X. Beulin: « Monsieur Besnier, se parler de vive voix faciliterait les choses »

  • il y a 2 mois
[Vidéo] Crise laitière

Category

🗞
News
Transcript
00:00La crise laitière aujourd'hui focalise toutes les attentions sur la question du prix et sur l'actalis en particulier.
00:10Or, n'y a-t-il pas non plus un problème sur l'organisation de la filière, les organisations de producteurs,
00:18qui restent très nombreuses face à quelques industriels ? Est-ce qu'il n'y a pas là un problème à régler de manière très urgente ?
00:25Oui, je crois qu'il y a plusieurs sujets. Il y a le conflit organisation de producteurs, syndicalistes, lactalistes.
00:32J'espère que celui-là, on va arriver à le solder. Mais le numéro 1 mondial, le numéro 1 français, le leader de la filière,
00:39ne peut pas être en deçà de ce que ses propres concurrents aujourd'hui pratiquent comme terme de prix.
00:44Donc ça, c'est une première revendication. J'espère que là-dessus, le groupe et ses dirigeants auront entendu le message.
00:49Ensuite, il y a un deuxième sujet qui est effectivement lié à la nécessité de compléter, en tout cas d'améliorer,
00:56ce qu'était la loi de 2010, la loi de modernisation portée par Bruno Le Maire,
01:00qui a effectivement prévu la contractualisation obligatoire dans le cadre de la politique laitière, de la filière laitière.
01:06Il me semble qu'il faut maintenant progresser. Alors ça fait 4-5 ans. C'est quand même assez récent.
01:11Mais 60-70 organisations de producteurs dans le groupe lactalis, je crois qu'on peut faire mieux.
01:17Ce n'est pas faire mieux pour avoir un rapport de force uniquement. C'est simplement pour avoir d'abord peut-être plus de cohérence entre ces OPs,
01:23faire en sorte qu'elles soient les véritables interlocuteurs dans la négociation sur le prix.
01:28J'ajoute d'ailleurs que sur ce terrain-là, vous savez que dans la loi Sapin et peut-être dans une future loi,
01:34il nous faudra aussi revoir sans doute les conditions non seulement de contractualisation, mais de construction du prix.
01:40Nous sommes dans un pays où on négocie en marche arrière. Je pense qu'il serait temps qu'on se remette peut-être un peu en marche avant
01:46dans les négociations commerciales entre industriels coopératifs et distributeurs ou restaurateurs au domicile, par exemple.
01:53On puisse intégrer quand même au moins une notion de coût de revient, de coût de production en amont.
01:58Ce qu'ont fait aujourd'hui les producteurs de lait par cette action lactalis, c'est d'abord de communiquer vers les consommateurs en leur disant
02:05« Trouvez-vous normal que les prix des produits laitiers, quels qu'ils soient, produits sains, produits élaborés,
02:10n'aient pas bougé en termes de tarifs par rapport aux dernières alors que le prix a décroché de 30% pour le producteur.
02:16Qu'est-ce qui se passe entre les deux ? »
02:18Et le seul argument aujourd'hui apporté par le groupe lactalis, mais qui peut être aussi porté par d'autres,
02:23la référence mondiale est à tel niveau qu'on se cale dessus, ne peut pas être une réponse satisfaisante.
02:28Bien sûr qu'on doit l'intégrer dans le paramétrage des prix, mais pas seulement.
02:32Donc tout le travail que nous avons conduit en particulier pour obtenir un étiquetage sur les produits transformés,
02:38qui devrait normalement démarrer à partir de décembre prochain, ça c'est une démarche très importante.
02:44Vous avez écrit à Emmanuel Beignet pour le rencontrer, est-ce qu'il vous a répondu ?
02:48Et sinon, qu'est-ce que vous auriez à lui dire ?
02:51La réponse que j'ai eue n'est pas une réponse très satisfaisante parce que...
02:54Il vous a répondu ?
02:55Oui, mais j'ai cru comprendre dans la réponse, et je sais lire aussi entre les lignes, les lignes mais entre les lignes,
03:00qu'un des griefs que porte le président du groupe lactalis, il est d'abord contre le syndicalisme.
03:07Je pense que c'est un groupe qui ne supporte pas d'avoir en face de lui des gens qui sont aussi des producteurs laitiers,
03:14mais qu'il considère comme étant plutôt des empêcheurs, des gens irresponsables.
03:18Enfin, c'est tous les qualificatifs, entendu.
03:21J'aimerais d'abord qu'on puisse se parler de Vivoy et se rencontrer de Vizus, ça faciliterait les choses.
03:27Bon, M. Beignet est appelé en Mayenne et en région Pays-de-la-Loire M. Invisi, mais bon, il y a une raison.
03:34Vous l'avez déjà vu ?
03:35Moi, j'ai eu, je ne sais pas si je dois dire la chance, mais oui, je l'ai rencontré deux fois.
03:39Une fois, quasiment tête à tête au début de mon mandat.
03:42On ne peut pas dire qu'on ait eu beaucoup de discussions très constructives.
03:47C'était au moment de la mise en œuvre justement de cette contractualisation.
03:49Et j'ai cru comprendre à l'époque qu'il y avait d'un côté des producteurs, de l'autre des industriels.
03:55Chacun avait fait faire son boulot. La relation, bon, on est resté là-dessus. C'est révélateur.

Recommandée