Cours de cinéma donné par par Vincent Poli, critique aux Cahiers du cinéma, le 21 juin 2024 au Forum des images.
The Way We Are et Night and Fog : deux contes de solitude et de résilience au sein des tours de Tin Shui Wai, où Ann Hui fait la lumière sur le hors-champ des grands récits cinématographiques hongkongais.
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Le Forum des images : au centre de Paris, bat le cœur du 7e art !
Rencontres exceptionnelles, cours de cinéma et conférences, festivals… un concentré du meilleur de ce qui se passe toute l’année au Forum des images.
Toute la programmation : http://www.forumdesimages.fr/
@forumdesimages et #forumdesimages
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00:00:00Bonsoir, merci à tous et à toutes d'être présents.
00:00:13Effectivement, comme le disait Muriel, si vous avez vu des
00:00:17films de la rétrospective, les films de Patrick Tahm, les
00:00:19films de Johnny To avec Anne Hoy, c'est un autre univers,
00:00:23un univers beaucoup plus, entre guillemets, réaliste.
00:00:27Et pendant une heure et demie, on va peut-être aborder ensemble
00:00:30cette question du réalisme, du social, etc.
00:00:35Et je précise qu'après le cours, il y aura la projection de
00:00:38The Way We Are, film de 2008, dont on va parler beaucoup
00:00:41aujourd'hui.
00:00:42Bien sûr, je vous invite à rester et à enchaîner.
00:00:48Avant de commencer, petit point sur le nom de la réalisatrice
00:00:52Anne Hoy.
00:00:53Moi, pendant très longtemps, je l'ai appelée Anne Ruey parce
00:00:56que je voyais H-U-I, avant de me rendre compte que ça renvoyait
00:00:59à pas grand chose.
00:01:00Puisqu'en mandarin, c'est son nom de naissance, puisqu'elle est
00:01:03née en Chine.
00:01:04C'est Su-An-Roi et en cantonais, mais attention, je ne parle pas
00:01:08cantonais, c'est plutôt Hoy-An-Roi.
00:01:10Donc, aujourd'hui, je propose qu'on se fixe sur Anne Hoy qui,
00:01:14en fait, voilà son nom d'artiste qui mélange le cantonais
00:01:18et l'anglais.
00:01:19Et donc, si je prononce autre chose à un moment, il faudra
00:01:21me pardonner.
00:01:22Voilà.
00:01:24Pour parler d'Anne Hoy, je pense qu'on a besoin de repartir
00:01:31de zéro.
00:01:32On ne peut pas juste faire une petite introduction.
00:01:33Je pense qu'il faut un peu revenir sur tout son parcours pour
00:01:37cerner un peu son originalité et aussi sa radicalité.
00:01:43Pour rappel, les films de Anne Hoy ne sortent pas en France.
00:01:47On a pu les voir en rétrospective, en festival.
00:01:50Il y en a un seul qui est sorti en France, c'était Une vie simple.
00:01:54Qu'elle a réalisé en 2011 et qui avait été distribué en France
00:01:59par le distributeur Les Acacias.
00:02:00Voilà une petite sortie.
00:02:02À l'époque, Anne Hoy jouissait d'un certain retour en force.
00:02:08Mais depuis, ces films, on ne les voit plus.
00:02:10On les voit très rarement.
00:02:11Vraiment, aujourd'hui, c'est aussi une occasion rare.
00:02:14Et puisqu'on ne les voit pas, je pense qu'il faut repartir de
00:02:18zéro.
00:02:20On pourrait dire qu'Anne Hoy occupe une triple position au
00:02:27sein du cinéma hongkongais.
00:02:29Tout d'abord, elle est un nom très important de la nouvelle vague
00:02:33hongkongaise qui va se développer à partir de la toute fin des années
00:02:3770.
00:02:38Elle réalise son premier film, The Secret, en 79.
00:02:43Au même moment que Tzu Hark, Patrick Tam, si vous avez vu Nomade
00:02:47qui ouvrait le cycle, qui est un de mes films préférés.
00:02:51Kirk Wong ou des gens qu'on a un peu oublié comme Yim Ho, etc.
00:02:56Et on peut même dire qu'elle passe à la réalisation avant des gens
00:03:00qui vont devenir plus connus qu'elle.
00:03:01Ringo Lam, Wong Kar Wai, eux, c'est trois, quatre ans après
00:03:05Anne Hoy.
00:03:06Elle est vraiment une des premières et elle est à l'époque reconnue
00:03:09comme la plus grande cinéaste actuelle à Hong Kong.
00:03:13Deuxièmement, Anne Hoy, c'est entre guillemets la seule cinéaste
00:03:20femme hongkongaise connue.
00:03:22Bien sûr, il y en a d'autres.
00:03:24On peut penser à Clara Law, mais qui est en fait complètement
00:03:27oubliée.
00:03:28On peut penser à Sylvia Chiang, actrice aussi, puisqu'elle joue
00:03:32notamment dans le premier film de Anne Hoy.
00:03:34Mais le fait même qu'en fait, on ne voit pas leurs films,
00:03:37ils sont très peu accessibles, tout du moins en France, prouve
00:03:40à quel point les femmes cinéastes sont sous-représentées dans
00:03:44l'industrie du cinéma hongkongais et même à Hong Kong, qui depuis
00:03:50de nombreux points de vue, même du point de vue de la Chine,
00:03:52est quand même un territoire assez conservateur, assez misogyne.
00:03:57Et enfin, troisièmement, on peut dire qu'Anne Hoy est la seule
00:04:01cinéaste hongkongaise à produire un cinéma social ou politique.
00:04:07C'est un peu ces questions qu'on va aborder.
00:04:11Donc, Anne Hoy, comme je l'ai dit tout à l'heure, est née en Chine
00:04:14en 1947.
00:04:15Très tôt, elle y migre avec sa famille à Macao et puis ensuite,
00:04:22elle ira étudier à Hong Kong.
00:04:23Et comme tous les cinéastes de l'époque, elle fait d'abord
00:04:25l'université.
00:04:27Ensuite, elle va commencer, comme ses comparses, à travailler pour
00:04:31la télévision hongkongaise sur des séries.
00:04:35Alors, on peut citer la série CID, ce qui veut dire Criminal
00:04:38Investigation Department.
00:04:41Et déjà, les épisodes qu'elle réalise vont porter le sous-titre
00:04:45Social Worker, donc travailleur social.
00:04:48Par exemple, dans un épisode, Anne Hoy parle d'une femme chinoise
00:04:52qui immigre illégalement vers Macao, devient prisonnière d'un
00:04:58réseau de prostitution, puis parvient à rejoindre Hong Kong,
00:05:01où en fait, elle va continuer à vivre la même vie sous le joug
00:05:06d'un réseau, d'un réseau de trafiquants.
00:05:11Elle réalise aussi des épisodes pour la Commission indépendante
00:05:14contre la corruption, la ICAC.
00:05:17Et dans ces épisodes, on voit déjà poindre la radicalité de
00:05:21Anne Hoy, puisque c'est quand même une série financée par la
00:05:25commission pour mettre en valeur le travail d'une commission
00:05:27contre la corruption.
00:05:29Et les personnages de fonctionnaires, en fait, qu'Anne Hoy
00:05:33écrit, ne sont pas des héros parfaits, ne sont pas des héros,
00:05:40c'est plutôt des gens qui sont confrontés à une population qui,
00:05:44parfois, ne comprend pas l'enjeu de leur travail.
00:05:46Et on voit un peu le choc des cultures entre ces nouveaux
00:05:49dispositifs mis en place à Hong Kong et la population, et souvent
00:05:54la population précaire d'Hong Kong.
00:05:59Donc, en fait, déjà, on voit qu'Anne Hoy va introduire une
00:06:01sorte d'ambiguïté dans sa façon de peindre la réalité
00:06:07hongkongaise.
00:06:09Ambiguïté qui est un peu gênante, au point que des épisodes
00:06:12seront interdits.
00:06:15Ensuite, Anne Hoy va travailler sur une série qui est très,
00:06:19très connue à Hong Kong, qui s'appelle Below the Lion Rock,
00:06:23sous le lion de pierre.
00:06:26Série très connue sur laquelle ont aussi travaillé d'autres
00:06:29cinéastes, par exemple, Alan Fong, qui était aussi un cinéaste
00:06:32social qui lui a disparu après quelques films.
00:06:37Et dans cette série, elle continue d'approfondir ses thèmes
00:06:40sociaux en donnant une importance toute particulière aux
00:06:43personnages féminins, ce qu'on va retrouver dans toute sa
00:06:46filmographie.
00:06:47Pour l'anecdote, ce lion de pierre s'est désigné en fait un
00:06:50rocher en haut d'une montagne, rocher que l'on pouvait voir
00:06:53depuis Kowloon, donc plutôt au centre de Hong Kong et depuis
00:06:55les Nouveaux Territoires, et qui est devenu une sorte de
00:06:58symbole de l'époque où il y avait une forte immigration
00:07:02chinoise qui venait vers Hong Kong, il y avait beaucoup de
00:07:03toddies et en fait, tout le monde pouvait à longueur de journée
00:07:06voir ce rocher qui est devenu un symbole que tout le monde
00:07:11connaît.
00:07:12Même la chanson, le générique de la série est très, très connu
00:07:13à Hong Kong.
