Qu’est-ce qui explique le succès du spectacle Le Roi Lion ? Son histoire ? Ses décors ? Ses musiques ? Les gens qui le construisent, vous répondra Laurent Bentata. Le directeur général France de Stage Entertainment est l’invité du Grand Entretien de SMART JOB.
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00:00Le cercle RH est un grand entretien aujourd'hui avec un entrepreneur, un chef d'entreprise qui fait un métier pas comme les autres, il fabrique des spectacles, il vous fait rêver chaque jour, en tout cas quand vous poussez à la porte de ses salles, et j'accueille Laurent Bentata. Bonjour Laurent.
00:26Bonjour Arnaud.
00:26Très heureux de vous accueillir, alors vous êtes le directeur général France de Stage Entertainment, comme son nom l'indique c'est une structure américaine, et vous êtes celui qui avait fait venir le spectacle Roi Lion, alors vous avez, j'en suis sûr vous qui êtes devant votre poste, étaient des milliers, peut-être des millions, on verra les chiffres, à pousser la porte de Bogador pour voir le Roi Lion.
00:45D'abord, ça sera l'occasion aussi à travers cet échange de faire un bilan, quelques images juste pour vous rafraîchir la mémoire ou peut-être avoir envie de pousser la porte de Bogador.
00:56C'est parti.
01:27On y va, on y va.
01:31On y va, on y va.
02:02Laurent, je voulais regarder les images, vous l'avez vu, je ne sais pas, 200 fois, vous êtes venu 200 fois dans votre salle, je voyais avec les yeux qu'il brillait encore.
02:12Oui, on ne s'en lasse pas.
02:13Il y a quoi, il y a de la fierté de voir comme ça avec un peu de recul sur un écran ?
02:17La fierté, mais j'essaie toujours de me mettre dans le costume du spectateur et j'y arrive toujours parce que ce spectacle est tellement fort.
02:24Il vit en toi, comme dit l'interprète.
02:27Je pense que ce spectacle, il vit en chacun des personnes qui travaillent, qui œuvrent tous les soirs pour ce spectacle.
02:34On voit ceux qui sont sur scène, les chanteurs, les danseurs, les muséens, ça c'est la partie émergée de l'iceberg.
02:39Puis il y a tous ceux qui, dans l'ombre, ont construit le spectacle.
02:43Ça commence évidemment par vous, Laurent, parce que c'est vous qui orchestrez tout ça.
02:47Puis ensuite, il y a tous les métiers.
02:48Ça aussi, c'est magique, les coulisses d'un spectacle.
02:51C'est un travail d'orfèvrerie.
02:52Il y a environ 200 personnes qui travaillent en coulisses sur ce spectacle.
02:58Dans un lieu qui est grand, mais pas avec 200 personnes, il faut que chacun trouve sa place, s'éminuter à la seconde près,
03:06parce qu'un artiste, il doit rentrer à la seconde près, donc son changement de costume doit être là, il est entouré, encadré.
03:12Donc voilà, il y a énormément de gens.
03:14C'est un métier passion, comme on l'appelle, mais c'est un métier où tous les soirs, c'est une première.
03:19Donc tous les soirs, on doit voir le spectacle comme si on le jouait pour la première fois.
03:23Vous, le professionnel, on reviendra aussi sur le caractère chef d'entreprise, parce que faire et monter des spectacles, c'est aussi une entreprise.
03:31Il faut que des spectateurs poussent les portes des salles.
03:34Il faut gagner de l'argent, ce qui est une évidence.
03:36Mais quand vous voyez le spectacle, est-ce que vous avez l'œil du professionnel qui dit, tiens, ce soir, le costume n'est pas arrivé, il y a un petit maquillage qui ne va pas ?
03:45Est-ce que vous avez ce niveau-là de détail ?
03:47Oui, on regarde et heureusement, on a un rapport tous les soirs qui arrive, puisque je ne suis pas là-bas tous les soirs,
03:52mais avec les équipes, on a un rapport tous les soirs sur le spectacle, un rapport technique et artistique.
