La majorité absolue pour le RN ? : «C'est toujours possible», estime le journaliste Franz-Olivier Giesbert

  • il y a 2 mois

Pendant deux semaines, Eliot Deval et la rédaction d'Europe 1 vous propose deux heures de décryptage d'analyse autour des élections législatives.
Retrouvez "Eliot Deval sur Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/eliot-deval-sur-europe-1

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00:00François-Olivier Gisbert est avec nous en direct, cher François-Olivier, bonjour !
00:05Bonjour Eliott !
00:06Qu'est-ce que vous en pensez, tiens, que le CRIF mette en quelque sorte sur le même pied d'égalité
00:12et renvoie d'aux ados le RN et la France insoumise, alors que depuis le 7 octobre,
00:17ces deux familles politiques n'ont pas forcément la même notion de la lutte contre l'antisémitisme ?
00:25Oui, c'est clair, mais en même temps, ça a toujours été la position du CRIF.
00:28J'imagine que c'est très compliqué pour eux de changer, mais il y a de toute façon une nette évolution.
00:36Je pense que les déclarations de Serge Klarsen n'ont pas fini de faire des vagues
00:42et de faire en sorte que... C'est vrai que je sens, d'après les contacts que je peux avoir,
00:47que la communauté juive n'est plus du tout sur cette ligne.
00:50Elle l'était, c'est vrai, il y a encore quelques années, même il y a encore quelques mois,
00:54mais là, aujourd'hui, clairement, elle va plutôt dans une position proche de celle de Serge Klarsen,
01:00qui lui dit que si au deuxième tour, il faut choisir entre le RN et la FI, il choisira le RN.
01:07Je serais curieux d'interroger, et heureux d'ailleurs de l'interroger, M. Arfi, en prenant un cas pratique,
01:14en lui demandant, allez, au second tour, vous avez Louis Boyard,
01:19et en face, vous avez un député du RN, il n'y a pas de triangulaire qui tienne.
01:25Vous votez pour qui, M. Arfi ? Et là, ce sera intéressant d'avoir son avis.
01:30Dans moins de 30 minutes, François-Lévi-Gisbert, les candidats ne pourront plus déposer leur candidature,
01:36les jeux seront donc faits, on recense plus de 200 désistements.
01:40Est-ce que le camp national, quand je dis camp national, ses RN et ses alliés voient Matignon s'éloigner, selon vous ?
01:48S'éloigner, non, je pense que depuis le premier tour, les chances du RN d'avoir une majorité absolue ne sont pas nulles,
02:01enfin elles sont moins grandes qu'on aurait pu penser au départ.
02:04Je crois que ça va être beaucoup plus compliqué, c'est toujours possible,
02:07je pense que les magouilles des derniers jours ont certainement dégoûté beaucoup d'électeurs
02:11qui suivront pas les consignes de vote, qui vont voter quand même,
02:14mais tout ça sera peut-être à la marge, c'est clair qu'on va plutôt vers une majorité relative importante,
02:22mais importante, ça c'est sûr, parce que quand on regarde ce que j'ai fait, les listes de toutes les triangulaires,
02:30on voit quand même très souvent, le RN est très bien placé, il est pas seulement en tête,
02:34il est souvent à 46, 47, 48, des chiffres qui font qu'on se dit qu'il sera de toute façon élu au second tour.
02:40François-Olivier Gisbert, je vous écoute attentivement, vous avez parlé de magouilles,
02:44mais les français n'en peuvent plus de ces magouilles.
02:46Ça dit quoi de notre démocratie, ces alliances contre nature, pour faire front contre un parti,
02:52quel que soit d'ailleurs ce parti ?
02:55Ça m'attriste un peu, parce que ça donne raison à Coluche, vous savez,
02:58quand il disait les députés ils sont bons à rien et prêts à tout,
03:02on a vraiment l'impression qu'on a là une majorité sortante prête à tout,
03:06parce que c'est absolument pathétique, quand on écoute les déclarations d'Emmanuel Macron
03:12contre l'immigrationnisme, contre l'extrême-gauche, il y a encore une semaine,
03:16et que là, brusquement, pour un plat de lentilles, il est prêt à vendre son âme pour,
03:21bah oui, quelques sièges de plus, mais qu'elle est fou, et que même, il ne faut pas nous la faire,
03:28le fait qu'il retire, que le gouvernement a retiré, c'est Attal qui a annoncé la décision,
03:34c'est évidemment, il l'a fait sur instruction d'Emmanuel Macron,
03:38le fait de retirer la réforme sur l'assurance-sommage,
03:43à mon avis c'était le préalable, c'est même pas la peine de s'informer,
03:48c'est tellement évident, c'était le préalable pour avoir une discussion avec le nouveau Front Populaire.
