Avec Kévin Veyssière, professeur en géopolitique du sport, auteur de “GeopOlympics : Les grandes histoires géopolitiques des JO “ publié aux éditions Max Milo.
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00:00Sud Radio, les Jeux dans tous leurs états, Thierry Garrier, Joseph Ruiz.
00:07On voudrait essayer de vous proposer tous les jours, avec le sourire bien sûr, les coulisses ou des éléments des coulisses des Jeux Olympiques qui se déroulent, donc vous le savez, à Paris.
00:16Ça y est, on y est déjà, parce que pour nous qui traversons Paris tous les jours, et notamment le matin pour venir dans les studios de Sud Radio, c'est de plus en plus compliqué, mais c'est un lieu commun, tout le monde l'a dit.
00:26Alors, on va se poser une question, parce que les Jeux, ce sont bien sûr les performances sportives, ce sont bien entendu les médailles, les médailles ou la déception bien sûr, c'est l'organisation technique, les touristes, tous ceux qui vont venir assister.
00:39Et puis, il y a une dimension géopolitique, parce que les sportifs sont de grands champions, certes, les meilleurs dans leur nation, dans leur pays respectif, mais ils les représentent.
00:52Donc la géopolitique du sport, c'est une question importante, et cette année, il y a une question qui est, quelle va être la place que l'on va pouvoir donner, ou non d'ailleurs, aux athlètes russes ?
01:02Les athlètes russes seront-ils présents pendant les Jeux Olympiques ? C'est la question qu'on posait.
01:06Kévin Vessière, bonjour M. Vessière.
01:08Bonjour.
01:10Vous êtes professeur en géopolitique du sport, auteur de Géolympics, les grandes histoires géopolitiques des JO.
01:16Joseph Ruiz.
01:18C'est aux édictions Max Milot.
01:20Et alors du coup, cette question directe, Kévin Vessière, est-ce que, oui ou non, on aura des athlètes russes à Paris ? Est-ce qualité avec une délégation officielle ?
01:30Alors, oui, il y aura des athlètes russes qui seront présents à Paris, mais de manière réduite, parce que là, on est actuellement à 16 athlètes russes inscrits.
01:39Par contre, ils participeront non pas sous bannière de la Russie, mais sous bannière neutre.
01:43C'est-à-dire qu'ils seront présents, mais sans hymne, sans drapeau, sans élément représentant la Russie.
01:50Ils ne seront aussi pas présents à la cérémonie d'ouverture du fait de la réglementation du CIO suite à la guerre entre la Russie et l'Ukraine.
02:01Alors, comment ça a été justifié, cette présence-là ? On sait que le CIO a mis énormément de temps à valider la présence d'athlètes russes, même si c'est sur bannière neutre.
02:10Comment est-ce que ça a été justifié par le CIO ?
02:13Il faut remonter un petit peu dans le temps. Il faut savoir que, lorsque la Russie a lancé la guerre contre l'Ukraine, il y avait une crainte, en tout cas, du monde occidental d'une troisième guerre mondiale.
02:23Le CIO, qui est plutôt orienté vers l'Occident, avait pris des sanctions, notamment en appelant les fédérations internationales sportives à exclure les athlètes et les équipes représentant la Russie des compétitions.
02:34Après, depuis, la guerre a perduré, mais les JO se sont rapprochées, et le CIO a tenté de revenir à une position neutre politique,
02:42tout en prenant conscience aussi que, s'il prenait une décision de la réintégrer pleinement la Russie, il y avait un risque de politisation du sport et aussi un risque peut-être de boycott de l'Ukraine.
02:52Donc, il y a eu une réglementation qui a été mise en place avec des conditions pour que les athlètes russes participent au jeu de Paris 2024 à minima,
03:00c'est-à-dire sous bannière neutre, à titre individuel, il n'y ait pas de soutien explicite à la guerre en Ukraine,
03:05et qui soit conforme, en tout cas, aux normes anti-dopage, puisqu'il y a un passif contre la Russie et le dopage.
