Législatives 2024 : Le RN a t'il perdu son pari ?

  • il y a 3 mois

Pendant deux semaines, Eliot Deval et la rédaction d'Europe 1 vous propose deux heures de décryptage d'analyse autour des élections législatives.
Retrouvez "Eliot Deval sur Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/eliot-deval-sur-europe-1

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Transcription
00:00Avant, la Révolution Française, c'était ça.
00:03Mais maintenant, c'est ça.
00:07Avec nouvelle Citroën IC3 100% électrique toute équipée,
00:10l'électrique n'est plus réservée aux élites.
00:12Nouvelle Citroën IC3, à partir de 14 800 euros.
00:18Tarifs conseillés à particulier jusqu'au 31 juillet
00:20pour une nouvelle IC3 U-Haul option
00:21après déduction du bonus psychologique de 4000 euros,
00:23de 3000 euros de majoration et de 1500 euros de primes à la conversion.
00:26Condition selon décret gouvernemental.
00:28Détails sur citroën.fr.
00:30Les écrans, c'est cool.
00:31Pour se retrouver en famille, souffler en fin de journée,
00:34vibrer pour son équipe ou ses héros préférés.
00:38Mais il est important que les parents maîtrisent leur utilisation,
00:41en évitant par exemple d'exposer leurs enfants
00:43pendant les repas ou avant de dormir.
00:45Pour les plus petits, les écrans resteront éteints.
00:48Avant 3 ans, un enfant a besoin de bouger pour découvrir le monde,
00:52développer ses 5 sens
00:53et échanger avec son entourage pour bien grandir.
00:55Plus d'informations sur arcom.fr
01:26Voir fr.renew.auto
01:27Au quotidien, prenez les transports en commun.
01:29Europe 1, le journal permanent.
01:3217h31 sur Europe 1,
01:34le point sur l'information avec vous, Émilie Dez.
01:36Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:38invite le parti socialiste à rompre avec la France insoumise
01:42pour pouvoir discuter au lendemain des législatives.
01:45Les tractations pour trouver une majorité parlementaire sont lancées.
01:48Aucun bloc ne peut gouverner seul.
01:50Les insoumis se sont réunis cet après-midi au siège de leur parti.
01:54Ils rencontreront plus tard dans la journée
01:56les autres formations du Nouveau Front Populaire.
01:58La gauche promet de proposer un nom pour Matignon dans la semaine.
02:02Gabriel Attal a présenté ce matin sa démission à Emmanuel Macron.
02:06Le chef de l'État lui a demandé de rester Premier ministre pour le moment
02:09pour assurer la stabilité du pays.
02:12Les portes de l'Assemblée nationale ont ouvert à 14h en début d'après-midi
02:16pour accueillir une partie des 577 députés élus.
02:19La nouvelle Assemblée siègera le 18 juillet
02:22et entamera sa session par l'élection d'un nouveau président.
02:25Au lendemain de ces législatives, Jordan Bardella reconnaît des erreurs
02:29et assume une part de responsabilité dans la défaite du RN
02:33arrivé troisième derrière la gauche et le camp présidentiel.
02:37Le RN qui est toutefois le premier parti de France en termes de voix.
02:41« La vague qui nous porte est puissante et elle nous mènera au pouvoir »
02:45promet déjà le chef du Rassemblement National.
02:47Plusieurs syndicats du groupe ADP qui gère les aéroports parisiens
02:51appellent à la grève le 17 juillet, soit une dizaine de jours
02:54avant l'ouverture des Jeux Olympiques.
02:56Ils réclament une gratification pour l'ensemble du personnel
02:59pour cette période chargée des JO.
03:01Quelques 614.100 candidats ont été reçus au bac
03:05avant la session de rattrapage, soit un taux de réussite de 85,5%.
03:10C'est plus 0,4 points par rapport à juillet 2023
03:13selon le ministère de l'Éducation nationale.
03:16Volodymyr Zelensky et le Premier ministre polonais
03:19ont respecté une minute de silence aujourd'hui
03:21en mémoire des victimes des frappes russes menées la nuit dernière
03:24en Ukraine, des bombardements qui ont fait au moins 20 morts.
03:27Après Varsovie, Volodymyr Zelensky doit se rendre
03:30au sommet de l'OTAN à Washington.
03:32Le soutien militaire à l'Ukraine sera à l'ordre du jour.
