• il y a 4 mois

XXX revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui, elle reçoit Plantu, dessinateur de presse et caricaturiste.

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Transcription
00:00Europe 1 et vous. 11h-13h, Stéphanie Demuru.
00:05Avec des crayons et du papier, il m'a dit je veux dessiner un homme en couleur, dis-moi comment le collerier.
00:17Parfait cette musique, nous avons l'odeur, le plaisir d'accueillir le dessinateur Plantu. Bonjour Plantu.
00:24Bonjour, merci de nous recevoir.
00:25On est très heureux de vous avoir avec nous aujourd'hui. Quand on a su que vous veniez, je crois que toute l'équipe y est allée de son dessin.
00:33Alors Trinavo, comment voulez-vous choisir ?
00:37Oui c'est ça, il y en a beaucoup.
00:38C'est absolument impossible.
00:3928 000 dessins en 50 ans, ça fait beaucoup.
00:42Oui mais je ne m'en rends même pas compte. Vous savez, j'ai 10 doigts au bout des mains, le crayon il est dans le prolongement.
00:50Dès que j'écoute quelque chose, tout à l'heure je vous entendais parler des Abandons de l'été, ça me rappelle un dessin que j'ai fait il y a un mois.
00:57Abandons de l'été, ah oui je vais faire Macron, je vais faire un petit chien, on rajoute 4 pattes, on l'attache à un arbre.
01:04Ah l'arbre, le feuillage, je vais le faire en forme de France.
01:09Voilà, le tronc d'arbre, la forêt, et puis ça fait un dessin qui raconte quelque chose sur l'actualité politique.
01:15Moi ça me passionne.
01:16Vous n'êtes jamais en mal d'inspiration ?
01:18Non, j'aime ça. J'aime la politique, j'aime les femmes et les hommes politiques.
01:22Je trouve que c'est un métier, ils en prennent plein la figure, mais je trouve que c'est un métier formidable.
01:26Est-ce que vous avez du mal à suivre en ce moment, tant l'actualité est foisonnante ?
01:31Oui, je vous dis franchement, parce qu'en fait dans la même journée, parce que moi j'aime bien faire un dessin par jour.
01:37Oui j'ai vu ça, vous en postez d'ailleurs sur vos réseaux sociaux.
01:41J'en fais des expositions, il y en a une en ce moment à côté de Lyon à Mornan, jusqu'au mois de septembre.
01:47Je fais des dessins tout de suite.
01:50Mais là, il y a tellement de choses dans la même journée, que des fois j'en fais 4 ou 5,
01:56mais ils ne sont pas bien travaillés.
01:58J'ai fait ce matin avant de partir, j'ai fait d'après le tableau de Hopper...
02:03Décrivez-nous, parce que malheureusement on n'est pas à la télévision, alors décrivez-nous ce dessin.
02:08Certains sur Youtube peuvent nous regarder quand même.
02:10Imaginez le départ de Biden.
02:13Comme la semaine dernière, j'avais fait Trump qui échappe à un attentat, l'oreille.
02:20Vous voyez, c'est comme ça que ça se passe, l'oreille.
02:22Ah, mais ça me fait penser à Van Gogh.
02:24Van Gogh, l'oreille, l'oreille blessée.
02:26Donc je fais un Trump.
02:28Il suffit de reprendre le tableau de Van Gogh.
02:32Et puis là, pour le départ de Biden,
02:34je vais faire d'après Hopper, le grand peintre américain sur la solitude.
02:41Et je n'avais pas envie de faire, vous voyez ce qui est important,
02:44je n'avais pas envie de faire un dessin rigolo.
02:46Le départ de Biden, je me suis moqué de lui.
02:49Là, il n'y a pas longtemps, je l'ai fait presque enterré.
02:51Mais comme il s'accrochait...
02:53Oui, vous l'avez enterré d'ailleurs.
02:55Et sur son lit de mort, il disait, je vais encore tenir, je vais me présenter.
03:00Je ne me retirerai pas.
03:01Et là, je trouve qu'il y a une solitude, une tristesse dans sa solitude.
03:05Donc je me suis dit, ah, un tableau un petit peu triste, la solitude.
03:08Donc Hopper.
03:09Et puis Hopper, il est très connu, vous savez,
03:11on voit des images comme ça dans New York,
03:15avec une fille qui fait des pancakes,
03:18des clients qui ne se parlent pas.
03:20Ils ont les yeux un peu vides.
03:21Et puis il y a un petit Trump rigolard
03:24qui est en train de prendre un verre,
03:25et qui voit partir et qui sort du tableau.
