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Transcription
00:00J-2 avant la présidentielle et les législatives au Rwanda.
00:0410 millions d'électeurs seront appelés aux urnes lundi prochain.
00:07Le président Paul Kagame a tenu aujourd'hui son dernier grand meeting à Kigali.
00:11Le chef de l'État sortant est assuré d'être réélu pour un quatrième mandat.
00:15Face à lui, deux autres candidats aux moyens bien moins importants.
00:19L'indépendant Philippe Païmana est le député du Parti Vert Démocratique.
00:24Seul véritable opposant à Paul Kagame, Frank Abineza,
00:27qui n'ont rassemblé tous les deux que moins d'un pour cent des voix à la dernière élection présidentielle.
00:32On va rejoindre à Kigali tout de suite notre correspondant Clément Diroma.
00:36Bonsoir Clément. Je le disais, dernier grand meeting aujourd'hui pour Paul Kagame,
00:40dont le parti a véritablement dominé cette campagne,
00:43et pour un scrutin sans suspense, autre rassemblement du jour,
00:47où vous étiez d'ailleurs le meeting justement de Frank Abineza.
00:52Tout à fait, oui. Alors le président sortant, Paul Kagame, a choisi la capitale Kigali pour faire un grand rassemblement
00:59et son principal opposant, en fait le seul réel opposant,
01:03parce que Paul Kagame fait face à deux candidats pour cette élection, les deux mêmes qu'en 2017,
01:07et le seul qui a un parti d'opposition autorisé, c'est Frank Abineza du Parti Vert.
01:11Il a aussi choisi la capitale pour son dernier jour de campagne,
01:17après trois semaines à travers le pays, dans une trentaine de destinations,
01:21aussi un peu comme le président Paul Kagame, une trentaine de villes et villages.
01:25Frank Abineza a abordé des sujets assez importants pour le pays,
01:28notamment l'emploi chez les jeunes, le chômage chez les jeunes,
01:32les problèmes dans les secteurs de la justice, de l'agriculture,
01:35et puis surtout il a parlé des libertés individuelles pour les Rwandais,
01:38de la liberté d'expression, des libertés également démocratiques, des libertés politiques.
01:45Et il faut savoir que ces meetings ont beaucoup moins rassemblé que ceux du président sortant Paul Kagame,
01:51réélu en 2017 avec presque 99% des voix, 98% de taux de participation également à l'époque.
01:59Alors Frank Abineza, lui, rassemblait quelques dizaines de personnes par site,
02:03peut-être quelques centaines, voire quelques milliers maximum,
02:05mais pour le président sortant Paul Kagame, c'était des dizaines de milliers.
02:09Si on écoute son parti, le FPR, c'était des centaines de milliers qui étaient présents
02:13pour l'acclamer à chaque site pendant ces trois dernières semaines.
02:16Une trentaine de sites au total où est passé le président pour saluer la population,
02:21pour évoquer également des sujets comme l'emploi, l'agriculture, la sécurité alimentaire.
02:26Et bien ces Rwandais l'ont acclamé.
02:28En fait, ça ressemblait moins à une campagne présidentielle ou à une campagne électorale
02:33qu'à une sorte de grande fête nationale pour célébrer le président et son parti.
02:38Clément, quel crédit donner à ce scrutin dans un contexte où on le sait,
02:41l'opposition est largement muselée.
02:43Paul Kagame a par ailleurs été réélu la dernière fois à plus de 98% des voix.
02:47Peux-tu encore parler de démocratie au Rwanda ?
02:53Alors le président sortant Paul Kagame est en effet très critiqué,
02:56notamment par des ONG occidentales, par des ONG régionales ici aussi en Afrique.
03:01Et bien ces critiques sont dirigées vers lui, vers l'État rwandais
03:05et affirment qu'il ne laisse pas assez de liberté aux opposants.
03:08Qu'il y a même une répression systématique de l'opposition.
03:11Pas dans le cas du parti vert de Franck Abineza,
03:13en tout cas qui a pu mener une campagne ces trois dernières semaines, il faut tout de même le souligner.
03:17Et d'ailleurs le principal opposant dans le pays l'a souligné.
03:21Mais ces ONG occidentales comme Human Rights Watch, comme Amnesty International
03:25soulignent le fait qu'il y a toujours des opposants en prison ici au Rwanda
03:29qui ont été jugés, qui sont en attente de jugement.
