Tracteur Valtra N101 Dual Fuel
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00:00Bonjour et bienvenue à tous sur le plateau télé de Ternet.
00:07Aujourd'hui on parle du tracteur de demain en compagnie d'Alexandre Chantrel de la société Valtra. Bonjour.
00:13Bonjour Pierre.
00:14Valtra a présenté sur le CIMA un tracteur N101 version dual fuel qui permet d'intégrer du biomethane et de fonctionner en quasi complète autonomie sur du biomethane.
00:27Quelle est la démarche de cette présentation produit ?
00:32Effectivement on a étudié les besoins et les attentes du marché français. On se rend compte qu'il y a un gros développement sur la méthanisation d'un point de vue global en France.
00:42Pour le moment essentiellement sur de la co-génération à savoir production d'électricité ainsi que de chaleur.
00:50Et puis on parle d'une nouvelle tendance aujourd'hui intégration de gaz dans le réseau.
00:56Et justement le tracteur de demain au dual fuel s'inscrit pleinement là dedans puisqu'on produit le carburant sur l'exploitation et on apporte la solution à l'utilisateur final.
01:09Concrètement comment fonctionne ce tracteur ? On a dû adapter le moteur ? On est plus sur un moteur thermique ? Comment ça se passe ?
01:16Le principe de fonctionnement est très simple. On conserve un moteur thermique. La base est là.
01:22Un moteur thermique de N101 puisque pour le moment le seul modèle dont nous disposons est le N101 tracteur de polyculture élevage adapté à toutes les utilisations d'une exploitation typée polyculture élevage en France.
01:36Ce N101 dispose d'un moteur thermique et à cela nous ajoutons un rail supplémentaire d'injection de biomethane.
01:45Un second boîtier se charge je dirais de l'injection au bon moment et en bonne quantité de ce biomethane.
01:52On mélange ce biomethane à la partie diesel pour fournir la même puissance, le même couple donc les mêmes performances à l'utilisateur.
02:03Quel est le ratio du mélange ?
02:06Le ratio global en pleine charge est d'environ 85% biomethane et 15% diesel.
02:15Pourquoi est-ce qu'on conserve cette partie diesel ?
02:17Tout simplement pour l'allumage dans le sens où un moteur thermique ne peut fonctionner uniquement au biomethane. Nous sommes obligés de conserver cette partie diesel.
02:28Qui dit biomethane dit réservoir. Comment justement vous avez adapté ce modèle ?
02:34On a la chance chez Valtra de disposer d'un châssis réservoir qui nous permet d'intégrer la partie carburant diesel dans le châssis
02:43et donc de conserver de l'espace sur les côtés du châssis pour pouvoir y stocker ce biomethane.
02:50Ce biomethane est stocké à l'état gazeux à 200 bar. Sur les côtés respect de la visibilité bien entendu
02:57puisqu'il ne faut pas non plus compromettre les spécificités et la polyvalence de ce tracteur et respecter au mieux les besoins du client.
03:06C'est un modèle qui commence à rentrer en commercialisation dans le nord de l'Europe, qui semble plus mature pour ce type de technologie ?
03:15Effectivement, c'est très bien de le mentionner. Les pays moteurs pour ce type de technologie et pour ce N101 sont les pays scandinaves.
03:23La Finlande bien entendu, la Suède a une grosse avance en la matière. On commence à voir naître cette tendance en France.
03:33On est en mesure aujourd'hui d'apporter la solution technique puisque ce tracteur n'est pas un concept mais bien un tracteur que nous sommes capables de produire et de proposer sur le marché français.
03:43On a tous les ingrédients pour bien faire. Reste maintenant à maîtriser cette partie épuration puisque tout ce qui sort du méthaniseur est du biogaz et tout ce dont on peut servir sur le tracteur est du biomethane.
04:00Comment est-ce qu'on passe de cette partie biogaz à cette partie biomethane ? C'est justement cette étape d'épuration qu'on commence à voir arriver en France mais je dirais à petite échelle.
04:12C'est tant mieux pour nous. On est au début de tout cela. Nous sommes très confiants pour l'avenir et notamment pour la partie proche 2013.
04:21C'est une vingtaine de modèles qui vous rentrera en fonctionnement en 2013, c'est ça ?
04:25Je dirais qu'on n'a pas aujourd'hui la certitude de pouvoir imposer sur le marché une vingtaine de modèles. On va essayer de promouvoir dans 4 ou 5 exploitations pilotes cette technologie.
04:47Voir un petit peu si ça répond parfaitement aux besoins d'une exploitation française et en fonction de ça on essaiera d'agrandir un petit peu le cercle et de proposer ça à plus grande échelle.
04:59En France aujourd'hui, difficile d'envisager un tel développement dans le sens où on n'est pas en retard au niveau de la méthanisation. C'est un autre débat mais c'est plutôt les technologies qu'il faut apporter à son unité pour pouvoir justement sortir du biomethane.
05:12Alors la méthanisation en France c'est quelque chose qui se développe de façon impressionnante. Par contre effectivement comparé à d'autres pays on a encore du retard, notamment l'Allemagne.
05:22Les premières installations équipées en méthanisation étaient destinées et sont encore destinées donc essentiellement à la production de chaleur et d'électricité.
05:34Maintenant c'est vrai que les agriculteurs qui ont ces méthaniseurs en fonctionnement se disent qu'ils sont aujourd'hui assis sur une véritable mine d'or si je puis dire puisqu'ils seraient en mesure de créer leur propre carburant et je dirais disposer d'une indépendance énergétique, ce dont tout le monde rêve.
05:57Il y a eu une période où on a parlé beaucoup d'huile végétale pour pouvoir être intégrée au moteur diesel. J'ai l'impression que c'est quand même une tendance sur la non-utilisation de ce type de choses.
06:10Est-ce que là cette nouvelle technologie on ne pourrait pas avoir le même phénomène en soi ? Parce que c'est des investissements qui sont quand même assez onéreux pour pouvoir transformer et créer une nouvelle fois son propre carburant.
06:23Alors effectivement on a beaucoup parlé ces dernières années d'huile végétale. On est en mesure aujourd'hui d'incorporer une petite quantité d'huile végétale dans la partie diesel puisqu'on conserve la partie diesel sur le tracteur.
06:35Après on se rend compte aussi que consacrer les cultures énergétiques pour créer le carburant ce n'est pas forcément la meilleure solution pour demain. Du moins c'est ce qu'on pense.
06:53Retraiter des déchets, les intégrer dans un méthaniseur, produire son carburant est une solution beaucoup plus envisageable à moyen et long terme.
07:03Alexandre Chantrait-Lejour merci et j'invite tous nos lecteurs à retrouver différents reportages sur cette thématique du tracteur de demain.