurs, parce qu'il pourrait choisir un profil
00:53:57extra-parlementaire, même
00:53:59extra-politique, finalement. On ne sait pas.
00:54:01Aujourd'hui, on est dans l'expectative
00:54:03la plus totale, et
00:54:05en fait, on a l'impression qu'Emmanuel Macron joue
00:54:07vraiment de ce pouvoir que lui confie la
00:54:09Constitution de nommer un Premier Ministre.
00:54:11Alors, lui, il pense que c'est le
00:54:13Premier Ministre qui doit être le plus confort pour lui.
00:54:15Je pense que
00:54:17il devrait nommer...
00:54:19Qu'il ait encore la main, quoi ?
00:54:21Exactement. En fait, la vérité, c'est qu'Emmanuel Macron n'accepte
00:54:23pas le résultat des élections
00:54:25européennes, donc il a dit sous.
00:54:27Législative, donc il tergiverse.
00:54:29Et en fait, Emmanuel Macron,
00:54:31aujourd'hui, effectivement, ça a été dit par Pierre Cordier,
00:54:33va devenir un problème.
00:54:35C'est-à-dire, le comportement du Président de la République va
00:54:37devenir un problème. S'il refuse
00:54:39la clarification issue du
00:54:41résultat des urnes, ça n'est pas
00:54:43quelqu'un qui a un comportement démocratique.
00:54:45Il n'a pas une éthique démocratique qui est, en tout cas,
00:54:47à la hauteur de sa fonction.
00:54:49Le Président de la République, il n'est pas là pour jouer
00:54:51et contourner le vote des Français
00:54:53et essayer de dire, ben, j'ai perdu
00:54:55au tirage, je vais au grattage, ou l'inverse.
00:54:57Il est là, normalement, pour mettre en œuvre
00:54:59les attentes du suffrage
00:55:01universel, alors qu'effectivement, il n'y a pas de
00:55:03majorité. Ça, lui, facilite
00:55:05la tâche, parce qu'il peut, effectivement, faire durer
00:55:07pendant 40 jours le plaisir.
00:55:09Mais, à un moment donné, il va falloir qu'il nomme une personnalité.
00:55:11Et si cette personnalité
00:55:13n'est pas lusticastée, ça va
00:55:15rajouter de la crise à la crise. Je suis désolé de le dire.
00:55:17Et si ça avait été
00:55:19quelqu'un de droite, si la droite républicaine
00:55:21avait eu 200 députés, j'aurais tenu le
00:55:23même discours. Parce que, moi, ce qui m'intéresse, c'est pas
00:55:25l'intérêt des boutiques. C'est pas l'idéologie,
00:55:27comme mon voisin, de gauche. C'est pas
00:55:29l'idéologie, je vois pas. C'est l'intérêt
00:55:31du pays. L'intérêt du pays, pardon
00:55:33de vous le dire, vous êtes parlementaires, c'est qu'il y ait
00:55:35un gouvernement, que le pays soit dirigé.
00:55:37Après, on sait très bien que si
00:55:39c'est lusticastée, elle pourra pas mettre en oeuvre le programme
00:55:41du Nouveau Front Populaire à la virgule. Elle n'a pas
00:55:43la majorité. Donc, il faudra qu'elle trouve des accords
00:55:45avec les gens qui veulent l'accord. Au cas par cas,
00:55:47sur des textes, sur des mesures... Si la droite républicaine
00:55:49dit, nous, lusticastée,
00:55:51parce qu'elle est de gauche, c'est hors de question.
00:55:53Si d'autres groupes parlementaires
00:55:55disent, c'est pas possible de travailler avec elle,
00:55:57eh bien, les Français seront
00:55:59éclairés sur l'ouverture
00:56:01et la capacité à travailler ensemble
00:56:03des uns et des autres. Et si on repasse aux élections
00:56:05l'année prochaine,
00:56:07eh bien, au moins, on aura...
00:56:09La responsabilité, là, on est dans une situation
00:56:11très clairement d'impasse. Encore aujourd'hui,
00:56:13Alexis Bachelet nous dit, Emmanuel Macron
00:56:15joue la montre. Il reste au centre
00:56:17du jeu. C'est sa volonté.
00:56:19Il n'accepte pas le résultat des
00:56:21urnes. Aujourd'hui, la responsabilité face
00:56:23à cette situation politique, c'est quoi ? C'est une responsabilité
00:56:25de la part du Président de la République,
00:56:27lui-même, uniquement ? Est-ce que les partis ont
00:56:29une responsabilité aussi, là-dessus ?
