Sud Radio _2024-07-16_08h24:04
Avec Hervé Morin, président Les Centristes de la région Normandie
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00:008h10, l'appel de deux anciens ministres, ils s'inquiètent de l'éventuelle arrivée au pouvoir de l'extrême-gauche.
00:10Pour faire barrage, ils demandent à la droite et au centre de se rassembler.
00:14Bonjour Hervé Morin.
00:15Bonjour.
00:16Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio, président de la région Normandie, président du parti Les Centristes.
00:21Vous êtes donc l'un des deux signataires de cette tribune publiée dans Le Figaro.
00:25Le second, c'est Jean-François Copé.
00:27Hervé Morin, déjà, pourquoi l'extrême-gauche vous inquiète-t-elle autant ?
00:32Parce que le projet est un projet qui est absolument incompatible avec ce que souhaite la France et l'état dans lequel se situe la France.
00:43Incompatible avec ce que souhaitent les Français, c'est ce qui relève de la lutte contre l'immigration régulière, de l'ordre, de la sécurité,
00:49qui sont au cœur des exigences des Français.
00:53Et de l'autre, incompatible avec la situation de la France, quand on évoque la question économique et,
00:59grosso modo, 300 milliards de dépenses publiques supplémentaires et 50 milliards d'impôts supplémentaires.
01:04Donc nous disons, nous, il faut que toutes les personnalités de droite et du centre droit soient ensemble dans la rédaction d'un document qui serait le document
01:15qui servirait de référence à la construction de cette période très particulière dont on voit qu'elle ne va pas durer des années et des années,
01:23qui est de faire en sorte que ce temps-là soit utile, c'est tout.
01:26On va y revenir justement sur ce texte, éventuel justement pour une alliance entre la droite et le centre.
01:33Mais d'abord un mot sur... Vous parlez d'extrême-gauche dans votre tribune, qui mettez-vous là-dedans ?
01:39Les Insoumis, uniquement, ou plus largement le Nouveau Front Populaire ?
01:43Écoutez, l'extrême-gauche c'est d'abord et avant tout bien sûr la France insoumise, mais ce que je constate c'est qu'ils ont signé le même document.
01:51C'est un accord qui est un accord du déshonneur, quand on y réfléchit bien, quand on pense que le parti socialiste de François Mitterrand s'associe à Eléfie, communautariste, avec des rôles antisémites.
02:08C'est ahurissant, mais ça c'est le passé.
02:11C'est-à-dire que l'EPS, pour vous, est sorti d'une certaine manière du champ républicain, si je vous suis bien, c'est ça ?
02:16Non, absolument pas, mais l'EPS avait su redonner un ton, c'était la campagne des Européennes avec Luxman, et puis on est retombé dans des accords comme on a connu ces derniers temps.
02:29Mais je rappelle que la gauche n'a jamais fait un aussi mauvais score aux élections législatives, c'est 27% des voix.
02:36Vous l'avez vu en tout cas, Hervé Morin, le Nouveau Front Populaire et dont l'impasse, ils sont incapables pour l'instant de se mettre d'accord sur un Premier ministre.
02:43Pourquoi avoir peur ? Parce qu'on a l'impression quand même que ça bloque énormément à gauche.
02:50Écoutez, moi je sais que ce que demandent nos compatriotes, c'est que nous ne soyons pas dans la posture.
02:58Je constate que lorsque je suis dans ma région et que je discute par exemple avec des chefs d'entreprise comme vendredi dernier lors d'une Assemblée Générale,
03:09les chefs d'entreprise disent « Attention, il ne faut pas qu'on se retrouve avec un gouvernement qui soit incapable de tenir un minimum les comptes publics », pour prendre ce seul exemple.
03:19Et donc, ce qu'ils demandent, c'est qu'on fasse preuve de responsabilité, qu'on ne soit pas dans la posture,
03:24qu'on ne soit pas non plus dans les arrières-pensées en se disant qu'on est déjà en train de préparer la campagne d'après.
03:29Il va y avoir, voilà, c'est la décision du chef de l'État, incompréhensible, on a un an sans élection possible puisqu'il n'y a plus de dissolution possible.
03:38Et donc, ils nous disent simplement « Faites en sorte que le pays soit tenu. »
03:45Dans votre tribune, on a l'impression que vous tapez autant sur le bilan d'Emmanuel Macron que sur le nouveau Front Populaire et son programme.
