Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, était l'invité de BFMTV-RMC ce mardi.
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00:00Il est 8h37 sur RMC et BFM TV. Bonjour Bruno Rotaillot.
00:13Bonjour Thomas Soulier.
00:14Vous êtes sénateur de Vendée, patron des sénateurs Les Républicains.
00:18Hier, vous avez donc présenté avec Laurent Wauquiez un pacte législatif avec sur la table 13 lois.
00:24On va y revenir en détail sur l'immigration, les normes, le nucléaire.
00:28Mais avant cela, vous dites, Bruno Rotaillot, oui à des projets communs, non à des coalitions.
00:35Vous nous garantissez ce matin qu'il n'y aura aucune coalition avec le camp présidentiel aujourd'hui et d'ici à 2027.
00:43Non, nous ne souhaitons pas de coalition. Nous ne souhaitons pas entrer ni au gouvernement ni dans une coalition.
00:48En revanche, nous ne voulons pas bloquer le pays.
00:50Je pense qu'aujourd'hui, la France va mal. Je pense qu'on est au bord d'une crise financière.
00:54On va le voir dans quelques semaines avec le budget.
00:57Si celui-ci n'est pas voté avec suffisamment d'économies, il en faut pratiquement 20, 25 milliards.
01:03Ce n'est pas rien sur le front de la sécurité.
01:06Les Français voient bien que ça se dégrade.
01:081000 coups et blessures par jour. Une immigration qui est hors de contrôle.
01:11Donc, nous, on va être utile au pays et pour être utile au pays.
01:14On dit au président de la République et au futur premier ministre.
01:17Écoutez, nous, on met sur la table des propositions très concrètes,
01:21des propositions qui sont en rupture avec ce qu'on n'a pas encore essayé.
01:25Je pense qu'on pourra les détailler, que ce soit en matière de pouvoir d'achat,
01:29que ce soit en matière d'immigration, de justice, notamment pour les mineurs.
01:33Je pense qu'on a mis sur la table des propositions qui sont de bon sens,
01:37mais qu'on n'a jamais eu le courage en France de pouvoir, si j'ose dire, tester.
01:41Alors, en coulisses, le camp macroniste regarde tout cela avec beaucoup, beaucoup d'attention.
01:46Imaginons, Bruno Retailleau, qu'Emmanuel Macron vous dise OK, on top.
01:50Ces 13 propositions de loi, je les reprends.
01:53Même ça, même avec cela, vous ne gouvernerez pas avec Emmanuel Macron, c'est sûr.
01:58Non, mais gouverner, qu'est-ce que ça signifie, gouverner ?
02:01Ce qui est important pour nous, j'ai utilisé le mot d'être utile au pays,
02:04parce que pour nous, notre boussole, ce n'est pas M. Macron.
02:07Notre boussole, c'est tout simplement l'intérêt supérieur des Français et des Français.
02:11Mais s'il reprend tout ?
02:12On votera, bien sûr.
02:14On votera et on concourra justement au redressement de la France
02:17parce que si on a mis sur la table ces 13 textes de loi,
02:22c'est pour redresser la France, c'est pour que les Français aient plus de pouvoir d'achat,
02:26c'est pour qu'il y ait plus de tranquillité dans la rue,
02:28c'est pour lutter contre l'islamisme, etc.
02:31Donc, ça va dans le bon sens.
02:32Vous dites, nous sommes une droite responsable.
02:34Est-ce que ce n'est pas irresponsable de dire, juste par principe,
02:37je ne veux pas gouverner avec cette personne-là, Emmanuel Macron ?
02:41Ce n'est pas une question de personne.
02:42Je vais vous dire, quand on dit coalition,
02:45on sous-entend une coalition qui irait de la gauche jusqu'à la droite en passant par le centre.
02:50Ça serait le « en même temps ».
02:52Le « en même temps », c'est l'échec.
02:53Et seulement vous et la Macronie ?
02:56Mais ça fait 220 députés, Thomas Souliers.
02:59Vous serez renversé.
02:59Très loin, mais bien sûr très très loin des 289 que nécessite la majorité absolue.
03:05Donc, je pense que pour nous, la façon la plus intelligente d'être utile au pays,
03:09c'est au contraire de mettre des idées très très concrètes,
03:11des idées, encore une fois, qu'on n'a pas testées,
03:13des idées qui n'ont jamais été appliquées.
