Le gouvernement est chargé des «affaires courantes», combien de temps cette situation peut-elle durer ?

  • il y a 2 mois

Dans Europe midi, Céline Géraud et ses invités débattent du gouvernement démissionnaire qui est désormais chargé de gérer les "affaires courantes", mais combien de temps cette situation peut-elle durer ?
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcript
00:00Justement, l'Assemblée, on va pouvoir croiser Gabriel Attal demain,
00:03puisque le Premier ministre peut désormais s'emparer de son rôle de député
00:06et de chef de file du groupe Ensemble pour la République.
00:09Sa démission, je le rappelle, a été acceptée hier soir par Emmanuel Macron.
00:12Mais Gabriel Attal reste en poste pour assurer, comme on dit, les affaires courantes.
00:16Il était hier soir sur le plateau du 20h de TF1,
00:19et il n'a pas exclu que cette situation, qui est du provisoire, pourrait durer.
00:23Jusqu'à ce qu'un nouveau Premier ministre soit nommé,
00:25je suis à ma tâche pour assurer les affaires courantes.
00:29Je crois que dans ces cas-là, par le passé, on a dit M. le Premier ministre,
00:32mais vous savez, ça ne me semble pas être le plus important.
00:34Je résumerai les choses en disant qu'il y a deux principes,
00:37faire marcher l'État et protéger les Français.
00:39Je vous donne deux exemples concrets.
00:41Dans quelques jours, la France va accueillir le monde
00:44avec les Jeux olympiques et paralympiques.
00:45Plusieurs millions de spectateurs vont venir en France.
00:48C'est une échéance qu'on a préparée, évidemment, avec mon gouvernement
00:51et notamment le ministre de l'Intérieur, la ministre des Sports, que je salue.
00:54Évidemment, ils seront aux manettes pour garantir le succès de cet événement.
00:59Et puis, autre exemple, s'il survient une crise,
01:02évidemment, le gouvernement peut prendre toutes les décisions, les mesures
01:05pour protéger les Français, l'ordre public et la sécurité de nos concitoyens.
01:09Voilà, Gabrielle Attal, du provisoire qui pourrait durer.
01:12Pendant les travaux, la boutique du gouvernement Attal reste ouverte ?
01:14C'est un peu ça ?
01:15Là, il n'y a pas le choix.
01:16C'est-à-dire que pour toutes les raisons qu'on vient d'évoquer,
01:18la difficulté à nommer un ministre et demain, probablement à l'Assemblée,
01:21où en effet, ça va être à la fois compliqué,
01:23ça va probablement se jouer au troisième tour,
01:25c'est-à-dire, encore une fois, de manière relative,
01:27donc en ne convainquant personne d'autre que celui qui sera élu.
01:30Donc, en effet, nommer un gouvernement...
01:33Et puis là, en plus, Gabrielle Attal prend l'exemple des Jeux Olympiques
01:36où, quoi qu'il arrive, avec un changement de gouvernement,
01:38évidemment que les prédécesseurs, tous les dossiers qu'ils avaient ouverts
01:42auraient été poursuivis jusqu'au bout.
01:45Donc oui, mais en effet, ça pourrait durer parce que...
01:47Ou alors, il pourrait très bien reconduire aussi...
01:50Emmanuel Macron est capable de beaucoup de choses,
01:51on a compris ces dernières semaines.
01:53Peut-être pas en dereuse de Premier ministre, c'est une certitude,
01:55mais sur certains postes...
01:57Est-ce que c'est tenable, cette situation ?
01:59Vous savez, rien ne dure qu'à la fin, on en dure.
02:03Donc, ça risque d'être un peu compliqué au bout d'un moment.
02:05Non, mais il va falloir se décider.
02:06On ne peut pas rester là pour l'instant.
02:08Monsieur Attal dit, bon, il faut régler les affaires courantes.
02:11Enfin, dans tous les cas de figure, l'administration s'en charge.
02:14Donc, on n'a pas véritablement besoin de Monsieur Attal.