00:56:31Je crois que Emmanuel
00:56:33Macron voit l'intérêt de son pays.
00:56:35Emmanuel Macron a vu la
00:56:37dangerosité du programme
00:56:39du Nouveau Front Populaire, qui est
00:56:41minoritaire dans l'opinion, puisque je le rappelle
00:56:43que 70% des Français n'ont pas
00:56:45voté pour ce programme. Et surtout,
00:56:47il veut une stabilité pour son pays.
00:56:49Et la stabilité, c'est la
00:56:51capacité à trouver une majorité
00:56:53au sein de l'Assemblée nationale,
00:56:55ce qui est incapable de faire le Nouveau Front Populaire.
00:56:57Donc j'entends ici et là
00:56:59du blabla habituel
00:57:01et machin...
00:57:03On s'en fiche. L'important, c'est
00:57:05l'intérêt du pays. Et à un moment donné,
00:57:07il faut sortir de ces petites querelles
00:57:09politiciennes et voir ce que l'on peut faire.
00:57:11On ne peut pas faire grand-chose, parce
00:57:13qu'en effet, c'est compliqué de trouver
00:57:15des majorités au sein de l'Assemblée
00:57:17nationale. Peut-être faire appel à un gouvernement
00:57:19d'élus locaux, plus pragmatiques,
00:57:21plus sur le terrain,
00:57:23qui pourra notamment régler
00:57:25le problème de beaucoup de Français,
00:57:27ou un gouvernement technique. En tout cas, on sait très bien
00:57:29que la France est ingouvernable pendant un an.
00:57:31Il n'y aura pas de grande réforme. Il y aura sans doute
00:57:33une dissolution dans un an.
00:57:35Il faut prendre son mal en plaçance. Et je pense que ce qui
00:57:37dégoûte notamment les Français, c'est
00:57:39toutes ces petites querelles politiciennes. Quand vous avez
00:57:41M. Attal, qui appelle à voter pour
00:57:43les candidats du Nouveau Front Populaire et qui maintenant
00:57:45dit, on censure, s'il y a quelqu'un du
00:57:47Nouveau Front Populaire dans un gouvernement, ce n'est
00:57:49pas audible. Quand je vois M. Xavier Bertrand,
00:57:51qui se prétend de droite, qui appelle à voter pour
00:57:53un communiste, et qui maintenant nous raconte
00:57:55que le programme du Nouveau Front Populaire, c'est horrible,
00:57:57ce n'est pas audible. La vérité, c'est que les Français
00:57:59en ont ras-le-bol de ces petits blablas
00:58:01politiciens. Ils sont dégoûtés. Ils ont
00:58:03envie de vomir en entendant cela.
00:58:05Ils aimeraient bien qu'on règle leurs problèmes. Et là,
00:58:07on n'y est pas du tout.
00:58:08Kévin Bossuet, Pierre Cordier, Benjamin Lucas, Alexis Bachelet,
00:58:10on reste ensemble, la dernière ligne droite
00:58:12de ces débats de l'été.
00:58:14On poursuit justement ces débats à propos
00:58:16de Matignon, qui, pour gouverner,
00:58:18quelle suite donnait à tout cela ?
00:58:20Est-ce qu'on est dans une impasse ? Comment en sortir ?
00:58:22On continue d'en parler, juste après ça.
00:58:24Sud Radio,
00:58:26parlons vrai,
00:58:28et débats de l'été,
00:58:3010h-13h, Benjamin Gleize.
00:58:32Les débats de l'été, 11h50, avec nos
00:58:34débatteurs du jour, suite et fin,
00:58:36Benjamin Lucas, député Nouveau Front Populaire des Yvelines,
00:58:38porte-parole du groupe écologiste et social,
00:58:40Pierre Cordier, droite républicaine,
00:58:42député des Ardennes,
00:58:44Kévin Bossuet, professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis,
00:58:46Alexis Bachelet, adjoint à la mairie de
00:58:48Colombes-Ancien, député des
00:58:50Hauts-de-Seine. Juste pour un mot
00:58:52sur ce point-là, j'aimerais vous entendre.
00:58:54Benjamin Lucas, Emmanuel Macron,
00:58:56vous avez lu son communiqué, bien évidemment quittant la main
00:58:58aux socialistes, aux communistes, et à vous,
00:59:00les écologistes, ils vous demandent
00:59:02de parler, de discuter
00:59:04avec les autres forces politiques.
00:59:06Est-ce que vous avez l'intention, ou pas, un jour
00:59:08de vous détacher, tout simplement, des insoumis ?
