À quatre jours du second tour des élections législatives, BFMTV reçoit les représentants des blocs en position de force. Gabriel Attal représentera Ensemble et le camp présidentiel, puis Marine Tondelier sera questionnée pour le Nouveau Front populaire, avant un entretien avec Jordan Bardella pour le Rassemblement national. Pouvoir d'achat, immigration, vision de la société... une émission événement.
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00:00Il y a une nuance entre ne pas régulariser et pourchasser et renvoyer dans des pays des personnes qui y seront harcelées, menacées, emprisonnées, tuées, comme a pu le faire ce gouvernement.
00:12Vous savez, moi, hier, c'était dimanche, à la Place de la République, il y avait beaucoup de journalistes et je suis tombée, mon regard a croisé le regard d'un jeune homme et je me suis dit je le connais, d'où est-ce que je le connais ?
00:23Je le connais de Calais, c'est un jeune afghan qui a traversé au péril de sa vie les frontières, que j'ai rencontré à Calais où je passais beaucoup de temps à faire du bénévolat parce que toutes les personnes dans ce pays qui vous racontent des horreurs sur les migrants n'ont jamais mis les pieds dans un camp de réfugiés, n'ont jamais regardé dans les yeux ces personnes dont elles parlent, n'ont jamais été, comme je l'ai fait moi à Grande-Synthe, aider des gens qui avec un gamin d'un an avaient passé six mois d'errance et avec ce gamin sous les genoux fait la cuisine pour avoir un peu d'humanité dans les yeux et les yeux dans les yeux leur expliquaient ce qu'ils pensaient d'eux.
00:49Ce garçon je l'ai rencontré à Calais, il a réussi à rester, il est photographe aujourd'hui, il fait un travail d'artiste magnifique, les gens s'arrachent ses photos, il est connu de tous les journalistes de ce pays et quand j'ai croisé son regard dimanche, j'ai eu honte d'être française, honte.
01:02Pourquoi honte ?
01:03Parce que quand je l'ai rencontré à Calais, il avait risqué sa vie, qu'il pensait arriver dans un endroit où il se faisait l'image de la France d'humanité, de gentillesse, d'accueil.
01:12Il a été à Calais, vous savez c'était l'hiver où on lacérait les tentes et on vidait les bidons d'eau, où même des humanitaires qui avaient connu des pays en guerre m'ont dit dans les pays en guerre on ne voit pas ça, on voit des choses terribles mais on ne voit pas la police, la police française qui sous les ordres d'un gouvernement français lacère des tentes, disperse.
01:29Vous les avez vus ces photos des enfants âgés de quelques années qui dans des décombres parce qu'on avait tout retourné, cherchaient leur doudou qui est tout ce qui leur restait de leur vie d'avant, leur seul objet qui les raccrochait leur vie d'avant.
01:40On a dispersé les êtres, vous savez quand on disperse les êtres personnels, on les dispersait parce qu'une association qui avait fait un accueil de jour, ils avaient deux permanences par semaine et la police attendait ces jours de permanence parce que les gens allaient l'après-midi se reposer, pouvoir faire une sieste sur un vrai matelas, avoir un repas chaud,
01:57jouer au ballon dans une cour et c'est pendant ce temps-là qu'ils évacuaient tout et quand les gens rentraient ils avaient perdu tout ce qu'ils avaient, tout, les tentes, l'eau, la nourriture et les doudous et leurs derniers vêtements, c'était ça la France, j'ai vraiment eu honte.