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Dans cet épisode de "Place aux Paysans", l'émission met en lumière les défis auxquels les agriculteurs sont confrontés en raison du changement climatique. Bertrand Palais, du Bureau de la chambre d'agriculture de la Loire, est invité sur le plateau pour discuter de l'adaptation des agriculteurs à cette situation. Il souligne que le changement climatique s'amplifie depuis environ vingt ans, avec des sécheresses et des canicules plus fréquentes et intenses. Pour faire face à ces défis, les agriculteurs mettent en place diverses solutions, telles que le changement de cultures, la mise à l'herbe précoce et l'introduction de nouvelles variétés adaptées aux températures élevées. Le reportage présente également le témoignage de Julien Derory, éleveur, qui explique comment il s'adapte à la sécheresse en utilisant des méthodes telles que l'ensemencement de colza et l'installation de brumisateurs et de ventilateurs pour le bien-être de ses animaux. Bertrand Palais souligne l'importance de diversifier les pratiques agricoles et de trouver des solutions adaptées à chaque exploitation. L'émission se conclut en soulignant l'engagement des agriculteurs face aux défis climatiques et en invitant les téléspectateurs à continuer de suivre "Place aux Paysans" pour de nouvelles découvertes.

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Transcription
00:00 Bonjour à toutes et à tous, ravis de vous retrouver sur le plateau de Place aux Paysans.
00:08 Aujourd'hui, Place aux Paysans s'intéresse au changement climatique.
00:12 Les premiers sur le front sont bien sûr nos paysans.
00:15 Comment font-ils aujourd'hui pour s'adapter à la situation ?
00:18 C'est la question qu'on va poser à Bertrand Pallet du bureau de la Chambre de l'Agriculture
00:21 Loire.
00:22 Bertrand Pallet, bonjour.
00:29 Bonjour.
00:31 Est-ce que vous le sentez le changement climatique ou c'est juste un effet d'annonce ?
00:38 Non, on le sent depuis, on va dire depuis une vingtaine d'années.
00:41 On voit que ça s'amplifie, que les sécheresses, les canicules se multiplient et ça s'accélère.
00:46 Et c'est vrai qu'au quotidien, on le vit au quotidien sur nos exploitations.
00:50 On parle de cet été, mais est-ce que c'était l'un des plus chauds ? Parce qu'on a eu
00:54 76, on a eu 83.
00:55 Est-ce qu'on le met dans le même registre, celui de 2002 ?
00:58 En termes de sécheresse, on est sur à peu près comme 76.
01:03 En termes de température, on est largement au-dessus.
01:05 On est vraiment sur des niveaux, des intensités et des durées de canicule quand même assez
01:11 spectaculaires.
01:12 Alors, on essaye de s'adapter, mais quand on dit s'adapter, comment on peut s'adapter
01:16 face à cette situation ?
01:17 Pour s'adapter, il y a plein de solutions.
01:19 Il y a plein d'outils, plein de solutions.
01:22 Changement de culture, intégration de nouvelles cultures dans nos exploitations, date de mise
01:28 à l'herbe plus précoce.
01:30 C'est quoi la mise à l'herbe ?
01:31 La mise à l'herbe, c'est quand on lâche les bêtes au printemps.
01:33 On voit qu'après des études et puis même sur le constat sur le terrain, que l'herbe,
01:37 elle pousse un peu plus tôt.
01:39 Donc le mieux, c'est de lâcher les bêtes un petit peu plus tôt pour qu'elles profitent
01:42 de l'herbe présente.
01:43 Voilà, donc ça fait partie de solutions.
01:48 Désintensification, un petit peu moins d'animaux sur une exploitation.
01:51 Il y a tout un panel de solutions.
01:53 Est-ce que vous n'êtes pas un petit peu alarmiste ? Parce que moi, l'été dernier, l'été
01:56 2021, il n'était pas fouluchon fouluchon l'été.
01:59 Ah mais il ne faut pas confondre votre ressenti de touriste et d'agriculteur.
02:03 Ah, je n'ai pas de référence.
02:04 Non, l'année passée, c'est vrai qu'on a eu une année climatique assez intéressante,
02:08 on va dire, qui démarrait mal avec un printemps très sec.
02:10 Et la météo s'est améliorée, une pluviométrie plus forte.
02:13 Mais au global, quand même, si on prend Météo France, les données sont quand même sur
02:18 des températures assez élevées, peut-être un petit peu moins que cette année, moins
02:21 que cette année, mais quand même.
02:23 Il ne faut pas confondre ressenti et réalité.
02:25 Il y a des outils quand même pour vous aider là-dedans.
02:29 La déversité, c'est l'une des solutions, ce que vous disiez.
02:32 Oui, c'est de ne pas mettre tous ces jeux dans le même panier au niveau de l'exploitation,
02:35 d'avoir de la prairie, parce que c'est la base de nos systèmes dans le département,
02:39 mais également avoir de la culture, du maïs, des cultures diverses telles que le blé,
02:44 et puis également des nouvelles cultures, du sorgho, des nouvelles variétés qui arrivent.
02:48 Mais ça sert à quoi en fait ? Une prairie déjà, si on regarde une prairie, à quoi
02:51 elle sert ?
02:52 Une prairie, c'est pour nourrir les animaux.
02:54 De toute façon, une prairie, ça ne sert qu'à ça.
02:58 Le problème des prairies, c'est que vu les températures, vu les longueurs de sécheresse
03:02 qu'on a, elles souffrent, elles ne produisent plus rien, voire même elles disparaissent.
03:05 Au-delà de 20 degrés ?