00:59:10Mais pour qui se prend-t-il Emmanuel Macron ?
00:59:12Il est président de la République, il n'est pas
00:59:14Premier ministre en charge
00:59:16de former un gouvernement, il n'est pas chef
00:59:18de parti politique. C'est quand même
00:59:20hallucinant, ce communiqué est hallucinant.
00:59:22Il sera étudié dans les manuels
00:59:24d'histoire, dans les manuels constitutionnels,
00:59:26mais pas pour les bonnes raisons.
00:59:28D'ailleurs, à la fin, il dit même, ce vote les oblige,
00:59:30en parlant des partis politiques. Eh mon gars,
00:59:32c'est quand même celui qui a décidé la dissolution.
00:59:34Quand même, il a décidé
00:59:36la dissolution au moment où l'extrême-droite était la plus
00:59:38forte dans ce pays, au lendemain des élections européennes.
00:59:40Ça veut dire qu'il se préparait à cohabiter avec
00:59:42M. Bardella, et là, il refuse à la gauche de
00:59:44cohabiter, et en plus, il vient se mêler de nos affaires.
00:59:46C'est pas à M. Macron de décider
00:59:48de la façon dont la gauche se rassemble. La gauche a su être
00:59:50unie contre sa réforme des retraites, contre sa loi
00:59:52immigration. Elle reste unie et solidaire
00:59:54parce que nous partageons ensemble,
00:59:56vous l'avez dit, malgré nos nuances, parfois nos
00:59:58différences, notre pluralité, je pense que c'est une chance
01:00:00d'ailleurs, la pluralité et la diversité, y compris
01:00:02dans la vie politique, mais nous partageons l'aspiration
01:00:04à abroger la réforme des retraites,
01:00:06à augmenter le SMIC et les salaires,
01:00:08à faire la gratuité des fournitures scolaires.
01:00:10Au moment de la rentrée scolaire, je pense là aussi
01:00:12que nos compatriotes, leur préoccupation
01:00:14première, c'est pas de savoir comment M. Macron
01:00:16reprend la main dans je ne sais quel jeu cynique,
01:00:18y compris dans son rapport de force interne
01:00:20avec Gabriel Attal, parce qu'on a vu
01:00:22ce qui se jouait là, c'est l'avenir
01:00:24du leadership au sein du centre droit ou de la droite
01:00:26libérale dans ce pays, puisqu'on
01:00:28voit bien les dissensions entre les uns et
01:00:30les autres, depuis la dissolution
01:00:32et tout ça, M. Macron ne tient plus rien, parce que
01:00:34d'un mot, si M. Macron
01:00:36voulait la stabilité, c'est le grand mot à la mode,
01:00:38d'ailleurs c'est pas son rôle, la stabilité du Parlement, c'est au Parlement
01:00:40de s'en occuper, mais si M. Macron voulait la stabilité
01:00:42il demandait à ses parlementaires de ne pas voter
01:00:44la censure contre un gouvernement de Mme Castex,
01:00:46et puis ça se faisait comme ça, la vérité c'est que M. Macron
01:00:48n'a plus d'autorité sur rien, je pense même
01:00:50sur son chien à l'Elysée.
01:00:52Là ce qui se joue en ce moment, c'est l'après-Macron
01:00:54déjà, on est déjà en train de
01:00:56s'y railler à ce niveau-là ?
01:00:58Moi je ne sais pas, parce que de toute façon
01:01:00l'après-Macron, il a commencé au moment
01:01:02où le Président a été réélu,
01:01:04il a un mandat à exercer, mais il ne peut pas
01:01:06se représenter, donc on sait que dans ces types
01:01:08de situations, dans son camp, on a
01:01:10bien vu que, très rapidement,
01:01:12il y a quand même une course à l'échalote
01:01:14entre Gérald Darmanin, Gabriel Attal,
01:01:16Bruno Le Maire, et
01:01:18beaucoup d'autres, et là maintenant
01:01:20il y a même une bagarre pour savoir qui sera le chef
01:01:22du parti présidentiel, entre Elisabeth Borne
01:01:24et Gabriel Attal, qui lui-même est déjà Président du groupe
01:01:26à l'Assemblée Nationale, tout en étant encore Premier ministre.
01:01:28Alors le pompon, si je
01:01:30puis dire, ça aurait été qu'il arrive à
01:01:32accumuler Premier ministre, Président
01:01:34de groupe, et Président du parti.