03:31Des opposants en exil et aussi des journalistes ou bien des youtubeurs d'opinion
03:36qui sont encore en prison ici à Kigali.
03:38Alors Paul Kagame, le président sortant, a répondu à ces critiques ces dernières semaines, ces derniers jours.
03:44C'est un sujet qu'il a abordé lors des derniers meetings,
03:47qu'il a abordé lors d'une conférence de presse avec la presse internationale
03:50dans l'après-midi ici pour clôturer sa campagne.
03:53Lui rejette le terme de dictateur et affirme que les critiques occidentales,
03:57que les ONG, que ses opposants ne comprennent pas la démocratie rwandaise,
04:01ne comprennent pas l'histoire du pays et son développement
04:04depuis 30 ans, depuis le génocide contre les Tutsis,
04:06qu'il a lui, Paul Kagame, arrêté avec le Front Patriotique rwandais en 1994.
04:13Et donc il rejette systématiquement ces critiques aujourd'hui.
04:17Concernant le crédit de l'élection, et ce sera mon dernier point,
04:21Paul Kagame et l'État rwandais ont invité un peu plus de 1000 observateurs
04:27qui seront présents dans les bureaux de vote à partir de lundi matin
04:31pour contrôler le fait que ce scrutin se déroule sans problème,
04:36qu'il n'y ait pas de soucis majeurs.
04:39Et ces observateurs sont un peu là pour être un gage du bon crédit de cette élection.
04:45Merci beaucoup Clément.
04:46Depuis Kigali, on en reparle ce soir avec l'invité d'Au coeur de l'info,
04:50Maria Malagardis, grand reporter et journaliste à Libération,
04:54par ailleurs auteur de Avant la nuit, parue cette année.
04:57Bonsoir, merci beaucoup d'être avec nous ce soir sur France 24.
05:00On l'a rappelé, 24 ans déjà que Paul Kagame dirige le Rwanda,
05:05ses détracteurs diront d'une main de fer,
05:07il est en tout cas assuré aujourd'hui de remplir pour un quatrième mandat.
05:11Absolument, je pense qu'il va faire un score absolument astronomique.
05:16Vous savez, je vais vous rappeler une petite anecdote,
05:20il se trouve que j'ai couvert le génocide au Rwanda en 1994,
05:24et 15 jours auparavant j'étais en Afrique du Sud
05:28pour célébrer, une très bonne nouvelle,
05:31l'élection de Nelson Mandela en Afrique du Sud.
05:36Donc je suis passé un peu de l'extraordinaire bonne nouvelle
05:41au gouffre de l'enfer qui était le génocide au Rwanda en l'espace de 10 jours.
05:46Le destin de ces deux pays, 30 ans après, est assez intéressant à comparer.
05:53Parce qu'aujourd'hui nous avons toujours l'ANC au pouvoir, en Afrique du Sud.
05:58Sauf que l'ANC a été un désastre total,
06:02le pays a été dans une déliquescence totale,
06:06la corruption a explosé, la criminalité a explosé.
06:10Johannesburg qui, quand j'y étais en 1994,
06:13était présentée comme le New York de l'Afrique,
06:16est aujourd'hui une ville aux routes défoncées,
06:19polluée par les coupures d'électricité,
06:24par l'absence de services publics.
06:28Et malgré tout, l'ANC réussit quand même,
06:31aux élections qui ont eu lieu il y a un mois, à faire 40%.
06:35Alors tout le monde à l'époque s'est dit
06:37« Waouh, pour la première fois elle n'a pas la majorité absolue l'ANC ».
06:40Mais enfin avec un tel bilan négatif, elle réussit quand même à faire 40%.
06:44Et donc pour revenir au Rwanda ?
06:46Pour revenir au Rwanda, quand vous libérez un pays,
06:49quand vous sauvez un pays,
06:51comme l'ANC a sauvé l'Afrique du Sud, de l'Apartheid,
06:55comme le FPR de Kagame a sauvé le pays du génocide bien seul,
07:00alors que toute la communauté internationale était partie,
07:04vous aurez pendant longtemps une prime aux gagnants.
07:07L'avantage de Kagame, c'est qu'il a changé la vie des gens.
