Avec Olivier Serva, Députe de Guadeloupe et porte-parole du groupe LIOT à l’Assemblée nationale
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00:00Et à 7h11, sur Sud Radio Parlons Politique, désormais avec cette question,
00:04le groupe Liott va-t-il de nouveau être un acteur majeur à l'Assemblée Nationale ?
00:08Souvenez-vous, ce groupe de députés dit indépendant avait fait beaucoup parler de lui pendant la réforme des retraites
00:14et pourrait de nouveau se reconstituer avec de nouvelles têtes dans l'hémicycle.
00:17Olivier Servat, bonjour !
00:19Bonjour Monsieur Trouleau.
00:20Merci d'être avec nous en direct sur Sud Radio.
00:22Vous êtes député de la première circonscription de la Guadeloupe
00:25et porte-parole du groupe Liott à l'Assemblée Nationale.
00:28Olivier Servat, ma première question, elle est simple finalement.
00:31Pouvez-vous nous confirmer ce matin qu'il y aura un groupe Liott à l'Assemblée le 18 juillet prochain ?
00:37Oui, je vous confirme qu'il y aura un groupe Liott à l'Assemblée.
00:40Nous nous sommes vus il y a trois jours.
00:43Nous allons annoncer les noms et les signatures mardi.
00:46Mais je vous confirme qu'effectivement, nous sommes aujourd'hui entre 17 et 23 députés,
00:52déjà ceux qui ont été réélus, puis les nouvelles personnes, les nouveaux députés qui vont arriver.
00:58Parce qu'effectivement, ce groupe doit continuer à exister parce qu'il est central
01:02et nous entendons bien, notamment dans cette situation particulière,
01:05continuer à occuper une place centrale au sein de l'hémicycle.
01:08Donc, vous le disiez, entre 17 et 23 députés, ça n'a peut-être pas été simple,
01:12je vous pose la question en tout cas, puisque vous n'avez été que 14 réélus sur les 22.
01:16Vous avez notamment perdu, si je puis me permettre cette expression,
01:19Bertrand Pancher qui n'a pas été réélu de justesse.
01:21C'était le cas aussi de plusieurs autres élus.
01:24Certains ont rejoint le nouveau fonds populaire.
01:26Est-ce que le groupe Lyaute, finalement, a failli disparaître pour cette nouvelle législature, Olivier Servat ?
01:33Non, nous n'avons jamais pensé ça.
01:34C'est vrai que nous regrettons la perte de maillons forts,
01:38tels que Bertrand Pancher, Benjamin Saint-Huile, notamment.
01:41Mais vous savez, c'est la vie démocratique qui le veut.
01:44Mais aujourd'hui, nous avons un socle fort, puisque vous l'avez dit vous-même,
01:48nous avons 14 députés sur 22 qui ont été réélus.
01:52Et puis, nous avons surtout une capacité à rassembler, à réunir d'autres députés qui, comme nous,
01:58croient à l'indépendance, à la liberté, à la primauté des territoires et aux outre-mer.
02:03Et donc, nous les avons rencontrés, échangé avec eux.
02:06Et en plus, sans citer de nom, ils sont très expérimentés.
02:10Ce sont souvent des élus qui ont eu des responsabilités locales,
02:14qui ont une belle expérience et qui sont enthousiastes à l'idée de pouvoir rejoindre un groupe
02:19qui, effectivement, doit, dans cette situation particulière de la démocratie française d'aujourd'hui,
02:24pouvoir occuper toute sa place pour pouvoir faire le lien entre le centre-gauche et le centre-droite,
02:30parce que le pays a besoin, finalement, de majorités stables.
02:34On va en parler, justement, de cette majorité avec le jeu des alliances.
02:38Vous nous disiez entre 17 et 23 députés.
02:41C'est-à-dire qu'il y a encore un doute, ce matin, sur la constitution totale de ce groupe-là à l'Assemblée nationale ?
02:48Oui, vous savez, aujourd'hui, à l'Assemblée nationale, tout le monde parle à tout le monde et chaque député compte, vous savez.
02:55Et donc, il faut être prudent, ne pas annoncer des noms de façon intempestive.
03:01Mais les contacts, les confirmations orales que nous avons eues vont se concrétiser mardi.
03:07Et donc, on se rend mesure, mardi, lors d'une conférence de presse à l'issue de notre réunion de groupe,
03:11de pouvoir vous annoncer des noms, le nombre, et des députés de toutes origines, je dirais, territoriales, qui vont rejoindre le groupe Lyott.
03:20Tout à fait. Mais comme, aujourd'hui, il y a des discussions, évidemment, importantes, donc il faut rester prudent.
03:28Bon, on va suivre ça, en tout cas, évidemment, très attentivement.
03:31Alors, parlons plus politique, j'allais dire, avec vous, Olivier Serval.
03:35La place de votre groupe à l'Assemblée nationale, j'allais même parler de ligne de conduite.
03:40On se souvient que vous avez été largement opposé au gouvernement Borne, pendant notamment la réforme des retraites.
03:45Je le rappelle, vous avez même failli faire voter à une motion de censure, ça s'était joué à neuf voix près.
03:50Est-ce que vous allez être dans l'opposition, quelle que soit la couleur, du prochain Premier ministre, Olivier Serval, du côté de Lyott ?
03:58Ah non, pas du tout. Ah non, pas du tout. Nous nous étions dans l'opposition construction au gouvernement macroniste.
04:03Aujourd'hui, il n'existera plus ce gouvernement macroniste, puisque les Français l'ont voulu autrement.
