Législatives : À Visoncourt, village de 37 habitants, le RN affiche un score de 81,25%

Sud Radio

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Transcript

00:00Et les législatives au premier tour, c'est dans les communes rurales que le RN a réalisé ses meilleurs scores

00:0841% de votes en moyenne, c'est deux fois plus que pour le Nouveau Front Populaire et Ensemble. Jean-Luc Gueillon, bonjour.

00:16Oui, bonjour.

00:18Et merci d'être avec nous ce matin, vous êtes le maire de la commune de Visoncourt en Haute-Saône, on n'est pas très loin de Vezoul.

00:24Combien d'habitants du côté de Visoncourt, monsieur le maire ?

00:27C'est une toute petite commune rurale, 37 habitants.

00:3037 habitants, petite commune rurale. Et dimanche dernier, le candidat RN chez vous a recueilli plus de 81% des voix.

00:39Comment expliquez-vous un tel succès du RN dans votre commune, Jean-Luc Gueillon ?

00:43C'est simple, c'est très simple. C'est-à-dire que, bon, c'est une commune à caractère rural et agricole.

00:49Bon, les agriculteurs, il y a une paire de mois, ont fait grève et tout ça tout, ont manifesté.

00:54Bon, ils n'ont pas eu ce qu'ils ont voulu. C'est vrai, je les fréquente tous les jours.

01:01C'est des gens qui travaillent, qui n'arrivent pas à gagner leurs payes.

01:04Les ouvriers de notre commune vont travailler soit à Luxeilles-les-Bains, soit à Vezoul.

01:09Le prix du carburant, le prix du carburant, et puis le prix du coût de la vie.

01:14Alors, quand on vote dans une petite commune comme Visoncourt, les gens viennent, parlent, et ils disent,

01:20ben, on les a tous essayés, pourquoi pas l'URN ? Pourquoi pas l'URN ? On les a tous, ils sont bons.

01:25Vous avez parlé de la crise agricole, d'ailleurs, c'est l'une des conséquences aussi de la dissolution,

01:29c'est que le projet de loi agricole, en l'occurrence, tout est stoppé,

01:32et on ne sait pas si les discussions d'ailleurs vont reprendre ensuite.

01:35En tout cas, il y a sa question là, très clairement, et puis aussi peut-être une certaine fatigue, lassitude,

01:42voire colère vis-à-vis des différents partis politiques qui se sont succédés.

01:46Vous avez dit, voilà, on a tout essayé, pourquoi pas l'URN ?

01:50Oui, ben tout à fait, c'est ça, c'est un ras-le-bol, j'ai eu des personnes âgées qui sont venues,

01:57qui disent, nous, on est oubliés, on est oubliés, ils sont assis dans cette petite mairie,

02:04eh ben, accès, avant on avait encore des petits magasins, mais tout ferme les uns derrière les autres,

02:10les postes ferment, les postes, bien sûr, se font dans les mairies, mais pour aller dans une mairie,

02:15on va à la mairie, pour quand la mairie est ouverte, c'est pas facile, vous comprenez ?

02:19Et nous, la ville est à 13 kilomètres, il n'y a pas de moyens, il n'y a rien, il n'y a rien, quoi.

02:24On est abandonnés, en gros, c'est ça.

02:26Abandonnés, et quels que soient les partis qui se sont succédés au pouvoir...

02:30Tout à fait, on les a eus, on les a tous eus.

02:33C'est un sentiment d'abandon qui a été croissant ces dernières années, du côté de votre commune,

02:39commune rurale de Visoncourt, monsieur le maire ?

02:41Oui, oui, c'était une commune qui avait tendance à voter centre-droit, qui a voté gauche,

02:49même encore un petit peu d'écologie, a commencé à voter à droite,

02:53et puis maintenant, on va dire franchement, c'est extrême droite, si on peut dire extrême droite,

02:58mais vote RN, et puis à l'unanimité, c'est pratiquement 80%.

03:02Vous vous rendez compte, dans une commune, on parle même pas d'émigration, dans notre commune, on n'a pas.

03:08On n'a pas non plus la délinquance qu'il y a dans les villes, on n'a pas.

03:11C'est simplement le fait de la vie, le fait que les gens ne s'en sortent plus.

03:16Il faut être honnête.

03:17Et ça, il n'y a pas de réponse, pour le moment, sur ce point-là ?

03:21Non, il n'y a pas de réponse.

03:22Vote de défiance, vote sanction, il y a aussi un vote d'adhésion, très clairement, au Rassemblement National,

03:29que vous dites vous, vous administrez, monsieur le maire ?

03:32Je serais partagé.

03:34C'est-à-dire que les personnes âgées, c'est plutôt un vote sanction.

03:39Par contre, les jeunes, c'est un vote d'adhésion.

03:41Parce qu'ils y voient, on parle, ils y croient, ils y croient vraiment.

03:46Et puis, le truc de la gauche se mêle avec la droite, ça leur vole au-dessus des étiquettes.

03:53Eux, c'est simple, on vote comme ça, il faut que ça change.

03:58En tant que maire, Jean-Luc Veillon, comment on vit cette période-là ?

04:04C'est une période très particulière.

04:06Comment je le vis ?

04:08Moi, je le vis pas trop trop bien, c'est-à-dire que les résultats des élections, en tant que maire,

04:14jouent quand même, après, sur l'avis de la Commune.

04:18Si on a, admettons, un député qui est de gauche, il faut être honnête.

04:24Des fois, c'est pas facile, les relations en réunion,

04:27parce qu'on sait que la Commune, elle est de droite, vous comprenez ?

04:30C'est pas facile.

04:32Le sentiment d'être pointé du doigt, carrément ? On en est là, aujourd'hui ?

04:36Oui, aujourd'hui et même avant.

04:40Il ne faut pas se leurrer.

04:42Si vous avez un député ou un sénateur qui est de gauche,

04:45et que vous avez une Commune qui, compte-vise en cours, fait 80% du RN,

04:48vous comprenez que votre dossier ne va pas grimper au sommet de la pile.

04:53Ça ne change pas encore à ce niveau-là, Jean-Luc Veillon.

04:57En tout cas, c'est relâche pour vous, ce week-end,

04:59puisque le candidat RN est passé dès le premier tour.

05:02Merci beaucoup d'avoir été avec nous, ce matin, sur Sud Radio.

05:05Merci à vous aussi, je le rappelle, Jean-Luc Veillon, maire de ce village,

05:10cette Commune rurale de Visoncourt, en Haute-Saône,

05:14qui a voté à plus de 80% pour le candidat RN.

05:17Merci à vous, et très bonne journée.

05:19Sud Radio, 6h43, on se réveille ensemble.

05:22Un grand merci pour votre fidélité, je le dis, je le redis,

05:25mais c'est important, effectivement, c'est grâce à vous,

05:27c'est vous qui faites cette Sud Radio.

05:29Dans un instant, ce qui buzz sur les réseaux sociaux, avec Frédéric Brindel.

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