03:56Donc on sait ce qui s'est passé, comme ça, ça nous permet de réagir le lendemain ou d'envoyer un petit message quand un artiste est blessé
04:01ou quand un technicien a eu un problème et autres, donc de pouvoir réagir et d'être au courant en temps réel de ce qui se passe.
04:07Donc oui, c'est important, on voit la différence, mais ce spectacle est quand même bien huilé, il a été créé il y a 30 ans,
04:15on l'a monté avec les équipes américaines de Disney, qui sont très présents aussi, d'ailleurs ce rapport, elles le reçoivent aussi.
04:21Donc on a une équipe d'encadrement solide.
04:26Vous vous sentez plus artiste ou plus chef d'entreprise ?
04:31Je pense que j'ai le cerveau d'un chef d'entreprise et j'ai le cœur d'un artiste.
04:36Donc il faut être un peu, quoi, bicéphale ?
04:38Oui, il faut un peu avoir les deux, parce qu'on ne peut pas faire ce métier si on n'est pas un minimum passionné.
04:43Nous sommes des vendeurs d'émotions, donc dans ce registre-là, on a des fournisseurs d'émotions,
04:50donc il faut toujours se mettre à la place du spectateur.
04:52Qu'est-ce qu'il a envie de voir ? Quelles vont être ses problématiques pour arriver dans la salle ?
04:56Donc tout ça, on doit l'intégrer aussi dans notre tête pour être rationnel dans notre manière d'appréhender le spectacle.
05:02Il y a toujours chez les entrepreneurs, les chefs d'entreprise qui sortent un nouveau produit.
05:06Je pense à une voiture, je pense à un produit nouveau qu'on met sur le marché, il y a forcément une fébrilité.
05:12On se dit, voilà, c'est la même chose pour vous, vous sortez un spectacle, il y a un peu de promo,
05:18et puis ensuite, il y a le spectacle. On est comment là ?
05:22On est toujours en alerte, en veille. C'est marrant, il y a souvent des gens qui me disent, mes amis autour de moi,
05:28c'est bon, tu as lancé le spectacle, qu'est-ce que tu fais maintenant ?
05:30Un spectacle, il s'entretient, ce n'est pas une machine qui est en pilotage automatique et qui roule.
05:35Il y a des problématiques sociales, il y a des problématiques RH, on va en parler.
05:39Il y a des problématiques humaines, beaucoup, parce qu'on faisait 200 personnes qui travaillent avec des profils complètement différents.
05:45Il faut être là, il faut être présent, il faut être chef d'orchestre, il faut orchestrer tout ça, il faut leur apporter le soutien nécessaire.
05:50Il y a de l'artistique, l'artistique avec des blessures et autres, et puis il y a le marketing, et puis il y a le commercial,
05:55parce qu'il faut vendre des billets. Nous, on est un acteur privé, on ne marche que parce qu'on vend des billets.
06:01Donc, il faut qu'il y ait du public dans la salle, tous les soirs.
06:04Tous les soirs, c'est un nouveau spectacle, tous les soirs, c'est un nouveau lancement.
06:07Et donc, toujours une petite boule au ventre, même quand vous n'êtes pas à Mogador, parce que vous n'y êtes pas tous les soirs,
06:11il y a toujours cette petite incertitude, on regarde quand même les entrées, on voit si ça fonctionne.
06:16Oui, puis on voit bien sûr le remplissage à long terme. On se projette aussi pour voir est-ce qu'il y a une baisse de régime,
06:22est-ce que ça baisse en termes de cadence de vente. Mais c'est aussi le propre du spectacle vivant.
06:28En tant que responsable d'un lieu, de directeur du théâtre, il peut se passer toujours quelque chose.
06:32C'est du spectacle vivant. Tous les soirs, si c'est de l'humain, il peut avoir un défaut technique.
06:37Ça nous est arrivé d'avoir du retard, d'arrêter le spectacle au milieu, parce qu'un problème technique avait eu lieu,
06:43donc on doit opérer. Qu'est-ce qu'on fait ? On annule, on n'annule pas. Ça nous est malheureusement arrivé très, très peu de fois.
06:48Mais quand même, ça peut arriver. C'est un spectacle, c'est du spectacle vivant.