07:10C'est qu'on est passé de 2-3% d'électricité
07:15à une quasi-électricité partout,
07:17que tout le monde a l'assurance médicale,
07:19qu'il y a des dispensaires partout.
07:21Donc si vous voulez,
07:23quand on compare le destin de ces deux mouvements de libération
07:27que sont l'ANC et le FPR,
07:29on se rend compte que déjà,
07:31il y a une prime aux gagnants qui jouera longtemps
07:35et qui joue aussi pour Kagame.
07:37Alors il est effectivement extrêmement populaire.
07:39Après il est à chaque fois réélu avec plus de 98% des voix.
07:41Et il y a des tricheries ?
07:43Est-ce qu'il y a des tricheries ?
07:45Je vous pose la question, je ne sais pas.
07:47Il y a des observateurs.
07:49Est-ce qu'on n'a jamais constaté des tricheries ?
07:51Alors en tout cas, il y a une opposition qui est absente totalement.
07:55Face à lui, on le disait, seulement deux candidats.
07:57Ils ont fait moins de 1% des voix lors de la dernière élection.
08:01Et seulement l'un d'entre eux peut être qualifié véritablement d'opposant.
08:07Beaucoup d'autres opposants disent avoir été écartés de cette course.
08:12Il y a beaucoup d'opposants qui se sont ralliés à sa candidature.
08:16A la faveur de ?
08:18Négociations ?
08:20A la fin du génocide,
08:22tous les partis d'opposition qui existaient avant le génocide ont été reconstitués.
08:26Tous ceux qui devaient faire partir du processus d'Arusha qui était prévu,
08:30qui a été interrompu par le génocide,
08:32donc le parti libéral, le PSD, le MDR,
08:38tous ont été reconstitués.
08:40Ils ont, sur 11 partis d'opposition,
08:4210 ont finalement suivi Kagame dans la présidentielle,
08:48mais se présentent en concurrent dans les législatives.
08:52On peut considérer que c'est des partis fantoches.
08:56Historiquement, c'est des partis qui existaient bien avant le génocide.
09:00Donc il serait intéressant de les interroger là-dessus.
09:06Quand on parle des opposants qui ont été empêchés,
09:09on parle de qui ?
09:11On parle par exemple de Victoire Ngabiré,
09:13après une décision de justice en mars dernier sur la perte de ses droits civils,
09:17après une condamnation en 2013,
09:19mais il y a aussi Diane Rwigara,
09:21empêchée de participer elle aussi,
09:23elle n'a pas été condamnée.
09:25Ces candidates, en l'occurrence,
09:29pouvaient-elles véritablement défier Paul Kagame ?
09:32Je ne crois pas.
09:34Rwigara a vu sa candidature recalée
09:39parce qu'apparemment elle n'avait pas présenté les bonnes pièces.
09:43C'est peut-être un prétexte,
09:45sauf que dans la conférence de presse qu'elle a faite,
09:48elle n'a pas exhibé les pièces correspondantes
09:53en affirmant qu'elle les avait présentées
09:55et que ça n'avait pas été le cas.
09:58Quant à Victoire Ngabiré,
10:00elle me semblerait être plutôt une opposante du passé que de l'avenir.
10:03Il ne faut pas oublier que cette femme
10:06a été partie prenante de tous les groupements
10:10ralliant les génocidaires après le génocide.
10:14Bien sûr, elle n'était pas pendant le génocide au Rwanda,
10:17mais elle s'est alliée
10:23à toutes les forces génocidaires après le génocide
10:27pour constituer des groupes politiques.
10:31Elle a participé à des réunions,
10:33et c'est même les experts de l'ONU qui le disent,
10:36dès 2009,
10:39permettant d'envisager une riposte armée
10:43pour renverser le gouvernement.
10:45Elle a envoyé de l'argent via Western Union
10:51aux guérillas qui combattaient
10:54de l'autre côté de la frontière en RDC
10:57le gouvernement du Rwanda.
11:01Pendant plusieurs fois.
11:04Elle est arrivée au Rwanda en 2010,
11:07et la première chose qu'elle vient faire,
11:10c'est se présenter au mémorial de Ghisouzi
11:13en disant qu'il faudrait quand même
11:17penser aussi au génocide des Hutus.
