• il y a 4 mois
Thomas Sotto reçoit Bruno Le Maire, Ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, sur le plateau des 4 vérités. 

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Transcription
00:00Bruno Le Maire qui arrive et qui s'installe, bonjour et bienvenue à vous monsieur le ministre de l'économie.
00:08Bonjour Thomas Soto.
00:09On entendait Roxana Maracinanu, vous êtes quel genre de spectateur vous devant les JO et devant votre télé ?
00:13Vous êtes comme ça aussi ?
00:14Assez bruyant, peut-être pas aussi vocal mais assez bruyant.
00:16La plus belle croissance française ces jours-ci c'est celle des médailles, des médailles tricolores.
00:20On a vu Gabriel Attal poster sur Instagram des images de sa rencontre avec Lady Gaga.
00:24On sait qu'Emmanuel Macron passe un coup de fil à chaque médaillé d'or.
00:27Pour vous ils ressemblent à quoi ces jeux ?
00:29C'est une fête, c'est une très belle fête avec un esprit sportif remarquable,
00:36des athlètes qui accumulent les performances, des histoires aussi qui sont parfois bouleversantes.
00:43Je pense à Clarisse Agbé-Nienou, ce qu'elle a vécu, son retour, la demi-finale manquée,
00:50puis elle puise au fond d'elle-même pour arracher le bronze.
00:53Tout ça c'est des histoires humaines qui sont formidables.
00:56La France donne la plus belle image d'elle-même, nos athlètes également,
00:59ça rassemble tous les français, c'est un très beau moment.
01:02Vous êtes un peu capitaine d'équipe, parce qu'il y a des douaniers qui dépendent de Bercy.
01:06Il y a des douaniers qui devraient avoir des médailles dans les heures qui viennent, je l'espère,
01:13notamment en judo avec Maiev Gaillet.
01:16J'espère qu'on aura des médailles dans les heures qui viennent.
01:19Je suis à fond derrière nos douaniers qui vont participer à ces compétitions.
01:24Et on a une pensée par ailleurs ce matin pour le douanier qui a été tué hier
01:27lors d'un accident de la circulation dans le nord du pays.
01:29J'ai l'occasion d'appeler la directrice régionale pour manifester tout mon soutien
01:33et toute ma sympathie à la famille et à l'ensemble des douaniers de la région.
01:37Ces douaniers, est-ce qu'ils ont beaucoup de boulot pendant les Jeux ?
01:39Est-ce qu'il y a déjà des saisies depuis le début de ces Jeux Olympiques, des choses importantes ?
01:43Comme je pense qu'on a été bon en prévention, ce qui arrive rarement en France,
01:47il y a assez peu de saisies, de drogue, de stupéfiants.
01:50Il y a quelques contrefaçons, on a fait une grosse saisie de contrefaçon de chaussures,
01:5580 000 chaussures de marque en contrefaçon pour 10 millions d'euros dans la région parisienne.
01:59Donc je félicite les douaniers qui ont mené cette opération.
02:02Mais pour le reste, c'est plutôt calme, parce que je pense qu'il y a eu un travail remarquable de prévention
02:06qui a été fait par le ministère de l'Intérieur, par le général de Darmanin,
02:09par les gendarmes, les policiers, les douaniers, l'ensemble des forces de sécurité
02:12qui se sont mobilisés en fait depuis deux ans pour que ça se passe bien.
02:14Valeur de combien vous dites ? 90 millions ?
02:1610 millions d'euros.
02:18Quel impact ces jeux vont-ils avoir sur notre économie ?
02:20Est-ce que vous savez déjà le chiffrer ça ou est-ce que c'est trop tôt ?
02:23Le chiffrage qui est donné par l'INSEE, qui me paraît crédible,
02:26c'est 0,3 point de croissance en plus pour la France en 2024, ce qui est un chiffre très élevé.
02:32On a aujourd'hui, comme vous le savez, un très bon chiffre de croissance pour le deuxième trimestre, 0,3.
02:37Après, plus 0,3 au premier trimestre.
02:40Après, un bon chiffre aussi au dernier trimestre 2023.
02:43Tout ça montre que l'économie française est bien repartie,
02:46qu'elle enregistre des performances qui sont exceptionnelles.
02:48Elle est bien repartie ou qu'elle était bien repartie avant la dissolution ?
02:51Parce que l'INSEE pointe une forte dégradation depuis juillet.