06:52L'humain et les RH. Vous êtes dans une émission RH, alors on a des RH de très grandes entreprises du cas,
06:57qui nous parlent de stratégie, de RSE, d'accompagnement, de marque employeur, tous les mots qu'on utilise.
07:04Est-ce que vous, vous les avez ? Ou est-ce que quand on est patron d'une petite troupe de 34 personnes,
07:09je crois, c'est 34 personnes, est-ce que ça fonctionne plus à l'ancienne, à l'affect, à l'humain ?
07:16C'est un peu les deux, mais on veut éviter quand même le côté empirique, donc on est quand même très organisé.
07:22Puis on a la chance d'appartenir à un groupe qui embauche plus de 1500 personnes,
07:26donc l'IH qui organise des stratégies globales, diversité, inclusion, c'est à l'échelle du groupe,
07:32parce qu'on a tous les mêmes problématiques, que ce soit en Espagne, aux Pays-Bas, en Allemagne ou en Italie et en France.
07:38Donc on essaye d'harmoniser tout ça, et j'ai une superbe RH, Damon Fontenot, qui travaille là-dessus,
07:44pour essayer d'orchestrer, d'organiser, de structurer tout ce qu'on peut proposer.
07:48Donc oui, la marque employeur, on est dessus. Oui, le RSE, oui, la diversité, l'inclusion, à la fois pour nos salariés,
07:54mais aussi pour nos spectateurs, parce qu'on a les deux volets, et on y travaille énormément, et on est très actifs là-dessus.
07:59On a des entreprises qui, sur ce plateau, et qui, presque depuis trois saisons, viennent nous voir et nous disent
08:03« on n'arrive pas à recruter, c'est la pénurie, c'est compliqué, les gens ne viennent plus ».
08:07Est-ce que, dans votre secteur, vous avez plus de CV que de postes à proposer,
08:11ou est-ce que vous aussi, vous subissez, j'allais dire, les affres du recrutement ?
08:15Non, ce n'est pas évident, on est encadré par des cabinets qui nous soutiennent, mais ce n'est pas évident.
08:21Il y a des métiers qui sont touchés par une plus grande pénurie que d'autres, les métiers techniques sont compliqués,
08:27donc on est en train de développer, on en parlera peut-être tout à l'heure, une opération avec les déterminés,
08:31une association pour aller chercher des techniciens et former des techniciens dans les quartiers sensibles.
08:35Mais là, on recrute en marketing en ce moment, on recrute un directeur technique,
08:39donc on est une société qui recrute, mais on a besoin, pour la marque employeur,
08:43de montrer que Stage est une société où il est agréable à travailler et à vivre.
08:48Vous venez sur ce plateau de télé pour nous le dire, officiellement, vous nous dites « on recrute, on a besoin de postes », c'est très précis.
08:53Comment vous vous faites connaître ? Parce que c'est vrai qu'objectivement, ces sociétés, on a l'impression qu'on ne peut pas les approcher,
08:58que c'est compliqué d'approcher. C'est très étrange le rapport qu'on entretient, on ose presque à peine envoyer un CV.
09:04C'est très...
09:05Pourtant, il faut. Nous, on essaie de recevoir un maximum de gens et on cherche des personnalités.
09:10Encore une fois, pour travailler, bien sûr, il y a une expertise technique qui est indéniable, qui est une clé d'entrée,
09:15mais on cherche cette petite différence, cette petite lueur dans les yeux, cette petite flamme,
09:21cette créativité, cette envie d'aller de l'avant, de bouger un peu.
09:25C'est marrant, j'étais en séminaire, j'ai emmené mes équipes en séminaire la semaine dernière,
09:28et il y a une phrase qui est revenue dans « Qu'est-ce qu'on peut faire pour aller mieux ? »
09:31où on avait articulé les deux jours, une première journée, qui sommes-nous aujourd'hui, quelles sont les valeurs,
09:36et demain, quelle entreprise on a envie d'être.
09:38Et il y a une des phrases qui est revenue de dire, on veut arrêter la phrase « c'est pas possible ».