03:35L'ouragan Beryl a touché terre au Texas.
03:38Redevenu ouragan, il a provoqué de fortes pluies,
03:40des inondations côtières et des coupures de courant.
03:43Beryl qui s'accompagne devant à près de 130 km heure.
03:46Et puis Arthur Fyss, 34e mondial et dernier français en lice à Wimbledon
03:51a été éliminé en 8e de finale, éliminé en 4-7
03:54par l'Australien Alex de Minor, 9e mondial.
03:59Merci Émilie !
04:02Punchline à suivre avec Laurence Ferrari
04:06sur Europe 1 et sur CNews à partir de 18h.
04:09A demain Émilie !
04:10Bonne émission !
04:11Merci !
04:12On est toujours avec Gabrielle Cluzel,
04:14avec Gauthier Lebrecht, Jules Torres du JDD,
04:16Alexandre Chauveau d'Europe 1
04:17et nous avons le plaisir de recevoir Thomas Ménageux
04:20qui est donc député du Rassemblement National,
04:23réélu dès le premier tour ou pas ?
04:25Non, il manquait 150 voix sur 46 000, 49-7
04:28mais plus de 62% au second tour
04:30donc c'est une belle victoire, je suis content.
04:31Une belle victoire pour vous, une victoire personnelle
04:34mais ce matin le Rassemblement National,
04:36par la voix de son président, a parlé d'une défaite
04:39lors de ce second tour.
04:41Est-ce que vous partagez ce constat ?
04:43Est-ce que pour vous c'est une défaite d'arrivée,
04:45donc troisième, alors que la semaine dernière
04:47on vous disait aux portes de Matignon
04:49résultat, le Rassemblement National et ses alliés
04:51ont 143 sièges ?
04:53En comparaison de ce qui nous était donné
04:55par rapport au résultat des européennes,
04:57par rapport au résultat du premier tour des élections législatives
04:59et puis par rapport même au résultat en voix
05:01du second tour des élections législatives,
05:04c'est vrai qu'il y a un peu un paradoxe.
05:05On est en tête à 10 millions de voix
05:07mais on est le troisième groupe,
05:08alors au final il y a quand même trois groupes
05:10dans un mouchoir de poche
05:11mais ça reste quand même une belle progression
05:13pour le mouvement, puisqu'on passe de
05:15deux, il y a deux ans et demi, députés
05:17à 89, puis aujourd'hui à 143 députés.
05:19Donc c'est vrai qu'on aurait espéré
05:21beaucoup plus, notamment pour pouvoir diriger
05:23le pays, pour pouvoir mettre en place le projet
05:25en matière de sécurité, d'immigration et de pouvoir d'achat
05:27mais ça reste quand même une belle progression.
05:29Si vous souhaitez réagir à numéro le 01 80 20 39 21
05:33on est en direct avec Philippe, vous habitez
05:35en Seine-et-Marne, cher Philippe,
05:37et vous êtes en colère, mais vous ne vous êtes pas
05:39en colère contre les médias ou contre
05:41les politiques, vous vous dites
05:43que c'est de la faute du Rassemblement National
05:45qui s'est laissé faire, Philippe, pourquoi ?
05:47Oui, bonjour, absolument.
05:49Écoutez, ce que
05:51j'ai vu quelques débats
05:53et à chaque fois qu'un des intervenants
05:55de l'autre bord, en dehors du RN
05:57parlait du RN,
05:59il parlait du RN en termes
06:01d'extrême droite. Donc
06:03de là on glisse à fasciste, etc.
06:05Et je ne voyais jamais
06:07les intervenants
06:09du RN rebondir
06:11là-dessus en disant nous ne sommes pas d'extrême droite,
06:13nous ne sommes pas des fascistes,
06:15on ne voit pas, moi
06:17personnellement je vote, je fais RN
06:19depuis quelques années,
06:21je ne suis pas un fasciste
06:23et je ne supporte pas qu'on me traite de fasciste.
06:25Et c'était exactement
06:27ce qui s'est passé, à chaque
06:29fois ils ne réagissaient pas, et vous savez,
06:31vous vous rappelez, excusez-moi de faire ce parallèle
06:33douteux,
06:35cette ordure de Goebbels disait
06:37à ses troupes
06:39mentez, mentez encore, il en sortira
06:41toujours quelque chose. Et à force
06:43de répéter un truc, une vérité,
06:45même mensongère, elle rentre.