02:54Alors, elle est bien repartie.
02:56La croissance, les chiffres que nous enregistrons sont excellents.
02:59Surtout quand on compare à d'autres pays.
03:01Je vois que l'Allemagne a eu un chiffre négatif ce trimestre-ci.
03:05Là, nous avons un chiffre positif.
03:07Nous devrions avoir une performance meilleure en 2024.
03:10C'est quoi l'objectif pour 2024 ?
03:12C'était 1% de croissance. On l'a déjà au mois de juillet.
03:14Donc, on fera probablement plus que 1% de croissance.
03:161,2 ? 1,3 ?
03:17On verra, mais ce sera au-dessus de la prévision du gouvernement.
03:20Comme en 2023, la croissance française avait superformé
03:23et avait eu une performance meilleure que ce qui avait été anticipé par le gouvernement.
03:26Donc, ça veut dire que notre politique économique donne des résultats solides,
03:29stables, positifs sur le long terme.
03:32Après, je vous rejoins.
03:33Je pense que l'incertitude n'est pas bonne pour l'économie,
03:36pas bonne pour les investisseurs,
03:37pas bonne pour les PME, pour les indépendants.
03:39Ils veulent savoir quel va être le panorama politique
03:43dans quelques semaines.
03:44Ça veut dire qu'il est urgent de clarifier maintenant ?
03:46Je pense que plus vite nous sortirons de l'incertitude politique,
03:49mieux ce sera pour l'économie française,
03:51mieux ce sera pour les entrepreneurs,
03:52mieux ce sera pour les salariés.
03:53C'est quand au plus vite dans votre esprit ?
03:54Parce qu'Emmanuel Macron n'a dit rien avant la fin des Jeux.
03:57Je pense qu'il est de bonne politique
03:59de laisser la place aux Jeux pour le moment
04:01et à la fête des Jeux et aux sportifs.
04:03Mais au lendemain des Jeux olympiques, à la mi-août,
04:07je pense qu'avoir un nouveau gouvernement,
04:10un nouveau chef de gouvernement,
04:11remettre la vie politique en ordre de marche
04:14pour qu'il puisse y avoir un gouvernement lui aussi en ordre de marche,
04:17ça me paraît nécessaire.
04:18Je le dis pour les investisseurs,
04:20pour nos chefs d'entreprise,
04:21pour les salariés qui n'aiment pas l'incertitude.
04:23On enregistre depuis des mois d'excellents résultats économiques.
04:26La France réussit, elle réussit sportivement,
04:29elle réussit économiquement,
04:30mais maintenant elle a besoin d'un panorama plus clair.
04:32On prend le risque d'affaiblir notre économie ?
04:34Je pense que l'incertitude n'est pas bonne,
04:37qu'il y a besoin de visibilité
04:39et que le provisoire n'est jamais fait pour durer.
04:42– Il faut appeler Lucie Castet par exemple ?
04:44Ou un candidat à Matignon,
04:45une candidate du Nouveau Front Populaire ou pas ?
04:47– Ça c'est le Président de la République de le décider.
04:49Il y a une constitution qu'il faut respecter.
04:51L'article 8 dit très clairement que c'est le Président de la République
04:54qui domme le Premier ministre.
04:56Et après moi je vais vous dire…
04:57– En tenant compte du résultat des élections ?
04:58– Oui bien sûr,
04:59mais ne nous livrons pas à un exercice de casting.
05:02Matignon ce n'est pas un casting,
05:03c'est quelle politique pour la France ?
05:05Or ce qu'ont décidé les Français,
05:06c'est de ne donner la majorité à personne.
05:08Donc la responsabilité du prochain Premier ministre,
05:10de quelques bancs qu'ils viennent,
05:12sera de construire une coalition
05:14qui permette de rassembler le plus largement possible
05:16et d'avoir une politique qui soit la plus claire possible,
05:19la plus volontariste possible pour la France.
05:21– Chez les macronistes on parle beaucoup de Xavier Bertrand,
05:23c'est votre ancienne famille politique,
05:24est-ce que ça ferait un bon Premier ministre ?
05:26– Oui il a beaucoup de qualités Xavier Bertrand,
05:27mais la question n'est pas là,
05:28il y a beaucoup de personnels politiques
05:30qui ont des qualités tout à fait éminentes.
