La SNCF visée par «une attaque massive pour paralyser le réseau» le jour de l'ouverture des JO
Stéphanie de Muru revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, avec Baptiste Morin, journaliste au service économique d'Europe 1, ils reviennent sur l'attaque qui touche la SNCF pour paralyser son réseau de TGV.
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00:0011h, 13h, Europe 1, et vous, Stéphanie Demuru.
00:05Bonjour à tous, Europe 1, et vous, on est ravis de vous accueillir en ce jour spécial, ça y est, on y est, la cérémonie d'ouverture des JO.
00:15On attend ça avec impatience, évidemment, toute l'équipe. Bonjour, Beubenchef, comment ça va ?
00:19Super bien, et vous Stéphanie ?
00:21Oui, très bien. Vous allez être devant votre télé ou au milieu de la foule ce soir ?
00:25Non, je pense que je vais dormir.
00:27Parce que j'ai fait la fête, cette nuit.
00:29Encore ?
00:30Donc non, je vais dormir ce soir, mais bien évidemment, j'aurai un oeil sur la cérémonie d'ouverture, et les oreilles, bien évidemment.
00:37Vous êtes un peu à contre-courant quand même, vous faites la fête quand il n'y a rien, et puis là, c'est la grande fête du monde entier, vous êtes au lit, vous.
00:45Je suis quelqu'un de différent, disons-le.
00:47Oui, c'est ça.
00:48C'est un milliard de personnes, moins un.
00:50Oui, j'ai entendu deux milliards aussi, alors ça fait quand même un milliard d'écart, donc je ne comprends pas.
00:56Bon, Véronique, comment ça va ? Devant la télé, toute la famille, ce soir ?
01:00Tout le monde, même le chien, allez hop, tout le monde devant la télé, c'est un moment historique.
01:04Vous n'avez pas pris de billet ?
01:06Non, je n'ai pas eu cette chance, et surtout personne ne m'a invitée.
01:09Sachez que si vous souhaitez que je vienne, je suis disponible.
01:13Il y en avait encore des billets disponibles ce matin, j'ai entendu. Trina, comment ça va ?
01:17Oui, bonjour Stéphanie, bonjour à tous, ça va très bien.
01:19Vous allez aller sous la pluie ce soir pour le spectacle ?
01:21Non, mais je vais regarder ça sur ma télé, bien sûr.
01:23Bon, vous allez nous tenir d'ailleurs au courant, puisque vous êtes aussi spécialiste météo.
01:27On va faire des petits points.
01:28Oui, des petits points, parce que c'est vrai que c'est un petit peu de stress quand même.
01:31C'est pas terrible.
01:32Stéphanie ?
01:33On espère que ça va être bien. Et puis Alexandre Omar, qu'on a envoyé en cobaye, le pauvre, dans la foule sous la pluie,
01:41enfin dans la foule, presque foule, comment ça va mon cher Alexandre ? Vous avez réussi à passer la zone grise ?
01:47Écoutez Stéphanie, tout va bien, je suis situé en bord de scène, dans le 15ème arrondissement au niveau du pont de Grenelle.
01:53Et écoutez, j'assiste à des scènes surréalistes depuis quelques minutes.
01:56Beaucoup de touristes venus, alors des Espagnols, des Italiens, j'arrive à distinguer.
02:00Ils viennent en taxi, ils demandent au chauffeur de s'arrêter sur le pont, ils prennent des photos, des selfies.
02:05C'est vraiment très très bon enfant ici. Alors oui, il pleut, il fait moche, mais la magie des jeux.
02:09Et là, on voit dans leurs yeux des étoiles, des enfants italiens qui s'exclament.
02:14En italien, je ne comprends pas tout, mais ils ont l'air d'être heureux.
02:18Mais donc le monde est au rendez-vous.
02:20Vous savez, c'est un italien, un français de bonne humeur.
02:25Bon, je suis à moitié italienne, je précise.
02:28Buongiorno Stéphanie.