06:47On essaie d'avoir d'autres références
06:49que Goebbels si possible,
06:51Philippe. Oui, bien sûr, surtout
06:53dans le contexte, mais
06:55il n'y a pas en France
06:5711 millions de gens
06:59qui sont d'extrême droite.
07:01Qu'est-ce que c'est que cette bêtise de se laisser traiter
07:03d'extrême droite ?
07:05Ils ont changé de nom, justement,
07:07pour quitter ce troupeau d'extrême droite.
07:09Et je trouve que
07:11le R.N. est plus un parti
07:13gauche. Mais il s'avère,
07:15Philippe, que c'est le Conseil d'État
07:17qui a validé cette
07:19notion d'extrême droite. Je vous vois faire la mou,
07:21Thomas Ménager. Oui, alors c'est en référé, donc c'est pas au fond.
07:23C'est quand il y avait une notion d'urgence,
07:25il n'y a pas eu
07:27la remise en cause du qualificatif d'extrême droite,
07:29mais c'était que en référé, pas au fond.
07:31Après, moi j'entends ce que dit Philippe,
07:33mais je pense qu'il y a eu un certain nombre d'orateurs du R.N.,
07:35de porte-parole, qui ont bien entendu
07:37expliquer qu'on n'était pas d'extrême droite.
07:39Mais c'est vrai que malheureusement, il y a eu une case politico-médiatique
07:41qui a voulu faire un tapage médiatique
07:43contre le R.N. pendant l'entre-deux-tours,
07:45et sur lequel, si on passait
07:47notre temps à expliquer qu'on n'était pas d'extrême droite,
07:49ce qui est pour tout quelque chose
07:51de bon sens, et il y a quand même 11 millions
07:53de Français qui le voient, puisqu'on est très largement
07:55en tête en termes de voix,
07:57mais on préférait aller aussi sur d'autres sujets
07:59et expliquer notre projet réellement
08:01en matière de sécurité, d'immigration, de pouvoir d'achat.
08:03J'ai l'impression que cette campagne d'entre-deux-tours,
08:05il a plus été question de morale que de projet
08:07contre projet, mais ça me fait penser à une déclaration
08:09d'Aurélien Rousseau, vous savez, l'ancien directeur
08:11de cabinet d'Elisabeth Borne,
08:13le penseur de la réforme des retraites,
08:15qui est désormais au Nouveau Front Populaire,
08:17qui sera peut-être l'un des acteurs
08:19de l'abrogation de la réforme des retraites.
08:21C'est le métavers, cette histoire.
08:23Voilà ce qu'il a dit hier, je pense en particulier
08:25à la PQR, parce qu'il exprimait
08:27sa gratitude à la presse, aux antennes
08:29de France Bleue, au journal Le Monde,
08:31mais aussi à La Croix, Libération, l'Humanité.
08:33Leur travail a été indispensable, et là,
08:35à hauteur de ce moment historique, une presse
08:37libre et de très haut niveau.
08:39Qu'est-ce qui sous-entend,
08:41M. Rousseau, que les médias
08:43ont eu une importance
08:45dans cette remontada
08:47du Nouveau Front Populaire, Gabrielle Cluzel ?
08:49Oui, j'ai trouvé cette réflexion
08:51à la fois naïve et touchante,
08:53parce qu'en principe,
08:55on n'est pas censé,
08:57quand on est de gauche,
08:59admettre que
09:01certains médias
09:03vous ont soutenus. En général, vous faites
09:05semblant de croire que ces médias
09:07ont fait preuve d'une neutralité
09:09à toutes épreuves. Et là, c'est drôle,
09:11parce qu'ils citent Pellemelle,
09:13je crois qu'il y a Libération, l'Humanité,
09:15La Croix, vous venez de le dire, et de fait.
09:17France Bleue, la PQR,
09:19c'est très intéressant, parce que c'est vrai que la PQR,
09:21beaucoup de gens ont l'impression que la presse quotidienne régionale,
09:23qui est beaucoup lue, qui reste très lue,
09:25c'est l'un des journaux papiers peut-être les plus lus,
09:27est neutre. Eh bien, pas du tout.
09:29Il faut s'intéresser un peu
09:31à ce qu'elles sont en réalité, à ce que sont en réalité
09:33ces parutions. Non, mais c'est souvent qu'on peut faire
09:35par exemple le procès
09:37de certains médias
09:39qui seraient pour un camp
09:41ou pour un autre, et là, vous avez un candidat
09:43du Nouveau Front Populaire qui vient dire
09:45merci le monde, merci France Bleue,
09:47merci la PQR, vous nous avez aidés.