09:43Parce que le côté « c'est pas possible », c'est réducteur, c'est pénalisant, c'est un boulet, on n'avance pas,
09:50et c'est démobilisant.
09:52Qu'est-ce qu'on met à la place ? Qu'est-ce qu'ils ont inventé à la place du « c'est pas possible » ?
09:55Moi, je leur ai dit, c'est difficile, mais on va y arriver.
09:57Donc rien n'est impossible, en fait ?
09:59Non, je veux que des gens qui me proposent des choses, qui rentrent dans mon bureau,
10:02on ne pourra pas tout monter peut-être, mais au moins, essayez, essayons.
10:06Il y a beaucoup de choses qu'on tente, même des fois des spectacles.
10:08Des spectacles qu'on tente, parce qu'on y croit, qui ne marchent pas, ce n'est pas grave.
10:11Pour moi, il n'y a pas d'échecs, il y a des enseignements.
10:14Tirer profit de ces échecs.
10:16Exactement, et apprendre, même si c'est difficile d'apprendre dans notre métier,
10:19parce qu'il y a tellement de paramètres.
10:21Pourquoi un spectacle marche plus que l'autre ?
10:23Qu'est-ce qui fait venir les spectateurs plus que d'autres spectateurs ?
10:27Ça, c'est quoi ? C'est de la magie, on ne sait pas trop.
10:30Non, on essaie de faire des études, on essaie d'interroger notre public,
10:33on essaie de voir comment le secteur évolue, quels sont les arguments du spectacle,
10:36sur quoi il faut agir.
10:38Est-ce qu'on a des segmentations de spectateurs qui nous permettent de jouer
10:41sur ce segment plus que sur celui-là ?
10:43Quels sont les arguments en termes de marketing commercial ?
10:46C'est très intéressant ce que vous dites, parce qu'on pense que c'est une sorte de vision empirique
10:49menée par un patron qui est dans son bureau, qui est comme ça.
10:51Mais pas du tout. Ce que vous nous décrivez, c'est qu'il y a une structuration marketing,
10:54qu'il y a des segments, qu'il y a une réflexion stratégique.
10:57Bien sûr.
10:58Ça, c'est génial.
10:59On a des équipes marketing, on a des équipes qui pensent, qui réfléchissent.
11:02Et encore une fois, ce n'est pas une science exacte.
11:04C'est vrai qu'on a souvent associé le théâtre à un travail d'artisan.
11:08Il l'est au niveau technique et il doit l'être.
11:10On doit garder l'âme de l'artisan. Ça, c'est clé.
11:13Mais il faut structurer et industrialiser et apporter des process et de la réflexion
11:18à l'ère de l'intelligence artificielle, à l'ère de tous ces développements marketing,
11:22des bases de données. On ne peut pas laisser de côté.
11:25Pour vous, le théâtre, vous étiez venu nous le dire il y a deux ans,
11:29rappelez-vous, pendant le Covid.
11:30Je vous avais interrogé parce qu'à une époque, certains évoquaient l'idée
11:33qu'on puisse, de son canapé, regarder le théâtre à la maison.
11:36On met des caméras à Mogador et puis plus personne.
11:38Et je me souviens que vous étiez rentré un peu dans une colère en disant non, jamais.
11:42Et ça, c'est intéressant parce que c'était votre âme d'artiste qui parlait.
11:45Et ça, ça n'a pas bougé ?
11:46Non.
11:47C'est dans la salle qu'on vit un spectacle.
11:48C'est incroyable. Il y a deux semaines, je vivais le spectacle avec les musiciens.
11:52J'ai fait deux heures et demie de bonheur avec les musiciens.
11:54Mais des fois, on peut se poser la question. C'est un coup.
11:57Est-ce qu'on les laisse dans la salle ?
11:59Non. C'est tellement fort. C'est ça, ce qu'on fait.
12:03Et on forme nos futurs artistes.
12:05On a monté une école avec les cours Florent.
12:07Ils ont présenté leur spectacle il y a deux semaines.
12:09J'ai été les voir à la fin. Je leur ai juste dit une phrase.
12:11Je leur ai dit quand je vous ai vu ce soir, j'ai compris pourquoi je faisais ce métier.