02:30Buongiorno. Et alors, bonne ambiance malgré la pluie.
02:33Oui, effectivement. Et je vais essayer de vous trouver quelques spectateurs à côté de moi qui parlent français.
02:40Parce que j'avoue que l'italien ou l'espagnol...
02:43Mais je vais réussir à trouver Stéphanie.
02:45Et beaucoup de forces de l'ordre aussi présents ici.
02:48Aux abords, beaucoup de... Les accès sur la scène sont bloqués.
02:51On attend 45 000 policiers ce soir dans la capitale.
02:54Et derrière moi, en gros, sur les 6 kilomètres du parcours,
02:57il y aura 236 000 spectateurs répartis tout du long de ce parcours.
03:00Voilà Stéphanie pour le décor.
03:01Ça fait beaucoup de monde, effectivement, sur 6 kilomètres.
03:03Merci Alexandre, on vous retrouvera d'ailleurs dans quelques instants.
03:06Vous allez nous raconter tout ça.
03:08Vous nous avez parlé de sécurité, Alexandre.
03:10Évidemment, Paris est en état de siège.
03:12Il y a presque autant de policiers que d'habitants.
03:14C'est vrai qu'on n'a jamais vu la ville aussi sécurisée.
03:18Alors il n'empêche, ce matin, première attaque malveillante.
03:21Une attaque massive sur le réseau TGV qui affecte en ce moment beaucoup de voyageurs.
03:28Baptiste Morin du service économique.
03:31C'est ça, d'Europe 1 qui nous a rejoint.
03:33Bonjour Baptiste.
03:34Comment ça se passe dans les gares ?
03:36Alors, les dernières informations, on sait maintenant que des trains Eurostar sont annulés entre Paris et Londres.
03:41Ça veut dire que la gare du Nord est très concernée, elle aussi.
03:44C'est la gare Montparnasse qui est vraiment l'épicentre de ce problème de sabotage et donc d'annulation de trains.
03:51Aucune circulation à partir de la gare du Nord qui desserre l'Ouest et le Sud-Ouest.
03:55Jusqu'à 13h, aucun train ne part.
03:58Et tout à l'heure, on pouvait entendre à la gare Montparnasse la liste des trains annulés avec le monde qui attend dans le hall.
04:04Sur les axes Nord et Est, les trains circulent mais avec beaucoup de retard.
04:091h30 à 2h sur l'ensemble de ces deux axes.
04:13Et ce matin, c'est un TGV sur deux qui est retardé voire annulé vers le Nord, l'Est.
04:20Alors la Bretagne serait aussi beaucoup concernée.
04:22On va y revenir parce que ça, c'est lié aussi avec les points qui ont été pris pour cibles.
04:27Un TGV sur quatre vers Bordeaux, c'est ce qu'on nous disait tout à l'heure.
04:30Les plans de transport, la SNCF le dit, seront améliorés pas à pas.
04:33Mais les perturbations, elles vont avoir lieu jusqu'à la fin du week-end.
04:36Ça, il faut quand même l'avoir en tête.
04:38Et donc au total, on est à 800 000 voyageurs affectés.
04:41La SNCF leur demande de reporter leur voyage et de ne pas se rendre en gare.
04:45Malheureusement, cette consigne, je pense qu'elle n'est pas forcément entendue.
04:49On serait dans cette position, on va quand même à la gare pour savoir qu'est-ce qui se passe,
04:54qu'est-ce que je peux faire, quel train je peux prendre.
04:56La SNCF précise que tous les billets sont évidemment remboursables, échangeables.
05:00Et si vous êtes concerné, si vous respectez la consigne de ne pas aller en gare,
05:04normalement un SMS doit vous être envoyé pour vous dire si votre train va circuler ou pas.
05:09Et s'il est remis à plus tard.
05:11On va évidemment parler de ce qui s'est passé, des pistes.
05:14Mais avant, c'est sûr que les conséquences sont terribles.
05:18C'est jour de grand départ en vacances pour beaucoup de Français.
