Avec Pierre Meurin, député RN du Gard
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Benjamin Glezin.
00:04Sud Radio, 7h11, soyez les bienvenus si vous nous rejoignez, c'est à la une tout de suite.
00:08Pas de majorité donc pour le RN à ses élections législatives,
00:11mais il progresse fortement par endroits, dont neuf départements.
00:15Il réalise le Grand Chlem, c'est le cas des Pyrénées-Orientales, de Lode, du Tarn-et-Garonne ou encore du Gard.
00:21Bonjour Pierre Meurin.
00:23Bonjour Monsieur Glezin.
00:25Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:27Vous êtes justement député RN du Gard.
00:31Aujourd'hui, Pierre Meurin, est-ce qu'on peut dire tout simplement qu'il y a des territoires, des terres qui sont acquises au RN ?
00:37C'est l'un des enseignements de ces élections ?
00:40Rien n'est jamais acquis, Monsieur Glezin.
00:43Mais en effet, il y a des territoires à très fort enracinement du Rassemblement National.
00:49C'est lié évidemment pour partie à la sociologie électorale,
00:52mais aussi au travail d'implantation de longue haleine, si vous voulez, de certains élus depuis des années.
01:00Pour la singularité du Gard, je pense notamment à Julien Sanchez,
01:05qui est arrivé en éclaireur et qui a conquis la mairie de Bocquer en 2014,
01:10qui a fait un travail d'implantation très fort avec Johan Gillet, puis Nicolas Maisonnet,
01:15puis ensuite les quatre députés RN du Gard que nous étions en 2017.
01:22Et le travail qui a été fait a conduit aussi, à ce que ça rayonne,
01:25sur les deux dernières circonscriptions que nous n'avions pas encore conquises dans le Gard,
01:29la 5e et la 6e, donc la 5e qui est la circonscription Sévenol, qui est la plus vaste et la plus rurale,
01:38et même la circonscription de l'Usège, la 6e, conquise par Sylvie Josserand, qui a été élue députée européenne.
01:46Pour résumer, c'est à la fois une structure électorale, mais également un travail d'implantation très fort,
01:52fait par les élus du Rassemblement National.
01:55Et pour autant, cette déception, on va dire, sur le plan national, pas de majorité, je le disais,
01:59il y avait un espoir du côté du RN, très clairement.
02:02Est-ce que, Jordan Bardella, qui reconnaît des erreurs,
02:06est-ce qu'il faut changer quelque chose à la tête du parti aujourd'hui ?
02:10Oui, alors attention, vraiment, j'avais dit à vos confrères ces derniers jours,
02:15souvenons-nous quand même qu'en 2012, il y avait deux députés du Front National,
02:20puis 8 en 2017, puis 89 en 2022, et nous sommes là à un peu plus de 140,
02:28ça reste quand même une très forte progression.
02:32En revanche, c'est exact, nous nous souhaitions, nous sommes partis en campagne législative,
02:38nous, chacun dans nos circonscriptions, avec cette idée que Jordan Bardella puisse présider,
02:44puisse arriver à Matignon, pardon, et gouverner la France,
02:47et Marine Le Pen présider notre groupe majoritaire.
02:50Donc en ce sens, c'est en effet une déception, dont Jordan Bardella reconnaît des erreurs,
02:56c'est tout à son honneur d'ailleurs, un grand chef reconnaît aussi des erreurs.
03:02En revanche, oui, bien sûr qu'il y a des erreurs à changer, je pense que Jordan Bardella l'a dit,
03:06il faut en effet mieux préparer nos investitures, il faut en effet se professionnaliser au niveau du mouvement
03:13pour éviter des erreurs, soit des erreurs de casting, mais aussi peut-être des erreurs de stratégie.
03:21Et puis voilà, c'est notre rôle aussi de franchir le dernier pas de l'institutionnalisation
03:33pour éviter que le front républicain s'active contre nous comme il s'est activé.
03:38Alors attention, un front républicain qui s'active de façon parfaitement contre-nature
03:43entre des libéraux centristes et des marxistes, voilà.
03:46– Oui, mais il y a quand même, je ne sais pas si vous avez entendu les propos d'Edouard Philippe hier,
03:49qui affirme qu'il a rencontré Marine Le Pen.
03:52C'est vrai que c'est surprenant, vous parlez de ces alliances des contraires,
03:56ben là, c'est un peu l'impression qu'on a, quoi.
04:01– Non, mais l'alliance des contraires, si vous voulez,
04:04c'est le front républicain entre l'extrême gauche et le Bloc central.
04:09Ça pour le coup, c'est un néolibéralisme.
04:12– Vous comprenez qu'Edouard Philippe qui rencontre Marine Le Pen, ça peut surprendre quand même ?
04:16– Ben, attendez, Marine Le Pen, elle a rencontré la totalité des chefs politiques de ce pays.
04:22Une rencontre ne veut pas dire une alliance, à ce jour,
04:26il ne semble pas qu'il y ait d'alliance entre Marine Le Pen et Edouard Philippe.
04:29Le sujet de cette rencontre a probablement été de discuter de la situation politique,
04:35dans le cadre, probablement, d'une crise institutionnelle complexe,
04:39et je pense que Marine Le Pen prendra ses responsabilités pour éviter une crise institutionnelle.
