Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, est l'invité du Face à Face sur BFMTV et RMC.
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00:00Bruno Retailleau, c'était bien votre dîner hier soir ?
00:02Quel dîner ?
00:04Quel dîner ? Vous faites le cachotier.
00:06Avec Gérard Larcher ?
00:08Oui, avec Eric Ciotti.
00:10Vous avez dîné, me semble-t-il, avec Gérard Larcher et Eric Ciotti au Sénat.
00:14Si maintenant, Pauline de Malherbe,
00:16si maintenant vous en êtes jusqu'à,
00:18comment dirais-je, épier, espionner mes moindres fesses et gestes...
00:21C'est un dîner politique.
00:23C'est un dîner politique.
00:24Bien sûr.
00:25Et quand vous vous retrouvez avec Gérard Larcher dans le contexte actuel,
00:27je précise que ce matin, Gérard Larcher a livré une grande interview à l'agence France Presse,
00:32qu'il précise qu'il n'est certes candidat à rien,
00:34mais qu'il faudra bien tirer les leçons politiques de l'élection européenne.
00:38On entend qu'il ne ferme pas la porte à cette option qui commence à grandir,
00:42l'idée qu'il puisse devenir Premier ministre,
00:44une sorte de Premier ministre d'ouverture,
00:45voire même peut-être une forme de coalition,
00:48ou pas ?
00:50Je vais vous dire, moi je n'y crois pas.
00:52Ah, vous n'y croyez pas.
00:53D'abord, ce n'est pas le récit qu'il m'a fait du déjeuner qu'il a eu avec Emmanuel Macron,
00:57dont on parle tant.
00:58La presse, toute la presse, les médias bruisent de cette rumeur,
01:01de ce déjeuner du 7 mars,
01:03où il y aurait eu quasiment un deal entre M. Macron, le Président de la République,
01:07et le Président du Sénat.
01:08Ce n'est pas du tout le récit qu'il m'en a fait.
01:10Gérard Larcher est un gaulliste, il respecte les institutions,
01:12et il voit bien, comme beaucoup d'autres,
01:14que la Macronie est aux abois,
01:16et qu'ils auront la gueule de bois,
01:18mais au-delà d'eux d'ailleurs, le 10 juin prochain.
01:21Moi, je pense que, parce que j'ai une lecture gaulliste des institutions,
01:24quand la démocratie, elle est bloquée,
01:26ce n'est pas les jeux de couloirs, les arrangements de couloirs
01:29qui permettent de débloquer, justement, le problème.
01:32C'est au contraire l'isoloir, c'est-à-dire la dissolution.
01:35La dissolution, c'est-à-dire que pour vous,
01:38il ne faut pas qu'il y ait cette forme de coalition ou de compromission,
01:40si je vous entends quasiment,
01:42il faudrait une dissolution.
01:44Si, au fond, vous êtes plutôt d'accord de ce point de vue-là avec le RN,
01:48qui dit que si on arrive très largement en tête,
01:51comme les sondages pour l'instant le laissent entendre,
01:53il faudra en tirer les conséquences politiques,
01:55c'est-à-dire une dissolution.
01:57Moi, je pense qu'en aucun cas,
01:59une cohabitation futelle douce avec Gérard Larcher et Emmanuel Macron
02:03résoudrait le problème, dans la mesure où,
02:05un, M. Macron n'est pas partageur,
02:07ou deux, en arithmétique,
02:09Gérard Larcher entraînerait 30 ou 40 députés LR avec lui,
02:13mais il y aurait sans doute une perte de 30 députés du côté gauche.
02:18Plus fondamentalement, Apolline de Malherbe,
02:20ça sert à quoi la vie politique ?
02:22Ça sert à exprimer des convictions,
02:24à mener des projets.
02:26Or, notre politique à nous,
02:28nos convictions ne sont pas les mêmes qu'Emmanuel Macron.
02:30En clair, ça ne sert à rien d'avoir un nouveau Premier ministre
02:33s'il n'y a pas une nouvelle politique.
02:34M. Macron est-il prêt, par exemple,
02:36à recourir au référendum pour une politique migratoire ?
02:39Est-il prêt à une révolution pénale
02:41avec des percours de prison dès les premiers délits ?
02:44Est-il prêt à la sélection à l'université ?
02:46Est-il prêt à déburocratiser la France ?
02:49Depuis 7 ans qu'il est là, il n'a rien fait de tout cela.
02:51Pourquoi le ferait-il maintenant ?