05:21Symboliquement, c'est le premier jour des Jeux Olympiques, la cérémonie d'ouverture ce soir.
05:25Donc pour l'image, c'est clair qu'on s'en serait bien passé, évidemment.
05:30Et c'est évidemment, derrière ces actes-là, la volonté de marquer sur un jour extrêmement symbolique.
05:35Oui, c'est un vrai bazar.
05:37Vous avez raison, le vrai problème c'est ça, c'est qu'on est un dernier vendredi du mois de juillet.
05:43On parle souvent du chassé-croisé sur la route, le week-end entre les juilletistes et les haussières.
05:48On est sur ce genre de chassé-croisé dans les gares.
05:51On a beaucoup de gens qui prévoyaient de partir dans la journée pour rejoindre leur lieu de villégiature.
05:56Évidemment, ça va être très compliqué pour eux.
05:59On espère, et la SNCF le dit, qu'en début de semaine ou plus tard,
06:03il sera possible de partir, de reprendre le train comme il faut.
06:07Normalement, en début de semaine, la SNCF prend le marge.
06:09Vous imaginez pour les gens qui ont des locations et tout ça, c'est une catastrophe.
06:12La SNCF prend l'arche parce qu'elle a trop eu l'habitude par le passé d'être optimiste,
06:17de devoir repousser, et donc elle préfère pour l'instant être un peu dure,
06:22parce que ça veut dire aux gens qu'il faut se priver d'un week-end entier.
06:25Il y a des personnes qui ne prennent qu'une semaine de vacances,
06:27donc ça veut dire qu'il y a déjà deux jours qui sont annulés.
06:30Peut-être, avec un peu d'espoir, ce sera rétabli dans la journée de dimanche, par exemple.
06:36Oui, ça serait bien, effectivement.
06:38Alors, Baptiste, on en arrive à cette question, évidemment.
06:41Que s'est-il passé ? Quelles sont les pistes ?
06:43Les pistes, c'est un sabotage.
06:45Quand il y a eu les annonces ce matin, évidemment, tout le monde s'est dit que c'est une cyberattaque,
06:49parce qu'on est dans l'ère de l'informatique.
06:51Et puis, il y a eu une semaine, tout juste, il y a eu la panne informatique mondiale,
06:54donc tout le monde s'est dit que c'est de la cyberattaque.
06:55En fait, quelque part, c'est un peu le sabotage à l'ancienne,
06:59c'est-à-dire que des points stratégiques, savamment pensés,
07:03ont été pris pour cibles pour des incendies.
07:05Et simultanés.
07:06Et simultanément, évidemment.
07:07Et c'est le fait que ce soit coordonné, ces actes-là,
07:10qui fait dire que, évidemment, tout ça est pensé depuis plusieurs semaines,
07:15depuis plusieurs mois.
07:16Ce sont des lieux absolument pas connus du grand public,
07:19mais à chaque fois, ce sont des câbles de la SNCF qui ont été pris pour cibles,
07:23des câbles de signalisation.
07:25Autrement dit, les TGV pourraient circuler.
07:27Dans l'absolu, vous pouvez faire circuler un train,
07:28puisque les rails fonctionnent, les caténaires en hauteur ne sont pas impactés.
07:32En revanche, vous ne pouvez pas situer les trains.
07:34Et quand les TGV, on sait qu'ils se suivent parfois à quelques minutes...
07:37C'est à l'ancienne, ce n'est pas du tout informatique,
07:38ce n'est pas du tout le cyberattaque, c'est vraiment les câbles.
07:40Non, on a touché la structure physique de la SNCF,
07:43des câbles qui souvent sont enterrés, sont en profondeur.
07:46Et donc, ils ont touché par des égouts.
07:49C'est ce qu'a expliqué Jean-Pierre Farandou.
07:51Ils ont mis le feu.
07:52Et donc, on parle de câbles qui sont très rassemblés ensemble.
07:56Vous savez, la fibre optique, on parle souvent de ça quand on est à la maison.