09:49Il a oublié
09:51d'en remercier quelques-uns.
09:53Parce qu'on a eu...
09:55C'est quand même extraordinaire.
09:57Ils sont trop nombreux, j'ai le temps. Allez-y.
09:59Le site internet de 20 minutes qui a fait un appel
10:01explicite à voter
10:03contre le Rassemblement National à faire barrage.
10:05On a des journalistes du service
10:07public, il faut quand même le rappeler, qui ont été suspendus
10:09pour avoir signé une pétition.
10:11Mise en retrait.
10:13Pour avoir signé une pétition d'un
10:15collectif de médias qui pour le coup, eux, étaient
10:17engagés plutôt à gauche, mais la présence du service public
10:19à l'intérieur de cette pétition
10:21posait, à mon avis, problème.
10:23C'est cinq journalistes de France 3, l'édition nationale,
10:25qui d'ailleurs ont pu reprendre leur activité
10:27puisque la campagne est terminée,
10:29et donc qui réintègrent la rédaction.
10:31Et la vraie surprise, et à mon avis
10:33le vrai étonnement qu'il y a eu au sein
10:35du Rassemblement National pendant cette semaine
10:37de l'échellative, c'est qu'ils
10:39avaient sous-estimé la fracasse du système.
10:41C'est-à-dire qu'on a, en effet,
10:43des médias qui se sont positionnés
10:45farouchement contre le Rassemblement National.
10:47Ils ont mis
10:49tous leurs journalistes sur le dos des candidats
10:51qui, certes, posaient souvent
10:53problème, et ils ne s'attendaient pas du tout
10:55à cette fracasse
10:57du système.
10:58On viendra dans un instant avec Jules Taurez sur les
11:00tops, les flops de ces élections législatives
11:02les derniers indiscrets. Gauthier Lebret,
11:04vous aviez voulu réagir.
11:05Non, mais je suis assez d'accord avec Jules. Je pense qu'il y a deux choses
11:07dans cette histoire des médias.
11:09Il y a les médias qui appellent
11:11à voter contre le RN,
11:13et même en ce qui concerne l'IB et les autres,
11:15pour le nouveau Front Populaire.
11:17Ça, ça pose quand même une question de neutralité.
11:19Je ne veux plus jamais prendre une leçon de neutralité
11:21de ces gens-là. Ils ont appelé, très clairement,
11:23à un vote. Un vote très clair
11:25pour le nouveau Front Populaire
11:27ou contre le Rassemblement National.
11:29Et puis après, ils remercient aussi
11:31Aurélien Rousseau, et là, c'est plus de la faute
11:33du Rassemblement National. C'est pour ça que
11:35je pense qu'il y a toujours deux choses dans la défaite.
11:37Il y a deux faites, évidemment. Les barrages
11:39qui ont fonctionné aux dépens du RN,
11:41et puis il y a la responsabilité, d'ailleurs, que Jordan Bardella
11:43a reconnu lui-même du Rassemblement National.
11:45Les médias ont fait leur travail,
11:47quand ils sont allés regarder le profil des candidats
11:49du Rassemblement National. Et quand vous avez
11:51le RN qui vous explique, après la dissolution,
11:53notre plan Matignon est prêt depuis deux ans.
11:55Les 577 candidats ont été
11:57vérifiés de la tête aux pieds. Ils sont parfaits.
11:59Et que vous en avez, notamment une qui a fait
12:01une prise d'otage en 1995. Il suffit de
12:03taper son nom sur Google pour le trouver.
12:05Là, c'est de la responsabilité du RN. Et on a fait
12:07pareil, d'ailleurs, avec les candidats de la France Insoumise.
12:09On en a bien parlé.
12:10Thomas Ménager, député du Rassemblement National,
12:12sur ce listing,
12:14qui peut-être manquait de
12:16professionnalisme.
12:18C'était un casting
12:20moins restreint qu'il
12:22laissait en paraître.
12:24Gauthier Lebray a raison. C'est vrai que quand il y a
12:26un résultat tel que celui-ci, il y a deux éléments.