03:28C'est un petit Biden qui quitte la scène.
03:31Et je trouve que dans ces cas-là, il faut choisir son angle d'attaque.
03:35Le dessin, comment on va le faire ?
03:36Et puis à la fois, si on va faire un dessin drôle, respectueux ou irrespectueux.
03:40Vous avez été d'ailleurs plantu quand même assez souvent, irrévérencieux.
03:44Je rappelle les 50 ans au monde
03:47que vous avez intégré en 1972 jusqu'en 2022.
03:52Vous n'avez jamais regretté un dessin ?
03:55Vous vous êtes jamais dit, je suis allé trop loin cette fois-ci ?
03:58Alors lequel ?
04:00Il y a d'abord un dessin qui était une belle bourde journalistique.
04:04J'avais entendu sur une télé,
04:08il y a longtemps, c'est à l'époque de Jean-Paul II,
04:10que Jean-Paul II enregistrait un clip avec Plastique Bertrand.
04:15Bon, je me disais, un Plastique Bertrand,
04:17qu'est-ce qu'il fout avec Jean-Paul II ?
04:18Et je vais vérifier auprès du service culturel au monde.
04:23Je tombe sur une stagiaire qui était là depuis quelques heures apparemment.
04:27Et je me dis, oui, oui, j'ai entendu ça, oui, oui, c'est vrai, c'est vrai.
04:29Donc je fais mon dessin, Jean-Paul II qui enregistre.
04:32Il y avait même une petite culotte de Madonna qui traînait dans mon dessin.
04:35Donc je fais mon dessin et je dis au rédacteur en chef,
04:38tu marques en dessous, Jean-Paul II enregistre un clip avec Plastique Bertrand.
04:43Et très gentiment, le directeur...
04:45Voilà, notre bebe en chef est très, très réactif.
04:50Bien sûr, le luxiligueux.
04:52Et j'aime beaucoup Plastique Bertrand,
04:55il a fait trois chansons, mais moi j'aime bien.
04:58Et donc j'ai fait le dessin avec le titre que j'ai demandé au rédacteur en chef.
05:02Et très gentiment, il a écrit, Jean-Paul II enregistre un clip avec Plastique Bertrand.
05:08Bon voilà, la fake news déjà.
05:10Quand j'ai appris que c'était faux, j'avais honte.
05:13A l'époque, les réseaux sociaux n'existaient pas, mais j'aurais été punaisé.
05:16Alors justement, moi j'avais une question par rapport à ça.
05:18Vous parlez des réseaux sociaux, aujourd'hui on ne peut quasiment plus rien dire.
05:21Est-ce qu'on ne peut quasiment plus rien dessiner ?
05:24Est-ce qu'il y a déjà eu des menaces ?
05:26Oui, c'est pour ça que je suis accompagné de policiers.
05:29Encore récemment.
05:30On peut dessiner, et je les remercie.
05:32Vous êtes encore sous escorte de Richard Hebdo.
05:34Oui, et puis déjà un petit peu avant, c'était de temps en temps, et maintenant c'est tous les jours.
05:38À tous les jours.
05:39Oui, et dès que je suis annoncé quelque part, évidemment, ils sont prévenus.
05:44Ça va, vous vous entendez bien avec eux ?
05:46Très bien, il y a plusieurs équipes, et je les remercie à chaque fois.
05:51Les réseaux sociaux, je trouve que c'est un outil d'abord extraordinaire,
05:56parce que quand on veut savoir ce qui se passe en Iran,
05:58quand il y a des femmes qui sont battues par des voltigeurs à Téhéran, dans les rues de Téhéran,
06:03heureusement elles filment, et heureusement elles basculent leurs films, leurs vidéos, sur les réseaux sociaux.
06:09Et ça c'est la bonne chose des réseaux sociaux.
06:11Le côté négatif, c'est la haine, la meute, c'est la meute.
06:17Et quand il suffit de 50 personnes, bien organisées, qui se jouent de quelqu'un en meute,
06:24à ce moment-là, ils peuvent harceler.
06:25C'est pour ça que je vais beaucoup dans les écoles, et je demande souvent aux enfants de faire gaffe.
06:30Des fois je leur raconte un truc, je parlais de Mornan,
06:33j'ai demandé aux enfants, parce que je fais beaucoup de conférences,
06:36et je leur ai demandé au lycée où j'étais, mais est-ce que vous racontez des blagues ?
06:41Alors tous, ils lèvent les doigts, ils m'ont raconté des tas de blagues.
