Majorité relative pour le NFP : Le plus dure commence pour la gauche. Quel 1er ministre ? «J.L Mélenchon absolument pas disqualifié pour Matignon» estime M.Panot
Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
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00:00Jusqu'à 14h, vous écoutez Europe 1, 13h avec vous Céline Giraud. On continue de décrypter
00:05l'actualité sur Europe 1 avec vos chroniqueurs Olivier D'Artigolle et Eugénie Bastier.
00:08Et on continue et on va parler maintenant de cette gauche qui voulait faire barrage à l'extrême droite et qui se retrouve aux portes de
00:14Matignon. La belle surprise avec 182 députés élus à l'Assemblée Nationale.
00:19L'Union de Gauche réunie sous la bannière du nouveau Front Populaire est donc arrivée en tête de ce second tour.
00:24Et depuis quelques heures, eh bien la gauche se mobilise. Je vous propose
00:28d'écouter justement à propos de la nomination du Premier Ministre, du poste de Premier Ministre Sandrine Rousseau et ensuite Mathilde Panot.
00:36Nous sommes les premiers, nous sommes le premier groupe et donc la responsabilité d'Emmanuel Macron, c'est d'appeler et de
00:43demander au nouveau Front Populaire de lui proposer un nom, ce que nous allons d'ailleurs faire dans la semaine.
00:47Dans la semaine ? Vous dites que cette semaine ça peut se faire ?
00:50Oui, oui, ça va se faire la semaine. Jean-Luc Mélenchon est celui qui a réappris à la gauche à gagner et celui qui a redonné de l'espoir
00:57à des millions de personnes, notamment en faisant 22% à l'élection présidentielle et celui qui, grâce à qui,
01:04a pu exister non seulement la NUPES, mais aujourd'hui le nouveau Front Populaire. Donc c'est lui qui doit aller à Matignon ?
01:09C'est une des discussions qu'on aura. On s'est vu hier avec les partenaires du nouveau Front Populaire. On va se revoir aujourd'hui
01:15pour acter des méthodes et avancer sur des méthodes, mais Jean-Luc Mélenchon n'est absolument pas disqualifié.
01:21Voilà, Jean-Luc Mélenchon n'est pas disqualifié.
01:24Pour vous, Jeannie Bastier ?
01:25Je pense qu'il n'est pas disqualifié, en tout cas, il n'a été le premier à prendre la parole et c'est lui encore une fois.
01:31Il a été le premier à prendre la parole, et effectivement, je pense qu'il est à la fois un boulet et un moteur à gauche.
01:35Il a été quand même,
01:37rappelons-nous, au premier tour, le nombre d'insoumis qui ont été élus dès le premier tour, c'est quand même, il ne faut pas négliger la force
01:44de Jean-Luc Mélenchon.
01:45Je vous dis que c'est un boulet et un moteur, les deux sont compatibles, aujourd'hui ?
01:47C'est un moteur dans le sens où, c'est un peu comme Marine Le Pen, c'est-à-dire qu'il a un électorat captif
01:52qui le suit, qui le soutient, qui est même très fidèle,
01:55et la gauche ne peut pas faire que sans lui, ne peut pas faire comme s'il n'existait pas. Il va avoir un pouvoir, effectivement, de nuisance et sans doute
02:02décisif, en tout cas, dans les semaines qui viennent. C'est lui qui va décider si, oui ou non,
02:07le nouveau Front Populaire va pouvoir gouverner, parce que si les insoumis disent non,
02:11eh bien, ce n'est pas l'addition des socialistes et des verts qui pourra arriver à une quelconque majorité.
02:17On sent en tout cas qu'il y a une mobilisation forte depuis la nuit dernière,
02:22que ce soit les écologistes, les socialistes, un peu moins les socialistes d'ailleurs, un peu plus les insoumis au lieu d'articoles.
02:28Sur le soirée électorale, il y a à la fois le résultat, mais il y a aussi l'interprétation du résultat, les prises de parole,
02:34la bataille politique qui se poursuit.
