• il y a 2 mois
Thomas Sotto reçoit Frédéric Valletoux, Ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention sur le plateau des 4 vérités. 

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Transcription
00:00Bonjour et bienvenue dans les 4V, Frédéric Valtoux.
00:05Bonjour.
00:05Des soins gratuits pour les athlètes, les athlètes venus des autres pays n'en reviennent pas
00:09et certains l'ont dit sur les réseaux sociaux comme l'américaine Ariana Ramsey, médaille de bronze en rugby A7
00:14et voilà ce qu'elle a posté. Non seulement au village olympique nous avons de la nourriture gratuite,
00:17nous avons des soins d'enterre gratuit, des soins de santé gratuits.
00:20Je viens littéralement, dit-elle, de faire un frottis gratuitement.
00:23Elle devait aussi faire un tour chez l'Oftalmo dans la semaine.
00:26Est-ce que c'est bien raisonnable ?
00:27Est-ce que ça peut être rabat-joie dans un pays où on a tant de concitoyens qui n'arrivent pas à se soigner correctement
00:30de faire tout ça gratuitement pour les athlètes ?
00:32D'abord je pense que cette athlète ça devait être ses premiers JO parce que ça fait partie de la charte olympique,
00:36ça fait partie du cahier des charges et dans chaque olympiade il y a des soins gratuits pour les athlètes
00:41qui sont accueillis par le paysan.
00:43Donc c'est pas une spécificité française ?
00:44C'est pas une spécificité française, je le redis, ça fait partie de la solidarité
00:48qui prévaut dans les chartes olympiques et dans l'esprit olympique.
00:52Ça c'est la première chose.
00:53La deuxième chose c'est que c'est le comité d'organisation qui prend en charge le financement,
00:57ce n'est pas l'assurance maladie.
00:59Non, non, non.
01:00Ce sont des médecins et des soignants de l'assistance publique hôpitaux de Paris
01:04principalement qui animent, qui tiennent, qui accueillent les patients dans cette polyclinique.
01:09Mais ce sont des soins qui sont financés, donc remboursés à la PHP.
01:14Donc ça ne coûte pas un euro à l'argent public ?
01:18Non, à la sécurité sociale, puisqu'effectivement c'est à l'euro près un remboursement.
01:22Alors on entend l'hélicoptère parce qu'en ce moment il y a la nage libre dans la Seine,
01:25dix kilomètres pour les femmes ce matin.
01:27Il y a une athlète qui a eu besoin de soins, c'est la triathlète belge Claire Michel.
01:30Est-ce qu'elle est vraiment tombée malade à cause de l'eau de la Seine ?
01:32Parce qu'on est un peu perdu entre les fake news, les rumeurs et les faits.
01:34Alors il y a eu des rumeurs, il y a eu des fake news, et puis surtout il y a eu ce qu'elle a dit elle.
01:37Et elle a dit qu'elle n'avait jamais été hospitalisée,
01:39qu'elle n'avait pas été touchée par cette bactérie E. coli,
01:43dont on surveille le taux dès qu'on fait les prélèvements dans la Seine.
01:47Et qu'on peut attraper par ailleurs ?
01:49Et qu'on peut attraper par ailleurs, bien sûr.
01:51Et donc à partir de là, c'est vrai que c'est la responsabilité, le choix,
01:55à la fois de l'organisateur, donc le pari du COJO,
01:58mais aussi de la fédération concernée, de dire si au vu des résultats,
02:03ils maintiennent ou ils annulent les compétitions.
02:06Donc là quand elle nage ce matin, vous n'êtes pas inquiet ?
02:08Ça veut dire qu'il y a des prélèvements qui ont été faits.
02:10Et les fois où on a été inquiet, où on a vu les taux se relever, rappelez-vous,
02:13il y a eu des entraînements ou même des compétitions qui ont été reportées, annulées,
02:17pour permettre effectivement de rester dans les normes, qu'ils soient acceptables.
02:21Comment il se passe CJO pour notre système de santé, sachant qu'il est très sollicité ?
02:24Il y a beaucoup de monde en France et à Paris notamment aujourd'hui.
02:26Non mais il se passe très bien d'abord parce que ça a été anticipé.
02:29Il y a eu un gros travail.