06:44Je dis, alors faites gaffe avec les blagues, parce que c'est génial, moi j'adore les blagues,
06:49mais à la fois il y a des blagues qu'on peut mettre sur les réseaux sociaux,
06:52et d'autres qu'il vaut mieux éviter.
06:54Du coup je les ai fait parler sur, est-ce que vous mettez des photos ?
06:58Est-ce qu'il y en a qui sont harcelés ?
07:00Alors dans une autre ville, je me souviens c'était dans le sud,
07:02il y en a un qui a dit, oui moi j'ai été harcelé.
07:04Et donc du coup, comme je suis dessinateur, je suis un psy de bazar,
07:10parce que je n'ai aucune connaissance en psychologie,
07:13mais en tout cas, quand on est dessinateur, tout le monde se confie un dessinateur.
07:17Et on raconte des tas de choses, et donc on raconte le harcèlement dans les écoles.
07:20C'est vraiment un but que vous avez aujourd'hui,
07:22via votre fondation Cartooning for Peace,
07:25demandée d'ailleurs par Kofi Annan,
07:27pour désapprendre l'intolérance, vous avez du sacré pain sur la planche.
07:32Exactement, et on mélange des dessinateurs chrétiens, des juifs, des musulmans,
07:36et ça fonctionne très très bien.
07:39D'ailleurs, il n'y a pas longtemps, à Molenbeek, à côté de Bruxelles,
07:43on a même fait venir une dessinatrice tunisienne, bon ça c'est facile,
07:47un dessinateur palestinien, ça c'est facile,
07:49mais un dessinateur israélien à Molenbeek, ça a de la gueule.
07:53Et ça on sait le faire.
07:54C'est vrai, ça a été bien accueilli.
07:57Très très bien.
07:58Aujourd'hui, pour vous parler encore de ces sujets,
08:01c'est devenu extrêmement inflammable.
08:03On sait qu'à l'époque, vous étiez allé voir Yasser Arafat,
08:06vous lui demandez jusqu'où on pouvait aller pour parler du Proche-Orient.
08:10Aujourd'hui, ça serait encore possible, ça ?
08:12Bien sûr, bien entendu.
08:14Moi, il faut avoir peur de rien.
08:17Vous n'avez jamais eu peur de rien ?
08:19C'est peut-être de l'inconscience.
08:21Si, ça m'arrive.
08:22Je me souviens qu'il y avait une maison de campagne,
08:24et la nuit, des fois j'avais peur.
08:26Mais alors, au niveau boulot,
08:28quand Arafat a demandé à me rencontrer,
08:31c'était la nuit à 4h du matin,
08:34alors qu'il y avait des kalachnikovs partout.
08:37Vous avez un dessin entre les mains ?
08:39C'est un dessin que j'ai trouvé grâce à l'Institut du Monde Arabe.
08:42C'est un proverbe arabe qui dit
08:44les balançoires les plus solides
08:46sont celles qui sont accrochées aux étoiles.
08:48Alors du coup, je me dis, tiens, étoile...
08:50Alors, du coup, je fais une balançoire,
08:53je dis étoile, ah oui, mais étoile de David,
08:55mais je vais faire aussi l'étoile qui accompagnait
08:57le croissant des musulmans dans certains pays.
09:02Je vais mettre une balançoire avec des enfants.
09:04Ah, mais je vais faire un petit israélien
09:06et un petit palestinien ensemble.
09:08Rien qu'un dessin comme ça.
09:10Il y a l'étoile de David.
09:12Merci.
09:14Je vous le laisserai.
09:16Il y a des endroits où...
09:18Il suffit qu'il y ait une étoile de David
09:20et c'est casse-gueule, vous voyez.
09:22Et du coup, je me fais traiter.
09:24D'ailleurs, quand j'avais rencontré Arafat,
09:26je me suis fait traiter de terroriste.
09:28Et quand j'ai rencontré Shimon Peres
09:30quelques mois après, à Jérusalem,
09:32je me suis fait traiter de sioniste.
09:34C'est-à-dire, c'est ma vie.
09:36Et quand j'ai proposé ce dessin-là en direct
09:38à la télé, à Beyrouth, au Liban,
09:40la fille qui était à votre place,
09:42elle me regardait avec des yeux,
09:44on était en direct.
09:46Elle fait comme ça.
09:48Et après, le direct se termine,
09:50et après, vous voyez la fille de l'ambassade de France,
09:52elle dit, mais vous ne l'avez pas expliqué,
09:54on est à Beyrouth, il ne faut pas montrer l'étoile de David.