03:11Comment la décision a été accueillie, du côté de Vladimir Poutine, notamment ?
03:16Par Vladimir Poutine et par la Russie, elle a été mal accueillie, parce que pour eux, en tout cas,
03:21ils voient cela comme une manière de mettre tout le talpis, en fait, finalement, la Russie,
03:29et de ne pas pouvoir participer à l'une des plus grandes compétitions sportives,
03:32avec des discours assez virulents entre le CIO et la Russie,
03:36mais, en tout cas, le CIO ne veut pas que le CIO serve de plateforme de politisation du sport,
03:42et on sait que la Russie et le sport, ça a été souvent une affaire de politisation,
03:47à travers les JO de Sochi, ou même à travers les JO de Tokyo, de la dernière édition.
03:52La Russie, aussi, était normalement exclue, et devait participer sous bannière neutre,
03:57notamment du fait des normes anti-dopage, mais, en fait, finalement,
04:01ils ont pu participer avec leur couleur et avec un hymne rappelant, en tout cas, la Russie,
04:04donc là, les normes ont été, en tout cas, plus sévères pour cette édition-là.
04:08Oui, mais Kevin Vessières, je vais me faire l'avocat du diable,
04:11ou, en tout cas, l'avocat des Russes, là, à quelques instants.
04:13Vous êtes un observateur, un historien, un professeur en géopolitique,
04:16un historien des histoires de la géopolitique des JO.
04:19Franchement, est-ce qu'on n'est pas dans l'hypocrisie absolue ?
04:22Parce qu'en réalité, on fait de la politique en disant qu'on ne veut pas des Russes,
04:25c'est une façon de prendre position, et pourquoi pas,
04:27mais pour l'Ukraine, une façon de réduire, en quelque sorte, la qualité des athlètes russes,
04:34alors qu'ils seront là, précisément, vous venez de nous l'expliquer,
04:36sans bannière, sans drapeau, sans hymne national.
04:39On n'est pas dans l'hypocrisie complète, là ?
04:42Je ne parlerai pas d'hypocrisie, après, ce qu'il faut savoir,
04:45c'est que le CIO, c'est une organisation qui a été fondée en Europe de l'Ouest,
04:49après qu'il y a, aussi, de par ses présidents, et de par ses premiers jeux,
04:53en tout cas, quand même une touche qui est tournée aussi vers l'Occident,
04:57et que, du fait, en tout cas, de cette guerre,
05:00qui pouvait un peu plus impacter, en tout cas, le microcosme du CIO,
05:04même si le CIO est à vocation mondiale et universelle, avec 206 nations présentes,
05:10et ils ont pris des sanctions lourdes contre la Russie,
05:12mais après, par contre, la question se pose, effectivement,
05:14si ces sanctions ont été prises contre la Russie,
05:16pourquoi est-ce qu'elles n'auraient pas pu être reprises contre un autre pays,
05:19qui a lancé une offensive militaire contre un autre pays ?
05:22Donc, c'est pour ça que, là-dessus, le CIO, en tout cas, a été très embêté,
05:25après cette décision, et à l'approche du CIO Paris 2024,
05:29et qu'ils ont essayé de mettre en place une solution
05:31pour, à la fois, revenir à une neutralité politique
05:34et que les athlètes ne soient pas, finalement, responsables de l'acte de la gouvernement,
05:39mais tout en, finalement, préservant aussi la participation de l'Ukraine,
05:45et puis, s'il y avait un boycott de l'Ukraine,
05:47peut-être aussi un boycott de ses alliés.
05:49Autre question de Joseph Ruiz, merci, pardon.
05:52Et du coup, est-ce qu'on peut imaginer des confrontations entre Ukrainiens et Russes
05:55quand ça se passe, pendant les Jeux Olympiques ?
05:57En effet, attention...
05:59Après, je n'ai pas étudié en détail s'il y avait, effectivement,
06:01des confrontations entre Ukrainiens et athlètes russes,
06:05mais après, c'est tout à fait possible, je pense notamment au tennis.
