Alors que la gauche s'apprête à se mettre d'accord autour d'un nom pour Matignon, les organisations patronales s'inquiètent du programme économique du Nouveau Front populaire qui prévoit, entre autres, un blocage des prix des produits de première nécessité et l'abrogation de la réforme des retraites à 64 ans. Les explications avec l'éditorialiste BFM Business, Pierre Kupferman.
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00:00Bonjour Pierre, alors ensemble on va voir comment les organisations patronales réagissent à la nouvelle donne politique.
00:06Je ne vais pas vous surprendre en vous disant que la crainte du patronat c'est que le nouveau Front populaire puisse appliquer pleinement son programme économique.
00:13Le Medef souhaiterait au contraire la poursuite de la politique économique menée depuis 9 ans, vous notez les 9 ans, ça inclut les deux dernières années du quinquennat Hollande,
00:23qui a produit cette politique des résultats en termes de croissance et d'emploi, et la principale organisation patronale française liste les promesses électorales de la gauche
00:32qu'elle juge dangereuses parce qu'elles pourraient entraîner une récession, alors vous avez 1, une hausse des impôts sur les particuliers comme sur les entreprises,
00:402, une revalorisation brutale du SMIC et l'indexation des salaires sur l'inflation, 3, la remise en cause de la réforme des retraites et du marché du travail,
00:50et 4, le blocage des prix. Vous noterez aussi que le Medef s'oppose donc à une revalorisation brutale du SMIC, est-ce qu'en creux ça veut pouvoir dire
01:01qu'il ne serait pas totalement hostile à une revalorisation progressive du salaire minimum ? A voir, il se trouve que Patrick Martin, le patron du Medef,
01:09devrait préciser sa pensée, en tout cas il répond à une interview qui sera rendue publique demain.
01:17Alors Pierre, ce matin sur BFM Business, le secrétaire général de la CPME, qui représente les petites et moyennes entreprises, s'est fermement opposé au SMIC à 1600 euros net.
01:26Effectivement, alors c'est assez logique parce que sur le plan financier, cette forte augmentation du salaire minimum, elle serait particulièrement difficile à assumer
01:35par toutes ces entreprises petites, moyennes, de taille modeste qui ont déjà des difficultés à rembourser leurs emprunts et des entreprises qui pourraient,
01:43pour certaines, être contraintes de licencier si on leur imposait une augmentation aussi massive des salaires.
01:50C'est intéressant ce que dit Jean-Hude Duménil à l'antenne de BFM Business, on explique, il parle de la gauche, qu'on va mettre les entreprises en difficulté,
01:58qu'on le sait et qu'on prévoit tout de suite des aides pour les accompagner, on marche sur la tête.
02:04Alors si je vous comprends bien, les patrons français préféraient un gouvernement où la gauche ne serait pas finalement en mesure d'imposer son programme.
02:11Oui, ça paraît assez évident, l'UDP qui représente les très petites entreprises, elle appelle d'ailleurs, et là je cite le communiqué,
02:18les nouveaux députés à travailler dans un esprit de partenariat en cherchant à dégager des compromis raisonnables et en sollicitant les partenaires sociaux
02:27qui savent trouver des accords. Bon ça finalement c'est quoi ça ? C'est le modèle allemand, sauf qu'on est en France.
02:34Merci beaucoup Pierre.