02:16Mais il faut quand même un Premier ministre par intérim.
02:21C'est ça qui tient la boutique, en quelque sorte.
02:23Oui, oui, oui.
02:23La permanence, on tient la permanence ouverte.
02:26Il tient la boutique, le problème, c'est que le fonds de commerce
02:29coûte de moins en moins cher et il y a de moins en moins de clients.
02:32Donc, écoutez, les Français ont voté.
02:35Ils ne vont pas être satisfaits, ni dans un camp, ni dans un autre.
02:39C'est à eux qu'on ne pense pas.
02:41Pardonnez-moi, mais ce sont tout de même les coculs de l'affaire.
02:43Et Emmanuel Macron, est-ce que cette situation est bonne pour lui, finalement ?
02:47Est-ce que ce n'est pas ce qu'il avait aussi prévu dans son plan machiavélique ?
02:51Je ne sais pas, parce que je ne suis pas dans sa tête du tout.
02:54Face à sa stratégie, c'était de penser que les filles n'allaient pas pouvoir s'entendre.
02:58Ils ont réussi à le faire.
03:00Il y a des choses qui n'ont pas marché, mais qui finalement...
03:02Avec les étapes, on a beaucoup imaginé ce que s'était imaginé
03:06Emmanuel Macron en prenant la décision de la dissolution.
03:09Mais sa lecture à lui, à la fin, on n'est quand même pas certain.
03:12Est-ce qu'il avait pensé ?
03:13C'est vrai qu'on a beaucoup entendu qu'il imaginait par un quart de seconde
03:15que la gauche puisse s'entendre aussi rapidement, qu'il a eu très peur
03:18quand il a vu Éric Ciotti faire son accord avec l'ORN, qui finalement...
03:22Gabriel Attal n'a pas trahi, mais en différentes visions.
03:26C'est ça. Et puis après, il y a eu les résultats.
03:28La dissolution a fait très peu plaisir jusque dans son propre camp,
03:32voire même à commencer par son propre camp.
03:34Donc, on comprend que c'est très compliqué.
03:36On voit les guerres internes au sein de son gouvernement,
03:38entre ces ministres qui, demain, seront députés pour prendre la tête du groupe, etc.
03:42Bon, il y a un affaiblissement de la Macronie.
03:44En revanche, Emmanuel Macron, il retombe systématiquement sur ses pieds.
03:48Ça fait quand même quelques années qu'on s'imagine qu'il a tout écrasé, les Allemands.
03:51Exactement.
03:52Mais quand il fait sa lettre cadre, comme un instituteur Troisième République,
03:56quand il fait sa lettre cadre, je crois qu'il imagine très bien
03:59toute la difficulté que la gauche va avoir de trouver un nom de Premier ministre.
04:04Et je crois qu'il imagine très bien les dissensions entre le PC et l'EFI.
04:07Ça, je crois qu'il l'a prophétisé.
04:09Et les Jeux, justement, est-ce qu'ils ne vont pas tout écraser ?
04:11Parce que c'est une bonne excuse, entre guillemets.
04:13Je pense qu'ils tablent dessus, en gros, parce qu'évidemment, les Jeux...
04:16Par ailleurs, vous disiez tout à l'heure que c'est un jour sans fin, le cauchemar,
04:19tous les jours, la même histoire.
04:21Je pense que tout le monde en a marre, aussi.
04:22Il y a tout simplement une évidence psychologique.
04:25Les gens sont usés, quoi, de cette histoire.
04:27Puis les vacances, l'été, le beau temps, le soleil...
04:29Et la grande politique aussi est probablement usée.
04:31Ils ont trois campagnes dans les pattes, ils ne savent pas où ça va aller,
04:33ils ne savent même pas quel sera leur rôle, même au sein de l'Assemblée.
04:36Je parle pour les députés, cette fois-ci, les partis, quel sera leur avenir.
04:39Au bout d'un moment, je pense qu'en effet, les Jeux Olympiques...
04:42Regardez Marine Tondelier, ça fait de la peine, elle est au bout du rouleau.
04:45Elle est au bout du rouleau, on peut le dire.

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