00:07:14Et c'est quand même assez étonnant qu'une série aussi
00:07:17populaire ait pu suivre en direct l'établissement à Hong Kong
00:07:23des services sociaux tout en portant sa propre autocritique.
00:07:27C'est quelque chose que, par exemple, en France, moi, je ne
00:07:30le vois pas.
00:07:31Je ne vois pas qu'est-ce qui pourrait faire comparaison avec
00:07:32cette série.
00:07:36Par la suite, Han Hoy va passer au long métrage et sa carrière
00:07:40va s'inscrire dans une sorte de tradition du cinéma hongkongais.
00:07:44Elle va faire des thrillers, des films d'aventure, des histoires
00:07:47de fantômes, mais le tout sous un angle un petit peu dépoussiéré,
00:07:51puisqu'il s'agit pour Han Hoy de moquer d'une certaine façon
00:07:56le conservatisme de la culture hongkongaise.
00:08:00Pour l'anecdote, on peut rappeler qu'Han Hoy a été l'assistante
00:08:03de King Roo, cinéaste, cinéaste de films d'art martiaux.
00:08:09Si vous avez vu Raining in the Mountain ou Touch of Zen,
00:08:12cinéaste qui, à l'époque, était à peu près le seul cinéaste
00:08:15de genre connu en Occident.
00:08:18Elle a été brièvement son assistante.
00:08:19Il ne faut pas exagérer ce point-là de sa vie.
00:08:22Mais peut-être, on peut supposer qu'elle a gardé de sa collaboration
00:08:25avec King Roo un sens du montage, un sens de la vivacité,
00:08:29de l'efficacité.
00:08:34L'aspect le plus, guillemets encore une fois, mais après,
00:08:37j'arrête de faire les guillemets, l'aspect le plus social ou politique
00:08:40de son travail ressurgit dans ce qu'on a appelé à posteriori
00:08:44la trilogie vietnamienne.
00:08:46Cette trilogie, en fait, elle réunit trois choses.
00:08:48Un épisode de Below the Lion Rock, le long métrage Story of Wu Viet
00:08:54avec Chiu Yun-Fat.
00:08:55Je me demande s'il n'est pas passé, non, tant pis, qui a un mélodrame
00:09:00assez musclé.
00:09:01Et Boat People, en 82, Boat People, qui va vraiment être le film
00:09:05qui va retenir l'attention et qui va inscrire le nom de Hanoi
00:09:09sur une carte du cinéma mondial.
00:09:12Boat People, c'est un film qui se veut un compte-rendu réaliste
00:09:19de la vie sous le régime communiste vietnamien.
00:09:23Et c'est là que les choses se compliquent un peu dans la carrière
00:09:27de Hanoi, puisque ce film, c'est en fait le premier film hongkongais
00:09:32tourné en Chine continentale.
00:09:34On est donc en 81, 82, 3, 4 ans après la mort de Mao.
00:09:40On est dans une période de détente et alors que de nombreux
00:09:44hongkongais ont peur de la Chine continentale, Hanoi, elle y va.
00:09:47Elle fait une coproduction.
00:09:49Ce qu'on peut dire, c'est que le gouvernement chinois étant
00:09:54adepte de taper un peu sur les voisins, ils ont dû se dire super,
00:09:57on va faire un film sur le Vietnam, on va se moquer un peu du Vietnam,
00:09:59on va montrer à quel point le Vietnam, c'est une idéologie qui ne marche
00:10:04pas, etc.
00:10:06C'est un film qui est extrêmement violent.
00:10:08C'est un film sans illusion.
00:10:10Et pourtant, à Hong Kong, c'est un très grand succès.
00:10:13Et en fait, pour de nombreux hongkongais et pour de nombreuses
00:10:16personnes qui viennent de Chine, le gouvernement vietnamien dans ce
00:10:20film est tout simplement une métaphore pour parler du gouvernement chinois.
00:10:25En fait, il y a une sorte de contradiction même dans le projet
00:10:30du film qui est assez intéressante.
00:10:33Et il y a quelqu'un qui, à cette époque, va repérer Hanoi et en parler
00:10:36très bien tout de suite.
00:10:37C'est le critique français Serge Danais qui a écrit une petite
00:10:43critique dans Libération 82 et je propose qu'on affiche le texte,
00:10:48s'il vous plaît.
00:10:49Merci.
00:10:52Et je vous laisse lire.
00:10:56Je précise juste qu'Hakutagawa, qui est mentionné dans le deuxième
00:11:00paragraphe, c'est le héros de Both People.
00:11:01C'est un reporter japonais qui vient au Vietnam faire une enquête photo.
00:11:14Vous voyez, Danais qui compare Hanoi à un mélange entre Fühler,
00:11:22qui est un peu mon cinéaste préféré, Le Kung Fu et Rossellini,
00:11:26ça fait rêver.
00:11:27Et c'est vrai que c'est vraiment un excellent film et je me permets
00:11:33de faire une supposition.
00:11:34J'ai l'impression que cette absence de prise de conscience dont parle
00:11:37Danais, ce manque de temps pour les grands mots, c'est en partie ce qui
00:11:41fait la force du cinéma de Hanoi, mais de tout le cinéma hongkongais
00:11:44à cette époque, un cinéma qui fonce, qui va à toute vitesse,
00:11:49qui va droit devant, un cinéma parfois manichéen, parfois un peu
00:11:52vulgaire et pourtant un cinéma qui est sans didactisme et un cinéma
00:11:58qui avance aussi un peu les yeux fermés vers 97.
00:12:0297, j'imagine que beaucoup d'entre vous connaissent cette date,
00:12:06c'est la date de la rétrocession de Hong Kong à la Chine continentale.
00:12:11On peut se dire que 82, 97, c'est un peu loin.
00:12:14En fait, c'était une décision politique qui était discutée depuis
00:12:17longtemps, au point qu'elle sera actée par un traité en 84.
00:12:20D'ailleurs, la rétrospective aux formes des images proposait une
00:12:24carte blanche autour de trois films réalisés en 84 où se fait
00:12:28sentir une sorte d'angoisse existentielle qui s'empare de Hong Kong.
00:12:34Et puis, ce sentiment d'urgence dont parle Danais, ce manque
00:12:40de précision politique, moi, je pense que ça lui a plu aussi
00:12:43en tant que Danais a été un ultra intellectuel, passé par vraiment
00:12:49la rigueur des mouvements gauchistes et d'extrême gauche divers français.
00:12:55Et je pense qu'en 82, il y a ce plaisir de retourner à un récit
00:12:59politique qui soit plus dans la confrontation plutôt que dans
00:13:03la théorie, etc.
00:13:04Pourtant, à cette époque, Anne Hoy se définit comme apolitique.
00:13:11C'est un mot qui peut étonner quand même, parce que depuis le début
00:13:14de sa carrière, elle parle de problèmes sociaux, elle aborde
00:13:18le sujet des structures sociales, de la migration, le problème,
00:13:22enfin, le problème, pas du tout, mais la situation des femmes
00:13:24à Hong Kong.
00:13:25Et du coup, je propose qu'on regarde un extrait.
00:13:28Alors, c'est l'extrait d'un documentaire réalisé pour la
00:13:31télévision anglaise en 83 qui s'appelle Film as a way of life,
00:13:36Hong Kong.
00:13:37C'est un documentaire de Tony Raines, qui est critique et historien
00:13:40du cinéma.
00:13:41Il allait dans plusieurs pays, il enquêtait auprès des jeunes
00:13:43cinéastes.
00:13:44Alors, c'est en anglais, mais il n'y a pas de sous-titres.
00:13:48Et donc, premier extrait, s'il vous plaît.
00:14:49On voit quel point Hanoi, elle n'est pas dans la confrontation.
00:15:14Et en même temps, elle est très claire.
00:15:15Elle parle de censure, autant du côté de la Chine, autant du côté
00:15:19de Hong Kong.
00:15:20Dès lors qu'on aborde les sujets politiques et c'est intéressant
00:15:24puisque Hong Kong, c'est quand même toujours positionné en phare
00:15:27démocrate et libéral en Asie.
00:15:30Et on voit que ce n'est quand même pas si simple.
00:15:32Et Hanoi n'a jamais été dans le rejet de la Chine.
00:15:37A la fin de l'extrait, elle parle de l'impossibilité de faire
00:15:42du cinéma d'auteur, en tout cas indépendant.
00:15:44Et elle parle des grands studios.
00:15:45Et juste après, effectivement, elle s'est rapprochée de la
00:15:49Show Brothers, un énorme studio hongkongais qui allait bientôt
00:15:52péricliter à l'époque.
00:15:55Et elle aura réalisé Love in a Fallen City, qui est un mélodrame
00:15:59historique avec Chow Yun-Fat, adapté de l'écrivaine culte
00:16:06Elin Chang, écrivaine, on pourrait dire, féministe.
00:16:10Et voilà, sa carrière, c'est plein de tentatives.
00:16:12C'est de l'indépendance, c'est du grand studio, c'est du film
00:16:15de sabre.
00:16:16Elle a co-réalisé Swordsman avec Tsu Hark, donc c'est forcément
00:16:20dans une démarche à la fois classique et outrancière.
00:16:23Elle a fait des drames familiaux, notamment Song of Exile,
00:16:28qui est souvent considéré comme peut-être le meilleur film de
00:16:30Hanoi.