03:15Des idées qui ont été appliquées, par contre, dans d'autres pays.
03:19Il ne faut pas non plus essayer de réinventer l'eau chaude.
03:21On va détailler.
03:22Il y a donc une frontière infranchissable entre vous et la Macronie.
03:26Et pourtant, Bruno Rotailleau, Laurent Wauquiez, votre homologue à l'Assemblée,
03:30et Gabriel Attal, le Premier ministre démissionnaire,
03:33se sont mis d'accord pour une répartition des postes à l'Assemblée,
03:36des postes prestigieux.
03:38Et vous dites oui au fait de se répartir les postes
03:42et non au fait de gouverner.
03:43Vous comprenez qu'il y a une forme d'incohérence politique là-dedans ?
03:46Non, moi, j'y vois vraiment une cohérence pour deux raisons.
03:49La première, c'est que notre objectif à l'Assemblée
03:52a été de faire barrage à la gauche et notamment à LFI.
03:55Et nous y sommes parvenus.
03:57Sinon, aujourd'hui, au moment où on se parle,
03:59on aurait un président communiste à la tête de l'Assemblée nationale.
04:03Avec un quart des voix, un tiers des députés,
04:06la gauche associée avec LFI ne peut pas prétendre gouverner la France
04:11qui n'a jamais été autant à droite.
04:13Première raison.
04:14Deuxième raison, si nous avons voulu progresser
04:17en termes d'influence et donc de postes à l'Assemblée nationale,
04:20c'est justement pour donner de la force au pacte législatif.
04:24Le pacte législatif, c'est 13 textes de loi.
04:26Il est évident qu'au Sénat, et c'est ça qui est important,
04:29le Sénat va être un pôle de stabilité.
04:31On a une majorité au Sénat.
04:33La droite est majoritaire au Sénat.
04:34Exactement, donc on pourra faire passer ces textes.
04:36D'ailleurs, plusieurs viennent du Sénat, ont déjà été votés au Sénat.
04:40Et avec des postes d'autorité à l'Assemblée nationale,
04:43ça nous donne aussi un autre argument pour faire passer ces textes.
04:46Mais les Insoumis et le RN, ils sont plus nombreux que vous.
04:50Et beaucoup plus nombreux que vous.
04:53Et pourtant, vous dites, on assume, on a beaucoup plus de postes qu'eux.
04:57C'est antidémocratique, non ?
04:58Non, ils sont dans une stratégie de chaos.
05:00Et moi, je veux redire ce qui ne s'est pas vu, mais ce qui s'est fait.
05:04Marine Le Pen a crié au loup.
05:06Elle s'est victimisée.
05:07C'est un double jeu.
05:09Elle a orchestré cette victimisation.
05:14S'il n'y avait eu qu'elle, on aurait eu l'extrême gauche au pouvoir à l'Assemblée nationale.
05:19Je veux rappeler que la première vice-présidente,
05:22qui est une vice-présidente d'extrême gauche, LFI,
05:24c'est aussi grâce au RN qu'elle a été élue.
05:28Et s'il n'y a pas de poste de secrétaire au bureau du RN,
05:31c'est que les candidats ont été retirés.
05:34Donc ça va bien.
05:35Elle se victimise.
05:36Mais c'était simplement dans la stratégie du chaos,
05:38parce qu'elle pense que c'est meilleur pour elle de se victimiser pour 2027.
05:42Alors le jeu de l'été chez vous, les Républicains,
05:44c'est ni oui, ni non, ni coalition.
05:46Et pourtant, il y a un sondage au DOXA ce matin dans le Figaro qui dit
05:4961% des Français appellent les partis politiques à une coalition.
05:54Est-ce que vous êtes à contre-courant de l'opinion publique ?
05:57Non, encore une fois, ce qu'on a mis sur la table,
05:59ce qu'on essaie de faire, c'est qu'on ne veut pas bloquer le pays.
06:01Mais eux disent, la droite et gauche travaillent ensemble,
06:03c'est ce que disent les Français.
06:04Mais c'est bien ce qui se passera.
06:06Non, une coalition avec la gauche.
06:08Non, mais pas au gouvernement.