12:28Il y a les éléments qui sont exogènes
12:30et puis il y a aussi les éléments qui sont liés à notre
12:32travail. Et Jordan Bardella, et c'est en ça
12:34que c'est un vrai chef, comme Marine Le Pen,
12:36assume qu'il y a eu un certain nombre de ratés,
12:38assume qu'il faudra faire mieux
12:40pour la suite, assume qu'on aurait
12:42peut-être dû être beaucoup plus vigilant.
12:44Il y avait un grand nombre de candidats qui étaient déjà
12:46investis dans le cadre du plan Matignon.
12:48Cette dissolution qu'on attendait un petit peu plus tard,
12:50pour être honnête, au mois de septembre,
12:52a forcé à des investitures,
12:54une centaine d'investitures, très rapidement,
12:56et a mené à quelque
12:58quoi qui ont été, il faut aussi le dire,
13:00mis en lumière
13:02avec un effet loupe. Donc nous, on assume
13:04et c'est en ça que je vous dis, Jordan Bardella
13:06est un vrai chef, assume une part de responsabilité,
13:08mais c'est quand même celui qui nous a
13:10aussi mené à ce grand
13:12succès, à ces dix millions de voix,
13:14à ce succès au moment des européennes et des législatives.
13:16Donc l'heure du bilan,
13:18ça sera maintenant, on va faire mieux
13:20pour la suite, c'est ça ce que j'ai envie de dire aux électeurs, de continuer
13:22à nous soutenir, de continuer à être avec nous, et nous,
13:24on fera le boulot pour la suite. On revient dans un instant,
13:26si vous avez des questions à poser
13:28aux députés du Rassemblement National, Thomas Bédager,
13:30n'hésitez pas, appelez le 0
13:321 80 20 39 21.
13:34A tout de suite sur Europe 1,
13:36et on remercie Philippe
13:38d'avoir réagi en direct sur notre antenne.
13:48Un peu plus de 17h45 sur
13:50Europe 1, restez avec nous pour la
13:52dernière partie de notre émission, 16h,
13:5418h, on est toujours avec Gabrielle Cluzel,
13:56avec Gauthier Lebret,
13:58Jules Torres, avec qui nous ferons les indiscrets
14:00dans un instant, et Alexandre Chauveau
14:02d'Europe 1, notre invité politique.
14:04Thomas Bédager, député
14:06réélu du Rassemblement
14:08National. On est en direct avec
14:10Alban, vous avez 35 ans,
14:12vous habitez en Auvergne-Rhône-Alpes,
14:14vous êtes prof de maths, et vous avez voté le
14:16Nouveau Front Populaire, et vous êtes,
14:18j'imagine, un homme heureux ce lundi,
14:20après-midi.
14:22Bonjour déjà, merci de me recevoir.
14:24Heureux, tout est relatif,
14:26parce qu'on se rend compte que
14:28le pays est quand même
14:30divisé entre trois camps
14:32bien distincts.
14:34Donc oui, on a eu une surprise,
14:36je pense que
14:38les médias, comme
14:40le peuple, s'est rendu compte que
14:42finalement,
14:44il ne faut pas
14:46forcément écouter les sondages et
14:48voter en amont et conscience.
14:50Ça pourrait être un sujet demain, tiens,
14:52on pourrait s'arrêter un instant
14:54sur les instituts de sondage qui se sont
14:56tous plantés, parce que personne
14:58n'avait annoncé cette
15:00remontada du Nouveau Front Populaire.
15:02Alors effectivement,
15:04de toute façon, c'est compliqué à partir
15:06du moment où il y a eu des positions avec des
15:08triangulaires, des quadrangulaires,
15:10donc il y a eu effectivement un jeu
15:12d'alliance qui nous a été
15:14finalement favorable.
15:16Par contre, ça sera à prendre
15:18avec des pincettes, parce que
15:20même s'il y a eu le Front
15:22Républicain, maintenant
15:24qu'il y a les élus, chacun
15:26va retourner dans son camp,
15:28et on n'oubliera pas ce qu'a fait la France.
15:30Et vous, Alban, rapidement,
15:32dans ce Nouveau Front Populaire,
15:34vous vous situez où ? PS, LFI,
15:36Repécole et Gilets Verts ?
15:38Alors moi, je suis du côté des LFI,
15:40j'ai des contacts avec les Insoumis de Montluçon,
15:42qui ont fait
15:44un très mauvais score.
15:46Il ne faut pas se cacher, il faut
15:48reconnaître la défaite dans notre circonscription.