05:32La première qualité du prochain Premier ministre
05:35devrait être de constituer une coalition,
05:37donc de rassembler, de dialoguer
05:39et de définir une politique qui soit claire pour nos compatriotes.
05:42– Bruno Le Maire, vous êtes un ministre démissionnaire,
05:44vous n'êtes pas encore un ministre en vacances,
05:45ce que vous planchez sur le budget 2025,
05:47il va raconter quoi ce budget ?
05:49Est-ce que l'objectif ça reste les 25 milliards d'économies
05:51que vous aviez annoncées avant la dissolution ?
05:53– Mon objectif ça reste de revenir sous les 3% de déficit en 2027.
05:57– Mais là c'est une fable pour l'instant.
05:58– Non ce n'est pas une fable, c'est tout à fait possible.
06:00Vous savez on me dit depuis deux ans que c'est une fable
06:02d'avoir de la croissance en 23,
06:03on m'a dit ce serait la récession.
06:05J'ai fait mieux que ce qui était prévu, nous avons fait mieux.
06:07– Mais sur le déficit on a fait beaucoup moins bien.
06:09– En 2024 on nous a fait la même chanson, on nous a expliqué
06:11mais votre chiffre de croissance il n'est pas crédible,
06:13nous ferons mieux que la prévision du gouvernement.
06:15Et bien de la même façon que nous réussissons sur la croissance économique,
06:18nous devons réussir sur le rétablissement des comptes publics.
06:21Et pour réussir il faut qu'il y ait un budget qui puisse être présenté
06:23– Avec combien d'économies ?
06:25– Mais ça ce sera au prochain gouvernement de le décider.
06:28– Mais c'est ça qui est compliqué parce que pardon,
06:30le budget c'est quand même le marqueur politique
06:31de la majorité, de ceux qui gouverneront.
06:33– Mais c'est pour cela que ce que je vais proposer,
06:35c'est d'abord de respecter les délais pour qu'il y ait un budget en temps et en heure.
06:39– On n'est pas en retard ? On n'est pas à l'abri ?
06:41– Non, on n'est pas en retard.
06:42Je vais envoyer dès cette semaine les propositions de crédits
06:45ministère par ministère au Premier ministre Gabriel Attal,
06:48que je verrai tout à l'heure, pour qu'il puisse signifier lui-même
06:51à ses différents ministères le montant de crédits
06:54dont ils disposeront en 2025.
06:56Je proposerai que ces crédits de l'État en 2025 soient inférieurs
06:59à ceux de 2024 pour aller dans le sens des économies
07:02et du retour à l'assainissement des comptes publics,
07:05dans des proportions qui seront significatives
07:07parce qu'il faut s'engager dans la réduction des déficits.
07:10Pourquoi ? Tout simplement parce que si demain vous avez une nouvelle crise,
07:13une pandémie, une crise liée à la guerre en Ukraine,
07:16il faut qu'on successeur puisse avoir les moyens de protéger
07:19comme j'ai protégé face au Covid et comme j'ai protégé face à l'inflation.
07:22– Bruno Le Maire.
07:23– Les délais sont très importants, il faut que ces lettres au plafond,
07:25les crédits des ministères soient envoyés avant le 15 août.
07:28J'enverrai mes propositions d'ici la fin de la semaine
07:31pour que le prochain gouvernement puisse le 1er octobre
07:34présenter comme c'est d'usage depuis 1958 le budget pour la France.
07:38Ma proposition sera une réduction des dépenses
07:41et le retour à l'équilibre en 2027.
07:43Si le prochain gouvernement veut faire autre chose,
07:45toutes les options seront ouvertes, il aura la liberté de le faire.
07:48– Donc c'est un budget qui sera adaptable ?
07:49– C'est un budget qui est adaptable, c'est une option que je propose
07:52qui est l'option de retour sous les 3% en 2027,
07:54de retour aussi dans les clous européens.
07:57Il est indispensable d'un point de vue technique
07:59que tous ces documents soient envoyés en temps et en heure avant le 15 août,
08:02sinon il n'y a pas de budget le 1er octobre.
08:04Moi je veux partir de Bercy en laissant à mon successeur
08:07la possibilité de présenter le budget en temps et en heure.
08:09– Alors vous allez partir, mais pour partir où ? On vous annonce en Suisse.
08:12Bruno Le Maire exilé fiscal en Suisse, c'est l'avenir ça ?