12:15Parce qu'il y a la transmission.
12:17Donc, on fait quelque chose d'intelligent.
12:19On n'est pas en train de travailler pour nous-mêmes.
12:21Et se dire demain, j'arrête. L'entreprise s'arrête.
12:23Non, on est en train de préparer l'avenir.
12:25Est-ce que vous avez le sentiment quand même parmi toutes les personnes qui sont à votre place
12:28qui font un grand entretien et qui dirigent des boîtes d'informatique
12:31qui sont RH dans des énormes boîtes.
12:33Est-ce que quand vous êtes seul dans votre salle à Mogador, assis sur un fauteuil,
12:37vous dites, je fais quand même l'un des plus beaux métiers du monde ?
12:40Oui, bien sûr. Je me le dis souvent quand j'arrive en première,
12:43quand je vois le spectacle, quand je vois l'ouverture du Royaume.
12:46Bien sûr, parce que c'est vrai que des fois on bosse.
12:48On se dit, c'est dur, c'est compliqué. On est confronté à des problématiques.
12:51Et puis, j'essaye. Tous les soirs, j'ai la chance d'avoir mon bureau dans le théâtre.
12:54Et je descends et je me fais le numéro d'ouverture du Royaume
12:56qui est certainement l'un des plus beaux numéros d'ouverture qu'on ait la possibilité de voir.
13:01Et là, j'en prends plein les yeux et je fais mon plein d'énergie et de motivation pour repartir.
13:10Il nous reste un petit peu de temps.
13:12Devant vous, le Roi Lion, c'est vrai que peut-être qu'il aurait été possible
13:16de le poursuivre encore trois saisons, je ne sais pas, possiblement.
13:19C'est quoi, là ? Qu'est-ce qu'il y a devant vous, Laurent Bendata ?
13:22Il y a du recrutement, déjà. Il faut retenir qu'il y a du recrutement
13:24et qu'il faut aller sur l'onglet Stage Entertainment
13:27pour trouver peut-être un poste qui vous correspond.
13:29Des techniciens que vous allez former parce que les techniciens,
13:31lumière, électricité, on en a besoin.
13:33Tout à fait.
13:34Et devant vous, c'est quoi, là ? Les dix ans à venir, c'est quoi pour vous, Laurent Bendata ?
13:37J'aimerais bien avoir deux, trois spectacles.
13:39On l'a abordé, on l'a un peu touché d'une voix cette année
13:42puisqu'on a eu trois spectacles en 2023 plutôt.
13:44On a eu trois spectacles avec Mahamia, le Roi Lion et Spamalot.
13:47Qui a très bien marché, d'ailleurs.
13:48Exactement. Spamalot qui a été primé par un Molière récemment.
13:51L'idée, c'est de continuer.
13:53Vous avez été chahuté sur la scène.
13:55Il a trouvé que vous l'aviez arrêté un peu tôt, le spectacle.
13:57Vous vous rappelez, ça aussi, en direct.
13:59C'est rare pour un chef d'entreprise d'être en direct vu par des millions de Français.
14:02Et vous avez quand même l'acteur principal qui dit
14:04« Bon, c'est sympa, on a gagné la coupe, mais vous m'avez sucré le spectacle. »
14:07Il vous l'a dit.
14:08Oui, il nous avait surtout promis de reprendre.
14:10C'est ça. Et vous lui avez promis de reprendre.
14:12Oui, c'était sa volonté. On va voir.
14:14On est en train d'analyser la chose.
14:16Mais oui, de développer plusieurs spectacles
14:18et de marquer d'une pierre blanche,
14:20de montrer que le spectacle musical,
14:22la comédie musicale et le musical
14:24est une réalité, une réalité en croissance,
14:27une réalité en développement
14:29et qu'il y a un public pour ça, qui est demandeur.
14:31Et d'avoir peut-être un deuxième lieu,
14:33voire un troisième lieu et de pouvoir proposer
14:35les plus beaux spectacles.
14:36Il y a encore énormément de beaux spectacles
14:38qu'on n'a pas proposés au public français.