09:56Et moi, c'est une provocation, je dirais.
09:58Je n'ai pas voulu mettre les pieds dans le plat
10:00de manière à faire de la peine,
10:02ça ne m'intéresse pas du tout.
10:04Mais par contre, dire les choses et ne pas m'en empêcher,
10:06je ne m'en empêche pas.
10:08Mais vous avez été très attaqué, notamment
10:10au pied du monde, du siège du monde,
10:12plantu, nazi, ça vous a quand même marqué.
10:14Oui, c'est normal.
10:16Ça vous a blessé ?
10:18Pas tellement.
10:20Parce que je suis tellement cucu.
10:22Et en plus, je me souviens que j'étais sorti du journal du monde
10:24parce que quelqu'un m'avait dit,
10:26il a marqué ton nom, il a marqué nazi.
10:28Vous trouvez ça cucu ?
10:30Alors j'ai dit au gars qui était en train
10:32de nettoyer le mur en face du monde,
10:34je lui ai dit, ne bougez pas, je vais vous faire une photo.
10:36J'ai fait ma photo, puis après il l'a nettoyée.
10:38Je crois qu'on a un auditeur
10:40qui veut vous interpeller, plantu.
10:42Alors non, on a Anaïs.
10:44Anaïs qui oeuvre
10:46aux Jeux Olympiques, mais tout à l'heure.
10:48D'accord, j'ai compris que vous aviez un auditeur.
10:50Plantu, n'empêche que vous n'avez épargné
10:52personne.
10:54Je me souviens du pape, évidemment,
10:56et puis tous nos hommes politiques.
10:58Chirac qui s'est retrouvé
11:00avec un drapeau français sur la tête.
11:02C'était quoi ?
11:04Bon ça c'était mignon, c'était pour en faire un président
11:06parce que personne n'y croyait, je crois, à l'époque.
11:08Non, je lui mettais une petite goutte de bave sous le
11:10menton. Et Jean Senoué qui m'écrivait
11:12régulièrement, très gentiment.
11:14Président de la République, qui m'envoie au dessinateur
11:16comme ça. Et il dit, écoutez,
11:18j'adore vos dessins.
11:20J'en lisais les lettres.
11:22Et il me dit, écoutez, c'est encore plus ressemblant
11:24quand il n'y a pas la petite goutte de bave sous le menton.
11:26Voilà, et donc
11:28c'est comme ça que j'ai
11:30des liens où, par exemple,
11:32Sarkozy, lui, il convoquait le directeur du
11:34Monde, il y a longtemps,
11:36pour lui dire qu'il arrête de dessiner des mouches
11:38à côté de ma tête, parce que c'est un peu embêtant.
11:40Les mouches de Sarkoz, c'était...
11:42Oui, je trouve que ça... Il n'a pas aimé.
11:44Non, et le directeur du Monde,
11:46Fautorino, que j'ai adoré comme directeur
11:48du Monde, vraiment, il m'avait dit, bon,
11:50on va se mettre d'accord, tu vas faire trois mouches
11:52mais pas plus. Et le lendemain,
11:54j'en ai fait quinze, qui fait
11:56qu'il m'a téléphoné, il m'a dit, on avait dit trois.
11:58Voilà, ça fait partie du boulot.
12:00Plantu, vous restez avec nous, on va faire un
12:02petit détour par le village
12:04olympique, Trina. Oui,
12:0601-80-29-21
12:08pour réagir. On recevra
12:10Anaïs qui est réceptionniste dans l'une des résidences qui
12:12héberge les athlètes.
12:14À tout de suite.
12:20La libre-antenne de Repin, c'est 7 jours
12:22sur 7, même l'été, et ça démarre tout de suite
12:24après le journal de 22h.
12:26Du lundi au jeudi, les auditeurs de Repin
12:28retrouvent l'écoute bienveillante de Valérie
12:30Darmon, et du vendredi au dimanche, ils peuvent
12:32se confier à Sana Blanger. Et ce soir,
12:34Valérie Darmon vous propose une émission consacrée
12:36aux histoires d'amour heureuses.
12:38Si vous souhaitez témoigner, partager votre
12:40expérience, c'est très simple, vous laissez vos coordonnées
12:42en appelant Eurepin au
12:4401-80-29-21
12:4601-80-29-21
12:48Un appel non surtaxé. La libre-antenne
12:50d'Eurepin, c'est du lundi au dimanche, de 22h15
12:52à minuit sur Eurepin.
12:59Et nous sommes toujours avec le dessinateur
13:01Plantu, qui est toujours aussi
13:03prolixe, on le voit un dessin par jour
13:05sur vos réseaux sociaux, Plantu.