06:10Pas au gouvernement, parce qu'on ne veut pas donner un chèque en blanc.
06:12La gauche ne votera pas, vous croyez ?
06:14Parce que quand vous rentrez, quand vous passez...
06:16Oui, elle ne votera peut-être pas,
06:18notamment sur la justice, notamment sur l'immigration.
06:20Mais je verrais bien, par exemple, sur l'énergie, sur le nucléaire,
06:24ce que pourrait faire une partie de la gauche.
06:26Donc vous tendez la main à la gauche pour voter aussi
06:28quelques propositions de loi qui viennent des Républicains.
06:30Je tends la main à tous les parlementaires
06:33qui ont à cœur l'intérêt supérieur du pays.
06:35C'est tout.
06:36Avant d'en venir au fond, dernière question politique.
06:38Vous fixez deux lignes rouges dans ce pacte législatif.
06:40Vous dites un gouvernement qui augmenterait les impôts
06:43ou qui baisserait les pensions de retraite.
06:46Eh bien, on le fait tomber dans la minute.
06:48Le camp présidentiel ne fait ni l'un ni l'autre.
06:51Donc est-ce que ça signifie que si Gabriel Attal
06:54est encore Premier ministre en septembre
06:56avec ce gouvernement démissionnaire,
06:58vous ne le ferez pas tomber ?
07:00Nous, ce que nous voulons, c'est que,
07:02parce que la première crise, le premier texte législatif
07:05d'ailleurs qu'on va avoir devant nous,
07:07c'est dans quelques semaines, c'est le budget.
07:09Et cette semaine, dans quelques heures,
07:11Bruxelles, l'Union européenne,
07:13va enclencher une procédure pour déficit excessif.
07:16On est au bord de la banqueroute.
07:18On est au bord d'une crise financière.
07:20Et donc ce qu'on dit au gouvernement...
07:22Mais ce que l'on veut pour le budget,
07:24c'est 25 milliards d'euros d'économie.
07:27Pourquoi on ne veut pas d'impôts ?
07:28Parce qu'on est déjà le pays d'Europe,
07:30le pays du monde où on a le plus de prélèvements.
07:32Emmanuel Macron n'a pas augmenté les impôts.
07:34Il n'a pas augmenté les impôts.
07:36Le prélèvement n'a pas diminué.
07:38Les prélèvements de la richesse,
07:40on est toujours à 44%.
07:42Le problème, c'est qu'Emmanuel Macron,
07:44c'est 1 000 milliards d'endettement de plus.
07:47Je reprends ma question.
07:48C'est la dépense.
07:49S'il n'augmente pas les impôts,
07:50s'il ne baisse pas les retraites,
07:51est-ce qu'en septembre, vous dites,
07:53OK, ils peuvent rester à ce gouvernement,
07:55on ne les fera pas tomber ?
07:56Nous, on est dans un esprit de responsabilité.
07:58On ne cherche pas à faire tomber le gouvernement.
08:00On veut ce qui est bon pour la France.
08:02Ce que l'on dit, ce qui est bon pour la France,
08:04ce n'est pas d'augmenter les impôts,
08:05parce qu'à ce moment-là,
08:06on tue en réalité l'activité française
08:08et on provoque du chômage.
08:10Deuxième chose,
08:11on veut baisser la dépense publique
08:13parce que dans ce pays,
08:15dès qu'il y a un problème,
08:16on pense qu'il est soluble avec plus de subventions.
08:18Ce n'est pas le cas.
08:19Si en septembre, il y a toujours le même gouvernement,
08:21ça vous choquerait ?
08:23Non.
08:24Le gouvernement démissionnaire, bien sûr.
08:26Ce serait même anticonstitutionnel.
08:27Donc, il faut changer rapidement de gouvernement ?
08:29Je pense qu'un gouvernement,
08:30ce gouvernement-là,
08:31peut tenir le temps de la trêve olympique.
08:33D'accord.
08:34Mais certainement pas au-delà.
08:36En septembre, vous dites,
08:38il faudra un nouveau gouvernement.
08:39En septembre, c'est trop long.
08:40À mon avis, c'est en août.
08:42En août, donc juste après les Jeux olympiques,
08:44avant les Jeux paralympiques ?
08:45C'est ce que je pense.