14:40Quand vous dites des lieux, parce que j'ai lu dans une interview
14:42dans un journal où vous présentiez votre parcours,
14:44votre histoire, le Broadway sur scène,
14:47il y a un peu de ça chez vous.
14:49L'idée de redonner à Paris le lustre
14:51qu'il avait, je dirais, il y a 50 ans
14:53et qu'il n'a plus aujourd'hui en matière
14:55de grande salle de cabaret.
14:56Tout à fait, c'est en grande salle.
14:58C'est aussi la valeur expérientielle.
15:00On a développé à Mogador,
15:02on l'essaye tous les soirs,
15:04d'améliorer de notre manière le sens de l'accueil.
15:07Et je demande à mes équipes,
15:09que ce soit au bar, d'ailleurs on a supprimé
15:11tout ce qui était ouvreuse,
15:13payé au pourboire, parce que je trouve ça
15:15compliqué, ne serait-ce que par respect pour la personne.
15:18Nos gens sont des hôtesses,
15:20qui sont déclarées, qui sont payées,
15:22et qui accueillent de manière professionnelle
15:24les gens avec le sourire.
15:25On essaye, parce que quand une personne
15:27paye 70, 80 euros, elle se doit au moins
15:29au minimum d'avoir le sourire.
15:31Donc on travaille aussi là-dessus.
15:32Donc demain, on a développé cette expertise
15:34aussi de pouvoir proposer un service
15:36avant le spectacle, pendant le spectacle
15:38et après le spectacle.
15:39Et ça fait partie du package
15:41qu'on a chez Stage,
15:43mais parce qu'on a la chance et j'ai la chance
15:45d'être à la fois un producteur et un directeur de salle.
15:46Donc d'avoir les deux casquettes, de maîtriser
15:48le contenu et le contenant.
15:49Et c'est ça qui fait certainement l'une de nos spécificités.
15:51Et puis quand même, lorsque vous nous racontez
15:53en coulisses, c'est d'avoir une entreprise
15:55de structure et unifiée autour de valeurs,
15:57parce que c'est ça finalement à travers votre séminaire.
15:59Alors, on voyait cette maquilleuse là tout à l'heure
16:01qui sont intermittents du spectacle,
16:03il faut réussir à marier des statuts
16:05des univers très différents, il faut le dire.
16:07Il y a les intermittents, il y a les salariés
16:09de Stage, il y a les comédiens,
16:11tout ça doit vivre ensemble.
16:12Oui, et ils travaillent tous pour le même...
16:15Et tous les corps de métier, puisqu'on a
16:17les métiers des services-support, on a bien sûr
16:19tous les techniciens, les comédiens,
16:21les musiciens, enfin tous ces gens
16:23gravitent autour, mais ils travaillent dans le même objectif.
16:25Donc c'est pour ça que quand j'essaye de les réunir,
16:27c'est difficile parce qu'ils ne sont pas sur le même faisceau horaire.
16:29Exactement.
16:30Ça aussi, c'est une complexité quand vous avez une entreprise
16:32avec des gens qui ne travaillent pas au même moment,
16:34de les réunir ensemble
16:36et de véhiculer
16:38ces valeurs qui sont les nôtres,
16:40qui sont les respects,
16:42qui sont les ambitions, entre autres.
16:44On termine, Laurent Bentata,
16:46sur ces magnifiques images
16:48dont on ne se lasse pas,
16:50le Roi Lion encore quelques jours à Mogador
16:52et puis d'autres spectacles
16:54à découvrir que vous êtes en train de concocter,
16:56j'en suis sûr. Merci Laurent d'être venu.
16:58C'est un vrai plaisir.
17:00Directeur général France et DRH en quelque sorte en chef
17:02de toute l'équipe de Stage Entertainment
17:04et de toutes les équipes qui gravitent
17:06autour de ce spectacle, techniciens,
17:08maquilleuses, menuisiers,
17:10costumiers.
17:12Une grande famille, des gens qui travaillent ensemble.
17:14Merci Laurent Bentata.
17:16On tourne une page, direction Fenêtres sur l'emploi
17:18et j'accueille mon invité.