02:30Moi je veux saluer vraiment tous les soignants qui ont organisé leurs vacances
02:34pour les prendre avant, qui les prendront peut-être après,
02:36mais qui en tous les cas sont au rendez-vous.
02:38Parce que l'équipe de France des soignants, elle est là.
02:40Que ce soit dans les 12 hôpitaux qui, aux côtés de l'APHP,
02:43ce grand hôpital parisien qui fait notre fierté, se sont mobilisés,
02:47ou les 80 services de l'APHP qui aujourd'hui sont à plein en effectif
02:51et pourraient prendre en charge s'il y avait besoin.
02:54Mais on voit que les besoins ne sont pas complètement au rendez-vous.
02:57Et tant mieux, on s'était préparé, on pourrait prendre en charge
03:01des niveaux de patients plus importants.
03:03Et finalement, il y a eu aujourd'hui 14 000 interventions, tout compris.
03:07C'est quoi par rapport à d'habitude ?
03:09C'est des coups de chaleur, c'est des gens qui vont dans les postes de soins
03:12qui sont proches des enceintes sportives parce qu'ils se sont foulés la cheville,
03:15parce qu'ils ont un coup de chaleur.
03:16Il y a eu très peu d'hospitalisations.
03:18Mais en volume, c'est plus que d'habitude ?
03:20Je vais vous donner un chiffre.
03:21Par exemple, hier, il y a à peu près 55 000 hospitalisations aux urgences en France.
03:25C'est à peu près le chiffre 50 000.
03:26Il y a eu je pense une dizaine, une quinzaine peut-être d'hospitalisations
03:29liées aux JO, c'est-à-dire des touristes, des spectateurs.
03:33Je ne parle même pas d'athlètes.
03:35Et puis, il y a effectivement cette polyclinique qui fonctionne,
03:38parce que c'est normal.
03:39Donc, il n'y a pas de saturation dans les services hospitaliers ?
03:40Il n'y a pas de saturation.
03:41Et tant mieux, on s'y était préparé.
03:43Et quand bien même ce niveau augmenterait, puisqu'il reste encore quatre jours,
03:46on pourrait de toute façon, de manière tout à fait sereine,
03:48absorber cette prise en charge.
03:51Et pourtant, le week-end a été bien compliqué dans les hôpitaux de la PHP
03:53que vous évoquiez, avec une panne informatique géante
03:55qui grosso modo a duré de samedi midi à lundi matin 7h.
03:5938 hôpitaux ont été durement impactés.
04:01Il paraît que vous n'étiez même pas au courant.
04:03Tous les fils de médecins qui vous ont dit, tiens, il y a un problème.
04:05On l'a appris par des boucles de médecins qui très vite se sont émus de la situation.
04:10Mais d'abord, rappeler que la direction de la PHP a très vite réagi.
04:14La première cellule de crise avait lieu moins d'une heure
04:16après le constat qu'il y avait une panne technique.
04:19Très vite, on a su aussi que ça n'était qu'une panne technique.
04:23Avec quand même pas mal de conséquences.
04:25Le Canard les a ciblées, les sorties anticipées, des programmations.
04:28On a frôlé la cata dans certains services pédiatriques.
04:30Le Canard dit que des soignants ont dû renoter de tête
04:32les prescriptions de tous les enfants revenus.
04:34Les labos ne pouvaient plus communiquer les résultats.
04:36Mardi encore, les applications qui permettaient la chimiothérapie,
04:39la mise en œuvre des chimios n'étaient pas restaurées.
04:41Ça met quand même en lumière la vulnérabilité.
04:44Ça met effectivement le fait que l'informatique aujourd'hui est partout.
04:47Elle est nécessaire, elle est utile.
04:49Et que quand on n'a plus accès à son ordinateur aux bases de données,
04:51évidemment, on perd un certain nombre d'informations.
04:53Mais néanmoins, je salue la réaction des personnels soignants d'abord,
04:56qui étaient sur le terrain.
04:58Heureusement que c'est arrivé peut-être en période
05:00où effectivement les services étaient pleins.
05:02On attend les prochains jours pour en être certains,
05:05mais on n'a pas eu d'incidents majeurs, tant mieux.
05:07Mais ça, on le doit à l'engagement, à la réactivité.
05:09Puis peut-être aussi parce que la PHP s'était beaucoup préparée
05:12à des exercices de cyberattaque.
05:14Vous avez compris ce qui ne s'était passé pas.