00:16:31Un film où Maggie Chung est tiraillée entre ses origines
00:16:36hongkongaises, je crois, et japonaises, ce qui est en fait
00:16:39l'histoire de la mère de Hanoi.
00:16:41Des films d'action, Stuntwoman avec Michelle Yeoh.
00:16:45Et puis, il y a aussi une autre partie de sa carrière qui est
00:16:47complètement oubliée et qui est très, très intéressante,
00:16:50mais qui, pour le coup, est la partie la plus foncièrement
00:16:53politique.
00:16:55Juste après les événements, le massacre de Tienanmen en 89,
00:17:00Hanoi va réaliser des documentaires pour la télévision
00:17:04où elle aborde très frontalement la question de qu'est-ce qui
00:17:08s'est passé à Tienanmen?
00:17:08Comment réagir en tant qu'hongkongais, en tant que
00:17:11chinois?
00:17:13Des oeuvres qui sont aujourd'hui quasi invisibles et où Hanoi
00:17:16interroge des intellectuels, même des stars de la pop.
00:17:21C'est vraiment très intéressant.
00:17:23C'est vraiment des oeuvres dont on ne parle jamais et c'est
00:17:25dommage.
00:17:27Par la suite, elle va aussi réaliser des films d'horreur,
00:17:32d'autres drames et tout ça pour qu'on en arrive aux deux films
00:17:36dont nous allons parler aujourd'hui.
00:17:38The Way We Are, tourné en 2008 et Nuit et Brouillard, Night and
00:17:43Fog, tourné en 2009.
00:17:46Je propose qu'on regarde la deuxième image qui est une carte
00:17:50de Hong Kong.
00:17:55La particularité des deux films dont on va parler, c'est qu'ils
00:17:59se déroulent tous les deux dans, non pas le quartier, mais en fait,
00:18:02c'est une ville, dans la ville de Tien Shui Wai que vous voyez
00:18:05indiquer en haut.
00:18:08Et Tien Shui Wai est une ville du district de Yuen Long qui
00:18:14appartient à ce qu'on appelle les nouveaux territoires.
00:18:16Vous voyez que les nouveaux territoires, c'est en fait gigantesque.
00:18:23Lorsqu'on parle de cinéma hongkongais, je dirais que
00:18:29l'essentiel des films se déroule soit dans Kowloon, au centre,
00:18:33soit au niveau de Hong Kong Island qui est aussi le centre.
00:18:38Et souvent dans les deux.
00:18:40Et pourtant, les nouveaux territoires, c'est tout le reste du territoire
00:18:42de Hong Kong et ça concentre près de 80% de la population
00:18:46hongkongaise.
00:18:47Certaines zones sont très bien reliées à l'hypercentre.
00:18:51Mais il y a aussi beaucoup de zones rurales.
00:18:53Tout ça, c'est beaucoup de nature dans ce que vous voyez.
00:18:59Il y a une grande transformation qui se fait dans les années 70,
00:19:02avec une modernisation, une urbanisation accélérée de ces
00:19:05territoires.
00:19:06Et aujourd'hui, les nouveaux territoires, c'est vraiment un
00:19:08assemblage de zones hyper urbanisées avec ce qu'on imagine de Hong Kong,
00:19:13c'est-à-dire des grandes tours d'habitation très proches les unes
00:19:15des autres et des lieux de nature préservée, les îles, les montagnes,
00:19:19etc.
00:19:21Pour vous donner un exemple, Tsingshui, ça paraît quand même
00:19:23très, très loin.
00:19:24C'est pas si loin, c'est à une heure de métro du centre d'Hong Kong.
00:19:31Mais la particularité du district qui entoure Tsingshui, donc le
00:19:34district de Yuen Long, c'est que c'est là que se trouve la frontière
00:19:39avec la Chine continentale, avec la ville de Shenzhen, plus
00:19:42précisément.
00:19:43A savoir que depuis Tsingshui, on peut voir la Chine.
00:19:47On verra un extrait d'ailleurs où An Hoi fait un mouvement de caméra
00:19:50et nous montre la Chine au loin.
00:19:52Les deux pays sont reliés par un pont, qui est très long,
00:19:58mais voilà, c'est juste un pont.
00:19:59Et aussi, c'est un district qui comporte et qui comportait avant
00:20:05encore plus des zones humides, des marais, des étangs, des rizières,
00:20:09des marécages, etc.
00:20:12Du terrain a été gagné via de grands travaux à la toute fin des années
00:20:1680.
00:20:17Et donc, les premiers arrivants de Tsingshui sont arrivés au début
00:20:20des années 90.
00:20:22Je dis ça juste pour vous montrer que c'est un quartier qui n'a pas
00:20:24une très longue histoire et que là, on va parler un peu de films
00:20:27de banlieue.
00:20:28Ce n'est pas forcément les mêmes problématiques qu'un film de
00:20:31banlieue français, par exemple.
00:20:32On parle quand même de territoires qui reposent sur des enjeux
00:20:36différents.
00:20:39Tsingshui, c'est un quartier avec beaucoup de ce qu'on pourrait
00:20:43appeler des logements à loyer modéré.
00:20:46Et aujourd'hui, c'est un quartier, c'est une ville qui fait un peu
00:20:49figure de parents pauvres de la modernité hongkongaise,
00:20:52du fait d'une certaine violence et d'une certaine pauvreté qu'on
00:20:55peut y trouver.
00:20:57Pourtant, ce n'est pas l'image première que va nous renvoyer
00:21:01Hanoi.
00:21:06Je voudrais utiliser la notion de décentrement, puisqu'avec ces
00:21:10deux films, on peut voir que Hanoi, elle opère un décentrement
00:21:13qui est d'abord géographique.
00:21:15Le cinéma hongkongais a toujours entretenu un rapport particulier
00:21:18à sa géographie.
00:21:20C'est probablement lié à son architecture très resserrée,
00:21:23mais aussi, je pense à cette espèce de double identité,
00:21:26j'en parlais tout à l'heure, de phare culturel face à la Chine
00:21:30communiste et en même temps, un phare culturel qui est amené
00:21:33à être progressivement mangé par la Chine.
00:21:37Et je pense que même inconsciemment, c'est une sensation,
00:21:42une émotion qui a poussé les cinéastes à vraiment filmer
00:21:45Hong Kong, filmer la rue, enregistrer le plus possible,
00:21:49même si c'est toujours via la fiction, mais enregistrer le
00:21:53territoire comme si inconsciemment, on sentait l'arrivée prochaine
00:21:57d'une grande disparition.
00:22:01Et très souvent, dans le cinéma hongkongais, on se déplace en
00:22:04toute fluidité.
00:22:05Par exemple, si vous prenez un polar de Johnny To, dans un plan,
00:22:09on est dans le quartier des affaires, dans le plan suivant,
00:22:13on est dans un marché avec des voyous et le plan suivant,
00:22:17on est dans un hôtel de luxe.
00:22:18On a l'impression d'une sorte de ville monde où tout se fait
00:22:22d'un claquement de doigts et sans que jamais ne soient soulignées
00:22:25les distances qui relient chacun de ces points.
00:22:28Et quand on a besoin d'un peu d'exotisme, là, il suffit de
00:22:30montrer un personnage qui prend une voiture et dans le plan suivant,
00:22:33il est sur l'île de Lantau, par exemple, c'est beau,
00:22:38il y a de la nature.
00:22:39Et voilà, souvent, on se téléporte un peu d'un point à un autre.
00:22:44Et d'ailleurs, je ne sais pas si vous avez vu pendant cette
00:22:47rétrospective, un film qui s'appelait Behind the Yellow Line,
00:22:51qui est un film de 84, qui est un peu une sorte de pub déguisé
00:22:54pour le nouveau métro hongkongais.
00:22:56Les personnages passent leur temps à prendre un métro super rapide,
00:22:59super propre, avec la climatisation et ils ne font que se déplacer
00:23:03dans un Hong Kong hyper moderne où on mange des plats à la mode, etc.
00:23:08Excusez-moi.
00:23:10Et voilà, et ce n'est pas notre sujet aujourd'hui, mais je voulais le dire.
00:23:12On pourrait se poser la question de comment apparaît ce territoire
00:23:15aujourd'hui, maintenant que le cinéma hongkongais,
00:23:18en fait, c'est du cinéma chinois.
00:23:20Tous les films hongkongais sont des sortes de coproductions avec la Chine.
00:23:23Voilà, on pourrait se poser cette question.
00:23:25Moi, je vois des films où, dans un plan, on est à Hong Kong.
00:23:29Le plan suivant, on est à Pékin.
00:23:31On est à plusieurs milliers de kilomètres de Hong Kong et pourtant,
00:23:34on est dans un grand monde cynisé, un grand monde unifié.
00:23:38Je trouve ça assez troublant.
00:23:42Au contraire, Han Hoi, elle, va en créer son récit dans Tin Shui
00:23:47Wai et souligner les distances.
00:23:50Déjà, la distance entre Tin Shui Wai et le centre de Hong Kong.
00:23:55Par exemple, lorsqu'elle filme ces personnages en train de marcher jusqu'à
00:23:59la gare des bus, prendre un bus, ensuite, le bus, il roule sur le périphérique.
00:24:03C'est assez long, mais ça montre que c'est quand même un déplacement,
00:24:06tout ça.
