• il y a 3 mois
Lucie Castets et les chefs de partis composant le Nouveau Front populaire étaient invités à l'Élysée ce vendredi 23 août pour les consultations organisées par Emmanuel Macron dans le cadre de la nomination du futur Premier ministre. 

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Transcription
00:00On va écouter tout ça, on est en direct sur BFM TV, Lucie Cassez toujours en première ligne.
00:08Alors déjà nous sommes extrêmement satisfaits d'avoir été reçus tous ensemble, unis par les présidents de la République.
00:15Nous avons eu une discussion très riche, nous nous satisfaisons du fait que le président de la République
00:21a reconnu qu'un message avait été envoyé par les Français lors des dernières élections
00:26et que ce message c'est le souhait d'un changement d'orientation politique.
00:31Le président est lucide sur cela et c'est une très bonne nouvelle.
00:35Néanmoins la tentation semble encore présente pour le président de composer son gouvernement.
00:40Nous lui avons dit que c'était à la force politique arrivée en tête, le nouveau Fonds Populaire,
00:45de composer un gouvernement puis ensuite d'aller construire des coalitions avec les partenaires politiques au Parlement.
00:52C'est pourquoi je me tiens prête dès aujourd'hui pour aller construire ces coalitions,
00:57discuter avec les autres forces politiques pour essayer de trouver un chemin pour assurer la stabilité du pays
01:02et permettre enfin de répondre aux urgences exprimées par les Français.
01:06Et quelle était sa réponse justement quand vous lui avez dit que vous étiez prêt ?
01:09Le président de la République en fait s'est exprimé à plusieurs reprises pour dire qu'il voulait lui-même
01:15bâtir une solution de stabilité pour le pays.
01:19C'est la raison pour laquelle je l'ai interrogé mais est-ce que vous pensez que c'est à vous de composer le gouvernement ?
01:24Et la stabilité vous la voulez pour qui ? Pour ceux que vous défendez depuis 7 ans ?
01:28Les plus riches, le CAC 40, les milieux financiers, la Commission européenne qui nous fait des injonctions ?
01:34Nous, et nous lui avons dit et je lui ai dit, nous voulons incarner le changement.
01:38Nous voulons incarner une politique de rupture avec ce que les Français vivent depuis 7 ans.
01:42Nous voulons augmenter les salaires, investir dans les services publics.
01:46On veut que ça change. Est-ce que vous êtes prêt Monsieur le président de la République ?
01:49À accepter que votre politique change, que la politique de la France change ?
01:53Et donc nous avons beaucoup insisté là-dessus et comme vient de le dire Lucie Castet,
01:57nous sommes la seule coalition à se présenter unie, à nous être présentés devant les électeurs avec un programme
02:02et à nous présenter ici à l'Elysée avec une proposition de Premier ministre.
02:06Et ça, il n'y a aucune autre force politique qui le fait.
02:09Et c'est la raison pour laquelle nous sommes confiants, confiants dans la suite.
02:12Et les Français jugeront et c'est aux Français que nous ferons appel pour la suite.
02:16Il a annoncé ce mardi la composition du gouvernement ou pas ?
02:21Alors il n'a pas annoncé de date précise mais il a dit que ce serait rapide.
02:25Et dans la continuité de ce que viennent de dire Lucie et Fabien,
02:29le président a reconnu très clairement que la stabilité qu'il appelle de ses voeux
02:35ne signifie pas la continuité de la politique qui a été jusqu'ici conduite par le chef de l'État lui-même.
02:42Et c'est donc un signal important.
02:44Le changement est possible, il est nécessaire et il a été d'une façon plébiscité par les Français
02:51quels que soient les votes qui se sont opposés à la politique conduite par le chef de l'État jusqu'ici.
02:56Et donc il a acté cette nécessité.
03:00Nous sommes venus lui dire que nous étions parfaitement rassemblés,
03:03qu'il était inutile de chercher à jouer les uns contre les autres,
03:06qu'il n'y aurait pas de division du Nouveau Front Populaire.
03:09Nous sommes venus ici.
03:10Il a lui-même reconnu que l'ensemble des forces représentées
03:14qui avaient toutes participé au Front Républicain,
03:17contrairement aux partis qui s'appellent justement les Républicains,
03:21étaient parfaitement légitimes à la fois à gouverner et à incarner ce changement.
03:27Donc il y a des points positifs à ce rendez-vous.
03:29Il y a aussi une interrogation sur le calendrier, je viens de le dire,
03:34sur la façon dont il cherche à continuer à organiser.
03:38Ce qui est apparu comme une évidence aujourd'hui,
03:41c'est qu'il n'y a qu'une seule coalition,
03:43d'abord qui se soit constituée devant les Français,
03:45pas dans leur dos, devant eux,
03:47qui a fait le choix de présenter un programme
03:50et qui après l'élection a fait le choix aussi d'une incarnation forte,
03:53celle de Lucie.
03:55Il n'y a pas d'autres propositions sur la table aujourd'hui.
