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Maël Bernier, porte-parole de meilleurstaux.com répond aux questions Stéphanie de Muru.
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Transcription
00:00Europe 1 bonjour, 5h-7h, Stéphanie Demurue, Rombline Roche, Europe 1 il est 6h42.
00:06Oui, on va vous parler immobilier. Est-ce le moment d'emprunter ou est-ce qu'il faut patienter
00:11et voir venir un petit peu les choses en fonction de la suite de ces événements politiques ?
00:16Votre invitée Stéphanie, c'est Maëlle Bernier, porte-parole de MeilleurTaux.com,
00:20service de courtage et comparateur de crédit en ligne.
00:23Bonjour Maëlle Bernier.
00:24Bonjour.
00:25Alors les taux d'emprunt semblent résister malgré les incertitudes politiques
00:30et la dissolution annoncée il y a trois semaines, c'est bien ça ?
00:33Exactement, on a eu un petit peu chaud juste après la dissolution,
00:39on a regardé les taux d'intérêt d'emprunt et puis en fait les banques confirment le mouvement
00:44qu'elles ont débuté depuis le mois de janvier.
00:46C'est-à-dire que même au mois de juillet, on a reçu nos courtiers des barèmes
00:50qui sont globalement soit en baisse, soit stable,
00:53mais aucun mouvement de panique dans les établissements bancaires
00:56et le message des banques reste le même, à savoir nous on prête, on veut faire du crédit,
01:02donc le message n'a absolument pas été modifié par la dissolution et par tout le ramdam autour.
01:08En gros c'est quoi ? On est passé à côté du pire, c'est ça, après les résultats du premier tour ?
01:13Écoutez, c'est difficile de savoir ce qui s'est passé,
01:17on surveillait effectivement les marchés financiers,
01:19la manière dont la dette française allait être jaugée
01:23et pour le moment on n'a pas une dette,
01:26vous voyez l'OAT 10 ans qui sert de référence aujourd'hui au taux des crédits immobiliers,
01:30a eu un peu chaud, on est passé de 3 à 3,30, 3,20,
01:34mais oui on n'a pas eu une grosse grosse augmentation.
01:37Aujourd'hui on est à combien Maëlle Bernier ?
01:39Écoutez, on était hier autour de 3,20,
01:42il est vrai qu'avant les européennes on était plutôt autour de 3 voire un peu en dessous,
01:47donc c'est un petit peu monté,
01:49mais les banques à l'heure où on se parle n'ont absolument pas répercuté cela,
01:53puisqu'elles prêtent aux français sur un crédit sur 20 ans,
01:58on est autour de 3,75 sur 20 ans et 3,65 sur 15 ans,
02:02donc c'est des taux beaucoup plus bas par exemple qu'au mois de décembre dernier
02:06où on était plutôt autour de 4,40, 4,45.
02:09Alors Maëlle Bernier, on parle de plus en plus de l'absence d'une majorité absolue,
02:14voire d'un parlement ingouvernable,
02:17est-ce que cette dynamique peut durer dans le temps ?
02:21Écoutez, pour le moment, moi je pense qu'on savait déjà qu'on allait,
02:26on a des taux qui ont baissé, mais qui n'allaient pas baisser indéfiniment,
02:29c'est-à-dire que les taux à 1%, 2% c'est terminé,
02:32mais ce n'est pas lié aux solutions.
02:33C'est une période révolue ?
02:34C'est une période révolue.
02:37Moi je pense qu'on va vers des taux qui vont aller certainement autour de 3,5%,
02:42mais qui ne descendront pas en deçà,
02:45parce qu'on a quand même une inflation en phase qui reste quand même assez élevée,
02:48et puis encore une fois, les taux d'emprunt auxquels les banques empruntent
02:54ont eux-mêmes augmenté, mais encore une fois avant la dissolution.
02:58Donc des taux à 3,75, 3,60, rappelons-le, c'est quelque chose d'assez classique.
03:05Avant cette période un petit peu bénie, où on avait des taux en 2019-2020 à 1%,
03:10les années avant on avait des taux autour de 3, 3,5%, c'était déjà le cas,
03:15donc on a déjà connu ça, et ce n'est pas complètement fou.