05:16On est sûr que ça ne se passera pas en septembre, en octobre,
05:17quand il y aura tout le monde ?
05:18C'est une panne technique qui peut arriver sur n'importe quel serveur.
05:20Ça a grillé, il n'y avait plus d'électricité pendant deux heures et demie.
05:23Et quand on a remis de l'électricité,
05:27il y a des processeurs qui ont été grillés
05:29et donc qui ont entraîné un certain nombre de défauts des applications.
05:32Ça ne vous inquiète pas plus que ça ?
05:33Si, c'est toujours dommageable.
05:35Mais on a évité le pire, ça je dois le dire,
05:38même si effectivement ça a été difficile
05:40pour les personnels hospitaliers de la PHP,
05:43mais qui ont très bien réagi.
05:44Et je dois dire, la direction a organisé aussi
05:46tous les cycles de crise nécessaires
05:47pour accompagner autant que possible
05:49et rétablir aussi vite que possible la situation.
05:51Frédéric Valtoux, dans quelques jours,
05:52vous ne serez plus ministre de la Santé.
05:53On va se parler franchement ?
05:54Oui, on va se parler franchement.
05:55Dans nos hôpitaux, on a un personnel qui fait dix fois plus
05:57que ce qu'il faudrait pour que la maison ne leur tombe pas sur la tête.
05:59On a une sorte de pieuvre de bureaucratie
06:01qui écrase tous les chefs de service,
06:03le disent, le répètent depuis des années sans être entendu.
06:06Quand et comment va-t-on sauver ce joyau en péril
06:09qui s'appelle l'hôpital public français ?
06:11C'est un sujet qui me tient particulièrement à cœur.
06:13Ça nous tient à cœur à tous, et pas seulement à ceux qui travaillent là-bas.
06:17C'est un paquebot, l'hôpital public.
06:19Il y a déjà beaucoup de choses qui ont été faites,
06:20et aujourd'hui, on est sur la bonne voie.
06:22On forme plus de soignants,
06:23à tout niveau, des médecins, des paramédicaux, d'infirmiers, infirmières.
06:26On forme plus de soignants.
06:27Ça va produire ses effets dans quelques années.
06:29On investit plus dans l'hôpital.
06:30Je ne vais pas vous donner les chiffres,
06:31ce n'est pas le lieu de moment.
06:32Mais est-ce qu'il ne faut pas aller reprendre l'Olympisme
06:34plus vite, plus haut et plus fort ?
06:35Est-ce qu'il ne faut pas mettre un plan Marshall ?
06:37Il ne faut pas que ça devienne la priorité des priorités.
06:39On peut décider un plan Marshall,
06:40mais ça ne fera pas sortir des pédiatres,
06:41ça ne fera pas sortir des radiologues,
06:42ça ne fera pas sortir des cardiologues,
06:43d'un claquement de doigts.
06:44Donc, il faut remettre le système.
06:46Je le redis, former plus, investir plus.
06:48Investir dans du matériel,
06:49investir dans l'immobilier,
06:50investir dans les forces humaines.
06:52On réouvre des lits dans les hôpitaux.
06:53On ne le dit pas assez,
06:54mais aujourd'hui, de pire en pire...
06:55On interrompt, on ferme beaucoup,
06:56dans les services d'urgence sociale, notamment.
06:57Ces détentions, on les ferme,
06:58parce qu'on n'a pas assez de médecins.
06:59On aurait les médecins nécessaires,
07:01on ne serait pas obligé de les fermer.
07:02Mais aujourd'hui, dans plein de CHU,
07:03on réouvre des lits.
07:04On parlait de l'APHP tout à l'heure.
07:05400 lits qui ont été réouverts ces derniers mois,
07:08dans différents services.
07:09Donc, on est sur la bonne voie.
07:10On est sur la bonne voie.
07:11Simplement, c'est un chemin qui est long.
07:13Et il faut comprendre que ce système est un paquebot.
07:17On a donné des coups de gouvernail.
07:18Il commence à tourner dans le bon sens.
07:20Simplement, le mouvement est lent.
07:21On commence à réentendre parler du Covid.
07:24Un petit peu, mais il n'a jamais disparu, le Covid.
07:26Il y a une quarantaine d'athlètes
07:27qui ont été touchés.
07:28Est-ce qu'il y a...