11:21Je veux dire qu'elle est quelqu'un
11:24qui, finalement, semble suggérer et véhiculer
11:28cet ethnisme que le régime actuel,
11:32depuis 1994, essaye d'annihiler
11:35en déclarant qu'il n'y a plus d'ethnies,
11:38qu'il n'y a plus de Tutsis, plus de Hutus.
11:41Je suis assez étonnée que les journalistes,
11:44quand ils évoquent son cas,
11:46quand ils l'interviewent,
11:48ne rappellent jamais le passé sulfureux de cette femme.
11:51Nous avons eu une élection en France récemment
11:54où on a découvert que des députés,
11:56des candidats députés RN,
11:58avaient des liens avec des partis nazis,
12:01avec des partis extrémistes,
12:03et tout le monde a été stupéfait.
12:05Comment se fait-il qu'il n'y ait pas,
12:07quand on interview sur RFI récemment encore,
12:10Victoire Ngamire,
12:12on ne rappelle pas qui était cette femme
12:14avant le génocide,
12:16pendant le génocide et après le génocide ?
12:19Il y a quand même une mauvaise foi
12:22qui interroge.
12:24Pour ce qui est des législatives,
12:26quasiment la même question.
12:28Le FPR, on l'a vu,
12:30a véritablement dominé cette campagne.
12:32Il n'y a que deux députés d'opposition
12:34au sein du Parlement dans ce contexte.
12:36Est-ce qu'on peut encore parler de démocratie, Rwanda ?
12:39Il n'y a pas deux députés d'opposition
12:41puisqu'il y a tous les autres partis,
12:43dont le PL, le PSD, le MDR, etc.,
12:47qui ont rallié, certes,
12:49la candidature de Kagame à la présidentielle,
12:51mais qui sont concurrents
12:53sur les législatives.
12:55Il faut savoir...
12:57Comment dire ?
12:59Le Rwanda, en 1994,
13:01subit une déflagration,
13:03un génocide avec un million de morts,
13:05dans lequel
13:07les partis politiques et les médias
13:09sont en première ligne.
13:11Les partis politiques, dès 1993,
13:13sont tous divisés en deux,
13:15en une tendance d'extrême-droite xénophobe
13:17et une autre qui est démocrate.
13:19La tendance d'extrême-droite xénophobe
13:21va jouer un rôle actif
13:23d'appel au meurtre
13:25des Tutsis pendant le génocide
13:27et même avant.
13:29Vous ne pouvez pas faire table rase
13:31et considérer
13:33que c'est open bar
13:35et qu'on repart comme si c'était
13:37une démocratie normale
13:39après une telle déflagration.
13:41Donc, les Rwandais,
13:43les partis politiques rwandais,
13:45dès 1997,
13:47se sont réunis à Biomba
13:49pour décider,
13:51et il y avait aussi des partis
13:53qui avaient soutenu le génocide,
13:55de comment on peut faire un consensus
13:57sur un minimum
13:59sur les intérêts de la nation
14:01et les intérêts du peuple rwandais.
14:03Ce n'est pas le modèle
14:05de démocratie occidentale.
14:07Maintenant, je dirais que
14:09le modèle de démocratie occidentale
14:11qu'on voit en ce moment en Europe
14:13est tellement dévoyé
14:15et tellement en lambeaux
14:17qu'il faut donner des critiques
14:19à un pauvre petit pays
14:21qui a la taille de Liechtenstein
14:23auquel on accorde un intérêt
14:25absolument phénoménal,
14:27me semble,
14:29laissons-les en paix,
14:31tenter de leur chemin.
14:33Pour avancer un petit peu
14:35sur notre discussion,
14:37pour ce qui est du bilan
14:39économique de Paul Kagame,
14:41on sait que c'est principalement
14:43ce que les gens apprécient.
14:45Il y a eu une croissance
14:47assez spectaculaire depuis 20 ans,
14:49avec un PIB notamment multiplié par 6
14:51entre 2000 et 2022.
14:53L'espérance de vie est également
14:55passée de 47 à 67 ans.
14:57La mortalité infantile
14:59a également baissé,
15:01avec des effets sociaux
15:03à cette croissance économique.
15:05Quelles ont été les clés
15:07de ce redressement?
15:09Je pense que tout est lié.