03:18Alors qu'est-ce que vous nous dites clairement,
03:20quand on a, pour les auditeurs qui nous écoutent, qui ont des projets immobiliers,
03:24vous dites, allez c'est le moment d'appeler sa banque, il faut décrocher un crédit ?
03:29Alors c'est une très bonne question, parce qu'en plus les Français l'ont déjà compris,
03:34c'est-à-dire qu'en fait, post-dissolution, on a vu nous en agence, des Français qui appelaient,
03:39qui disaient, moi j'ai rendez-vous le 8 juillet, ah ben non je préfère avoir rendez-vous le 25 juin.
03:44Les Français quand même commencent sans se dire, un tien vaut mieux que deux tulorats,
03:48et effectivement à l'heure où on se parle, les banques prêtent,
03:52comment va se passer l'avenir, honnêtement c'est très difficile de le prédire.
03:57Mais on est quand même vendredi, donc si vous avez un projet immobilier,
04:01de toute façon il va arriver post-élection de dimanche.
04:05Justement il y a un petit peu d'attentisme, ça vous le voyez de la part,
04:10parce qu'il y a les taux d'emprunt, mais il y a la demande, c'est autre chose.
04:14Est-ce que les emprunteurs se bousculent au portillon,
04:18ou est-ce qu'ils attendent justement de voir comment les choses vont évoluer
04:21dans les prochaines semaines, voire les prochains mois ?
04:24Alors il y a deux attitudes, l'acheteur de sa résidence principale,
04:27on va dire qu'il est relativement serein, parce que c'est un projet de vie,
04:30parce que quand on achète un bien immobilier pour sa résidence principale,
04:33c'est parce qu'on veut y habiter.
04:35En revanche, ceux qui ont freiné des cas de fer, et ça c'est très clair,
04:38c'est les investisseurs locatifs, parce que clairement un investisseur locatif
04:42aujourd'hui ne sait pas du tout à quelle sauce il va être mangé dans 15 jours.
04:47Donc là on a des projets qui sont en stand-by, en arrêt,
04:51on a même des notaires qui ont observé des futurs acheteurs qui disaient
04:54« moi je ne signe pas si telle partie arrive au pouvoir ».
04:58Donc oui, pour les investisseurs locatifs, il y a une vraie incertitude,
05:01ce qui est quand même un peu dommage, parce qu'effectivement,
05:03on sait qu'on a besoin des investisseurs locatifs,
05:05on sait qu'on a besoin des bailleurs privés,
05:07et si on met encore un coup de frein supplémentaire à l'investissement locatif,
05:11la crise du logement qu'on constate actuellement,
05:13et le déficit de logements et d'offres à l'allocation, va s'accentuer.
05:17Mais ça c'est autre chose.
05:18Mais effectivement, les investisseurs locatifs, eux, ont freiné depuis trois semaines.
05:22Maëlle Bernier, le taux d'emprunt de la France influe sur les banques et le marché.
05:26On le sait, ils sont remontés à 3,30,
05:30mais en fonction de la gestion du pays, tout cela pourrait changer.
05:34Est-ce que ça, c'est quelque chose que vous envisagez ?
05:39C'est un gros saut dans l'inconnu.
05:41De toute façon, la situation est totalement inédite.
05:43Il est vrai qu'on aurait pu avoir des scénarios avec des taux qui montent fortement.
05:48Honnêtement, je ne suis pas capable aujourd'hui de vous dire
05:51ce qui va se passer sur comment la dette française va être envisagée
05:54par des investisseurs étrangers dans quatre jours.
05:57C'est extrêmement compliqué.
05:59Pour le moment, ils restent prudents et confiants,
06:03puisque les marchés financiers continuent de nous prêter.
06:07Mais c'est très très difficile, parce que, encore une fois,
06:10personne ne sait aujourd'hui quel sera le résultat dimanche soir,
06:14et qu'est-ce qui va être décidé derrière.
06:16Merci Maëlle Bernier, porte-parole de Meilleur Taux.com.
06:19Merci d'avoir été avec nous sur Europe 1.

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