00:24:07Mais elle va aussi souligner les distances entre l'appartement et les
00:24:11commerces.
00:24:12Par exemple, il faut aller faire les courses et ramener quelque chose
00:24:14de lourd.
00:24:15Ça, on le verra plus tard.
00:24:16La distance entre l'appartement et le lieu de travail, la distance
00:24:21entre l'appartement et l'hôpital et donc, en vérité, aussi la distance
00:24:24entre les êtres.
00:24:25Puisqu'on va avoir des cités à la hongkongaise avec cette idée
00:24:29de promiscuité qui ne crée pas forcément du lien.
00:24:32Ça, on le sait, c'est comme en France.
00:24:34Ce n'est pas parce qu'on est côte à côte que le lien humain peut être
00:24:38créé.
00:24:39Et donc, Han Hoi prend déjà, avec ses deux films, le contrepied
00:24:44des normes du cinéma hongkongais en proposant un cinéma de l'hyper
00:24:47local.
00:24:50Je voudrais qu'on regarde un deuxième extrait et c'est un extrait du
00:24:53film The Way We Are et je préfère ne rien vous en dire.
00:24:56On en parle après.
00:24:57Merci.
00:28:43Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais j'ai l'impression qu'il y a
00:28:46eu un moment où j'étais en train d'écrire un extrait de The Way We Are.
00:28:49Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais j'ai l'impression qu'il y a eu
00:28:52un moment où j'étais en train d'écrire un extrait de The Way We Are.
00:28:54Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais j'ai l'impression qu'il y a eu
00:28:57un moment où j'étais en train d'écrire un extrait de The Way We Are.
00:28:59Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais j'ai l'impression qu'il y a eu
00:29:02un moment où j'étais en train d'écrire un extrait de The Way We Are.
00:29:04Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais j'ai l'impression qu'il y a eu
00:29:07un en fait.
00:29:13Je sais pas si vous avez vu Jeanne Dilman et Shantla Luckerman,
00:29:16mais c'est un peu une variation hongaise.
00:29:18Et j'ai l'impression en étant peut-être moins radical,
00:29:20mais quand même, cette question de la solitude, de la répétition.
00:29:27Est-ce que vous avez compris qu'il y avait deux personnages différents ?
00:29:31C'était un peu l'idée, du coup, tant mieux si vous n'avez pas compris.
00:29:34Ça va confirmer mon propos.
00:29:36Dans cet extrait, Anne Hoy montre un appartement de Tsing Shui
00:29:42Wai, un appartement hongkongais assez typique, exigu et sans aucun
00:29:47spectacularisme.
00:29:49Il s'agit de montrer le manque de place, les décorations assez
00:29:52banales.
00:29:53On a des portraits bouddhistes au mur, on a des portraits de
00:29:55famille, on a des sacs de supermarchés puisque c'est aussi
00:29:58un film où on fait beaucoup de petites économies.
00:30:00On garde les sacs plastiques et on voit une suite de, on pourrait
00:30:05appeler ça des temps morts, sans vouloir être péjoratif, mais un
00:30:08peu des temps morts d'un après-midi.
00:30:11Et vous aurez remarqué ce panoramique qui, à un moment,
00:30:14arrive panoramique vers la gauche qui vient montrer rien, en fait,
00:30:18qui vient montrer une sorte de vide de l'appartement, qui vient
00:30:20souligner la solitude du personnage.
00:30:25Et puis aussi, cette musique qui arrive en plein milieu du plan,
00:30:28qui ne semble pas vraiment déclenchée par quelque chose qui soit
00:30:31précis, mais qui vient donner une tonalité un peu douce, amère
00:30:37au plan.
00:30:39Et c'est assez troublant comment cette espèce de vide vient s'inscrire
00:30:43en toute l'après-midi, puisqu'après, on la voit cuisiner les restes
00:30:45du midi.
00:30:46Donc, en fait, elle a passé l'après-midi à rien faire ou en tout cas,
00:30:49à juste survivre, manger.
00:30:57Et là, on accède à une autre solitude.
00:30:59En fait, c'est un autre personnage que vous avez vu.
00:31:01Mais je trouve ça assez étonnant comment, par une simple action
00:31:08de montage, mais on a quand même l'impression que la solitude de la
00:31:10première se déporte sur la deuxième, qu'elle pourrait être la même
00:31:13personne.
00:31:15Mais moi, en voyant le film, j'ai eu un doute sur le coup.
00:31:18Et la deuxième personne, elle est chez elle et par la fenêtre,
00:31:22on voit les habitations au loin, les lumières, plein de petites
00:31:27choses qui viennent un peu renforcer cette solitude.
00:31:32Donc, ça, c'est The Way We Are que vous verrez tout à l'heure.
00:31:36Le titre, la traduction du titre original, c'est Les Nuits et Jours
00:31:42de Qin Shuai.
00:31:43Et donc, pour vous raconter un petit peu l'histoire, vous avez deux
00:31:45personnages.
00:31:46Vous avez Kuai, c'est la deuxième, qui a la cinquantaine, qui est veuve
00:31:51et qui, elle, travaille dans un supermarché et vit avec son fils
00:31:54qui s'appelle An.
00:31:55Et le problème, c'est que son fils ne parle pas.
00:31:57Il n'est pas muet, mais ils échangent très peu.
00:32:00Pourtant, c'est un film où ils ont l'air de bien s'entendre,
00:32:04mais il y a quelque chose qui manque.
00:32:05C'est assez troublant.
00:32:06On ne sait pas trop ce que lui veut.
00:32:08Qu'est ce qu'il espère de son avenir?
00:32:10C'est un peu désespéré.
00:32:12Et l'autre personnage, donc la première, s'appelle grand mère
00:32:16Lung.
00:32:17Elle aussi travaille au supermarché.
00:32:18Elle est un peu plus âgée que Kuai et en étant voisine et aussi
00:32:23collègue, elles vont finir par partager leur solitude.
00:32:28Dans ce film, Hanoï s'attaque à une notion qui est à peu près
00:32:32jamais utilisée dans le cinéma hongkongais, c'est la question
00:32:36du réalisme, guillemets encore.
00:32:39Elle est, à mon sens, la seule réalisatrice importante à avoir
00:32:46pu travailler cette question du réalisme ou même du naturalisme.
00:32:52Peut être que son projet, la question que pose Hanoï, c'est
00:32:54est ce que les cinéastes hongkongais sont à même de proposer un
00:32:59drame réaliste sur les classes précaires de Hong Kong?
00:33:05Là, ça ne se voyait pas trop, mais dans d'autres scènes du film,
00:33:07on peut voir à quel point la mise en scène d'Hanoï s'inspire de ce
00:33:11qu'on appellerait le documentaire.
00:33:12En France, même le documentaire en Hong Kong, c'est quand même
00:33:15considéré comme un genre, un sous genre, quelque chose d'un peu
00:33:18bâtard.
00:33:19Elle va souvent mettre en scène son histoire au sein de décors à
00:33:23peine modifiés ou pas du tout modifiés.
00:33:26Donc, les rues de Tien Shuai, un supermarché de quartier et souvent
00:33:31en plaçant sa caméra assez loin de façon à capter et ses acteurs
00:33:35et les badauds de Tien Shuai qui font la vie du quartier.
00:33:42Et en même temps, attention, les deux actrices que vous venez
00:33:45de voir sont en fait connues.
00:33:46Ce n'est pas du tout des actrices non professionnelles.
00:33:49La première est interprétée par Po Hei Ching que personnellement,
00:33:56je ne connaissais pas.
00:33:57Mais en regardant sa filmographie, j'ai vu qu'elle était active
00:33:59depuis la toute fin des années 60.
00:34:02Donc, c'est un visage connu de tous les Hongkongais.
00:34:05Et la deuxième qui s'appelle Chan Lai Wan, elle est moins connue,
00:34:08mais quand même active depuis les années 90.
00:34:13Elles sont donc des figures habituelles pour les Hongkongais,
00:34:15même s'ils ne sont pas à même de dire leur nom.
00:34:19Mais quand même, ne serait-ce que par leur âge et le fait qu'An Hoi
00:34:23ne cherche pas à les confiner à des rôles de gentilles grand-mères
00:34:28comme on peut voir souvent au cinéma, elles deviennent en fait
00:34:30des exceptions automatiquement au sein du paysage cinématographique
00:34:36hongkongais.
00:34:37Par contre, le jeune homme que vous verrez plus tard est interprété
00:34:42par Jun Leung et lui, pour le coup, n'est pas acteur et on ne le
00:34:47retrouvera pas ou quasiment pas au cinéma par la suite.
00:34:50Déjà, on voit qu'An Hoi travaille un peu sur la question du mélange
00:34:53entre le réalisme et le fictionnel total.
00:34:59On va regarder un autre extrait de Where We Are.
00:35:07Et on en parle après.
00:35:17Aïe.
00:36:17Oui, c'est.
00:36:18C'est très bien.
00:36:19C'est un.
00:36:20Ça m'a dit.
00:36:21On m'a dit qu'on me croit.
00:36:23Et c'est là.
00:36:25Bah, c'est pas mon nom.
00:36:27Ça m'a l'air.
00:36:28Bah, c'est mon nom.
00:36:29C'est mon nom.
00:36:30C'est mon nom.
00:36:31Ça m'a l'air.
