Les Marseillais dans la rue contre la drogue ce samedi
Une marche a lieu ce samedi après dans les rues de Marseille en soutien aux familles de victimes des trafics de stupéfiants.
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00:00Amine Kessassi, bonjour. Fondateur de l'association Conscience, beaucoup de familles se sentent démunies après la mort d'un proche dans ces conditions.
00:07Tout d'abord, c'est important d'en parler.
00:10Bien sûr, c'est très, très important d'en parler. Déjà, merci de me donner la parole.
00:14Ces familles, quand elles sont victimes de ces narcotrafics, elles se sentent seules, elles se sentent isolées.
00:19Elles se sentent parfois responsables, pointées du doigt. Parfois, on peut nous dire que ça serait à cause de nous, à cause de l'éducation des parents,
00:25à cause de plusieurs éléments. Et en fait, le fait d'en parler aujourd'hui, le fait de montrer qu'effectivement, ces familles sont responsables de rien,
00:32ces familles subissent cette guerre de la drogue. Je veux juste rappeler une chose. Nous, dans les quartiers, l'argent de la drogue, on n'en veut pas et on n'en vit pas.
00:39Donc c'est très, très important pour nous de marcher aujourd'hui, mais surtout de dire en fait que rien n'a changé, de dire que ne croyez pas que
00:45parce qu'il n'y a plus d'homicides actuellement, que parce que les choses se sont potentiellement calmées, que ces familles ne souffrent pas, que ces familles sont accompagnées.
00:53C'est faux. Ces familles ne sont pas accompagnées. Il y a des problèmes de justice aujourd'hui. Ces familles, elles entendent la justice. Et moi, j'en ai marre que des non-lieux
01:00sont à chaque fois prononcés dans ces affaires d'homicides. – Au-delà de ces familles, c'est tout un quartier qui assiste impuissant à ces règlements de comptes.
01:08– Bien sûr, vous avez pu voir ces images l'été dernier, l'été 2023, des familles dans des quartiers qui étaient en pied d'immeuble, se sont pris des balles.
01:17Soukaina, cette jeune fille qui s'est pris une balle depuis chez elle, depuis sa chambre. Donc aujourd'hui, effectivement, c'est tout un quartier qui est endeuillé.
01:25C'est toute une ville qui est meurtrie quand des homicides se produisent. Et c'est des scènes de guerre auxquelles on assiste. Enfin, je veux dire, on est en France.
01:30On est en 2024. On était en 2023. Et on assistait à ces scènes de guerre comme ça, dans la rue, de façon impunie et dans la plus grande violence.
01:40– Alors, des victimes et des auteurs de plus en plus jeunes, vous avez quoi, vous, comme solution pour tenter de régler ce problème ?
01:48– Moi, mes solutions, je vous les donne à chaque fois, mais j'en ai un peu marre de les donner dans le vide, quoi.
01:52Nous, on veut le retour de la police de proximité. Nous, on veut que les jeunes, ils aillent en colonie de vacances dès 5 ans, dès 6 ans, parce qu'aujourd'hui, ça n'existe plus.
02:00Nous, on veut que les familles, elles aient des centres sociaux dans les quartiers qui soient ouverts tous les jours, des associations qui permettent l'aide au devoir,
02:06des associations qui permettent aux enfants de ne pas être dans la rue. Nous, on veut que les jeunes aient de l'emploi.
02:11Moi, j'en veux beaucoup à la mission locale, pardon de le dire, mais j'ai accompagné un jeune qui était dans ces réseaux de drogue.
02:17Il a attendu la mission locale. Il a attendu que la mission locale lui propose de travailler pendant 4 mois.
02:21Et ce jeune a été assassiné. La mission locale n'a pas pu la sauver.
02:24Donc, moi, je veux dire, les solutions, elles existent. Les solutions, on les a déjà exposées plusieurs fois.
02:29Maintenant, il faut la volonté politique. Et je dois vous avouer que la volonté politique, on la trouve plus.