08:15– Oui, je dois dire que ce serait un peu baroque,
08:17donc ce n'est pas trop mon genre, je me suis toujours engagé pour les Français.
08:20– C'est une fake news ça ?
08:21– J'ai toujours habité en France, je vais vous dire,
08:23à l'origine vous savez j'étais diplomate,
08:24vous savez pourquoi j'ai arrêté ma carrière de diplomate ?
08:26Pour une raison très simple,
08:27c'est que je suis incapable de quitter la France plus de quelques semaines,
08:30donc il est hors de question pour moi de quitter la France,
08:33que j'ai servi pendant 22 ans,
08:35que je continuerai à servir d'une façon ou d'une autre,
08:38j'enseignerai, ça fait partie des…
08:40– Alors vous allez aller enseigner en Suisse, mais vous resterez ?
08:42– Je vais enseigner, je n'ai pas encore choisi la destination,
08:44c'était mon premier métier l'enseignement,
08:45j'étais professeur de français, c'était mon premier métier.
08:48J'ai 22 ans d'engagement politique derrière moi,
08:51je vais retourner à l'enseignement qui est quelque chose qui me plaît,
08:53qui permet de transmettre son expérience,
08:55et puis il y aura d'autres aventures politiques devant,
08:57mais elles se dérouleront en France,
08:59je n'ai pas du tout, ni une vocation, ni un goût pour l'exil.
09:03– À propos des exilés fiscaux,
09:05le nouveau Front Populaire et Lucie Castex a une idée,
09:07elle veut taxer en France ces exilés fiscaux,
09:09comme ça se fait aux États-Unis, très rapidement,
09:11est-ce que c'est une bonne idée, est-ce que c'est faisable ?
09:12– Non, là aussi c'est une idée baroque, d'abord ça n'est pas faisable.
09:14– Pourquoi baroque, ça se fait aux États-Unis ?
09:16– Oui mais ça se fait aux États-Unis,
09:17on n'est pas obligé de copier les Américains,
09:18c'est bizarre cette gauche qui veut toujours copier les Américains,
09:20moi je préfère qu'on garde notre modèle français,
09:23je pense que ça prendrait des décennies avant d'être appliqué,
09:26qu'en plus ce ne serait pas très juste,
09:28parce que la plupart de ces retorsifiants français
09:30payent des impôts en France,
09:32sur les revenus qu'ils ont en France,
09:34oui mais tout ça est bien compliqué pour peu de revenus,
09:36moi si j'ai une recommandation à donner justement
09:38au nouveau Front Populaire, c'est de me soutenir,
09:40dans la lutte que je mène depuis 7 ans,
09:42pour une fiscalité internationale plus juste,
09:44j'ai mis en place la fiscalité sur les géants du numérique,
09:47sur les GAFA, j'ai mis en place la fiscalité minimale
09:49à l'impôt sur les sociétés,
09:51et aujourd'hui je me bats avec mon collègue brésilien
09:53pour qu'il y ait une fiscalité minimale
09:55sur les plus riches, au niveau international,
09:57ça c'est une belle bataille, une bataille de justice fiscale,
09:59une bataille internationale,
10:01j'engage le nouveau Front Populaire à me rejoindre dans ce combat.
10:04– Bruno Le Maire, je ne sais pas si votre appel sera entendu,
10:06mais il a été lancé, une toute dernière question,
10:07vraiment rapidement parce qu'on est au bout,
10:09beaucoup de restaurateurs et de commerçants parisiens
10:11ont souffert de la préparation des IEU,
10:13de la cérémonie d'ouverture,
10:14certains parlent d'un manque à gagner de 60% en chiffre d'affaires,
10:17est-ce que vous allez les indemniser, les aider,
10:19est-ce qu'ils auront des aides comme à l'époque du Covid, oui ou non ?
10:21– Ce ne sera pas comme le Covid, non,
10:23en revanche on va regarder au cas par cas
10:25la situation de chaque restaurateur, hôtelier,
10:27tous ceux qui ont pu être lésés par la cérémonie d'ouverture
10:30et par les contraintes de circulation,
10:32et nous verrons s'il y a lieu à indemniser
10:35si jamais il y a eu effectivement des pertes significatives.
10:38– Merci beaucoup Bruno Le Maire d'être venu dans les 4V,
10:40merci également à Frédéric Chevalier pour la traduction en langue des signes.

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