00:36:33C'est mon nom.
00:36:33C'est mon nom.
00:36:35C'est mon nom.
00:36:35C'est mon nom.
00:36:36C'est mon nom.
00:36:36C'est mon nom.
00:36:36C'est mon nom.
00:36:36C'est mon nom.
00:36:36C'est mon nom.
00:36:36C'est mon nom.
00:36:36C'est mon nom.
00:36:36C'est mon nom.
00:36:37C'est mon nom.
00:36:37C'est mon nom.
00:36:47Oui,
00:36:53ça m'a l'air.
00:36:55C'est mon nom.
00:36:56C'est mon nom.
00:36:56C'est mon nom.
00:36:57C'est mon nom.
00:36:57C'est mon nom.
00:36:57C'est mon nom.
00:36:57C'est mon nom.
00:36:57C'est mon nom.
00:36:57C'est mon nom.
00:36:57C'est mon nom.
00:36:57C'est mon nom.
00:36:57C'est mon nom.
00:36:57C'est mon nom.
00:36:57C'est mon nom.
00:36:57C'est mon nom.
00:36:57C'est mon nom.
00:36:57C'est mon nom.
00:36:58C'est mon nom.
00:36:58C'est mon nom.
00:36:58C'est mon nom.
00:36:58C'est mon nom.
00:36:58C'est mon nom.
00:36:58C'est mon nom.
00:36:58C'est mon nom.
00:36:58C'est mon nom.
00:36:58C'est mon nom.
00:37:17C'est mon nom.
00:37:47C'est bon.
00:38:00C'est bon ou pas ?
00:38:14Vous avez vu, il est sympathique ce jeune homme.
00:38:16Il n'est pas très bavard, il n'est pas très dégourdi.
00:38:20Dans cet extrait, on peut voir le quotidien des habitants de
00:38:24Qinshuai avec leurs petites galères où l'achat d'un poste de
00:38:28télévision devient un peu une sorte de petite odyssée.
00:38:31Et plutôt que d'être frontalement dans la sociologie, par exemple,
00:38:35en nous donnant des chiffres sur les habitants, leur niveau de
00:38:38vie, etc.
00:38:41Hanoi va plutôt s'attacher à des micro récits qui
00:38:44parsèment leur journée.
00:38:46Et montrer comment ces petites aventures vont aussi créer du lien.
00:38:51On remarque à quel point les personnages font attention au
00:38:54prix des choses.
00:38:55Comme je le disais, c'est un film où il s'agit toujours de faire
00:38:57des économies et comment les personnages sont obligés de
00:39:02s'entraider.
00:39:03Et on est donc bien loin de la fluidité dont je parlais tout à
00:39:06l'heure sur un Hong Kong un peu où on peut se téléporter d'un
00:39:10point à un autre.
00:39:11On est vraiment sur un cinéma un peu de la lenteur, surtout avec
00:39:13l'extrait précédent.
00:39:16Et ici, le tissu social apparaît dans toute sa complexité,
00:39:22sa générosité.
00:39:24Mais aussi, on peut deviner la violence de tout ça puisque dès
00:39:29lors qu'on est privé d'aide, si grand-mère Leung ne pouvait pas
00:39:32demander l'aide de sa voisine, on peut voir à quel point la vie
00:39:35peut être difficile.
00:39:37Dans cet extrait, Hanoi fait un usage double du poste de
00:39:41télévision.
00:39:42A la fois, c'est un achat qui va créer du lien et à la fois,
00:39:45c'est aussi le symbole d'une solitude à venir d'une femme
00:39:48âgée qui va passer toutes ses journées face à la télé.
00:39:52Dans le film, vous avez beaucoup de plans sur des gens qui sont
00:39:54côte à côte, mais ont les yeux rivés sur leur téléphone,
00:39:58la télé, etc.
00:39:59Donc, des gens qui ne se parlent plus.
00:40:01Mais sans que ce soit, vous savez, il y a des films un peu
00:40:04méchants qui se moquent des gens.
00:40:06Chez Hanoi, ce n'est jamais méchant, mais il y a quand même
00:40:08un constat d'une multiplicité des solitudes les unes à côté
00:40:13des autres.
00:40:16Enfin, dans cet extrait, vous avez pu remarquer l'usage de la
00:40:20caméra à l'épaule.
00:40:22Si c'est un style qui est souvent associé au cinéma, le plus
00:40:25souvent pour exprimer une certaine idée du réalisme,
00:40:31c'est assez intéressant comment chez Hanoi, la caméra à l'épaule
00:40:34est présente, mais ne devient jamais un automatisme.
00:40:40Dans ce film, d'une scène à l'autre, on a des petites figures
00:40:44de style qui arrivent comme ci, comme ça et qui ne se répètent
00:40:47jamais.
00:40:48Typiquement, dans l'extrait précédent, c'était ce panoramique
00:40:50très beau, très mélancolique au milieu de l'appartement.
00:40:55Elle joue avec une certaine idée du classicisme cinématographique
00:41:01et cette question du réalisme.
00:41:05Donc, The Way We Are, je ne vais pas trop en parler parce que
00:41:06j'espère que vous le verrez tout à l'heure, mais c'est un film
00:41:09sans drame.
00:41:11C'est un film où plusieurs histoires s'entrecroisent avec
00:41:14les hauts et les bas de la vie.
00:41:15Il y a des disparitions et des amitiés qui naissent, mais c'est
00:41:18en tout cas un film qui obéit à une trame antispectaculaire
00:41:22dans la veine la plus radicale du cinéma de fiction de Hanoi.
00:41:29Et c'est peut être pour ça que juste après The Way We Are,
00:41:31elle a réalisé un deuxième film, donc Night and Fog, en 2009.
00:41:38Je vous l'avais dit, le titre français, le titre original
00:41:41traduit en français de The Way We Are, c'était le jour et la
00:41:44nuit de Tin Shui Wei, donc ça renvoie à l'idée de quotidienneté,
00:41:49de répétition.
00:41:51Night and Fog, donc nuit et brouillard, c'est plus flou.
00:41:54C'est une notion beaucoup plus sombre et je précise que ça n'a
00:41:57aucun rapport avec le film d'Alain Resnais ou l'histoire du
00:42:01nazisme en général.
00:42:03Hazard total.
00:42:05Night and Fog, c'est un film qui fait référence à un fait d'hiver
00:42:08qui s'est produit à Tin Shui Wei en 2004.
00:42:10Lorsqu'un homme a tué sa femme et ses deux enfants.
00:42:15C'est un drame qui a marqué durablement l'esprit des hongkongais
00:42:19et qui a fait la lumière sur la ville de Tin Shui Wei, qui était
00:42:22alors une ville un peu mise de côté, un peu oubliée.
00:42:27En 2004, on découvre ou on fait mine de découvrir que de tels
00:42:32problèmes existent à Hong Kong, donc des problèmes de pauvreté,
00:42:35des meurtres, des suicides, le manque d'emploi.
00:42:39Au point qu'à l'époque, on surnomme Tin Shui Wei City of Sadness,
00:42:43donc la ville de la tristesse, qui était l'ancien petit nom de
00:42:46Taipei, si vous avez vu le film de Rossi Rossienne.
00:42:51L'histoire de Night and Fog, c'est l'histoire d'une migrante
00:42:57chinoise qui travaille dans un restaurant à Hong Kong et qui
00:43:01est mariée à un homme plus âgé qui, lui, ne fait rien de ses
00:43:05journées. Tout le monde pense que Monsieur est un bon mari,
00:43:10alors qu'en fait, il exerce une véritable violence sur sa femme,
00:43:14la menaçant constamment si elle désirait, la menaçant de se
00:43:19tuer ou de la tuer si elle venait à quitter le domicile familial.
00:43:25Et je vous le dis tout de suite, le film étant inspiré du fait
00:43:28divers, il va finir par tuer tout le monde.
00:43:31Donc, il va tuer sa femme et ses deux petites filles.
00:43:36D'ailleurs, le film s'ouvre sur l'annonce du meurtre, pas de
00:43:39suspense. On voit de nombreux personnages qu'on n'identifie
00:43:43pas encore répondre aux questions des journalistes ou des policiers.
00:43:48Et là où The Way We Are avait un côté un peu dogma, vous savez,
00:43:52ce groupe de cinéastes qui avait décidé de faire des films
00:43:56antispectaculaire, donc il n'y a pas de meurtre, il n'y a pas de
00:43:58grande révélation, il n'y a pas d'arme à feu, etc. Night and Fog,
00:44:02justement, c'est un peu le contraire.
00:44:04C'est Han Hoy qui se prend au jeu d'une fiction beaucoup plus
00:44:08classique avec de l'amour et beaucoup de morts.
00:44:14Je précise tout de suite que les deux acteurs sont des superstars.
00:44:18Encore une fois, cette question, cette notion de réalisme est un
00:44:21peu bousculée. L'homme qui s'appelle Lee dans le film est
00:44:26interprété par Simon Yam, immense, un de mes acteurs
00:44:30préférés d'ailleurs, hongkongais, un très grand acteur que tout
00:44:33le monde reconnaît. Et la femme est interprétée par une actrice
00:44:37chinoise qui s'appelle Zhang Jingchu, qui était déjà connue à
00:44:42l'époque. Elle est plus jeune, mais elle avait été très connue
00:44:45avec le film Peacock en 2005.