08:46En tout cas, ça passe par la nomination d'un Premier ministre.
08:48Alors, on en vient au fond de vos propositions.
08:50J'ai bien lu votre dossier de presse.
08:52Sans surprise, le texte numéro un,
08:54c'est sur l'immigration.
08:55Vous proposez à nouveau le délit de séjour irrégulier
08:58ou encore l'accès aux prestations sociales
09:00conditionnées à une présence,
09:02une durée de présence minimale en France.
09:04Ça a déjà été retoqué par le Conseil constitutionnel.
09:08Est-ce que vous êtes si têtu que ça, Bruno Rotailleau ?
09:10Non, d'abord, le premier texte,
09:12c'est le pouvoir d'achat.
09:13Parce qu'on veut qu'en France,
09:15ça ne soit pas par des chèques en bois de l'État
09:17qu'on puisse augmenter le pouvoir d'achat.
09:19C'est par le travail.
09:20Et certainement pas par l'assistanat.
09:22Simplement sur l'immigration.
09:24Vous faites bien de me poser cette question-là.
09:26Le Conseil constitutionnel n'a pas dit
09:28que c'était anticonstitutionnel,
09:30les allocations familiales.
09:31Nous, on veut un délai de 40.
09:33On veut qu'un immigré qui arrive en France,
09:35au premier jour où il met les pieds sur le sol national,
09:38il n'ait pas le droit à un certain nombre d'allocations.
09:41Et ça, vous l'aviez imposé lors de la loi immigration.
09:43Voilà.
09:44Le Conseil constitutionnel n'a pas dit
09:45que c'était anticonstitutionnel.
09:46Il a dit simplement que les délais
09:48de 30 mois ou de 5 ans, c'était trop long.
09:50Regardez, le RSA, c'est 5 ans de délai de carence.
09:54Donc ça fonctionne bien.
09:56L'ASS, notamment pour les chômeurs de longue durée,
09:59ça fonctionne.
10:00Il y a aussi un délai de carence.
10:02Mais vous n'avez aucune garantie
10:04que ce sera conforme à la Constitution.
10:06Sur le fond, je dis bien.
10:07Si, si.
10:08Le Conseil constitutionnel,
10:09ce qui s'est passé de façon incroyable
10:11avec les clins d'oeil appuyés du président de la République
10:13demandant au Conseil constitutionnel
10:15de censurer la loi immigration,
10:17qui a été une loi de fermeté
10:18comme jamais en France, on avait voté.
10:20Et c'est nous, la droite, qui l'a écrite.
10:22C'est que le Conseil constitutionnel a dit
10:24qu'il y a des caviers législatifs,
10:25c'est-à-dire qu'au Sénat et à l'Assemblée,
10:27vous avez voté des choses qui n'ont qu'un intérêt,
10:30plutôt un lien très, très, très indirect,
10:32même pas indirect, d'ailleurs, avec le texte de loi.
10:35Si nous, on met sur la table,
10:37c'est, pardon, juridique, notre texte de loi,
10:40eh bien, tous les amendements
10:41qui avaient été retoqués par le Conseil constitutionnel
10:43seront, en fait, avec un lien direct
10:46et seront donc, si j'ose dire, juridiquement parfaits.
10:48Il n'y aura pas de problème.
10:49Un mot sur les retraites.
10:51Vous proposez qu'elles soient valorisées
10:53en fonction de l'inflation.
10:54C'est ce que Gabriel Attal aussi a proposé
10:56il y a un mois maintenant.
10:58En revanche, dans votre pacte,
11:00il n'y a rien sur une réforme d'ampleur
11:04concernant les retraites.
11:05Ça veut dire quoi ?
11:06Ça veut dire que la réforme d'Elisabeth Borne
11:08et Olivier Dussopt était finalement la bonne ?
11:10Attendez, cette réforme-là, je l'ai soutenue.
11:13Pour la bonne et simple raison.
11:14Pas vos copains à l'Assemblée ?
11:15La plupart.
11:16Le gouvernement a failli tomber.
11:18Non, franchement.
11:20Plus des deux tiers des LR à l'Assemblée nationale
11:22l'avaient soutenue.
11:23Cette réforme, nous l'avons soutenue
11:24parce que c'est un amendement.