03:52Vous les mettez dos à dos ou pas ?
03:54Je ne les mets pas dos à dos, mais si le bilan d'Emmanuel Macron était si bon, il serait encore majoritaire.
04:04Vous appelez en tout cas la droite et le centre à se rassembler.
04:06Qui mettez-vous justement dans la droite et le centre ?
04:09Est-ce que vous vous mettez d'ailleurs dedans les élus du camp présidentiel ?
04:14Il est évident que si nous voulons bâtir ce gouvernement des quinze prochains mois, pour faire simple,
04:23il va falloir trouver des accords avec le camp de la majorité présidentielle, de l'ex-majorité présidentielle.
04:30Ça n'est pas possible autrement, puisque sinon, il n'y a pas de socle suffisant.
04:36Déjà, il n'y a que des majorités relatives.
04:39C'est bien ça toute la complication de l'exercice.
04:41C'est que vous êtes tout le temps à portée de fusil de la motion de censure.
04:46Donc face à ça, il nous faut au moins bâtir un socle qui va avec la majorité, une partie de l'ancienne majorité présidentielle.
04:55Ça va être compliqué quand même, cette alliance ne sera-ce que de projets,
05:00puisque vous l'avez entendu, du côté de la droite, la droite républicaine, les députés LR,
05:06Laurent Wauquiez ne veut pas de coalition gouvernementale.
05:09Du côté du camp présidentiel, c'est un peu différent.
05:14Ça va être compliqué en tout cas de faire cette alliance entre la droite et le centre, non ?
05:19Vous aurez observé que sur ce sujet, Laurent Wauquiez a évolué,
05:23puisqu'il était en effet sur l'absence d'alliance complète et puis désormais, il est sur un pacte législatif.
05:29C'est en clair ce que nous disons.
05:31Après, chacun choisit la façon d'exercer cette responsabilité,
05:37soit en étant simplement à l'Assemblée nationale dans le vote des textes,
05:42et puis pour d'autres, peut-être de participer à l'exercice gouvernemental.
05:48Ce que nous disons, c'est qu'on ne peut pas simplement dire,
05:51on reste en dehors, tout ça ne nous regarde pas et on attend simplement que le fruit tombe.
05:58Ça, ce n'est pas possible.
05:59On refuse donc de subir cela.
06:01Est-ce que vous avez eu des retours depuis votre tribune d'élus, de députés macronistes ou des LR ?
06:11Moi, j'ai eu surtout beaucoup de retours de compatriotes qui m'ont envoyé des messages par tous les réseaux possibles,
06:16me disant merci d'avoir fait cet exercice qui est un exercice de responsabilité.
06:23Je pense que les Français ont bien mis en tête que c'est extrêmement compliqué,
06:29mais ce qu'ils ne veulent pas, c'est que cette année-là devienne une année effroyable pour la France,
06:35parce qu'on a été incapable, par exemple, de bâtir un budget
06:39qui soit un budget compatible avec la situation des finances publiques du pays.
06:45Hervé Mourin, si l'on cumule les députés de droite et du centre, on arrive péniblement à 230 élus.
06:53Ça va être suffisant pour faire passer des textes, comme vous le dites,
06:57que ce soit sur la question des finances publiques ou sur la question de l'ordre, de l'immigration ?
07:03Écrivons ce document et après on verra bien, mais au moins livrons-nous à l'exercice.
07:09Vous en avez 220-230 dans ce créneau-là, si je puis dire,
07:15vous en avez à peu près autant sur le créneau de gauche et après vous avez le Rassemblement national.
07:20Bien, on verra texte par texte comment les choses se passent,
07:24mais on ne peut pas simplement, je le répète, se dire, posture,
07:29on reste en dehors et puis on attend 12 ou 18 mois et on retourne devant les éditeurs.
07:35Les Français ne veulent pas ça, ils veulent qu'on exerce un minimum le pouvoir qui est le nôtre,
07:44qui est celui de bâtir un ensemble raisonnable, cohérent avec la situation du pays aujourd'hui.
07:51Et donc avec une feuille de route commune à la droite et au centre.
07:55Merci beaucoup Hervé Mourin d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
07:58Je le rappelle, président de la région Normandie, ancien ministre de la Défense et président du parti.