00:44:47Donc, en 2009, elle est aussi largement reconnue par le public
00:44:52hongkongais. Et donc, je propose qu'on regarde un extrait de
00:44:56Night and Fog. Je vous préviens, c'est assez violent au début.
00:45:03Ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah, ah
00:45:34Aller, Ca me manque quand je veux
00:46:00Hé, tu vas bien ?
00:46:02Tu viens d'où ?
00:46:04J'ai l'air que l'hiver est bien
00:46:06Donc je suis venu te voir
00:46:08Tu viens de l'Indonésie ?
00:46:12Toi aussi ?
00:46:13Oui, c'est ça
00:46:15En fait, je dirais que
00:46:17T'habiter chez Tianshuiwei
00:46:19C'est vraiment bien
00:46:21L'endroit est grand, l'air est bon
00:46:23Tu n'as pas l'impression ?
00:46:25Tu as senti l'odeur de la terre
00:46:27qui vient de la plage ?
00:46:29Et l'odeur des arbres
00:46:31Regarde, plus loin, c'est l'Indonésie
00:46:35C'est bon ?
00:47:05C'est bon ?
00:47:24Tu es sur mon visage
00:47:26Ne bouge pas
00:47:35Est-ce que tu es un expert ?
00:47:37J'en ai dans les yeux
00:47:39C'est mieux ?
00:47:41Ne bouge pas
00:47:51Vite !
00:47:55Homme !
00:47:57Deux boissons d'emport
00:47:59Vite !
00:48:00Le client m'a appelé plusieurs fois
00:48:02Si t'es si urgent
00:48:03Est-ce que tu as mangé des boissons d'emport
00:48:05ou de la soupe ?
00:48:06Deux boissons d'emport, vite !
00:48:07Vite, qu'est-ce que tu regardes ?
00:48:09C'est bon !
00:48:10Homme, ici c'est l'Orient
00:48:12Un est à l'est, l'autre à l'est
00:48:14J'ai envoyé les deux ici
00:48:16parce que j'étais en train d'emporter
00:48:18Et tu m'as poussé ?
00:48:19Pas de bêtises
00:48:20Mange ta nourriture
00:48:27J'ai l'impression qu'on s'amuse
00:48:29quand il y a deux rois et une querelle
00:48:32On s'amuse quand il y a un roi et une querelle
00:48:34Quand il y a un roi et une querelle ?
00:48:36T'es pas en train de manger des boissons d'emport ?
00:48:38Quand t'étais petit ?
00:49:01Quand t'étais petit ?
00:49:02Quand t'étais petit ?
00:49:03Quand t'étais petit ?
00:49:04Quand t'étais petit ?
00:49:05Quand t'étais petit ?
00:49:06Quand t'étais petit ?
00:49:07Quand t'étais petit ?
00:49:08Quand t'étais petit ?
00:49:09Quand t'étais petit ?
00:49:10Quand t'étais petit ?
00:49:11Quand t'étais petit ?
00:49:12Quand t'étais petit ?
00:49:13Quand t'étais petit ?
00:49:14Quand t'étais petit ?
00:49:15Quand t'étais petit ?
00:49:16Quand t'étais petit ?
00:49:17Quand t'étais petit ?
00:49:18Quand t'étais petit ?
00:49:19Quand t'étais petit ?
00:49:20Quand t'étais petit ?
00:49:21Quand t'étais petit ?
00:49:22Quand t'étais petit ?
00:49:23Quand t'étais petit ?
00:49:24Quand t'étais petit ?
00:49:25Quand t'étais petit ?
00:49:26Quand t'étais petit ?
00:49:27Quand t'étais petit ?
00:49:28Quand t'étais petit ?
00:49:29Quand t'étais petit ?
00:49:30Quand t'étais petit ?
00:49:31Quand t'étais petit ?
00:49:32Quand t'étais petit ?
00:49:33Quand t'étais petit ?
00:49:34Quand t'étais petit ?
00:49:35Quand t'étais petit ?
00:49:36Quand t'étais petit ?
00:49:37Quand t'étais petit ?
00:49:38Quand t'étais petit ?
00:49:39Quand t'étais petit ?
00:49:40Quand t'étais petit ?
00:49:41Quand t'étais petit ?
00:49:42Quand t'étais petit ?
00:49:43Quand t'étais petit ?
00:49:44Quand t'étais petit ?
00:49:45Quand t'étais petit ?
00:49:46Quand t'étais petit ?
00:49:47Quand t'étais petit ?
00:49:48Quand t'étais petit ?
00:49:49Quand t'étais petit ?
00:49:50Quand t'étais petit ?
00:49:51Quand t'étais petit ?
00:49:52Quand t'étais petit ?
00:49:53Quand t'étais petit ?
00:49:54Quand t'étais petit ?
00:49:55Quand t'étais petit ?
00:49:56Quand t'étais petit ?
00:49:57Quand t'étais petit ?
00:49:58Quand t'étais petit ?
00:49:59Quand t'étais petit ?
00:50:00Quand t'étais petit ?
00:50:01Quand t'étais petit ?
00:50:02Quand t'étais petit ?
00:50:03Quand t'étais petit ?
00:50:04Quand t'étais petit ?
00:50:05Quand t'étais petit ?
00:50:06Quand t'étais petit ?
00:50:07Quand t'étais petit ?
00:50:08Quand t'étais petit ?
00:50:09Quand t'étais petit ?
00:50:10Quand t'étais petit ?
00:50:11Quand t'étais petit ?
00:50:12Quand t'étais petit ?
00:50:13Quand t'étais petit ?
00:50:14Quand t'étais petit ?
00:50:15Quand t'étais petit ?
00:50:16Quand t'étais petit ?
00:50:17Quand t'étais petit ?
00:50:18Quand t'étais petit ?
00:50:19Quand t'étais petit ?
00:50:20Quand t'étais petit ?
00:50:21Quand t'étais petit ?
00:50:22Quand t'étais petit ?
00:50:23Quand t'étais petit ?
00:50:24Quand t'étais petit ?
00:50:25Quand t'étais petit ?
00:50:26Quand t'étais petit ?
00:50:27Quand t'étais petit ?
00:50:28Quand t'étais petit ?
00:50:29Quand t'étais petit ?
00:50:30Quand t'étais petit ?
00:50:31Quand t'étais petit ?
00:50:32Quand t'étais petit ?
00:50:33Quand t'étais petit ?
00:50:34Quand t'étais petit ?
00:50:35Quand t'étais petit ?
00:50:36Quand t'étais petit ?
00:50:37Quand t'étais petit ?
00:50:38Quand t'étais petit ?
00:50:39Quand t'étais petit ?
00:50:40Quand t'étais petit ?
00:50:41Quand t'étais petit ?
00:50:42Quand t'étais petit ?
00:50:43Quand t'étais petit ?
00:50:44Quand t'étais petit ?
00:50:45Quand t'étais petit ?
00:50:46Quand t'étais petit ?
00:50:47Quand t'étais petit ?
00:50:48Quand t'étais petit ?
00:50:49Quand t'étais petit ?
00:50:50Quand t'étais petit ?
00:50:51Quand t'étais petit ?
00:50:52Quand t'étais petit ?
00:50:53Quand t'étais petit ?
00:50:54Quand t'étais petit ?
00:50:55Quand t'étais petit ?
00:50:56Quand t'étais petit ?
00:50:57Quand t'étais petit ?
00:50:58Quand t'étais petit ?
00:50:59Quand t'étais petit ?
00:51:00Quand t'étais petit ?
00:51:01Quand t'étais petit ?
00:51:02Quand t'étais petit ?
00:51:03Quand t'étais petit ?
00:51:04Quand t'étais petit ?
00:51:05Quand t'étais petit ?
00:51:06Quand t'étais petit ?
00:51:07Quand t'étais petit ?
00:51:08Quand t'étais petit ?
00:51:09Quand t'étais petit ?
00:51:10Quand t'étais petit ?
00:51:11Quand t'étais petit ?
00:51:12Quand t'étais petit ?
00:51:13Quand t'étais petit ?
00:51:14Quand t'étais petit ?
00:51:15Quand t'étais petit ?
00:51:16Quand t'étais petit ?
00:51:17Quand t'étais petit ?
00:51:18Quand t'étais petit ?
00:51:19Quand t'étais petit ?
00:51:20Quand t'étais petit ?
00:51:21Quand t'étais petit ?
00:51:22Quand t'étais petit ?
00:51:23Quand t'étais petit ?
00:51:24Quand t'étais petit ?
00:51:25Quand t'étais petit ?
00:51:26Quand t'étais petit ?
00:51:27Quand t'étais petit ?
00:51:28Quand t'étais petit ?
00:51:29Quand t'étais petit ?
00:51:30Quand t'étais petit ?
00:51:31Quand t'étais petit ?
00:51:32Quand t'étais petit ?
00:51:33Quand t'étais petit ?
00:51:34Quand t'étais petit ?
00:51:35Quand t'étais petit ?
00:51:36Quand t'étais petit ?
00:51:37Quand t'étais petit ?
00:51:38Quand t'étais petit ?
00:51:39Quand t'étais petit ?
00:51:40Quand t'étais petit ?
00:51:41Quand t'étais petit ?
00:51:42Quand t'étais petit ?
00:51:44Quand t'étais petit ?
