D. Ollivier (Trame) : « Travailller avec du biométhane est une piste jouable ! »

  • il y a 2 mois
Tracteurs de demain

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00:00Bonjour et bienvenue à tous sur le plateau télé de Ternet. Nous sommes en compagnie de Denis Olivier qui est responsable de l'équipe agriculture innovante à Tram. Bonjour.
00:13Bonjour. Avec vous, nous allons évoquer le tracteur de demain et les différentes pistes qui se développent actuellement sur le marché et en projet pour les années à venir.
00:231ère question. New Holland annonce un décalage en termes de commercialisation du NH2 par avant 10 ans. Quelle réaction vous avez par rapport à ça ?
00:34C'est vrai que quand ils ont présenté leur projet de recherche il y a 4 ans, on espérait que ça avance. Mais je pense que c'est comme tout le monde. Ils dépendent beaucoup de la technologie, de l'hydrogène.
00:46Donc aujourd'hui, la pile à hydrogène semble ne pas avancer. On en parle de moins en moins. Vous allez au salon de loto ou dans les salons de TP tout camion, etc. On n'en parle pas beaucoup.
00:56Ils sont partis apparemment sur d'autres pistes. Donc pas surprenant que la piste pile à hydrogène ne puisse pas être développée uniquement pour l'agriculture.
01:05Je pense que même s'il y a des idées intéressantes, cette idée d'avoir de l'électricité qui transmet de la puissance à la demande semble être une piste de demain. Et dommage, mais la pile à hydrogène, il faut que la recherche se fasse pour tout le monde.
01:18New Holland décline sa stratégie côté énergie durable en annonçant présenter un tracteur qui fonctionnera au biogaz. Tout comme Valtra sur le CIMA remettait un petit coup de projecteur sur le lancement d'une commercialisation du N101 dual fuel.
01:44Le biogaz devient une solution plus pragmatique ?
01:50Le biogaz est déjà un tracteur qui fonctionne. Il faut se rappeler que le biogaz qu'on sort d'une unité de méthanisation agricole, c'est un mélange de biométhane et de CO2.
02:00Le CO2, apparemment, ne va pas donner beaucoup d'énergie. C'est le biométhane qui va nous intéresser et compresser. Pour transporter beaucoup de biométhane, il va falloir le compresser.
02:11Compresser du CO2, ce n'est pas très bon. Aujourd'hui, l'enjeu sera de travailler sur du biométhane épuré. Valtra fait une erreur de commerce chez nous. Il faut qu'on parle de biométhane.
02:23Travailler au biométhane, c'est une piste qui est jouable parce qu'aujourd'hui, on est dans les premières situations d'injection du biométhane dans le réseau.
02:31Il y a des installations de méthanisation. La première installation fonctionne en 4BAC sur des ordinateurs ménagères. La deuxième, qui va fonctionner dans quelques semaines, sera en Seine-et-Marne.
02:44Seine-et-Marne, c'est un agriculteur. C'est une association de 2 frères, les frères Kouak, qui vont injecter du réseau dans le biogaz. On aura du biométhane dans le réseau.
02:54Moi aussi, vous voyez, je fais la faute. Il faut qu'on s'habitue à changer. Ils vont donc avoir du gaz épuré. Comme ils ont du gaz épuré, on peut se dire que derrière, pourquoi pas mettre un repiquage pour avoir une station de compression et alimenter.
03:10Les discours des constructeurs sont un peu inquiets sur l'autonomie. C'est bien pour ça qu'ENH pensait plus aller jusqu'à l'hydrogène puisque le méthane aura toujours la naissance de taille des réservoirs.
03:22Mais je pense que ça peut être un avenir. Si on parle avec les frères Kouak, par exemple, ils disent que le chargeur télescopique qui fait 1200 heures sur l'installation une fois que la méthanisation sera en route, ce serait quand même sympa s'il pouvait tourner au gaz.
03:34Les limites de tout ça. On n'est déjà pas en avance en France côté méthanisation. C'est qu'une unité de méthanisation, c'est déjà un certain investissement. Côté épuration et compression, c'en est encore un autre.
03:46C'est à peu près un investissement qui est du même ordre d'idée puisque vous n'avez pas acheté le moteur de co-génération qui était déjà pour certains des moteurs dual full et des moteurs à 100% biogaz.
