Xavier Beulin: « La surprime aux premiers hectares reste une fausse bonne idée »

  • il y a 2 mois
Réforme de la Pac

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00:00Deux semaines avant le Conseil des ministres européens de l'agriculture, qui se réunira les 24 et 25 juin prochains à Luxembourg, la FNSEA a fait le point sur ses revendications.
00:16Des revendications où le syndicat place l'exploitation agricole au centre de son raisonnement pour mieux contenter à la fois les producteurs de grandes cultures et les éleveurs.
00:25Nous voulons d'abord proposer aux ministres, non pas d'appréhender sujet par sujet, mais de regarder globalement quel sera l'impact additionné de l'ensemble de ces dispositifs,
00:37verdissement, recouplage et convergence, ramenés à l'exploitation. Pourquoi ? Parce que nous voulons éviter ce qu'on a pu connaître par le passé,
00:45c'est-à-dire d'avoir entre une année N et une année N plus 1 des différentielles, des marches au fond trop importantes, à la baisse comme à la hausse d'ailleurs, pour les exploitants agricoles.
00:55Ce que nous proposons, c'est quoi ? C'est de dire qu'on a d'abord une épure budgétaire à respecter.
01:00Le président de la République s'était engagé à faire en sorte de ramener un peu plus de moyens sur le deuxième pilier, avec possibilité jusqu'à 15% des moyens du deuxième pilier d'en ramener sur le premier.
01:11Donc première démarche, utilisons cette possibilité et ramenons, optimisons au fond le premier pilier qui est d'abord le pilier économique de la PAC.
01:19Deuxième sujet, nous voulons éviter d'avoir un système convergé à 100% en 2020. Ce que nous proposons, c'est de faire 50% du chemin par rapport à la moyenne.
01:31Et ça, ça suppose évidemment qu'on puisse mettre une sorte de curseur entre deux années pour éviter qu'un agriculteur puisse être prélevé au fond ou avoir une baisse notamment de son soutien supérieur à X%.
01:47Si on dit 50% sur 7 ans, en gros ça fait 7% par an, ça nous semble quelque chose de supportable.
01:54D'où la question que nous renvoyons au ministre, si on part de ce principe là, il faut sans doute se reposer la question justement de la surdotation, est-ce qu'elle est encore justifiée ou non ?
02:04Ça dépendra évidemment aussi d'une autre question qui est à quel pourcentage nous pourrons utiliser le recouplage permis par le futur règlement.
02:13Si ce recouplage est entre 10 et 15%, disons une moyenne à 12-13%, ça permet de faire des choses, notamment de prendre une des dimensions que la PAC aujourd'hui traite plutôt mal, c'est-à-dire la relation production-territoire.
02:28Quand on met en place tous ces dispositifs, qu'on en fait un regard ou une lecture globalisée et non pas sectorielle, on pense qu'on a un certain nombre de réponses qui peuvent être digestes, en tout cas soutenables pour l'agriculture française.
02:43Votre appel à une lecture globale entre les trois mesures phares de cette réforme, elle se base sur quoi ? Sur des simulations qui seraient très pessimistes notamment pour les producteurs de grandes cultures ?
02:55On met souvent les producteurs de grandes cultures en avant, ce n'est pas là que le risque est le plus important. Le risque est par exemple sur des systèmes élevage intensifs, lait ou viande, pour lesquels a été abandonné progressivement toute forme de recouplage et qui se sont retrouvés avec des niveaux d'aide à l'hectare assez importants. Il faut absolument préserver ces systèmes-là.

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