15:50C'est un candidat du
15:52Rassemblement National, qui a été
15:54réuni, d'ailleurs.
15:56On a été déçus à ce niveau-là.
15:58C'est vrai. Merci beaucoup, Alban,
16:00mais restez avec nous si vous souhaitez poser une question à Thomas Ménager,
16:02député du Rassemblement National,
16:04Alexandre Chauveau d'Europe 1.
16:06Personne ne s'y attendait
16:08à cette remontée
16:10tonitruante dans l'espace d'une
16:12semaine du Nouveau Front Populaire,
16:14qui devance donc d'une courte
16:16tête, je le répète à chaque fois,
16:18mais c'est important de le dire, puisque ce sont
16:20seulement 180 sièges, contre
16:22163 pour Ensemble, et
16:24143 pour le Rassemblement National
16:26et ses alliés. Oui, ça s'est ressenti d'ailleurs, hier soir,
16:28pendant la soirée électorale
16:30du Rassemblement National, tout le monde
16:32espérait, alors l'hypothèse d'une majorité
16:34absolue avait plus ou moins été enterrée,
16:36mais il y avait quand même l'espoir de créer la surprise,
16:38et au fur et à mesure de la soirée,
16:40on commençait à recevoir
16:42les différentes estimations, d'ailleurs
16:44les premières estimations de le Rassemblement National
16:46en tête, et tout le monde se disait
16:48attention, attention, et en fait il y avait
16:50beaucoup d'écarts entre les différents instituts,
16:52et environ une demi-heure, vingt minutes
16:54avant le 20h, on a eu
16:56les résultats qui donnaient le
16:58nouveau Front Populaire en tête,
17:00et ma question à Thomas Ménager, c'est
17:02comment vous ressentez
17:04le décalage entre le nombre de voix,
17:06c'est-à-dire qu'il y a 10 millions d'électeurs qui ont voté Rassemblement National,
17:08et vous vous retrouvez avec le troisième groupe
17:10à l'Assemblée, comment vous
17:12ressentez ça ? Est-ce qu'il y a une forme
17:14de malaise démocratique par rapport à ça ?
17:16Moi, à titre personnel, c'est plutôt ce que les Français me disent,
17:18ils ont le sentiment un peu de vivre ce qu'on a vécu, je sais pas,
17:20en 2005, c'est-à-dire qu'il y a une contradiction,
17:22c'est-à-dire qu'ils sont majoritaires dans les urnes,
17:24la France est majoritairement à droite,
17:26le RN est très largement en tête, et au final,
17:28on va avoir vraisemblablement un gouvernement
17:30de gauche, de centre-gauche, avec en plus
17:32des membres de l'extrême-gauche, donc en fait,
17:34il y a bien entendu un malaise démocratique, un sentiment
17:36d'être floué dans cette élection,
17:38parce qu'il y a eu de la tambouille,
17:40des magouilles, parce qu'au final, en voulant
17:42bloquer le RN, ils vont bloquer le pays,
17:44ils ont fait le choix de livrer, au final,
17:46le pays, la France, à l'extrême-gauche,
17:48à ce qu'il y a de plus radical à gauche,
17:50et donc aujourd'hui, je pense qu'il y a
17:52une vraie inquiétude chez de nombreux Français, moi je l'ai vu
17:54ce matin sur le terrain, et pas seulement
17:56des électeurs du RN,
17:58certains se sont
18:00abstenus, mais s'inquiètent aujourd'hui
18:02de voir la gauche arriver au pouvoir,
18:04comme on a pu le voir par le passé.
18:06Parce que sans ces dizaines et dizaines
18:08de désistements, il n'y aurait peut-être
18:10pas eu ce résultat. Alban,
18:12merci d'avoir réagi en direct sur
18:14Europe 1, et ça va vous faire plaisir, très certainement,
18:16l'insoumis que vous êtes, puisque demain matin,
18:18sur Europe 1 Estée News, à 8h10,
18:20ce sera Manuel Bompard,
18:22l'invité de la grande interview.
18:24Gabrielle Cluzel, sur cette, peut-être,
18:26crise de légitimité qui va arriver,
18:28c'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous avez
18:3010 millions de personnes qui ont voté pour le RN,
18:32et ces 10 millions
18:34de Français ne représentent
18:36que 143 sièges.