13:07Voilà, j'en ai ma main que j'ai
13:09préparée aussi, que je mettrai
13:11demain sur l'attitude
13:13d'un député
13:15qui a
13:17eu mal à accueillir
13:19des sportifs israéliens
13:21et j'ai un peu honte
13:23pour mon pays. Vous êtes toujours aussi
13:25indigné. Ah oui,
13:27parce que c'est pas bien de
13:29traiter comme ça
13:31des athlètes étrangers,
13:33des israéliens, qu'ils soient palestiniens ou israéliens,
13:35c'est pas bien de
13:37mal les accueillir. Donc il faut
13:39redoubler d'efforts pour les accueillir
13:41et se serrer la main. C'est une période où les gens
13:43ne se serrent pas la main et je
13:45trouve que même à l'Assemblée nationale,
13:47je trouve qu'il faut se serrer la main,
13:49même avec des gens avec lesquels on n'est pas d'accord.
13:51Et se mettre sur la même balançoire.
13:53Avant de vous laisser filer,
13:55Plantu, il y a un texte que vous avez
13:57posté sur vos réseaux sociaux qui a attiré mon attention
13:59parce que je l'avais repéré
14:01dans les colonnes de la Tribune
14:03de Libération et ça m'a fait plaisir
14:05que vous le repostiez.
14:07Celui d'Ariane
14:09Mouskine, fondatrice du Théâtre du Soleil
14:11qui avait publié un texte remarquable
14:13après la dissolution de l'Assemblée nationale
14:15dans une rare remise en cause d'une figure de gauche.
14:17Elle s'interroge, elle dit en substance
14:19on a lâché le peuple, on n'a pas voulu
14:21écouter les peurs. Quand les gens
14:23disaient ce qu'ils voyaient, on leur disait qu'ils se trompaient
14:25puis ils insistaient.
14:27On leur a dit qu'ils étaient des imbéciles
14:29puis on les a traités de salauds. On a insulté
14:31un gros tiers de la France par manque d'imagination.
14:33Pourquoi vous avez reposté
14:35ce texte ? Parce que je l'ai lu dans l'EB
14:37que j'ai aimé, que l'idée
14:39du dessin m'est venue naturellement
14:41de rendre hommage à Ariane Minouchkine
14:43qui est une grande
14:45du Théâtre de la
14:47Cartoucherie à Vincennes. Du coup
14:49je lui ai envoyé Ariane
14:51et puis on a déjeuné la semaine dernière ensemble
14:53pour parler de cette
14:55gauche qui est passée à côté de beaucoup de choses
14:57et qui fait qu'il y a des gens
14:59qui voient bien, moi je vois bien dans certaines écoles
15:01il y a bien des rapages
15:03auxquels j'assiste et donc j'ai envie
15:05de le raconter et je trouve que ce serait l'honneur
15:07de la gauche de pouvoir dire
15:09là il y a un problème et finalement en ne faisant
15:11pas cet éclairage sur
15:13ce problème là, du coup
15:15on amène les gens tout doucement à voter
15:17Front National ou
15:19Rassemblement National. Et c'est ça que
15:21je regrette que la gauche ait loupé
15:23et Ariane Minouchkine le raconte très
15:25bien. C'est pour ça que j'aime faire des dessins
15:27où je fais des petites Mariannes qui protègent
15:29vous voyez, on revisite des choses qu'on ne devait
15:31pas avoir à revisiter. La laïcité
15:33Marianne avec un parapluie
15:35bleu blanc rouge, liberté,
15:37égalité, laïcité, et elle protège quoi ?
15:39Une église, une mosquée
15:41et une synagogue. Et le mot
15:43laïcité, on est nés avec la laïcité
15:45on ne devrait pas avoir
15:47à revisiter des messages aussi simples
15:49que la laïcité et pourtant si
15:51parce qu'il y a des gens qui font croire en France
15:53que la laïcité c'est contre les musulmans
15:55mais non, c'est pour protéger tout le monde.
15:57Et Marianne, je rappelle, c'est l'objet
15:59du dernier livre en 2023
16:01Marianne ne vois-tu rien venir
16:03également les 50 ans de dessin
16:05sous un magnifique texte
16:07d'Eric Fautorino, votre grand ami
16:09et aussi vos expositions
16:11à travers la France
16:13et vos réseaux sociaux, on continuera en tout cas
16:15à vous suivre. Merci beaucoup Plantu
16:17d'avoir été notre invité sur Europe 1.

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