03:06 Au-delà de 20 degrés, elles arrêtent de pousser.
03:09 Donc après, on peut introduire sur une partie de l'exploitation du maïs qui demande de
03:13 l'eau, mais qui pousse à des températures plus élevées, du sorgho.
03:16 Il y a plein de variétés qui arrivent, on fait des essais et puis on voit ce que ça
03:20 peut donner.
03:21 On va prendre, si vous voulez bien, la direction de Essertine en Châtelneuf, où Julien Derory,
03:25 qui est éleveur au GAC de Chazelle, nous fait un peu le constat de l'état des lieux
03:29 de cet été, juste avant de l'entendre.
03:31 Bon, ça devient jaune, mais ça repousse ?
03:34 Oui, mais on verra dans le sujet ce qui repousse, c'est de la mauvaise herbe.
03:39 Ce n'est pas super pour nourrir les animaux.
03:41 Et on va voir aussi comment il fait face, comment il s'adapte à cette situation.
03:45 Alors là, on peut voir que la prairie est vraiment sèche et on ne peut pas emmener
03:49 des vaches laitières dans une prairie comme ça.
03:51 C'est vraiment grillé, tchégrillé.
03:54 Et le peu qui est vert, ça, c'est des mauvaises herbes.
03:57 Les vaches ne font pas faire du lait avec des fourrages comme ça.
04:03 Le printemps 2022 était quand même assez sec.
04:08 Après, derrière un mois de juillet où il y a eu un millimètre, c'est presque jamais
04:12 vu, d'habitude il y a toujours quelques orages.
04:14 C'est pour ça que les vaches ne pâturent plus.
04:17 Aujourd'hui, on n'a que des génises qui pâturent encore sur des grandes surfaces,
04:22 avec très peu de génises à lecteurs.
04:24 Mais pour faire du lait, on ne peut pas envoyer des vaches laitières dans des pâtures comme ça.
04:28 La difficulté, c'est que, est-ce qu'elles vont vraiment repartir ?
04:31 Ces prairies, on voit que c'est vraiment mort, ça a brûlé.
04:36 On va tenter de ressemer avec certaines parcelles, mais tout ça, c'est un coup.
04:39 Des fois, il faut...
04:40 Et puis, si derrière, on se reprend un coup de chaud, des fois, il faut faire le bon choix.
04:45 Alors nous, en zone de coteau, on a un petit peu cette chance-là.
04:48 On grille facilement l'été, mais on peut profiter de l'automne et puis, je dirais,
04:54 début d'hiver.
04:55 Donc là, on a semé du colza.
04:57 On voit que la pluie des derniers jours a commencé à le faire pousser.
05:02 Donc ça, c'est quelque chose qu'on va pouvoir faire pâturer sur octobre et puis début novembre.
05:08 Tout ce qui est pris au départ, c'est toujours ça de pris, quoi, et d'économiser sur les stocks.
05:12 Donc du coup, en 2014, on a décidé de réaménager notre bâtiment.
05:19 Après, quelques années plus tard, on a refait la toiture.
05:23 Donc on a mis des panneaux solaires sur les pans sud et enlevé les plaques fibros,
05:27 qui ramenaient de la chaleur dans le bâtiment,
05:30 ce qui permet quand même de tenir le bâtiment un peu plus frais.
05:33 L'eau qui passe dans la brumisation, en fait, on ne peut pas dire que ça consomme beaucoup d'eau.
05:39 Parce que le fait que ça rafraîchisse les vaches, ça leur fait baisser la température
05:42 et donc elles consomment moins à la brouère.
05:44 On le vient d'être animal, c'est vrai qu'aujourd'hui, les vaches, on les sent bien.
05:48 Et ça permet aussi d'avoir du lait parce que quand il fait très chaud,
05:53 une vache, elle est bien autour de 10 degrés, comme nous, on est bien autour de 20 degrés.
05:58 Donc 4 à 40, pour elle, ce n'est pas supportable.
06:03 Elles ne vont plus vouloir sortir tellement qu'elles sont bien.
06:10 Là, on parle de bien-être animal, on est top là.
06:12 On est sur un bel exemple avec des brumisateurs, des ventilateurs, de l'aération,
06:18 des couvertures isolantes de toiture.
06:21 C'est l'une des solutions ?
06:23 Ça fait partie de l'ensemble des solutions.
06:25 Il y a plusieurs solutions.
06:27 Chaque exploitation, c'est ce que amène la Chambre de la Culture.
06:33 On a des études qui ont été faites au niveau régional.
06:35 Et ensuite, on essaye de les diffuser au plus près de nos agriculteurs
06:39 par de l'information et de la formation.
06:42 Et après, d'adapter à chaque exploitation, à chaque exploitant,
06:45 la meilleure des solutions ou les meilleures solutions.
06:47 On le montrait sur l'exploitation de Julien, je croyais qu'une vache mangeait de tout.
06:53 Elle mange de tout à condition que ce soit bon.
06:56 Ça fait du mauvais lait, c'est ça ?
06:58 Non, mais ça va faire moins de lait.
07:00 Pas du mauvais lait, mais moins de lait.
07:01 Et voire même, elles ne vont pas en vouloir.
07:03 Donc c'est vrai qu'il faut quand même que la prairie soit de qualité.
07:07 Et du coup, ça passe par changer un peu l'agriculture, varier un petit peu.
07:11 Varier, s'adapter, être opportuniste, chercher toutes les solutions qu'on a devant nous.
07:17 Merci à vous, Bertrand Palais.
07:19 Merci d'avoir suivi ce numéro de Place aux Paysans.
07:22 On vous dit à très vite.
07:24 [Musique]

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