03:58Il y a des rumeurs, il y a des ballons d'essai
04:01qui sont envoyés régulièrement à travers vos médias,
04:04mais il n'y a qu'une seule proposition tangible,
04:07c'est la nôtre et c'est la raison pour laquelle
04:10je sors de ce rendez-vous avec une conviction.
04:12C'est qu'au fond, le chef de l'État doit répondre au pays
04:17en leur disant je respecte profondément la démocratie.
04:20Et même si l'évidence c'est qu'il n'y a pas de majorité absolue
04:24pour le Front populaire,
04:25c'est à la coalition arrivée en tête de proposer une solution,
04:29de former un gouvernement et demain de chercher des consensus,
04:32des compromis au Parlement pour avancer.
04:35Sur ce thème des compromis,
04:37il y a un grand sujet qui a été abordé par ma compagne,
04:39c'est la question des services publics.
04:40Nombre d'entre vous sont les élus locaux,
04:42qu'est-ce que vous voyez dans les écoles, dans les hôpitaux,
04:44dans les INE, parfois avec le manque d'AESF.
04:46Pourquoi vous avez porté ce thème des services publics
04:48comme une urgence aujourd'hui ?
04:50Je vais répondre à votre question, mais d'abord dire que
04:54après maintenant quasiment deux mois
04:56depuis le deuxième tour des élections législatives,
04:59effectivement le Président de la République
05:01semble commencer à comprendre
05:03qu'il a perdu ses élections législatives,
05:07mais il ne semble pas tout à fait en tirer encore toutes les conséquences.
05:10Et en tirer toutes les conséquences, c'est simple,
05:12c'est demander à Lucie Castet,
05:14à la candidate proposée par le nouveau Front populaire,
05:17de pouvoir constituer un gouvernement.
05:19Il nous a rappelé à la fois qu'il devait être l'arbitre
05:23dans son rôle constitutionnel,
05:24mais on a un peu l'impression qu'il avait tendance
05:27à vouloir être le sélectionneur,
05:28c'est-à-dire celui qui allait composer le futur gouvernement du pays.
05:32Je vous rappelle que nous nous inscrivons
05:34dans une perspective de cohabitation,
05:36et que dans cette perspective de cohabitation,
05:38il appartient au Président de la République
05:39de prendre acte tout simplement du résultat des élections
05:42et de nommer la candidate proposée par la force qui est arrivée en tête.
05:46Bien évidemment, il nous appartient ensuite,
05:48à nous, nouveau Front populaire,
05:49et nous sommes prêts à le faire,
05:50d'engager les grandes priorités politiques qui sont les nôtres
05:54et de convaincre à l'Assemblée nationale
05:56pour constituer des majorités sur les textes des lois qui sont les nôtres.
06:00Et la deuxième chose qui était assez surprenante dans ce rendez-vous,
06:03c'est que le Président de la République
06:05n'avait pas l'air de considérer et de trouver particulièrement
06:09incongru ou problématique le fait que nous battons aujourd'hui
06:13le record de la Quatrième République
06:16sur la durée de vie d'un gouvernement démissionnaire,
06:19et surtout, parce que c'est le plus important,
06:21c'est pour ça qu'on est là,
06:22qu'il y a des grandes priorités pour le pays,
06:24c'est la rentrée scolaire dans quelques semaines,
06:26la question du pouvoir d'achat qui a été une question centrale
06:29de cette campagne des élections législatives,
06:31la question de la transition écologique,
06:34et sur toutes ces questions-là,
06:35il y a des attentes qui sont très fortes dans le pays.
06:37Et nous, nous disons, assez perdu de temps,
06:41assez gagné de temps pour le Président de la République,
06:44il est temps, c'est bien qu'il commence à reconnaître le résultat des élections,
06:47maintenant, il est temps d'en tirer les conclusions, les conséquences,
06:50pour que nous puissions, demain,
06:51commencer à répondre aux grandes problématiques du pays,
06:54notamment, vous avez cité la question des services publics,
06:56effectivement, ça fait partie des priorités politiques
06:58sur lesquelles on veut répondre,
07:00et c'est aussi le sens de la proposition de Lucie Castex,
07:03de dire que nous sommes disponibles pour pouvoir commencer à travailler,
07:07que notre programme est prêt,
07:08et que nous sommes prêts à rencontrer les autres formations politiques
07:10pour bâtir ces majorités, texte par texte, à l'Assemblée nationale,
07:13sur la base d'un gouvernement
07:15qui sera le gouvernement du Nouveau Front Populaire.
07:16– Pour résumer, est-ce que vous êtes optimiste,
07:19est-ce que vous êtes optimiste sur la composition,
07:21par exemple, d'un gouvernement à gauche ?
07:23– En réalité, c'est la rentrée,
07:24et pour cette rentrée, j'avais décidé d'être positive,
07:27et j'avais choisi de voir, dans tous les symboles
07:30qui étaient présents ce matin, des choses positives,
07:33notamment le fait que, dans l'ordre protocolaire,
07:35nous soyons reçus les premiers,
07:37deuxièmement, qu'on nous ait fait la proposition
07:39d'être reçus séparément ou ensemble,
07:41et que, d'instinct, on n'a pas eu à se parler beaucoup
07:44entre chefs de parti avec Lucie.