02:36Mais est-ce qu'ils sont capables de s'entendre,
02:38aujourd'hui, franchement ? La situation pour Jean-Luc Mélenchon depuis 2022, sur les deux dernières années, a évolué. D'abord,
02:452022, c'était, lisez-moi, Premier ministre, il ne vous a pas échappé que ce n'était pas véritablement ce qui s'est dégagé de cette campagne-là concernant un nouveau Front
02:51Populaire, et il y a un rééquilibrage au sein de l'Alliance de Gauche, puisque les
02:55socialistes font une belle opération sur le nombre d'élus, et donc le centre gravité a un peu bougé.
03:02Aujourd'hui, il ne fait pas consensus au sein de cette nouvelle Alliance. Le profil qui peut se dégager
03:07devrait obligatoirement être une personnalité beaucoup moins
03:10clivante. On sait comment ça va se passer. Il y aura d'abord des discussions à l'échelle des états-majors politiques,
03:16c'est ce qui se passe aujourd'hui, et puis après, il y aura aussi la réunion de l'ensemble des élus du nouveau Front Populaire, mais qui ne
03:23siégeront pas dans les nouveaux groupes. Il va y avoir du mercato
03:28plus ou moins agressif, mais par exemple, les insoumis purgés, Alexis Corbière, Daniel Simonnet,
03:34Raquel Garillaud, mais y compris François Ruffin, qui était élu dans la Somme, ont déjà annoncé qu'ils ne siégeraient pas dans le groupe insoumis.
03:44Je pense que la question que posait cette élection, c'est est-ce que Marine Le Pen et le Rassemblement National voulaient vraiment le pouvoir ?
03:50On a vu que oui, ils le voulaient, mais qu'ils ne pouvaient pas l'avoir.
03:52Le paradoxe, c'est que là, on voit que la France Insoumise et le NFP peuvent avoir le pouvoir,
03:57mais le veulent-ils vraiment ? C'est la question que je me pose.
03:59Jean-Luc Mélenchon veut-il le pouvoir ? Est-ce que le costard n'est pas trop grand pour eux ?
04:03Non, mais il est dans une posture d'insurrection, de contestation, de radicalité.
04:08Il n'est pas dans une posture de compromis et de coalition, et je pense qu'il va avoir la tentation de ne pas vouloir entrer dans ce panier de crabes.
04:16Après, le problème, c'est que s'il refuse d'aller au pouvoir, on peut lui reprocher de gâcher la victoire de la gauche et de finalement offrir le matignon à une personnalité de la droite ou du centre-droit.
04:29Sans trop sonder les reins et les cœurs, j'ai eu le sentiment que Jordan Bardella souhaitait un matignon.
04:35Beaucoup plus que Jean-Luc Mélenchon qui lui prépare la présidentielle de 2027.
04:42Qui est le grand gagnant, selon vous, Olivier Dardigolle, dans cette union de gauche ?
04:46Dans cette union de gauche, c'est plutôt aujourd'hui ceux qui ont été à la manœuvre pour créer ce nouveau Front Populaire en première ligne.
04:51C'est-à-dire des gens comme, en effet, Marine Tendelier, des gens comme le secrétaire national du Parti Socialiste.
04:58Ceux qui ont été un peu les petites mains, véritablement, pour mettre en place, dès le lendemain des élections de l'annonce de la dissolution, le nouveau Front.
05:06Ce n'est pas le Parti Socialiste qui gagne énormément de sièges, par rapport à il y a deux ans ?
05:10Oui, il gagne un nombre conséquent de sièges, mais encore une fois, nous verrons tout ça au vu des nouveaux pyramides des groupes politiques.
05:18Et aussi, bien évidemment, celui qui aura la martingale et celui qui peut être désigné par Emmanuel Macron.
05:26Mais je ne pense pas que ce soit un profil écolo, je pense plutôt que ce soit un profil de centre-droit-centre-gauche.
05:34Eugénie Bassié, pourquoi d'ailleurs ?
05:36Parce que tout simplement, quand vous regardez le camembert de l'Assemblée Nationale, c'est ce qu'il y a de plus sensable.
05:44Mais sur quoi pourrait se mettre d'accord des gens allant du PS à LR ?