07:59Il ne faut surtout pas faire attention aux câbles de fibre optique.
08:01Là, imaginez que ce sont 10 câbles ensemble qui ont été incendiés
08:05et qu'il va falloir donc rétablir chacun de ces câbles.
08:08C'est pour ça que la SNCF prend large.
08:09Et ils connaissaient vraiment l'endroit ?
08:11Parce que vous dites, parfois, ils sont enterrés ces câbles, c'est ça ?
08:13Ils sont enterrés.
08:14En fait, ils sont mis sur le côté des voies
08:16et vous y allez avoir accès par des trappes.
08:18Et donc, c'est par ces trappes-là qu'ils y ont eu accès.
08:21Alors, il faut connaître parce que quand on lit les communes
08:26dans lesquelles il y a eu ces actes-là,
08:28ce sont des communes qui ne disent pas forcément grand-chose
08:30à tous les Français.
08:31Mais, à chaque fois, on est sur des lieux
08:33qui sont juste avant que la ligne se dédouble.
08:35Et donc, que vous partiez, par exemple, en Bretagne,
08:37ou dans le sud-ouest, c'est touché.
08:39Il faut connaître.
08:40En tout cas, il faut repérer.
08:41Donc, ça laisse penser que ces actes-là
08:44sont savamment pensés depuis un moment.
08:46Et ça vient d'où, alors ?
08:47Et alors, ça vient d'où ?
08:48C'est évidemment la question et l'enquête ne fait que débuter.
08:51L'ensemble des services de renseignement sont mobilisés
08:53pour déterminer l'origine des actes.
08:55Le mode opératoire des incendies volontaires sur des installations
08:58ressemble à celui utilisé par l'ultra-gauche par le passé.
09:01C'est ce que disent les services de renseignement ce matin.
09:04Quand ils parlent de ça,
09:06ils ont un précédent en tête qui remonte.
09:08C'était en 2008, l'affaire Tarnac.
09:10Des sabotages, cette fois-ci, de caténaires de TGV.
09:12Il y avait eu des personnes arrêtées
09:14qui étaient apparentées à l'ultra-gauche.
09:16Plus récemment, il y a un précédent,
09:18mais qui n'est pas en France, qui est en Allemagne.
09:20C'est en octobre 2022.
09:22La similitude, c'est qu'à ce moment-là,
09:24en Allemagne, ce sont deux endroits
09:26qui sont pris pour cibles en même temps.
09:28Ça fait penser au mode opératoire de la nuit,
09:30avec des conséquences moins lourdes
09:32parce que le trafic en Allemagne
09:34n'avait été arrêté que quelques heures.
09:36À ce moment-là, la piste de l'ingérence étrangère
09:38avait été privilégiée par les enquêteurs,
09:40mais elle avait finalement été abandonnée,
09:42faute de preuves.
09:44Vous viendrez nous tenir au courant,
09:46peut-être à midi, de la suite
09:48de cette affaire.
09:50C'est vrai qu'elle est assez grave.
09:52800 000 voyageurs impactés.
09:54Vous nous dites que ça s'étend,
09:56puisqu'au départ, c'est parti de la gare Montparnasse.
09:58Les dernières informations disent que
10:00l'Eurostar est concerné aussi.
10:02Et ça concerne évidemment beaucoup de voyageurs
10:04qui vont venir pour les JO.
10:06On imagine les conséquences à tout à l'heure.
10:08Merci beaucoup Baptiste Morin.
10:10Et on va quand même parler de la fête,
10:12parce que c'est avant tout une magnifique fête.
10:14On attend un milliard de téléspectateurs,
10:16plus de 300 000 spectateurs sur place.
10:18On va en parler dans quelques instants.
10:20Oui, on continue à parler des JO
10:22avec Coach Perrin également,
10:24journaliste servi des sports d'Europe 1.
10:26Et on vous attend au 01.80.20.39.21.
10:28C'est un numéro non surtaxé.
10:30A tout de suite sur Europe 1.