15:11C'est une volonté politique,
15:13une volonté d'abnégation,
15:15un chemin un peu utopique,
15:17certainement, de décider.
15:19Vous parlez de l'économie,
15:21mais il y a eu aussi la justice.
15:23Le génocide rwandais
15:25au Rwanda
15:27a la particularité
15:29d'avoir été un génocide
15:31entre guillemets populaire.
15:33C'est-à-dire qu'on n'avait pas
15:35uniquement des Einsatzgruppen,
15:37on avait une participation massive
15:39d'une population dont on avait
15:4130 ans.
15:43Comment on fait quand,
15:45à la fin du carnage,
15:47on se retrouve
15:49avec 130 000 prisonniers
15:51mais, en gros,
15:532 millions de dossiers
15:55de gens impliqués?
15:57Kagame, comme souvent
15:59dans les structures
16:01de développement social
16:03et économique, a tenté de ressusciter
16:05des choses qui venaient du Rwanda
16:07précolonial.
16:09Il y a eu les gachachas.
16:11Leur bilan n'est pas forcément
16:13idéal. D'ailleurs, lui-même a dit
16:15qu'il y a eu des imperfections
16:17mais la justice ne lèche
16:19jamais tout le monde.
16:21Néanmoins, on a permis de solder
16:23ce trop-plein de coupables
16:25sachant que le Rwanda
16:27a la particularité
16:29unique
16:31dans l'histoire contemporaine
16:33d'obliger les bourreaux
16:35et les victimes
16:37à cohabiter.
16:39Quand il y a eu la Shoah,
16:41les juifs sont partis d'Allemagne.
16:43Ils sont sortis de Schwyz.
16:45Quand il y a eu le génocide arménien,
16:47les Arméniens ne sont pas restés en Turquie.
16:49Au Rwanda, on est dans un pays
16:51qui a la taille de la Bretagne
16:53et on a les nazis et les juifs qui cohabitent.
16:55Pour revenir sur la situation
16:57socio-économique du pays,
16:59la pauvreté a aussi
17:01fortement reculé
17:03ces 20 dernières années.
17:05Les inégalités restent extrêmement fortes.
17:07Oui, bien sûr.
17:09Ça reste quand même un pays d'Afrique
17:11sous-développé.
17:13On a encore beaucoup de défis
17:15à répondre,
17:17auxquels il faut répondre.
17:19Quand on arrive à Kigali,
17:21on est un peu impressionné
17:23parce que dans ce pays,
17:25il faut le rappeler,
17:27c'est un développement unique dans le monde en 30 ans.
17:29C'est-à-dire qu'en 1994,
17:31le pays était à terre.
17:33Il n'y avait rien.
17:35Plus personne, des ruines,
17:37des charniers à ciel ouvert.
17:39Et aujourd'hui, vous arrivez à Kigali,
17:41vous avez un peu l'impression d'être à Singapour.
17:43Vous sortez dans la campagne,
17:45dans les zones rurales.
17:47Évidemment, vous trouvez des scènes
17:49plus classiques
17:51du sous-développement africain.
17:53Mais malgré tout, tout le monde au Rwanda
17:55a la couverture universelle.
17:57Les familles les plus pauvres
17:59ont toutes reçu une vache.
18:01Les femmes des familles
18:03délaissées
18:05ont des subventions.
18:07Il y a tout un système de coopérative
18:09qui a été mis en place
18:11et qui d'ailleurs conduit
18:13à la décentralisation de l'État
18:15qui est beaucoup moins pyramidal
18:17que ce qu'on peut penser
18:19et qui incite les gens à prendre
18:21leur destin en marche.
18:23En réalité, le succès de Kagame
18:25qu'on ne peut pas nier,
18:27la popularité qu'on ne peut pas nier,
18:29c'est qu'effectivement,
18:31elle a changé la vie des gens.
18:33Dans les campagnes, ce n'est pas parfait.
18:35Dans les villes de province,
18:37ce n'est pas parfait.
18:39Mais la situation est certainement
18:41meilleure qu'elle l'était même avant 1994.
18:43Merci beaucoup, Maria.
18:45Malgré avoir répondu à nos questions ce soir,
18:47c'est la fin de cet entretien.
18:49Restez avec nous sur France 24,
18:51prochain point complet sur l'actualité internationale
18:53dans quelques minutes.

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