01:01:36Alors là, c'était Maduro, on n'aurait pas dit
01:01:38mieux, quoi. Parfait, parti unique,
01:01:40c'est le même chef partout. Non mais il faut être sérieux
01:01:42à un moment donné. À un moment donné,
01:01:44il y a quand même l'esprit des institutions,
01:01:46il y a des votes
01:01:48qui ont été exprimés
01:01:50dans un parlement qui a été reconfiguré.
01:01:52Encore une fois, ce qui est bien, c'est que
01:01:54à ma gauche, Kevin Bossuet a donné un peu
01:01:56le ton de ce que pense Emmanuel Macron.
01:01:58Emmanuel Macron, effectivement, aujourd'hui,
01:02:00pense comme Kevin Bossuet, pour des raisons
01:02:02cyniques ou idéologiques, je ne sais pas,
01:02:04Kevin c'est idéologique,
01:02:06Emmanuel Macron, je pense que c'est plutôt cynique,
01:02:08qu'il ne faut pas nommer quelqu'un
01:02:10du Nouveau Front Populaire, parce que
01:02:12finalement,
01:02:14finalement,
01:02:16ça acterait
01:02:18un échec, semble-t-il,
01:02:20qu'il a du mal à admettre. Parce que, effectivement,
01:02:22le Nouveau Front Populaire
01:02:24a réussi à se faire élire
01:02:26beaucoup de députés, parce qu'il est contre la réforme
01:02:28des retraites, parce qu'on veut des mesures sur le pouvoir
01:02:30d'achat, donc ça crante un petit peu,
01:02:32c'est un contre
01:02:34direction par rapport à ce qui a été fait.
01:02:36Et Macron, il ne veut pas revenir en arrière, il ne veut pas changer
01:02:38de direction, donc effectivement, il dit
01:02:40non, ça ne sera pas le Nouveau Front Populaire,
01:02:42ça remet très court, trop en cause ce en quoi
01:02:44je crois et ce que j'ai fait depuis que je suis élu
01:02:46depuis 7 ans. Bon, très bien,
01:02:48mais moi ce que je dis, et je le dis aussi d'ailleurs
01:02:50à Kevin Bossuet, c'est un déni
01:02:52démocratique. Ce que fait Emmanuel Macron,
01:02:54que vous le vouliez ou non, je le répète,
01:02:56dans n'importe quel régime parlementaire,
01:02:58on aurait ce type de situation, on aurait
01:03:00désigné le chef de la coalition
01:03:02qui était la plus susceptible de
01:03:04rassembler au Parlement. Après,
01:03:06libre à cette coalition de mettre de l'eau
01:03:08dans son vin pour réussir à
01:03:10fédérer au-delà de son camp de départ
01:03:12les 30% de députés et le programme,
01:03:14et s'il n'y arrive pas, c'est la censure
01:03:16et Macron nomme quelqu'un d'autre.
01:03:18Kevin Bossuet, pour vous, déni démocratique,
01:03:20vous maintenez, Kevin Bossuet.
01:03:22La gauche, enfin une partie
01:03:24de la gauche, sinon je vais me faire invectiver,
01:03:26tente,
01:03:28tente, tente, tente,
01:03:30tente de créer
01:03:32un récit qui est totalement
01:03:34fantasque. Je le redis,
01:03:36la gauche est minoritaire
01:03:38dans le pays. Les Français ne veulent pas
01:03:40du retour de la gauche.
01:03:42Qu'on voit le programme
01:03:44économique de la
01:03:46gauche, c'est un désastre sans nom.
01:03:48N'importe quel, n'importe quel,
01:03:50n'importe quel...
01:03:52...jusqu'à M. Macron, en passant par le Medef
01:03:54qu'il a exprimé hier, pour expliquer que la gauche
01:03:56est illégitime à gouverner. C'est le même
01:03:58procès qu'on lui a fait en 36, c'est le même procès
01:04:00qu'on lui a fait en 80, et j'imagine
01:04:02M. Bossuet nous dire, faites attention en sortant du
01:04:04studio que les chars soviétiques ne vous écrasent pas
01:04:06quand vous allez prendre votre taxi. Deux choses quand même. Déjà,
01:04:08on remarque la haine des gens qui sont
01:04:10censés représenter la gauche sur ce
01:04:12plateau, puisqu'ils sont dans les invectives.
01:04:14L'extrême droite, c'est news,
01:04:16et de l'autre, on est sans cesse
01:04:18en train de me caricaturer,
01:04:20de me couper, cendillon,
01:04:22en effet, sur l'esprit démocratique
01:04:24des gens qui débattent ici.