03:54Tout ça est triste, et d'une certaine manière, moi j'avoue que j'ai réagi avec intérêt,
03:59en lisant la proposition du sénateur LR des Bouches du Rhône, Stéphane Le Rudelier,
04:04Stéphane Le Rudelier, il a eu cette idée de dire, on interdit les désistements,
04:11oui, de toute façon, les électeurs n'aiment pas trop ça,
04:15et franchement, ce qu'on a vu les derniers jours était un peu triste,
04:20et puis je vois les pauvres secrétaires d'État aux collectivités locales, par exemple,
04:25on parle de Mme Faure, alors on l'oblige à se retirer, c'est comme si on lui coupait le bras,
04:31d'ailleurs elle a bien expliqué que ce n'était pas son idéal,
04:36que c'était à la demande du Président et du Premier Ministre,
04:39bon, alors là justement, on s'est rentré dans des calculs compliqués avec nos grandes magies des échanges.
04:45C'est des échanges.
04:47Juste une phrase, Gauthier Lebray.
04:50Sur le retrait de l'assurance-chômage, de la réforme de l'assurance-chômage,
04:53le Figaro rapporte qu'Emmanuel Macron l'a appris par une dépêche AFP,
04:56et que Gabriel Attal ne l'a absolument pas prévenu de sa décision.
04:59Les deux hommes ne se parlent plus, ils ne déjeunent plus ensemble,
05:02c'est catastrophique la relation entre les deux.
05:04L'amour aura duré six mois, donc Gabriel Attal avait appris la dissolution après vous, Georges Gauthier.
05:08Non, non, il n'a pas duré six mois l'amour, il s'était terminé pratiquement dès le départ.
05:12Moi je me demande même s'il n'a pas nommé pour en finir, puisqu'il a dit un ministre important,
05:20il a dit un ministre important, et il a dit un ministre important,
05:23que de toute façon on allait voir à la rentrée après les JO,
05:28et que vraisemblablement Attal ne serait pas reconduit.
05:31Franck-Olivier Gisbert, on est en direct avec Philippe,
05:34il a 64 ans, il vit en Île-de-France, et il est très en colère Philippe, bonsoir !
05:42Bonsoir !
05:43Vous dites qu'on ne peut pas diriger sans majorité, qu'est-ce que ça veut dire ?
05:48Je pense que la France est un pays qui, pour être gouverné intelligemment,
05:54a besoin d'une majorité au niveau de l'Assemblée Nationale, c'est clair,
05:59on a vu pendant les deux dernières années que ça ne marchait pas,
06:02on a vu que pendant les périodes précédentes, oui ça marchait,
06:05parce qu'il y avait une majorité réelle qui pouvait mettre en application son programme,
06:10donc c'est indispensable que le Rassemblement National ait une majorité
06:16pour pouvoir faire avancer les choses,
06:18et aujourd'hui les compromissions qu'on voit au niveau des partis politiques classiques
06:24démontrent, comme l'a dit Franck-Olivier Gisbert, que les Français en ont marre de ça,
06:29c'est quelque chose qui est nuisible à la démocratie et à la politique,
06:34et ce que j'espère moi, c'est que les Français vont réagir
06:39en donnant une majorité au Rassemblement National,
06:43sachant que les autres partis ne sont que compromissions aujourd'hui.
06:46Philippe, Franck-Olivier Gisbert, il dit souvent
06:49« il n'y a jamais de bons interviewés, mais que de bons intervieweurs ».
06:54Est-ce que vous avez une question, Philippe, à Franck-Olivier Gisbert ?
06:58Parce que les journalistes, ils posent souvent des mauvaises questions.
07:03C'est pas faux, c'est pas faux.
07:05Je pense que les journalistes ont aussi l'habitude de poser des questions,
07:10donc c'est aussi un microcosme.
07:12Alors, est-ce que vous avez une question à poser à Franck-Olivier Gisbert, Philippe ? Allez-y.
07:17Franck-Olivier Gisbert, comment pouvez-vous aider à ce qu'on revienne à une démocratie française
07:23qui fonctionne bien ?
07:25Franck-Olivier Gisbert, c'est à vous, mais pas facile.
07:28Moi, je pense qu'effectivement, le problème de la démocratie, c'est très très important,
07:34et pour ça, il faut que les acteurs, ceux qui nous gouvernent, aient le sens de la démocratie.
07:39Par exemple, moi j'étais, d'ailleurs je l'ai souvent dit, j'étais très choqué
07:43que le président de la République ne tienne pas compte du résultat de sa défaite,
07:48parce que c'est bien ça, c'est comme ça qu'il faut appeler ça, sa défaite aux législatives de 2022.
