Tva sociale
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00:00Si on veut maintenir un certain nombre d'exploitations rurales en France, il faut impérativement
00:11baisser le coût du travail.
00:13En matière agricole, on a déjà pris des décisions sur le sujet.
00:16On l'a fait notamment pour tout ce qui est travail occasionnel.
00:19Maintenant, il faut le faire sur l'ensemble du coût du travail dans l'agriculture et
00:24dans les autres secteurs économiques français, ce qui ne doit plus peser sur le travail,
00:29mais sur quoi est-ce que ça doit peser.
00:30Alors que ça pèse en partie sur la TVA, ça me paraît une option intéressante.
00:36Simplement, je n'ai pas varié d'avis sur le sujet, je pense que ça ne doit pas se
00:40traduire par une augmentation massive de la seule TVA, parce que cela pèserait sur la
00:45consommation des Français, ça pèserait sur les ménages et ça pèserait sur le principal
00:50moteur économique du pays.
00:52Dans le projet de l'UMP, nous avons proposé d'avoir une répartition entre différentes
00:56sources de financement pour éviter que le transfert ne pèse que sur la TVA et donc
01:01que sur la consommation des ménages.
01:03On devrait pouvoir récupérer un peu de compétitivité à condition qu'on nous amène nos cotisations
01:08sociales, nos charges patronales au niveau où elles sont dans un autre pays comparable
01:13au nôtre.
01:14Par exemple, l'Allemagne.
01:15On pense qu'il y a un effort à faire qui nous permettrait d'avoir de la compétitivité,
01:19à condition que les intermédiaires entre la production et la consommation ne récupèrent
01:24pas cette marge de manœuvre qu'on nous donne.
01:26D'où notre proposition de la transparence dans les marges et la volonté de se dire
01:32que les marges que l'on a nous, on veut bien être transparent mais que les autres y soient
01:37aussi et qu'on ait quelque chose qui soit cohérent dans l'ensemble de la filière
01:40et de la chaîne alimentaire.
01:41L'important, effectivement, c'est que la mise en œuvre d'un nouvel outil ne se traduise
01:46pas par une réduction d'autres outils de manière plus importante.
01:49Si elle est toute seule, c'est comme tous les outils qu'on a proposés et comme tous
01:53les outils qui sont proposés.
01:54Tout ça, ça doit être un ensemble cohérent qui doit nous permettre de regarder, de récupérer
01:59de la compétitivité au niveau européen.
02:01Dans des filières animales, par exemple, avec beaucoup d'emplois dans les abattoirs,
02:06dans les ateliers de découpe, dans les ateliers de transformation, c'est là que sont les
02:09emplois.
02:10Il faut aussi agir dans ces entreprises-là.
02:13J'admets qu'il puisse y avoir une combinaison de solutions.
02:15Tout ne doit peut-être pas passer par la TVA.
02:17On parle aussi, d'après l'Allemande, sur les transactions financières.
02:21Bien sûr que c'est un sujet qui me paraît important.
02:24Un des problèmes de la France aujourd'hui, ce n'est pas sa consommation, c'est précisément
02:29sa production.
02:30Donc, il faut redonner de la compétitivité à la production.
02:32C'est un moyen de la redonner.
02:33Et par ailleurs, lorsque vous augmentez la TVA, vous faites aussi supporter quelque part
02:38notre coût social à des produits importés.
02:40Donc, on a un double bénéfice par la TVA.
02:43Simplement, et nous insistons beaucoup là-dessus, il faut que dans le même temps, le jour où
02:48cette décision est prise, il y ait un effort de fait sur les bas salaires pour éviter
02:52d'abord de pénaliser les familles, mais aussi pour faire en sorte que ça n'impacte pas
02:56trop la croissance par la consommation.
02:58Aujourd'hui, l'un des problèmes de nos sociétés, c'est entre autres la capacité
03:02qu'ont les concitoyens de pouvoir acheter des marchandises.
03:05Donc, moins ils seront payés, moins ils pourront continuer d'acheter nos produits.
03:09La question, c'est, est-ce qu'on ne doit pas aller plutôt vers une harmonisation par
03:13le haut du coût du travail en Europe ?
03:16C'est-à-dire que l'ensemble des travailleurs européens ne soient pas soumis aux conditions
03:21qui sont aujourd'hui les cueilleurs de pommes allemands à 5 ou 6 euros de l'heure, qui
03:25n'est pas un salaire de vie, ce n'est même pas un salaire de survie, c'est un salaire
03:29de misère.
03:30Est-ce que c'est ça le modèle social aujourd'hui qu'on veut construire derrière ce fameux
03:34terme de TVA social ?
03:35Ou est-ce qu'à l'inverse, on ne voit pas ?
03:36Parce que le problème, c'est que ça se traduit derrière en pouvoir d'achat, y compris
03:40le pouvoir d'achat des denrées alimentaires, parce que les travailleurs, c'est les consommateurs.
03:46Et donc, moins les travailleurs sont payés, moins ils peuvent consommer.
03:49On pourrait imaginer une déduction fiscale pour l'emploi, pourquoi pas ?
03:54Aujourd'hui, tous les dispositifs fiscaux sont faits pour la capitalisation, pour la
03:59concentration des fermes, pour la concentration du capital.
04:01On pourrait très bien imaginer, si on veut avoir un objectif social, mettre en place
04:08des dispositifs qui permettent de reconnaître que l'emploi est une priorité, je ne veux
04:12pas dire nationale, mais une priorité européenne, et de considérer que la fiscalisation peut
04:17être un moyen d'accompagner le souci des employeurs, d'employer des gens plutôt que
04:24d'utiliser des machines.
04:26Ça, c'est un vrai enjeu social également.
04:29Et puis, si on devait mettre en place une fiscalité du style TVA qui soit vraiment
04:35social, taxons les produits de luxe, taxons les grosses voitures, taxons les Rolex et
04:44les nuits d'hôtel à 2 000 euros la nuit d'hôtel, et là, on a la possibilité d'avoir
04:49un vrai effet redistributif des gens qui ont plus de capacités contributives en direction
04:55de l'objectif social qu'on va rechercher.