01:04:26Je vais peut-être vous mettre d'accord,
01:04:28on a quand même une situation qui est...
01:04:30Ah non, mais moi je débat dans un cadre démocratique,
01:04:32je ne débatte pas au milieu des invectives, et de
01:04:34personnes qui, de leur air
01:04:36supérieur, tentent de nous imposer
01:04:38un récit qui est rejeté
01:04:40par les Français.
01:04:42On a quand même une situation qui est dingue,
01:04:44parce qu'on a Nicole Belloubet, qui est ministre d'éducation
01:04:46démissionnaire, qui nous fait une conférence
01:04:48de rentrée, là, pour nous dire ce qui va
01:04:50se passer, pour nous dire quoi ? Pour nous dire
01:04:52qu'elle souhaite l'interdiction généralisée des smartphones
01:04:54à l'école et au collège dès janvier 2025.
01:04:56Est-ce qu'on marche pas un peu sur la tête, Pierre Cordé ?
01:04:58Il faut dire les choses. En réalité,
01:05:00expédier les affaires courantes,
01:05:02c'est fait quand il y a quelques jours,
01:05:04en attendant la nomination d'un nouveau
01:05:06Premier ministre. En réalité, on est dans une situation
01:05:08totalement inédite, qui conduit
01:05:10à ce que la notion
01:05:12d'affaires courantes, alors c'est un peu technique,
01:05:14évolue avec la situation
01:05:16institutionnelle de ce
01:05:18pays, liée aux résultats des élections
01:05:20législatives. Donc, ça peut encore
01:05:22durer. Et si demain, il y a un
01:05:24gouvernement, entre guillemets, technique,
01:05:26avec, effectivement, des personnes de la société
01:05:28civile, etc., ça va durer
01:05:30comme ça encore pendant une année.
01:05:32Mais je le dis, cette chambre,
01:05:34cette Assemblée nationale, est issue des élections
01:05:36législatives. Elle a été voulue par
01:05:38les Français, même s'il y a aussi beaucoup de gens qui n'ont pas
01:05:40voté pour un candidat,
01:05:42mais contre un autre. Et ça a été rappelé tout à l'heure
01:05:44avec ce jeu des coalitions
01:05:46de « je préfère un tel à une telle ».
01:05:48Gabriel Attal, il a été très clair
01:05:50dans le cadre de la notion de
01:05:52démarche contre le Rassemblement national.
01:05:54Aujourd'hui, effectivement, il a 190
01:05:56députés de gauche, dont il est en partie
01:05:58responsable. Donc, il faut aussi
01:06:00dire les choses. Bon, Gabriel Attal, on sait bien qu'il était
01:06:02un peu socialisant dans le passé,
01:06:04mais... De très loin.
01:06:06Oui, mais enfin, il était quand même conseiller de
01:06:08Marisol Touraine. Il n'était pas de droite, en tous les cas.
01:06:10Voilà. Mais, en tout état de cause,
01:06:12moi, ce qui m'inquiète plutôt, si vous voulez,
01:06:14et on l'évoquait tout à l'heure, c'est l'avenir
01:06:16du pays et ce qui va se passer pour nos
01:06:18concitoyens qui, sur le terrain, moi, comme
01:06:20mes collègues ici, on est tout le temps sur le terrain.
01:06:22C'est le quotidien.
01:06:24Qu'est-ce que vous foutez ? Qu'est-ce que vous foutez ?
01:06:26Qu'est-ce que vous foutez ? On est liés à un blocage
01:06:28et on ne peut pas dissoudre avant une année.
01:06:30Ça a été rappelé tout à l'heure très justement.
01:06:32Et donc, voilà, il faudra faire avec.
01:06:34Donc, moi, je crois qu'il va se passer
01:06:36ce qui va se passer dans les prochains jours. C'est un
01:06:38gouvernement très technique qui va
01:06:40continuer à expédier les affaires courantes
01:06:42sans prise de décision courageuse dont le
01:06:44pays a besoin, tant au niveau budgétaire
01:06:46tant au niveau de la sécurité, tant au niveau
01:06:48de l'immigration. Et je renvoie là très
01:06:50clairement aux propositions qui ont été faites par Laurent Wauquiez
01:06:52il y a quelques semaines. Et ben voilà, on conclut
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01:07:06Yvelines. Merci à vous également, Pierre Cordier, député
01:07:08droite républicaine
01:07:10des Ardennes. On file dans
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01:07:14l'été avec les infos. C'est Maxime Trouleau
01:07:16qui nous rejoint. A tout de suite.

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