07:45En trois secondes, la décision était évidente pour tout le monde
07:48de venir ensemble, bien sûr,
07:49et de mettre comme condition
07:52que nous puissions venir avec Lucie,
07:53ce qui, en fait, était aussi proposé
07:55par le Président de la République, ça tombe bien.
07:57Et donc, je trouve que le fait qu'il nous propose
07:59de venir ensemble, qu'il nous propose de venir
08:02avec notre candidate Lucie Castex au poste de Premier ministre
08:04est un premier signal extrêmement favorable.
08:08Deuxièmement, on sort de ce rendez-vous
08:11avec d'autres bonnes nouvelles.
08:13La première, c'est qu'Emmanuel Macron
08:15n'a pas employé le mot de rupture,
08:17mais a reconnu qu'à la question extrêmement claire
08:20qu'il avait posée aux Français,
08:22on ne lui avait pas demandé de le faire,
08:23il a décidé tout seul, il a demandé
08:25« voulez-vous une cohabitation, oui ou non ? ».
08:27Il a été forcé de reconnaître que la réponse avait été oui.
08:31C'est-à-dire qu'on peut dire qu'il n'y a pas de majorité absolue,
08:34mais la réponse à la cohabitation oui ou non,
08:37il y avait une majorité très, très absolue pour le oui.
08:40Nous lui avons aussi signifié,
08:42on lui a rappelé chacun notre tour,
08:44les forces politiques et Lucie,
08:46que 73% des Français voulaient une rupture avec le macronisme,
08:50une rupture politique.
08:51Ce n'est pas que les électeurs du NFP,
08:53c'est aussi beaucoup d'électeurs qui n'ont pas voté pour nous
08:55et aussi des électeurs qui n'ont pas voté du tout.
08:58Et on voit bien que quand les Français
09:00et les Français se déplacent massivement aux urnes,
09:03il faut les écouter.
09:05Parce que s'ils ont retrouvé ce goût de la démocratie,
09:07ce goût des urnes et qu'on les en dégoûte immédiatement,
09:11alors on ne fera qu'aggraver la crise démocratique
09:12sans avoir résolu la crise sociale,
09:14la crise environnementale, etc.
09:16Et donc je choisis aussi de voir un signal favorable
09:17dans le fait qu'il est admis qu'il allait falloir en gros changer de cap
09:21et ce n'est pas ce que j'avais entendu cet été.
09:23Ce qui m'a beaucoup inquiété,
09:24je pense comme nous tous et comme les Français cet été,
09:26ce que je trouve extrêmement inquiétant,
09:28c'est cette forme d'obstruction quelque part.
09:31Il nous disait non mais on ne peut vraiment pas,
09:33c'est irresponsable de nommer un nouveau gouvernement cet été.
09:35Soit il a le droit de le penser,
09:37mais à ce moment-là pourquoi avoir demandé une dissolution en juin ?
09:40Ça n'avait pas de sens.
09:40Et donc nous, juste si je peux terminer,
09:43ce que nous avons trouvé extrêmement positif,
09:45c'est de pouvoir nous adresser à lui
09:47pour lui dire que ce feuilleton institutionnel a des devoirs sache-fait.
09:51Il finit ses consultations lundi,
09:53il nous faut une réponse mardi.
09:54Parce qu'à la fin, le risque est qu'on s'enferme tous,
09:57vous, nous, ce pays, dans quelque part un feuilleton institutionnel
10:01et ce qui compte, c'est bien le quotidien des Français.
10:03Nous, on veut améliorer leur quotidien
10:05et permettre leur lendemain.
10:07Il y a des urgences et laisser les semaines s'écouler sans s'y attaquer
10:10est grave et même irresponsable.
10:12Et donc je termine aussi sur un message positif.
10:15Vous avez vu que nous sommes venus ensemble.
10:17Les quatre chefs de parti affirment un soutien total à Lucie Castet.
10:21Ce n'est pas la peine d'essayer de nous donner des autres noms.
10:24On nous propose d'autres noms comme des solutions.
10:26Ce sont en fait des noms de fiction.
10:28Ce sont des majorités alternatives qui n'existent pas.
10:31La seule majorité possible, stable, cohérente, claire,
10:34qui a porté un projet transparent devant les Français,
10:37qui l'ont chiffré, qui ont fait campagne ensemble, c'est la nôtre.
10:41Et donc ce n'est pas la peine d'essayer de nous diviser.
10:42Nous sommes un bloc solide et solidaire
10:44et on nous a beaucoup sous-estimé depuis le 10 juin matin.
10:47Le 10 juin, puis ils ne trouveront pas d'accord programmatique,
10:50puis ils ne trouveront pas d'accord électoral,
10:51puis ils ne sauront pas faire campagne,
10:52puis ils ne sauront pas gagner,
10:53puis ils ne trouveront pas de nom de Premier ministre.
10:54Alors maintenant, la nouvelle question en vogue,
10:56c'est qu'elle ne sera pas nommée et je pense qu'on surprendra.
10:59On continuera à surmonter les obstacles un par un
11:01comme on l'a fait depuis le début.
11:03Merci beaucoup.

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