00:51:45Quand t'étais petit ?
00:51:46Quand t'étais petit ?
00:51:47Quand t'étais petit ?
00:51:48Quand t'étais petit ?
00:51:49Quand t'étais petit ?
00:51:50Quand t'étais petit ?
00:51:51Quand t'étais petit ?
00:51:52Quand t'étais petit ?
00:51:53Quand t'étais petit ?
00:51:54Quand t'étais petit ?
00:51:55Quand t'étais petit ?
00:51:56Quand t'étais petit ?
00:51:57Quand t'étais petit ?
00:51:58Quand t'étais petit ?
00:51:59Quand t'étais petit ?
00:52:00Quand t'étais petit ?
00:52:01Quand t'étais petit ?
00:52:02Quand t'étais petit ?
00:52:03Quand t'étais petit ?
00:52:04Quand t'étais petit ?
00:52:05Quand t'étais petit ?
00:52:06Quand t'étais petit ?
00:52:07Quand t'étais petit ?
00:52:08Quand t'étais petit ?
00:52:09Quand t'étais petit ?
00:52:10Quand t'étais petit ?
00:52:11Quand t'étais petit ?
00:52:12Quand t'étais petit ?
00:52:13Quand t'étais petit ?
00:52:14Quand t'étais petit ?
00:52:15Quand t'étais petit ?
00:52:16Quand t'étais petit ?
00:52:17Quand t'étais petit ?
00:52:18Quand t'étais petit ?
00:52:19Quand t'étais petit ?
00:52:20Quand t'étais petit ?
00:52:21Quand t'étais petit ?
00:52:22Quand t'étais petit ?
00:52:23Quand t'étais petit ?
00:52:24Quand t'étais petit ?
00:52:25Quand t'étais petit ?
00:52:26Quand t'étais petit ?
00:52:27Quand t'étais petit ?
00:52:28Quand t'étais petit ?
00:52:29Quand t'étais petit ?
00:52:30Quand t'étais petit ?
00:52:31Quand t'étais petit ?
00:52:32Quand t'étais petit ?
00:52:33Quand t'étais petit ?
00:52:34Quand t'étais petit ?
00:52:35Quand t'étais petit ?
00:52:36Quand t'étais petit ?
00:52:37Quand t'étais petit ?
00:52:38Quand t'étais petit ?
00:52:39Quand t'étais petit ?
00:52:40Quand t'étais petit ?
00:52:41Quand t'étais petit ?
00:52:42Quand t'étais petit ?
00:52:43Quand t'étais petit ?
00:52:44Quand t'étais petit ?
00:52:45Quand t'étais petit ?
00:52:46Quand t'étais petit ?
00:52:47Quand t'étais petit ?
00:52:48Quand t'étais petit ?
00:52:49Quand t'étais petit ?
00:52:50Quand t'étais petit ?
00:52:51Quand t'étais petit ?
00:52:52Quand t'étais petit ?
00:52:53Quand t'étais petit ?
00:52:54Quand t'étais petit ?
00:52:55Quand t'étais petit ?
00:52:56Quand t'étais petit ?
00:52:57Quand t'étais petit ?
00:52:58Quand t'étais petit ?
00:52:59Quand t'étais petit ?
00:53:00Quand t'étais petit ?
00:53:01Quand t'étais petit ?
00:53:02Quand t'étais petit ?
00:53:03Quand t'étais petit ?
00:53:04Quand t'étais petit ?
00:53:05Quand t'étais petit ?
00:53:06Quand t'étais petit ?
00:53:07Quand t'étais petit ?
00:53:08Quand t'étais petit ?
00:53:09Quand t'étais petit ?
00:53:10Quand t'étais petit ?
00:53:11Quand t'étais petit ?
00:53:12Quand t'étais petit ?
00:53:13Quand t'étais petit ?
00:53:14Quand t'étais petit ?
00:53:15Quand t'étais petit ?
00:53:16Quand t'étais petit ?
00:53:17Quand t'étais petit ?
00:53:18Quand t'étais petit ?
00:53:19Quand t'étais petit ?
00:53:20Quand t'étais petit ?
00:53:21Quand t'étais petit ?
00:53:22Quand t'étais petit ?
00:53:23Quand t'étais petit ?
00:53:24Quand t'étais petit ?
00:53:25Quand t'étais petit ?
00:53:26Quand t'étais petit ?
00:53:27Quand t'étais petit ?
00:53:28Quand t'étais petit ?
00:53:29Quand t'étais petit ?
00:53:30Quand t'étais petit ?
00:53:31Quand t'étais petit ?
00:53:32On va regarder maintenant un cinquième extrait, toujours de Night and Fog, s'il vous plaît.
00:54:02...
00:54:08...
00:54:20...
00:54:26...
00:54:36...
00:54:44...
00:54:53...
00:55:03...
00:55:13...
00:55:21...
00:55:27...
00:55:33...
00:55:41...
00:55:49...
00:55:55...
00:56:01...
00:56:07...
00:56:13...
00:56:19...
00:56:25...
00:56:31...
00:56:37...
00:56:43...
00:56:49...
00:56:55...
00:57:04Dans cet extrait, pour vous donner un peu de contexte,
00:57:08la femme a quitté le domicile familial avec ses enfants
00:57:13et s'est réfugiée dans une maison pour femmes dont l'adresse doit demeurer secrète.
00:57:18C'est un rendez-vous chez le conciliateur pour voir s'il n'y a pas une...
00:57:23conciliateur de couple, je ne sais pas s'il y a un autre terme,
00:57:25pour voir s'il n'y a pas une façon de régler leurs différends.
00:57:30Dans The Way We Are, les données qu'on avait sur les personnages étaient simples.
00:57:35Il s'agissait pour le spectateur, pour nous, de suivre un peu la solitude des personnages
00:57:41et de voir à quel endroit la société et la précarité leur permettaient de faire lien ou pas avec les autres.
00:57:51Là, dans Night and Fog, on voit qu'on est dans presque un autre régime d'images
00:57:56et là, dans cet extrait, on pouvait décrypter, le spectateur peut jouer à décrypter
00:58:01comment se joue la manipulation de Lee sur Wong, sur sa femme.
00:58:07C'est presque comme si le film adoptait un point de vue un peu conservateur en disant
00:58:11peut-être que cette femme se plaint qu'elle a fabule
00:58:15et donc on va donner toutes les chances aux héros masculins de se racheter
00:58:19et le film nous montre à quel point ce personnage ne se rachète jamais
00:58:23et va commettre un acte horrible.
00:58:27Donc on se retrouve face à un conciliateur, ce qui est typiquement le type de métier
00:58:34qui a, dès ses débuts, intéressé Anne Hoy.
00:58:37Vous vous rappelez, je vous parlais de l'épisode de série sous-titré Social Worker, donc Travailleur Social.
00:58:43Ici, Anne Hoy opère une sorte de double mouvement.
00:58:49D'un côté, elle montre que ces services sociaux existent à Hong Kong,
00:58:53ce qui est quand même génial, ce n'est pas le cas partout.
00:58:56C'est aussi quelque chose qu'on ne voit absolument jamais au cinéma.
00:59:00De même, pour la maison des femmes, qui constitue un gros bout du film,
00:59:05qui n'est pas du tout un lieu paradisiaque, mais qui est quand même un lieu
00:59:08où l'héroïne va pouvoir trouver une sorte de paix très précaire, très temporaire, mais quand même.
00:59:15Mais d'un autre côté, Anne Hoy nous montre les limites de tout projet social,
00:59:20puisque vous l'avez vu dans cet extrait, le conciliateur semble passer complètement à côté
00:59:25du problème qui se pose face à lui.
00:59:29Et donc, comme dans les œuvres de télévision qu'avait réalisées Anne Hoy,
00:59:34les fonctionnaires, les agents du gouvernement, ces travailleurs sociaux,
00:59:38ne sont pas du tout des héros.
00:59:40Ce sont des gens employés comme nous, avec une compréhension peut-être défectueuse,
00:59:47imparfaite de ce qui se joue face à eux.
00:59:51En montrant à la fois l'utilité de ces services sociaux, mais aussi les échecs encourus,
01:00:00à mon sens, Anne Hoy pointe du doigt la nécessité d'une réflexion continue
01:00:05au niveau des services sociaux,
01:00:07afin que cette mise en œuvre des services ne soit pas juste financée,
01:00:11il ne suffit pas de donner de l'argent,
01:00:13il faut aussi que ces services soient réfléchis, réinventés, désirés,
01:00:18et qu'ils fassent objet d'une réflexion continue.
01:00:21Et on va regarder maintenant un dernier extrait de Night in Fog,
01:00:26pour le contexte, dans cet extrait, Wang, la femme, est retournée en Chine
01:00:32pour se réfugier chez sa famille qui vit en ville,
01:00:36et pendant ce temps, Li, son mari, est à ses trousses et en train de la chercher.
01:00:40Sixième extrait, s'il vous plaît.
01:01:03Qu'est-ce que tu fais ?
01:01:22Li, retourne chez toi, je n'ai plus rien.
01:01:26Ne viens pas, retourne en Hongkong,
01:01:30les services sociaux vont être en trouble.
01:01:35Retourne chez toi.
01:01:37Je regarde tous les jours la chambre vide.
01:01:40Retourne chez toi.