11:26Elle vient d'un texte que nous faisions passer
11:28au projet de budget de la Sécurité sociale
11:31tous les ans, avec le recul d'âge, 64 ans
11:33et une accélération de la durée des cotisations.
11:35Pourquoi est-ce qu'on l'a fait passer ?
11:37Parce qu'on voulait garantir à nos retraités,
11:39à nos anciens, leur pouvoir d'achat.
11:42C'est pour ça qu'on veut l'indexation.
11:44Par le travail.
11:46Parce qu'en 2030...
11:47Ça coûte combien, ça ?
11:49L'indexation des retraites sur l'inflation ?
11:51Tout dépend de l'inflation.
11:53Vous avez chiffré ?
11:54Oui, bien sûr.
11:55Quand vous avez une inflation forte,
11:56ça peut coûter plus de 10 milliards.
11:57Quand vous avez une inflation faible,
11:58ça coûte quelques milliards.
12:00Vous cramez la caisse ?
12:01Non, c'est la contrepartie du travail.
12:04Vous ne pouvez pas dire aux gens
12:05on va travailler plus et vous allez gagner moins.
12:07Ça, ça ne marche pas.
12:09Nous, ce que l'on veut, c'est pour ça
12:10qu'on a une approche très différente de la gauche
12:12et très différente d'Emmanuel Macron,
12:13du pouvoir d'achat.
12:14Nous, on pense que,
12:15comme dans les autres pays qui s'en tirent bien,
12:17pourquoi les Allemands, les Suisses et les autres
12:19ont un meilleur pouvoir d'achat que le nôtre ?
12:21C'est que nous, on a tué le travail
12:23avec les 35 heures, la retraite à 60 ans.
12:26Ça, c'était deux grandes erreurs de la gauche.
12:28Et vous voudriez qu'on rentre dans une coalition
12:30avec la gauche ?
12:31La gauche qui voudrait qu'on travaille toujours moins,
12:33qu'on dépense toujours plus.
12:34Il faut, en politique, tenir à ses convictions
12:37et à ce qui est bon pour le pays.
12:38On ne peut pas faire n'importe quoi
12:39quand on n'est pas d'accord.
12:40En parlant de convictions,
12:41on va en venir à votre parti.
12:43Les Républicains, on en parle beaucoup
12:45depuis un mois et demi maintenant.
12:47Éric Soti est toujours le président de votre parti
12:50et pourtant, il y a un mois et demi,
12:52il a fait ce qu'on appelle une union, une alliance.
12:54Donc, cette fois-ci, avec le camp de Marine Le Pen.
12:57Hier, il a réagi à votre pacte législatif
13:00et il a proposé un vote à vos adhérents
13:03en disant soit vous choisissez,
13:04et je le cite,
13:05la dissolution des Républicains dans le camp macroniste.
13:08Selon lui, c'est ce que vous proposez.
13:09Ou dit-il, le rassemblement de toutes les droites.
13:12Imaginons que les adhérents LR
13:15votent pour l'option défendue par Éric Soti.
13:18Vous faites quoi ?
13:19Croyez-moi que s'ils votaient aujourd'hui,
13:21ils ne voteraient certainement pas
13:23pour ce qu'a proposé M. Soti,
13:25qui nous a trahis.
13:26Vous allez me persuader ?
13:27Bien sûr, parce que s'ils sont restés avec nous,
13:29croyez-moi, c'est parce qu'ils tiennent
13:30à une ligne d'indépendance de la droite.
13:32Éric Soti a fait un pari personnel pour Nice,
13:35uniquement personnel.
13:37Un pari qui est une trahison,
13:39puisqu'il a fait ce pari-là au moment même
13:42où ses troupes montaient au feu.
13:44Vous vous rendez compte ?
13:45Notre président, le chef qui trahit ses troupes.
13:48Eh bien, il a perdu son pari.
13:50Il a perdu son pari.
13:51Donc, je ne doute pas que...
13:52Il aurait fait affaire en groupe à l'Assemblée ?
13:54Non, mais un groupe d'une quinzaine.
13:56Peu importe.
13:57Nous, on va reconstruire quelque chose.
13:59On veut reconstruire une droite républicaine,
14:01une droite française,
14:02qui demain sera capable de battre la gauche
14:04avec quelques valeurs très simples.