06:07Là, c'est les cas aussi, on avait pu voir, effectivement,
06:10des gestes aussi politiques de la part des athlètes ukrainiennes,
06:14si personne ne voulait pas serrer la main aux athlètes russes ou biélorusses.
06:18Ah oui, voilà, c'est ça.
06:20Il y a aussi les biélorusses, dont on a, finalement, assez peu parlé.
06:22Alliés des Russes, dans le conflit.
06:24Est-ce qu'il n'y a que les Russes qui sont visés par cette décision-là,
06:30ou est-ce qu'il y en a d'autres, et notamment les biélorusses ?
06:32C'est les deux seules nations ?
06:34Alors, pour cette décision, effectivement, c'est les deux seules nations
06:36qui seront sous bannière neutre.
06:38La bannière, ce sera athlètes, une vélodrome neutre qui sera présente,
06:42pour les athlètes russes et biélorusses,
06:44donc ils seront sous cette bannière-là.
06:46Pas présent l'interview d'ouverture, est-ce qu'ils gagnent une médaille ?
06:48En tout cas, il n'y aura pas les hymnes et pas les drapeaux qui seront joués,
06:51ce sera la bannière olympique et l'hymne olympique qui seront joués.
06:53Et ça a déjà été le cas par le passé pour des situations de conflit,
06:57notamment on pense au cas de la Yougoslavie,
06:59qui avait été aussi exclue en 1992 suite aux guerres de Yougoslavie.
07:03Et les athlètes avaient aussi participé au conflit.
07:05On voit peut-être qu'il y a une vessière, avoir des situations surréalistes,
07:07avec finalement sur le podium un Russe en or, avec une bannière olympique,
07:11et puis un athlète ukrainien en argent, qui serait à ses côtés,
07:15dont on entendra l'hymne,
07:17enfin ça va être un petit peu, c'est pour ça que je parlais d'hypocrisie,
07:19un petit peu bancale.
07:21Dans quelles disciplines sont-ils forts, les Russes, encore aujourd'hui ?
07:25Vous pouvez nous dire un peu, Kevin Vestiaire, ce que vous imaginez ?
07:28De ce que j'ai pu, enfin regarder de mon côté,
07:31comme je vous l'ai dit, il n'y aura pour l'instant que 7 athlètes russes qui sont inscrits,
07:35et 7 athlètes biélorusses, sachant que certaines fédérations...
07:38C'est quoi les disciplines les plus présentes ?
07:40Le tennis, c'est aussi la lutte et l'haltérophilie je crois,
07:43mais par exemple vous avez la fédération de lutte russe,
07:48qui a décidé finalement de ne pas participer,
07:50parce que pour eux les conditions étaient trop contraignantes
07:53pour en tout cas participer à ces Jeux Olympiques.
07:56Donc vous avez certaines fédérations sportives russes,
07:58ou athlètes russes, qui ne participent pas aux Jeux,
08:00parce qu'ils trouvent que les conditions de participation
08:02ne sont pas acceptables de leur côté.
08:04Merci beaucoup, professeur en géopolitique du sport,
08:07Kevin Vestiaire, qui nous a éclairés,
08:09et nous avons tenté de répondre à cette question,
08:12qui est une des questions coulisses des JO dans tous leurs états,
08:15les athlètes russes seront-ils présents ou non pendant les JO ?
08:18Je voudrais remercier ce matin Joseph Ruiz,
08:21avec qui nous avons monté cette première de ce rendez-vous,
08:24qui durera j'espère plus que cet été,
08:27Amélie Béguin bien sûr, Thibaut Sadler et Jamel Abdelhak,
08:31qui nous ont accompagnés toute la matinée pour ce 10-13
08:35sur les grands débats de l'été,
08:37et notamment les coulisses des JO.
08:39On se retrouve demain mardi,
08:41très bonne journée avec nous, sur Sud Radio bien sûr.
08:44Sud Radio, parlons vrai.