04:44Et à mon avis, cette rencontre, dans ce cadre-là, ce n'est pas une alliance politique.
04:47– Donc, pour vous, ça veut dire que...
04:50Voilà, Edouard Philippe qui tend la main au LR,
04:52ça veut dire qu'il ne peut pas y avoir, du côté des RN,
04:55une forme de coalition qui irait du RN jusqu'au, on va dire, jusqu'au macronisme plutôt de droite ?
05:02– Oh, attendez, moi, vraiment, je me suis engagé en politique contre Emmanuel Macron,
05:08enfin, je me suis engagé en politique contre François Hollande il y a plusieurs années,
05:13je me suis engagé aussi en politique contre le macronisme,
05:17donc, en effet, je ne me vois assez peu faire partie d'une coalition avec des macronistes.
05:25La structure politique qui est la nôtre est radicalement différente de celle d'Emmanuel Macron,
05:29j'ai passé deux ans dans l'opposition résolue, bien que responsable à Emmanuel Macron,
05:34vraiment, ça ne me paraît pas du tout à l'ordre du jour de participer à une coalition avec Emmanuel Macron.
05:41Non, moi, je me vois continuer à faire mon travail d'opposition,
05:45à le faire bien pour que Marine Le Pen puisse remporter l'Elysée en 2027, justement.
05:48– Au moins, c'est clair.
05:50Un autre mot, quand même, sur le Parlement européen,
05:52Jordan Bardella, nommé à la tête du groupe Patriote pour l'Europe, pour expliquer à nos éditeurs,
05:57c'est un groupe qui comprend la formation du Premier ministre hongrois Victor Orban,
06:01qui est proche de la Russie, de Vladimir Poutine,
06:04est-ce que, au RN, vous êtes proche ?
06:06En tout cas, vous donnez peut-être un peu cette impression-là, très clairement.
06:10– Il n'y a pas de proximité géopolitique de notre part avec la Russie,
06:16de toute façon, on se tue à le dire, et c'est une réalité.
06:19Le groupe Patriote que Jordan Bardella va présider
06:25est un groupe de Patriotes de tous les pays européens
06:30qui ont finalement leurs différences liées à chacun de leurs pays.
06:35Donc oui, en effet, nous avons fait un bout de chemin avec Victor Orban
06:42depuis des années, qui nous avait soutenus pendant la présidentielle également.
06:47– Qui s'est rendu en Russie récemment, oui.
06:50– Non, mais ça ne peut pas nous…
06:55– Vous savez, les amis de mes amis sont mes amis,
07:00pour faire schématiquement, c'est un peu ce qu'on peut penser.
07:05– Non mais attendez, Emmanuel Macron a rencontré Vladimir Poutine,
07:09Emmanuel Macron a invité Vladimir Poutine,
07:12vraiment, franchement, il n'y a pas de connivence en la matière.
07:15Un groupe parlementaire européen, c'est un groupe où il y a des points d'accord
07:21pour lutter contre une politique qui est celle d'Ursula von der Leyen
07:24et qui est celle des institutions européennes.
07:26En effet, ce sont des groupes qui font des alliances de circonstances,
07:31mais avec des groupes dans chaque pays qui conservent leur spécificité.
07:36Nous, notre spécificité nationale et notre spécificité au Rassemblement national,
07:40c'est évidemment de soutenir l'Ukraine face à l'agression qu'elle subit
07:44de la part de la Russie et il n'y a pas du tout d'ambiguïté en la matière.
07:48– Pierre Meurin, un dernier mot rapidement, Emmanuel Macron qui est attendu aujourd'hui
07:51à Washington, les placements de deux jours pour le sommet de l'OTAN,
07:55est-ce que vous pensez que le Président aurait dû faire l'impasse là-dessus
07:58compte tenu de la crise politique aujourd'hui en France ?
08:04– Je pense qu'Emmanuel Macron a décidé de se suspendre politiquement
08:09à l'installation du Parlement la semaine prochaine
08:12et de voir un petit peu comment ça va se passer.
08:14Je suis aujourd'hui finalement pas forcément choqué que le Président de la République
08:23puisse faire des déplacements à l'international.
08:25En revanche, on a un peu l'impression qu'il va faire campagne pour Joe Biden
08:30qui est en très grande difficulté aux États-Unis,
08:35donc en effet on a plus l'impression qu'il s'intéresse à la politique américaine
08:40qu'à la politique française, à la crise politique française
08:43qu'il a largement provoquée en dissolvant l'Assemblée nationale.
08:47Et en effet, moi mon inquiétude c'est ce qui va se passer
08:50par rapport aux institutions françaises,
08:52parce que je vais probablement être un peu dans le cœur réacteur nucléaire du problème
08:56et observer ça, mais en effet on va vers des jours probablement difficiles
09:01au niveau des institutions françaises.
09:05– Merci beaucoup Pierre Meurin d'avoir été avec nous ce matin
09:08sur la chaîne Radio-Député Rennes-Dugard.
09:10Merci à vous et puis bon courage pour les prochains jours
09:12parce que ça va être, j'imagine, très intense.