« C’est de la drogue dure » : paralysé du visage après avoir pris du gaz hilarant, Dadi lutte contre sa consommation

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L’influenceur marseillais Jean-Luc Da Silva, alias Dadi la Cité, utilise désormais les réseaux sociaux pour sensibiliser aux dangers de cette drogue très accessible, qui lui a causé une paralysie faciale.
Transcript
00:00Là, on est dans la colline de Frévalent.
00:01C'est là où la moitié des jeunes se réfugient pour faire des ballons, malheureusement.
00:06Du moment que tu commences à faire un ballon, c'est parti.
00:10Genre, tu comptes plus.
00:11C'est un ballon coloré, tu souffles dedans.
00:14Je te dis, ouais, c'est drôle.
00:16Mais après, petit à petit, tu vois que c'est vraiment de la drogue dure.
00:20Pour moi, c'est de la drogue dure, en tout cas.
00:21Jean-Luc a eu le visage paralysé pendant un mois l'année dernière
00:24après avoir consommé du protoxyde d'azote, aussi appelé Casilaron.
00:27Regardez, ça ne bouge pas, là.
00:29C'est une dinguerie.
00:30Et mon oeil, j'ai envie de le fermer.
00:32J'essaie de fermer mon oeil, mais je n'y arrive pas.
00:35Normalement, c'est un gaz disponible dans le commerce et utilisé en cuisine,
00:39mais beaucoup de jeunes détournent son usage pour se droguer.
00:41Après cette fête très peur, Jean-Luc, connu dans son quartier sous le nom de Daddy,
00:44profite de sa popularité sur les réseaux pour faire de la prévention sur le sujet.
00:47La cité, regardez mon état.
00:49Et tout ça, c'est à cause de ça.
00:50C'était le moment où il y avait le Covid.
00:52Ça veut dire qu'on n'avait pratiquement rien à faire.
00:55Et de là, on voit ça dans le marché.
00:56On voit dans les alimentations, les protoxydes d'azote.
01:00Et de là, j'ai essayé.
01:02J'ai fait un ballon.
01:03Je ne mens pas, j'ai bien aimé.
01:06Pendant cinq secondes, on rigole, on est joyeux et tout.
01:09Et après, ça retombe.
01:10Donc, il fallait en reprendre un autre.
01:11Et c'est comme ça que je suis devenu accro.
01:13Au début, je vous dis la vérité, c'est une bonbonne toutes les une semaine.
01:18Après, c'est passé à un carton par semaine.
01:22Et après, c'est passé à un carton par jour.
01:24Une bonbonne, il y a au moins 30 ballons.
01:26Je connais des amis à moi que, au bout des doigts,
01:29ils commencent à avoir des pointes.
01:31Ils commencent aussi à avoir des effets au niveau des joues.
01:33Mais moi, je n'en ai jamais eu.
01:34Moi, c'est venu d'un coup.
01:35Je me disais, ouais, comme quoi, ça va, c'est cool, c'est tranquille.
01:39Mon corps, il supporte.
01:40Mais en fait, non, il n'a pas supporté.
01:42Un jour, je me lève et je vois que tout mon côté droit est paralysé.
01:47Et je me dis, non, ce n'est pas possible, c'est la grève.
01:49Il avait un côté paralysé, donc tout ce qu'il buvait repartait d'un côté.
01:53Son œil ne se fermait pas.
01:54En vrai, il me répugnait.
01:57Mais c'est mon frère.
02:00Vous avez eu peur que ce soit Thermano ?
02:02Au début, moi, j'avais plus peur que lui.
02:04Lui, j'avais l'impression qu'il faisait confiance en Dieu.
02:08C'est incroyable.
02:08Là, tu ne peux faire que confiance en Dieu.
02:10C'était chaud.
02:12Mais au moins, c'est un mal pour un bien.
02:14Ça lui a appris des choses.
02:16Il a compris, il a arrêté.
02:17C'est le plus important.
02:18Là, on va à un endroit où les jeunes ont l'habitude de consommer des ballons.
02:22C'est vrai, ça fait tellement longtemps que je ne peux pas mentir.
02:24Là, c'est devenu le sol.
02:27Voilà des tanks.
02:30Ça, c'est les plus gros des ballons.
02:33Et il y a ceux-là aussi.
02:36Les plus petites.
02:37Moi, de base, j'avais l'habitude de prendre les petites bonbonnes.
02:40Mais des fois, ça m'est arrivé de prendre des tanks.
02:43Et ceux-là, ils sont à 40 euros.
02:44Quand on voit dans les films américains, le crack, les craquettes et tout.
02:49C'est vraiment, ils vont dans des endroits isolés.
02:51On retrouve juste les cadavres de protoxyde d'azote.
02:58Ouais, c'est choquant.
03:00Ça me dégoûte.
03:01Arrêtez ça.
03:02Arrêtez les ballons.
03:03Au début, je croyais que ça arrivait qu'aux autres.
03:05Mais en fait, ça peut arriver à tout le monde.
03:07Après la vidéo, deux heures après la vidéo,
03:08elle avait déjà fait 300, 400 000.
03:11Et ils sont directs venus chez moi.
03:12Ils m'ont dit quoi ?
03:13C'est vrai, tu es vraiment paralysé.
03:14J'ai dit, regarde.
03:15Et de là, ils étaient choqués.
03:16Il y en a, ils ont arrêté.
03:17Il y en a, ils ont continué, malheureusement.
03:19Des fois, je croise des jeunes qui font des ballons.
03:22Et quand ils me voient, ils me disent.
03:25T'as dit, t'as dit, c'est pas ce que tu crois, c'est pas ce que tu crois.
03:27Je dis, les jeunes, arrêtez.
03:29Arrêtez ça.
03:30Vous avez vu la vidéo, donc arrêtez ça.
03:32Et ouais, ça m'arrive de parler avec eux et prendre mon temps avec eux et leur expliquer, tu vois.
03:38Mais généralement, à Marseille, ils ont tous vu la vidéo et ils savent qu'il ne faut pas faire.
03:44Ce n'est plus à refaire.
03:46Je n'ai jamais retouché, c'est fini.
03:48C'est fini, fini.
03:49Je ne veux même plus entendre parler.
03:52Franchement, ça a mis 25 jours pour que tout part.
03:56Mais ça a mis au moins trois mois pour que je me sente mieux.
03:59Grâce à Dieu, au niveau de la tête, je n'ai pas eu de problème.
04:03Mais je connais l'exemple des personnes.
04:04Tout simplement qu'ils n'ont pas eu de paralysie.
04:08Mais je vois que ce n'est plus les mêmes.
04:10Quand ils marchent, quand ils te parlent, ils sont plus lents à la détente.
04:15Et c'est là où je vois que le protoxyde d'azote, c'est vraiment, vraiment dangereux.
04:19Et c'est pour ça que j'ai fait une prévention sur TikTok pour tous les jeunes.
04:22Parce qu'il y a énormément de jeunes qui consomment.
04:24C'est interdit, mais on dirait que non.
04:27Tout simplement parce qu'on peut en trouver de partout dans les quatre coins de rue de Marseille.
04:32Et ce n'est pas normal.

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