07:54Il n'a pas voulu, il a voulu enjamber cette défaite, il a voulu faire comme s'il n'y avait pas eu de défaite,
07:59mais en fait, un président normal, qu'est-ce qu'il fait dans un cas comme ça ?
08:03Il essaie de bâtir une coalition.
08:05Alors, il pouvait la bâtir avec Haller, il pouvait la bâtir avec une partie du groupe Lyot,
08:09enfin, il pouvait essayer, il y avait une trentaine de députés à trouver, c'était relativement facile,
08:14il faisait un petit contrat avec eux, oui, un petit contrat de gouvernement,
08:18ou même pas du tout d'ailleurs, parce que vous vous souvenez que Mitterrand,
08:21qui était dans la même situation en 1988, et qui lui, était un vrai politique,
08:25il a tout de suite fait les arrangements avec les centristes,
08:28alors il n'a pas fait de contrat de gouvernement, mais la moitié du gouvernement rocard,
08:32je ne sais pas si vous vous souvenez, c'était des centristes,
08:34et d'ailleurs ils sont restés après jusqu'au bout, Jean-Marie Roche, Jean-Pierre Soissons,
08:38vous vous souvenez de toutes ces figures, mais c'était un gouvernement socialo-centriste, voilà.
08:43Et ça, Macron n'a pas voulu en tirer compte, et c'est ça effectivement le problème,
08:47ça peut continuer, ça peut continuer, la preuve a été faite qu'on peut gouverner la France
08:52avec des gouvernements minoritaires, des majorités qui sont tout à fait relatives,
08:56et ça peut continuer après, alors je ne sais pas trop dans lequel,
09:00enfin comment dire, avec quel attelage, parce que c'est clair qu'il y aura une grosse majorité relative RN,
09:06il y aura peut-être aussi une relative majorité, enfin comment dire,
09:10je pense qu'il y aura quand même beaucoup de députés du Front Populaire aussi, du nouveau Front Populaire.
09:16Eh bien écoutez, un grand merci François-Olivier Gisbert, c'est toujours un plaisir de vous entendre,
09:21de savoir quel est votre avis et votre ressenti à six jours de Gisbert.
09:25Oui mais alors attendez, il y a quelque chose, Eliott, il y a quelque chose que j'aurais à rajouter,
09:29c'est que quand même, vous voyez, par rapport à la politique,
09:32il y a des choses qui ont de la gueule, je trouve, dans cette campagne électorale,
09:36moi je suis très impressionné, par exemple, je vois Laurent Wauquiez,
09:40qui a quitté la présidence de la région, alors avant on disait qu'il se planquait,
09:44mais non, parce qu'on ne peut pas diriger une région et puis en même temps travailler sur le pôle national,
09:48et le fait qu'il soit présenté comme ça dans sa circonscription de Haute-Loire au Puy-en-Velay,
09:52et que de toute façon il s'attendait à une bataille évidemment compliquée,
09:56parce qu'il était seul, seul contre tous, et bien finalement ça marche un peu,
10:00les électeurs prédisent ce genre de position, vous voyez.
10:02Oui mais attendez, Gauthier Lebret vous répond.
10:05Non, c'est une façon de dire, la politique, ça n'est pas fini, la politique, ça va continuer.
10:10C'est jamais fini. Laurent Wauquiez, quand il a un candidat LFI ou Rassemblement National,
10:15il choisit pas, François Olivier, il choisit pas, il sait pas pour qui voter.
10:18Non mais c'est surtout que, pardonnez-moi François Olivier, vous parlez de Laurent Wauquiez,
10:21c'est vrai qu'on l'a beaucoup entendu pendant les émeutes,
10:24on l'a beaucoup entendu pendant la réforme des retraites, pendant la prise de l'an P12A,
10:29on l'a beaucoup entendu pour savoir si Ciotti...
10:32Ah bah si, le réveil de Laurent Wauquiez, c'était le moment de Ciotti.
10:36Attendez, cher Elliott, sortez de Paris un peu, vous n'allez pas dans la région.
10:39Ça c'est pas gentil ça.
10:41La région Ronald, c'est la plus grosse région.
10:45Mais attendez, je citais Laurent Wauquiez, je pourrais citer aussi des gens qui se battent seuls,
10:49il y a Aurélien Pradié, il y en a d'autres comme ça, qui se...
10:52Oui, vous avez raison, François Olivier Gisbert, je la pose.
10:58Et vous verrez que ces gens-là, à la fin, ils vont bien s'en sortir.
11:02Tout le monde veut parler mais sauf que là c'est la pause.
11:04Philippe et François Olivier Gisbert, je vais demain vous couper.

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