Regardez Lenglet-Co and You avec François Lenglet du 11 juillet 2024.
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00:007h39, François Lenglet, Lenglet Co, jusqu'à combien peut-on taxer les riches ?
00:08La question monte, François, avec la possibilité de voir arriver au pouvoir l'Alliance des Gauches, le nouveau front populaire.
00:14Oui, le LFP, inspiré par LFI, a multiplié les propositions pour taxer davantage les Français,
00:20tous les Français d'ailleurs, contrairement à ce qu'ils disent, avec un traitement de faveur pour les classes considérées comme riches,
00:26au-dessus de 4000 euros par mois.
00:28Il y aurait une CSG progressive, alors qu'elle est aujourd'hui proportionnelle, c'est-à-dire qu'elle monterait avec le niveau de revenu,
00:35les salaires nets baisseraient donc fortement, et en plus de cela, nouvel impôt sur le revenu avec 14 tranches,
00:41dont la dernière, pour les salaires au-dessus de 30000 euros par mois, c'est beaucoup, avec un prélèvement de 90% des revenus.
00:49Pardon, mais 90%, c'est possible, ça ?
00:52Aujourd'hui, non. La Constitution l'interdit parce que c'est un taux jugé confiscatoire,
00:57d'autant que ces 90%, ils seraient prélevés après la CSG, qui est déjà un impôt sur le revenu.
01:02On aurait donc un taux d'au moins 100%. Je gagne 100, je paye 100.
01:06Absurdité, qui n'arrête pas tout le monde chez LFI. LFI envisageait de modifier la Constitution pour mettre en place ce prélèvement.
01:13On peut penser quand même que la partie la plus modérée du Front populaire, les socialistes, n'irait pas jusqu'à cette dinguerie.
01:20Concrètement, François, à combien sont taxés les riches aujourd'hui ?
01:2345%, c'est le taux le plus élevé, au-delà de 180 000 euros par an et par personne.
01:29Ce à quoi s'ajoute une surtaxe de 3 à 4% pour les revenus supérieurs à 250 000 euros par an.
01:36Bon, c'est bien sûr une toute petite minorité, c'est moins d'un français sur mille, qui a donc un prélèvement de 49%.
01:44En plus de la CSG, environ 10%, ça nous fait 59%, ce qui nous situe dans les niveaux les plus élevés en Europe et donc les plus élevés au monde.
01:55Et du coup, s'ils ont beaucoup de moyens, François, pourquoi ne pas les faire contribuer davantage ?
01:59Oui, c'est l'argument de la gauche, c'est vrai. On se dit, il y a une dette importante, déficit, etc.
02:03On peut entendre, discuter cet argument, mais attention quand même à ne pas perdre de vue un élément essentiel.
02:08La fiscalité, c'est une question de rapport de force.
02:11Expliquez-nous ça.
02:13Au-delà d'un certain seuil, et on n'en est sans doute pas loin aujourd'hui en France, l'animal fiscal développe des stratégies d'évitement de l'impôt.
02:21Il ne se laisse pas écraser par le marteau fiscal.
02:24Ça veut dire qu'il contourne la loi ?
02:26Oui, il y a plusieurs façons de le faire, et qui ne sont pas illégales toutes d'ailleurs.
02:30Quittez la France, d'abord. Pendant des années, nos riches sont partis en Belgique.
02:34Chaque année, plusieurs centaines de personnes avec plus de 100 000 euros de revenus par an partaient à l'étranger.
02:40Pour les contribuables qui ne peuvent pas partir, les plus nombreux, il y a le travail au noir.
02:45Le travail au noir, c'est l'exil fiscal du pauvre.
02:48Et puis enfin, il y a ceux qui préféreront moins travailler pour moins gagner, s'ils n'ont plus l'espoir d'en retirer le bénéfice.
02:54C'est ce qui explique que quand on monte les impôts, le rendement soit en réalité beaucoup plus faible qu'attendu, l'activité disparaît.
03:01On a connu ça en 2012-2013 avec François Hollande.
03:05Ça veut dire qu'on ne peut pas changer la fiscalité ?
03:08Mais il faut garder du bon sens et réfléchir à l'axiome de base.
03:12À priver les individus du fruit de leur travail, ils finissent par ne plus travailler.
03:16Et c'est tout le pays qui traîne.