04:09Aujourd'hui, il y a trois blocs qui existent, le bloc de gauche, le bloc central, le bloc du Rassemblement national.
04:15En fait, nous ne sommes pas aujourd'hui dans la question trop du qui, mais plutôt du quoi.
04:22Et effectivement, nous entendons participer à une majorité parlementaire et une majorité gouvernementale
04:28pour faire avancer ce pays sur un certain nombre de sujets importants, vous voyez.
04:31Donc, une fois que nous tombons d'accord avec ceux et celles qui seront prêts à voter majoritairement dans l'hémicycle
04:38et à gouverner ce pays majoritairement, par exemple, sur une conférence sociale,
04:42parce qu'on ne peut plus ignorer et enjamber les corps intermédiaires et les syndicats,
04:47comme a fait ce gouvernement macroniste depuis trop longtemps.
04:50Une fois que nous sommes d'accord sur reconfigurer la réforme des retraites,
04:54une fois que nous serons d'accord sur une décentralisation importante,
04:57nous sommes profondément girondins, nous, libertés, indépendantes, remises en territoire,
05:01nous croyons à ce que les territoires doivent pouvoir s'exprimer et avoir leur spécificité,
05:06et pourquoi pas tenir compte de particularités.
05:09Nous tenons aux Outre-mer.
05:10Les Outre-mer, la France où le soleil ne se couche jamais,
05:14les Outre-mer font la grandeur de la France.
05:17La France, il n'y en avait pas ces Outre-mer en termes de biodiversité,
05:21de capacité à lancer des fusées aériennes, de capacité finalement à rayonner de façon géopolitique.
05:25Donc, une fois que nous serons d'accord sur le quoi avec ceux et celles qui sont de bonne volonté,
05:31parce qu'il faudra réinventer la Ve République, on est bien d'accord...
05:33Justement, Olivier Servat, vous dites ceux qui seront de bonne volonté.
05:37Alors, on attend toujours un nom du côté de la gauche,
05:41de côté notamment de LFI ou du PS, on verra ce qu'il en sera.
05:45Oui, vous dites, peu importe le nom, aujourd'hui, qu'est-ce qui pourrait vous arranger ?
05:50Quel est votre souhait pour Matignon dans les prochains jours,
05:54peut-être dans les prochaines semaines, voire les prochains mois ?
05:56Nous nous croyons que la vérité se trouve au centre, très clairement.
06:01Le pays a besoin d'apaisement, le pays a besoin de sérénité,
06:05et le pays a besoin de perspectives claires,
06:07et surtout de capacité au Parlement et au gouvernement à pouvoir avoir une majorité.
06:13Est-ce que, du coup, vous serez prêt à, par exemple, voter une motion de censure
06:17si un Premier ministre de gauche est nommé par Emmanuel Macron ?
06:23Alors, nous ne sommes pas aujourd'hui dans l'injonction,
06:27nous ne sommes pas dans les menaces, nous sommes plutôt dans la construction.
06:29Alors oui, effectivement, il faut que le bloc de gauche puisse proposer un nom.
06:34Ce serait une montre de la capacité entre eux à s'entendre.
06:41Ça c'est une première démarche importante, je crois.
06:44Et vous serez prêt à travailler avec eux dans l'idée d'une grande coalition ?
06:49Bien sûr, bien sûr.
06:50Nous, vous savez, il y a 577 députés, ils sont toutes et tous légitimes,
06:55parce qu'ils ont été élus par le peuple sur leur circonscription.
06:59Donc, on ne va pas commencer à dire « je ne veux pas travailler avec un tel ».
07:01Non, on veut travailler avec ceux qui ont la bonne volonté de pouvoir trouver des solutions
07:07sur un certain nombre de sujets importants qui feront un pacte parlementaire,
07:11un pacte de gouvernement sur des réformes simples à mener dans les prochains temps.
07:14Vous voyez, c'est ça qu'on veut, nous.
07:16On ne commence pas à dire « je ne veux pas travailler avec un tel »,
07:19on veut travailler avec tous ceux qui sont de bonne volonté.
07:21Voilà notre position roupliote.
07:22D'un mot, très rapidement, on est pressé par le temps.
07:25Olivier Serval, j'imagine que vous avez lu la lettre d'Emmanuel Macron.
07:29Quelle a été votre réaction ?
07:30Est-ce qu'il a eu raison de s'adresser aux Français de cette sorte,
07:32alors que le chef de l'État s'est envolé hier pour Washington ?
07:36Le président de la République est tout à fait légitime à s'adresser à la population française,
07:41qu'il a élue il n'y a pas si longtemps que cela.
07:44Il a voulu une dissolution de l'Assemblée qui n'a pas plus clarifié les choses.
07:48Oui, qui a clarifié la nécessité d'avoir des positions transpartisanes
07:53et qu'il n'y a aucun camp hégémonique par rapport à un autre.
07:55Je pense qu'il a pris acte de cela.
07:57Les parlementaires prendront la responsabilité à gauche pour proposer un Premier ministre.
08:02Au centre et au centre droit, il s'agira aussi de mettre un peu d'eau dans son vin
08:06pour que l'intérêt des Français soit sauvegardé et des Outre-mer aussi.
08:10Merci beaucoup Olivier Serval d'avoir été notre invité ce matin sur Sud Radio.
08:13Je rappelle que vous êtes député de la première circonscription de la Guadeloupe
08:16et porte-parole du groupe Liott à l'Assemblée nationale
08:19qui va donc se constituer d'ici le 18 juillet prochain.
08:22Vous avez entendu Olivier Serval entre 17 et 23 députés.