05:48Sur quoi ? Il n'y a absolument rien.
05:50Le PS a dit qu'il voulait l'abrogation de la réforme des retraites.
05:53Les LR ne voteront jamais pour l'abrogation de la réforme des retraites.
05:57Si c'est sur une année.
05:58Je ne vois pas sur quel sujet. Par contre, je vois sur quel sujet pourrait s'entendre une coalition allant du NFP à la gauche des macronistes.
06:03Il pourrait s'entendre sur la hausse des impôts, il pourrait s'entendre sur la réforme des institutions, il pourrait s'entendre sur l'euthanasie, par exemple.
06:09Il y aurait des sujets là-dessus, ou même sur une vision beaucoup plus laxiste de l'immigration.
06:15Là-dessus, il y aurait un consensus allant de PS à LR.
06:18C'est un premier rendez-vous plus urgent que les autres.
06:21Nous sommes en déficit excessif.
06:23On doit donc rendre une copie budgétaire, qui normalement devrait être la travaillée dans les semaines qui viennent, pour justement en fin août, début septembre, donner une copie budgétaire à...
06:35Oui, mais le programme de la FI est totalement hors-sol à ce niveau-là, c'est clair.
06:39La droite veut faire des économies, la gauche veut taxer les riches.
06:43Ce sont deux options qui sont incompatibles, qui ne sont pas les mêmes.
06:46Je ne vois pas comment, budgétairement, ils peuvent s'entendre là-dessus.
06:50Parce que, désolé, mais vous n'avez pas encore basculé dans votre tête, parce que je comprends bien, si on a une culture de coalition, qui est de dire, on met nos programmes de côté,
06:56mais, par exemple, est-ce qu'un budget pourrait faire consensus entre nous, mais sur la prochaine année budgétaire, pas plus loin ?
07:02C'est-à-dire, dissolution dans un an, et pendant un an, on fait deux, trois choses qui peuvent agréer tout le monde.
07:09Mais en même temps, la France Insoumise dit, nous c'est le... enfin le NFP d'ailleurs, dit, c'est le programme, tout le programme, avec le programme, il n'y aura pas une seule constitution.
07:15Surtout la France Insoumise, bien sûr.
07:17D'autres commencent à un peu édulcorer leurs propos sur le sujet.
07:19Le grand gagnant, justement, à gauche, selon vous.
07:21Le grand gagnant à gauche, le grand gagnant à gauche, effectivement, je pense que c'est les figures du Parti Socialiste, oui, qui ont finalement,
07:32ils ne sont pas si écrasés que ça à l'intérieur de la coalition.
07:35Il y a une forme de résurrection, on revoit François Hollande, on a l'impression du film Un jour sans fin,
07:42quand on re-entend la voix de François Hollande, qui, rappelons-le, quand même, en 2017, n'a même pas pu se représenter tellement il était impopulaire,
07:49et il ne l'a même pas pu, vraiment, c'est quand même assez inédit sur la 5e République,
07:54et qui maintenant revient à l'Assemblée Nationale, peut-être demain, au perchoir de l'Assemblée Nationale,
07:59donc on a un peu un sentiment de tout ça pour ça.
08:02Dans un pays trop secoué, la flambée nostalgie.
08:04Je ne sais pas où elle existe, ça fait longtemps qu'on n'avait pas parlé de flambée, tiens, c'est vrai, le retour de flambée.
08:10Merci, on reste ensemble, évidemment, Olivier d'Artigolle et Génie Bastien, on se retrouve dans quelques instants,
08:15et on entendra, justement, la désillusion d'un électeur qui nous écoute du Rassemblement National dans l'Indre,
08:21et il va nous expliquer les raisons de la défaite de ce Rassemblement National, 3e seulement, à l'issue de ce 2e tour.
08:27Il y a peut-être d'autres auditeurs aussi qui ont envie de nous soumettre leur analyse, en tout cas, on vous donne un micro,
08:32on vous donne la parole, votre avis nous intéresse, n'hésitez pas à joindre Céline Géraud au 01 80 20 39 21,
08:38on décrypte l'info jusqu'à 14h.