14:06Je vous les ai énumérées.
14:07Le travail doit payer beaucoup plus que la cistana.
14:09On doit avoir un État avec plus de liberté
14:12et moins de bureaucratie.
14:13On doit avoir une école qui transmette un héritage,
14:15qui transmette des savoir-faire.
14:17On doit avoir une fermeté des prisons
14:20où on puisse incarcérer des délinquants.
14:23Je reviens à ma question.
14:24La marque LR, vous disiez,
14:25on veut reconstruire quelque chose.
14:26La marque LR, elle est morte selon vous ?
14:27Bien sûr.
14:28Je l'ai dit il y a deux ans,
14:29quand je m'étais présenté d'ailleurs contre Éric Soti
14:31pour présider le Parti républicain.
14:34J'avais fait ce constat qu'il fallait tout changer,
14:37du sol au plafond.
14:38Et ça va être le cas ou pas ?
14:39Et c'est ce qu'on va faire avec Laurent Wauquiez
14:41et avec beaucoup d'autres de nos militants.
14:43Je pense qu'il y a en France un espace politique
14:45parce que Marine Le Pen se réclame
14:47de la fermeté et de l'autorité.
14:49Mais elle est socialiste sur le plan économique.
14:52Quand moi j'avais fait voter les 15 heures
14:54de contrepartie d'activité pour le RSA,
14:56elle s'y est opposée.
14:57Nous sommes les seuls qui voulons à la fois
14:59la liberté sur le plan économique
15:01et l'autorité à la fermeté.
15:03On veut la prospérité mais l'ordre en même temps.
15:06Un espace entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen,
15:08au milieu, les Républicains,
15:10Éric Soti sera toujours votre président à la rentrée ?
15:13Peu importe.
15:14On réglera ce problème-là.
15:16On va régler ce problème-là.
15:18Vous avez du mal.
15:19Oui mais bien sûr.
15:21Parce qu'il a tout fait.
15:22Bien sûr qu'il s'accroche, bien sûr.
15:24Mais peu importe.
15:25Pour moi c'est du détail.
15:26C'est de l'ordre du détail.
15:27Ce que je sais moi aujourd'hui...
15:28Vous, le président des Républicains notamment,
15:30enfin le nouveau Républicain,
15:31ça vous dit ça ?
15:32Non mais ce qui me dit...
15:33On va se l'apprendre.
15:34Non mais je m'en fiche des postes.
15:36Vous me connaissez mal.
15:37Mais moi ce qui me dit,
15:38c'est les idées qu'on peut porter.
15:40C'est des idées nouvelles.
15:41Des idées en rupture.
15:42Parce que, que ce soit Emmanuel Macron ou ses prédécesseurs,
15:45on n'a pas tout essayé.
15:46Vous savez, un jour,
15:47c'est François Mitterrand ou Lionel Jospin
15:49qui avaient dit
15:50contre le chômage on a tout essayé.
15:52On n'a pas tout essayé.
15:53On a essayé des formules du social-étatisme
15:56où il y a toujours plus de bureaucratie d'État,
15:58où il y a toujours plus d'impôts,
15:59toujours plus de charges,
16:00moins de liberté.
16:01Les Français veulent respirer.
16:02Il y a du bon sens.
16:03Et malheureusement,
16:04ils veulent aussi de l'ordre.
16:05De l'ordre dans la rue,
16:06dans les comptes,
16:07dans les espaces.
16:08Bruno Rotailleau,
16:09vous parlez de la gauche.
16:10Justement, un mot sur la gauche,
16:11les nouveaux fronts populaires.
16:12J'ai écouté votre conférence de presse hier
16:13avec attention.
16:14Vous tapez très très fort sur les insoumis.
16:17Peu, finalement,
16:18sur le parti de Marine Le Pen.
16:20Ça veut dire que Jean-Luc Mélenchon
16:22est plus dangereux que Marine Le Pen,
16:24selon vous ?
16:25En tout cas, il représente un danger.
16:27Plus que Marine Le Pen ?
16:28Plus que Marine Le Pen.