01:01:41Je l'ai vu à l'étage,
01:01:43il y avait un tueur, il est allé chercher les services sociaux.
01:01:45Retourne chez toi.
01:01:47Tu m'as promis.
01:01:49Tu m'as promis de retourner en Hongkong.
01:01:52Si tu ne retournes pas, je ne te laisserai pas vivre.
01:01:56Retourne chez toi, on peut discuter de tout.
01:02:19Maman Li !
01:02:21Maman Li !
01:02:23Maman Li !
01:02:24Allez, allez, allez !
01:02:25Qu'est-ce qu'il y a ?
01:02:26C'est une bonne nouvelle.
01:02:27Li a appelé le service sociaux.
01:02:30Il est en train de sortir.
01:02:31D'accord, d'accord.
01:02:32Allez, allez !
01:02:37Oui, Li ?
01:02:40Qu'est-ce qu'il y a ?
01:02:50Li, écoute-moi.
01:02:54Tu es grand.
01:02:55Je suis aussi triste.
01:02:58Tu sais bien que dans notre village,
01:03:01dans notre village,
01:03:02dans notre village,
01:03:04il y a des hommes qui se battent pour la femme.
01:03:07Li,
01:03:09les hommes de Sanmei ne sont pas bons.
01:03:11Les hommes de Li sont bons.
01:03:13Il a même construit une maison pour nous.
01:03:15Il vous a emmenés à Shenzhen, à Hongkong.
01:03:19Maman ?
01:03:20Li, tu dois te calmer.
01:03:22Maman ?
01:03:23Li ?
01:03:44Là, en revoyant l'extrait et ce dernier plan,
01:03:46je repense au premier plan de l'extrait précédent
01:03:48où on voyait Li faire du vélo.
01:03:50Et pareil, avec un peu les larmes aux yeux.
01:03:53Je voulais juste souligner encore une fois
01:03:55comment le film vient prouver la tristesse de Li.
01:03:59Il ne s'agit pas de dire qu'il ment,
01:04:01mais que cette tristesse qu'il vit,
01:04:04il la répercute sur les autres de façon ultra-violente.
01:04:07Il s'agit de montrer un certain réalisme du drame.
01:04:11Ce n'est pas parce qu'il est triste
01:04:14qu'il a raison pour autant.
01:04:16Mais je trouve ça assez beau
01:04:17puisque Hanoï donne une vraie réalité au personnage,
01:04:19ne fait pas de Li simplement un méchant.
01:04:21Elle en fait certains d'hommes extrêmement pervers et violents,
01:04:24voire affreux.
01:04:26Mais un personnage qui, par ailleurs,
01:04:28a une vie qui s'étend un petit peu autour de ce drame dans le film.
01:04:34Dans la scène qu'on vient de voir,
01:04:37on voit le chantage que Li va opérer sur sa femme.
01:04:41C'est un chantage au suicide
01:04:43qui par la suite deviendra un chantage au meurtre
01:04:45puisqu'une fois qu'il a compris qu'elle veut vraiment partir,
01:04:47il se sera dit, je vais te tuer, puis je vais tuer les enfants.
01:04:51Et si on théorise un tout petit peu,
01:04:53on pourrait dire que
01:04:55alors que la femme essaie de s'enfuir vers un avenir
01:05:00qui ne serait pas encore écrit,
01:05:02un peu un avenir en dehors de la fiction
01:05:04qu'elle cherche à s'émanciper,
01:05:06Li, lui, il est plutôt en train de mettre en scène sa propre fiction,
01:05:11la fiction du chantage,
01:05:13c'est la fiction de l'amoureux trahi,
01:05:15la fiction de l'amoureux tenté par la mort.
01:05:19Et c'est un comportement toxique,
01:05:22un comportement qui peut advenir
01:05:24parce qu'il est nourri par une certaine tradition misogyne,
01:05:29tradition dans le réel, dans la vie de tous les jours,
01:05:33mais aussi tradition de fiction, de cinéma, de littérature, etc.
01:05:38Moi-même, en tant que fan du cinéma de Hong Kong,
01:05:41il faut quand même avouer que c'est un cinéma qui n'est pas très progressiste à ce niveau-là.
01:05:46Chez Hanoi, il y a aussi cette question de déconstruire de l'intérieur
01:05:50des archétypes de personnages masculins.
01:05:54Et on voit à quel point cette tradition est validée par la mère,
01:05:58donc la mère chinoise,
01:06:00lorsqu'elle est complètement résignée,
01:06:04dit que c'est normal qu'un homme batte sa femme,
01:06:06et qu'elle conseille à sa fille de rester avec lui
01:06:09parce qu'il leur a construit une maison,
01:06:11ce qui est vrai, par ailleurs, dans le film.
01:06:13Et on voit que si Lee est tombé amoureux de sa femme,
01:06:18c'est aussi par l'argent qu'il a pu mettre la main sur la famille
01:06:22et se faire pardonner de tous ses péchés,
01:06:26puisque dans le film, avant le meurtre, il y a d'autres choses un peu affreuses qui se passent.
01:06:31Lee est violent, Lee va aussi coucher avec la sœur de sa femme,
01:06:36Lee, par ailleurs, est marié, etc.
01:06:41Et donc, l'espace d'un instant, lors de ce coup de fil avec sa mère,
01:06:44on voit comment on retourne un peu à cette convergence des luttes.
01:06:48L'espace d'un instant, les propos de la mère révèlent un peu une misogynie,
01:06:53une misogynie ancrée depuis des lustres dans la culture chinoise, la culture hongkongaise,
01:06:59et on aperçoit d'un coup plein de possibilités de vie de femme chinoise
01:07:06semblables à celles de l'héroïne.
01:07:10Et donc, pour faire une longue conclusion,
01:07:14je dirais que les problèmes liés à la solitude qui sont évoqués dans The Way We Are,
01:07:21ou le fait d'hiver qui est traité dans Night and Fog, ce triple meurtre,
01:07:25ce sont des problèmes qui sont loin de se limiter au quartier de Tsingshui-Wai.
01:07:30Il s'agit pour Han Hoi de montrer les mécanismes sociaux
01:07:35qui vont mener à ces drames, qu'il s'agisse de précarité, d'immigration, etc.
01:07:40Han Hoi va toujours souligner le caractère politique des institutions
01:07:46et souligner la nécessité d'une vraie volonté de penser ces institutions
01:07:52et comment elles peuvent offrir des réponses adéquates.
01:07:56Là où le conciliateur, lui, passait complètement à côté du problème dans Night and Fog,
01:08:02la maison des femmes, elle, offre un lieu de paix,
01:08:06même si il y a aussi des violences entre les femmes hébergées là-bas, etc.
01:08:10Mais le film nous montre aussi comment une solution peut advenir.
01:08:14Et de même, vous ne l'avez pas vu ici, parce que j'espère que vous le verrez tout à l'heure,
01:08:18dans The Way We Are, il y a un groupe de discussion religieuse, un groupe catholique,
01:08:22qui va permettre de relancer le lien, recréer du lien, même minime,
01:08:27mais quand même qui va permettre de faire que le jeune homme, Han,
01:08:31va un peu se reconnecter à la vie et à son avenir.
01:08:35Ainsi, dans les deux films, Han Hoi n'est jamais à la recherche de comportements
01:08:40qui soient héroïques ou exemplaires.
01:08:44Elle va plutôt souligner la nécessité de réponses qui soient systémiques aux problèmes.
01:08:52Et il nous faut des solutions systémiques, parce que les problèmes rencontrés sont aussi systémiques.
01:08:58La misogynie de Lee est systémique, elle découle de toute une société, d'une tradition.
01:09:07Dans The Way We Are, l'absence de débouchés pour les jeunes étudiants est aussi systémique,
01:09:12ainsi que le manque d'aide apportée aux personnes âgées, aux personnes migrantes.
01:09:18Dans l'extrait précédent, vous voyez que la femme ne peut pas s'enfuir
01:09:21en tant que migrante depuis peu, elle n'a pas le droit aux aides sociales à Hong Kong.
01:09:26Et donc, pour naviguer entre ces deux pôles systémiques, les problèmes, les réponses,
01:09:32Han Hoi, plutôt que proposer une analyse froide de la société hongkongaise,
01:09:38ou une analyse purement sociologique, une analyse par le chiffre,
01:09:41Han Hoi opte pour une esthétique, comme je le disais, qui est non systématique.
01:09:46C'est à l'image de sa filmographie, elle varie les styles, elle joue avec les genres,
01:09:50en préservant toujours des petits gestes esthétiques, assez subtils,
01:09:55qui viennent remettre en jeu la question du réalisme, de la fiction, etc.
01:09:59Et c'est par ce mélange, justement, qu'à mon sens, le portrait de Chin Shui Wei,
01:10:05que l'on voit dans ces deux films, est à la fois convaincant, mais aussi prenant.
01:10:09On arrive à se prendre au jeu de la fiction, du suspense, etc.
01:10:13Et pour vraiment finir, je reviens juste sur la phrase, je recite la phrase de Serge Danais,
01:10:18qui disait qu'il était, je cite, impossible d'avoir de l'avance sur le pas-à-pas du film de Han Hoi.
01:10:26Voilà. Je m'arrête là, et si on peut faire des questions-réponses, je ne sais pas.
01:10:32Oui, oui, tout à fait.
01:10:34Merci.
01:10:43Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org