03:57Aujourd'hui, grosso modo, avec les tarifs qui se sont donnés pour injecter du gaz dans le réseau, ils produisent du gaz qui est biosourcé. On pourrait dire du gaz vert.
04:09Il peut même être négocié dans le commerce comme du gaz vert. Il n'y a pas de raison qu'on ne puisse pas repiquer derrière la station d'épuration.
04:16Je crains par contre que de construire une station d'épuration seulement pour sa flotte de tracteurs, ce ne soit pas très économiquement réaliste, même si on sait qu'il existe des stations d'épuration qui coûtent un peu moins cher chez nos voisins allemands et hollandais.
04:32Le temps qu'elle soit agréée par le système, la France réapprend à injecter du biogaz dans son réseau puisque ça fait 40 ans qu'on ne produisait plus de gaz méthane et qu'on injectait que du fossile venant des gazoducs ou des méthaniers venant d'Algérie par exemple.
04:47Si je comprends bien, il faudra regarder ce qui se passe en Europe du Nord et en tirer les enseignements pour mettre en application dans les prochaines années en France.
04:54Après, il faut aussi s'intéresser aux stations de compression. Ce qui m'a un peu déçu au Salon de l'Auto, c'est qu'ils ont beaucoup parlé de voitures électriques et ils ont un peu abandonné la voiture GNV.
05:06Il y avait très peu de communication là-dessus. Il faut aussi que ça puisse se faire. Je connais des agriculteurs qui disent que leur projet de méthanisation, 20 ans après qu'ils auront fini de livrer l'électricité dans le cadre du contrat qu'ils ont,
05:20pourquoi pas livrer les voitures des voisins en même temps que les tracteurs, les tracteurs de l'entreprise de travail agricole ou les camions de la coopérative.
05:27Puisqu'aujourd'hui, AfforBac est le premier qui injecte. Il y a des camions sur technologie IVECO qui tournent et qui vont fonctionner qu'au gaz.
05:35Ils ont bien déjà un repiquage de mise sous pression derrière les purateurs. Une partie va aller injecter dans le réseau et l'autre partie peut être utilisée pour une utilisation locale immédiate
05:46vers des consommations de tracteurs, de moteurs, de camions et pourquoi pas de voitures.
05:51Et si on continue dans cette dynamique du tracteur de demain, est-ce qu'il y a d'autres pistes du type un moteur thermique mais qui transmettent une puissance électrique ou une puissance hydraulique ?
06:03On est en train de penser qu'on veut avoir des systèmes très souples mais la mécanique consomme. Il y a beaucoup d'énergie dans toutes ces boîtes compliquées.
06:12Une des pistes pourrait être, et certains y pensent déjà, de travailler sur la transmission par le moteur électrique.
06:19Ce qui est un peu l'idée aussi du tracteur à l'hydrogène puisque derrière c'était d'avoir de la puissance à la demande avec de l'électricité.
06:29Beaucoup plus souple, beaucoup plus efficace en termes de transmission de couple.
06:33On est encore bien loin de faire disparaître le tracteur thermique.
06:37Je pense que le tracteur thermique, c'est pour ça qu'après il y a certains qui sont en train de travailler sur des choses à l'horizon de très court,
06:43comme John Deere qui a parlé d'un tracteur qui pourrait utiliser facilement différents carburants qui reste un diesel.
06:49C'est des réglages différents si on met de l'huile végétale pure, etc.
06:54Au prix du Colza, malheureusement, ce n'est peut-être pas d'actualité cette année.
06:58Mais qu'est-ce qu'il nous dit l'avenir sur le prix des matières ? On ne sait pas.
07:01On se dit qu'avec l'électronique, on peut aujourd'hui très facilement changer les réglages d'un moteur, ce qu'essaye de présenter John Deere.
07:08Denis Olivier, je vous remercie. J'invite maintenant tous nos lecteurs à retrouver différents reportages et interviews,
07:13notamment sur John Deere tracteur polycarburant, celui de Valtra ou encore la stratégie New Holland de développement pour les 10 prochaines années.

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