16:29Écoutez, je ne vais pas faire de comparaison,
16:31mais en tout cas,
16:32ce que je vous constate,
16:33c'est que le parti qui prône,
16:37dont beaucoup de monde,
16:38pas tous sans doute,
16:39mais beaucoup de monde,
16:40prône l'antisionisme
16:43qui n'est que le masque à peine convenable
16:45de l'antisémitisme,
16:46c'est le parti de M. Mélenchon.
16:48Le parti qui veut mettre à bas
16:49les institutions de la Ve République
16:51avec un mépris total pour l'ordre républicain,
16:53la haine anti-flic,
16:55c'est le parti de M. Mélenchon.
16:56Le parti de Marine Le Pen
16:57n'est pas un parti antisémite.
16:58Le parti, en tout cas, expurge.
17:01Regardez ce qu'a dit M. Porte.
17:03Est-ce qu'il était exclu de l'FI ?
17:04Thomas Porte, député de l'FI,
17:05qui a dit
17:06« Les athlètes israéliens
17:07ne sont pas les bienvenus de l'Olympique. »
17:08A-t-il été exclu ?
17:09Non.
17:10Il a même été soutenu par les Insoumis.
17:11Exactement.
17:12M. Caron, Emmerich Caron,
17:13qui indiquait qu'il ne faisait pas partie
17:15de la même espèce
17:16que ceux qui soutenaient Israël.
17:18A-t-il été exclu ?
17:19M. Emmerich Caron,
17:20qui indiquait, vous savez,
17:21cette petite fille de 12 ans, juive,
17:23violée,
17:24que médiatiquement,
17:25vous en aviez trop fait.
17:26A-t-il été exclu ?
17:27Non.
17:28Voilà.
17:29Ce parti qui, en 2019,
17:31en novembre 2019,
17:33défilait aux côtés d'organisations islamistes,
17:36c'est l'FI.
17:37Donc, c'est un danger pour la République.
17:40Et je pense qu'ils se sont retranchés,
17:42écoutez-moi bien,
17:43de l'arc républicain.
17:44Et c'est la raison pour laquelle
17:45la gauche ne peut pas prétendre
17:47gouverner la France.
17:48Pourquoi ?
17:49Parce que retrancher l'FI du champ républicain,
17:51ça veut dire qu'on doit retrancher
17:53l'FI du champ gouvernemental
17:54et des forces qui pourraient être amenées,
17:56évidemment, à gouverner.
17:57C'est ce que dit Gabriel Attal,
17:58ni RN ni l'FI.
17:59Mais est-ce que le RN est dans l'arc républicain,
18:01selon vous ?
18:02Je pense, en tout cas,
18:03que Mme Le Pen n'a plus rien à voir
18:05avec le père Jean-Marie Le Pen.
18:07Donc, elle est dans l'arc républicain,
18:08ce qu'on appelle l'arc républicain.
18:09Je pense qu'il y a un certain nombre de partis,
18:11je les combats,
18:12ils me combattent aussi,
18:13ils veulent notre mort,
18:14ils veulent nous tuer,
18:15Marine Le Pen.
18:16L'opération, M. Ciotti,
18:17de la part du Rassemblement national,
18:19c'était une opération
18:20qui nous visait directement.
18:21Elle veut notre mort.
18:22Vous comprendrez, donc.
18:23Vous comprendrez, donc,
18:24que je n'ai pas d'avis favorable
18:26sur l'Arc-Republicain national.
18:28Le député, tout m'apporte
18:29avec ses propos que je rappelais.
18:30Est-ce que vous souhaitez
18:31des suites judiciaires ?
18:33S'il y avait suites judiciaires,
18:34pourquoi pas ?
18:35Je ne sais pas,
18:36je ne veux pas d'en plus tout judiciariser.
18:38Simplement, c'est inacceptable.
18:40Moi, j'ai vu les images,
18:41il devrait les regarder,
18:43du 7 octobre.
18:44C'est terrible,
18:45c'est terrifiant,
18:46ce qui s'est passé
18:47et que, justement,
18:48le front de gauche,
18:49ce soit associé au NPA de M. Poutou.
18:52M. Poutou,
18:53qui a célébré le 7 octobre dernier
18:56comme une forme de résistance,
18:58là encore, c'est absolument injustifiable.
19:00Et les 8h55,
19:01merci beaucoup d'avoir été notre invité.
19:03Les 8h55 sur RMC et BFM TV.