07:29Il y a une quarantaine d'athlètes
07:30qui ont été touchés.
07:31C'est l'OMS qui a dit ce chiffre.
07:32Il s'est excusé quelques heures après.
07:33Ah, c'est combien alors ?
07:34Il a dit que c'était des infections...
07:35Non, non.
07:36Le chiffre du Covid, je ne l'ai pas,
07:38mais quand bien même 40 athlètes auraient le Covid,
07:40sur les 10 714 athlètes qui sont accueillis aujourd'hui,
07:43vous voyez, on est à moins de zéro.
07:45Donc, ce n'est pas inquiétant.
07:46Il n'y a pas un retour incitant du Covid ?
07:47Non, pas du tout.
07:48Ce n'est pas un retour du Covid.
07:49Le Covid est toujours là.
07:50Aujourd'hui, on a des hospitalisations
07:51pour Covid tous les jours
07:52qui sont très faibles en France,
07:54mais qui ne sont pas du tout au niveau qu'on a connu.
07:57Ça ne justifie pas de dispositif particulier pour la rentrée ?
07:59Non, c'est moins de 1% des hospitalisations Covid.
08:01Donc, vous voyez, c'est vraiment minimal.
08:03C'est l'épaisseur du trait.
08:04Mais c'est toujours là, le Covid est toujours là.
08:05Vous dites qu'il faut qu'on remette le masque
08:06ou que ce n'est pas nécessaire ?
08:07Non, après, c'est les fédérations qui le décident.
08:10Certaines équipes ont voulu se protéger
08:11parce qu'elles avaient un ou deux cas de Covid
08:13et donc elles ont demandé à tout le staff de mettre le masque.
08:15Mais ça, c'est les décisions des fédérations.
08:17En tout cas, au niveau national, certainement pas.
08:18Vous avez conseillé des ministres lundi ou pas ?
08:20Je n'ai pas été informé encore. Je ne sais pas.
08:22Vous ne savez pas.
08:23Et en off, on vous dit quoi ?
08:24Il y a conseillé des ministres ou pas ?
08:25On ne me dit rien en off
08:27parce que pour l'instant, le président de la République
08:28n'a pas fait les choix qui lui incombaient.
08:31Mais il a renvoyé un certain nombre de rendez-vous après les JO.
08:34On est encore dans les JO.
08:35Il y a encore trois jours de compétition
08:37et la cérémonie clôture.
08:38Et à propos de compétition,
08:39vous êtes pour la défiscalisation des primes
08:41pour les médaillés d'or, d'argent et de bronze ou pas ?
08:43Ce débat-là, je le trouve étonnant
08:45parce que ce gouvernement a quand même sacrément augmenté les primes.
08:49On est passé de 65 000 euros pour une médaille d'or à 80 000 euros.
08:53On a augmenté pour tous.
08:54On a donné des primes.
08:55Pour la première fois dans ces JO,
08:57des primes vont être données aux staffs,
08:58pas simplement aux sportifs qui gagnent,
09:00qui sont sur le podium,
09:01mais aussi aux staffs qui les encadrent.
09:02Et donc, il y a un travail d'accompagnement.
09:05Et il ne faut pas oublier que toutes les politiques
09:07qui ont été mises en place depuis quelques années
09:09en préparation de ces JO
09:11ont permis d'accompagner près de 600 athlètes de haut niveau.
09:14Je parle vraiment français.
09:15Donc, c'est un mauvais procès ?
09:16Oui, c'est un mauvais procès.
09:17Et quelque part, c'est une question d'équité.
09:19Tout le monde doit être soumis à l'impôt.
09:21Et ces primes, à partir du moment où elles ont été sacrément augmentées,
09:23il n'est pas illogique qu'elles soient soumises aussi à l'impôt.
09:26C'est une question d'équité.
09:27Et l'accompagnement financier, en tout cas, a été là.
09:29Un jour, on fera le lien entre toutes les médailles qu'on a gagnées
09:32et la politique sportive d'accompagnement des athlètes de haut niveau
09:35qui a été mise en place depuis des années.
09:36C'est sûr que ça ne tombe pas du ciel.
09:37Ça ne tombe pas du ciel, ces trucs-là.
09:38Merci beaucoup, Frédéric Valtoux, d'être venu dans les 4V.
09:40Merci également à Nathalie Batton pour la traduction en langue des signes.

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