• il y a 3 mois
Ce vendredi en Provence, on annonce des températures approchant des 40° à l’ombre. Une chaleur écrasante, et pourtant, les agriculteurs de la région ne peuvent pas faire autrement, la terre n’attend pas.

Il est un peu plus de 9H00 à Pertuis, au pied du Lubéron, et le thermomètre affiche déjà 36°. Dans sa serre, Antoine et son employé sont sur le pied de guerre, il n’y pas de temps à perdre, « le but, c'est de se lever tôt pour être au travail avant 6H et terminer avant 11H00, pour aller se mettre à l’abri avant le gros de la chaleur ».

Une réflexion pleine de bon sens, alors qu’à l’intérieur des serres de « La Campagne Bulle », la température dépasse allégrement les 40°. Au bout de quelques minutes, notre caméra refuse même de travailler, affichant le message « température trop élevée, veuillez refroidir l’appareil ». Une remarque qui semble logique, mais comme le rappelle Antoine, même sous cette chaleur, « les plants continuent de pousser et ne peuvent pas attendre », sous peine de se gâter.

Il est donc impératif de s’adapter. C’est d’ailleurs le leitmotiv de ce maraîcher qui parait faire corps avec la terre, les saisons. Chacune de ses décisions est prise pour une agriculture soutenable, sur sol vivant. « La chaleur n’est pas forcément mauvaise pour notre travail, mais il faut s’adapter, faire marcher le goutte-à-goutte et parfois arroser les serres, car le plus important, ce n’est pas la température de l’air, mais celle du sol. » Et puis surtout faire avec la saison : « on ne va pas faire pousser des navets ou de l’épinard, mais plutôt de la tomate, du poivron, de l’aubergine… »

C’est d’ailleurs pour ces produits qu’il est impératif de continuer de travailler pour ce maraîcher qui ne se définit pas comme un vendeur de légumes, mais un producteur de nutriment et de bonnes vibrations. Un producteur qui cueille la veille pour vendre sa production sur le marché de Pertuis le mercredi et le samedi, encore une histoire de fraîcheur qui permet à ses clients de profiter de légumes de saison. Une solution idéale pour une salade rafraîchissante, salvatrice en cette période caniculaire.

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Transcription
00:00Là où c'est un peu plus délicat, c'est pour l'humain tout simplement.
00:02Là, quand on travaille avec des 34-35°C, là je ne sais pas la température qu'il fait, il est quasiment 11h,
00:07on arrive sur des 33-34°C, l'objectif c'est s'hydrater, c'est bien de s'organiser pour ne pas perdre de temps sur les tâches qu'on fait.
00:13Le thermomètre annonce 36°C apertuis, au pied du Luberon.
00:18Une chaleur écrasante et pourtant quand on travaille la terre, pas le droit de s'arrêter, il faut donc s'adapter à la canicule.
00:25Ah oui, ça tape, à quelle heure il est ? C'est le milieu de matinée, c'est l'été provençal, on est sur des 34-35°C.
00:35Là, ça va taper encore un peu plus lourd, on commence à être sur des conditions un peu fenistes,
00:39c'est pour ça que nous, on travaille essentiellement le matin, on commence très très tôt,
00:43à 6h du matin on est dehors et à 11h, 11h30 on se carapate.
00:47On va se mettre à l'abri, après il y a plein d'autres choses à faire l'après-midi.
00:51Mais d'une manière générale, on essaie de travailler avec le maximum de fraîcheur pendant cette période.
00:58Le tout est donc de s'adapter.
01:00C'est d'ailleurs le crédeau d'Antoine qui a décidé de faire une agriculture intelligente,
01:04presque en communion avec la terre et les saisons.
01:08Du coup, là aussi, malgré la chaleur au final, tout est une question de bon sens.
01:12Là, j'aurais tendance à dire que déjà les cultures qu'on a,
01:15on ne va pas faire pousser du navet ou de l'épinard à cette saison
01:18parce que ce ne sont pas des cultures qui supportent bien l'été.
01:22Mais par contre, on a des poivrons, on a des tomates, on a des aubergines, on a des piments, on a des courgettes.
01:26Déjà, c'est quand même des plants qui aiment la chaleur et au-delà de ça, qui aiment un sol chaud.
01:31C'est toujours, quand on parle de chaleur, il ne faut pas perdre de vue
01:32que ce ne sont jamais les températures atmosphériques qui font pousser un légume,
01:36c'est la température du sol.
01:37Donc, on a des légumes qui se font très bien avec la chaleur jusqu'à un certain point,
01:43mais on a toujours une technique, soit déjà leur mettre le goutte à goutte,
01:46soit éventuellement les aspercer pour faire baisser la température,
01:49qui permet d'une manière générale de passer des périodes qui sont très très sèches.
01:53Et puis avec cette chaleur, les légumes du marché sont l'assurance de se servir de ce soleil
01:58et le transformer en poste fraîcheur.
02:00Donc nous, on fait du ultra frais, ultra local, donc c'est apertu à trois minutes de voiture d'ici
02:05et on récolte tout la veille pour le lendemain, donc ça demande une logistique particulière.
02:09Mais voilà, pour l'instant, on les complète, on en a un peu plus,
02:13on va avoir des rouges qui vont arriver en quantité.
02:16Donc l'objectif, c'est vraiment, voilà, je ne suis pas un vendeur de légumes,
02:19je suis un vendeur de nutriments, un vendeur de vibrations.
02:21Voilà, c'est très très important pour moi de vendre du frais.
02:25Ce que je n'ai pas vendu, je l'apporte au resto du cœur, donc eux aussi, ils ont du frais.
02:28Du frais produit par des gens qui bravent la chaleur pour proposer les meilleurs produits,
02:34c'est le quotidien de ces magiciens de la terre qui doivent composer avec la canicule
02:38pour récolter le meilleur de ce qu'offrent nos régions.

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