18:38Oui, c'est évident que
18:40ça ne va pas en rester là, j'ai l'impression que
18:42certains se disent que,
18:44comme ça, par un coup de baguette magique,
18:46en n'en parlant plus, c'est un peu
18:48la prédiction autoréalisatrice,
18:50la méthode Coué, je ne sais pas comment
18:52appeler ça, eh bien, on va les faire
18:54disparaître, alors que
18:56précisément, ces élections législatives
18:58étaient faites pour répondre
19:00aux élections européennes,
19:02et pour résoudre cette
19:04équation, faisant qu'aujourd'hui,
19:06la France n'était pas représentée, les Français ne se
19:08sentaient pas représentés. Or,
19:10on arrive finalement à la situation
19:12exactement,
19:14c'est exactement la même, alors vous avez raison, c'est une espèce
19:16de, selon que l'on voit le verre à moitié
19:18vide ou le verre à moitié plein, le RN
19:20peut être victorieux en nombre de voix,
19:22et le verre à moitié
19:24vide, évidemment, il est
19:26défait sur le plan du nombre
19:28de députés, et ce paradoxe
19:30jette de nombreux électeurs dans un
19:32profond malaise, et je pense que l'écarter,
19:34ne pas s'en occuper, faire comme s'il
19:36n'existait pas, c'est la pire solution
19:38pour ceux qui nous gouvernent. Je vous propose une
19:40action politique, c'est celle de François
19:42Bayrou, aujourd'hui, qui revient sur ces
19:44alliances contre nature, du moins,
19:46cette difficulté de s'entendre du côté du
19:48Nouveau Front populaire.
19:50L'union de la gauche a
19:52des attitudes et des choix politiques
19:54qui sont incompatibles entre eux.
19:56Quand M. Glucksmann
19:58s'exprime, il dit à peu près le
20:00contraire de ce que Jean-Luc Mélenchon
20:02dit, et les répartitions
20:04des forces entre eux,
20:06ils ont signé un programme,
20:08et ce programme est
20:10incompatible avec
20:12ce que un très grand
20:14nombre de Français pensent de l'avenir de la France.
20:16Ce programme est incompatible
20:18avec l'Union Européenne, et donc...
20:20C'est ce qu'il sait, un paysage
20:22d'une France ingouvernable.
20:24Je ne crois pas qu'elle soit ingouvernable, je pense
20:26que les chemins existent.
20:28Un chemin existe, mais il m'a l'air bien sinueux
20:30Alexandre Chauveau.
20:32C'est quoi les alternatives,
20:34du moins, dans les prochains jours, les prochaines heures ?
20:36Dans les prochains jours, Emmanuel Macron, déjà, va s'envoler
20:38pour Washington, où il assistera
20:40au sommet de l'OTAN. On sait que Gabriel Attal,
20:42ce matin, a remis sa démission au Président,
20:44qui lui a dit, attendez,
20:46attendons au moins quelques jours
20:48le temps que la future Assemblée
20:50se compose, c'est-à-dire que chaque député
20:52se rallie à un groupe,
20:54et la prochaine date
20:56à cocher dans le calendrier, c'est le 18 juillet,
20:58c'est le jour où l'Assemblée
21:00élira son Président
21:02ou sa Présidente, les différents Présidents
21:04de commissions, et c'est à ce moment-là
21:06que, sans doute,
21:08le gouvernement aura avancé.
21:10Ce qui peut se passer dans l'intervalle, c'est que le
21:12Nouveau Front Populaire pourrait s'accorder
21:14sur un nom de Premier Ministre à soumettre
21:16à Emmanuel Macron. Peut-être que
21:18d'autres alliances naîtront par ailleurs,
21:20mais l'actualité politique
21:22va être assez terne d'ici le 18 juillet.
21:24Thomas Ménager du Rassemblement
21:26National, on a posé une question comme fil rouge
21:28aujourd'hui
21:30sur Europe 1, c'est, êtes-vous inquiet ?
21:32Est-ce que le député
21:34de la nation que vous êtes est inquiet
21:36de la situation du pays et des prochains jours
21:38qui arrivent ? Alors, notre boulot
21:40c'est de ne pas être inquiet, parce que sinon, on ne serait pas
21:42engagé en politique, et c'est d'avoir de l'espoir et de se battre.
21:44Mais, c'est vrai, je vous le dis, sur le terrain,
21:46les Français sont inquiets, donc je partage en partie
21:48leur inquiétude de se dire, mais
21:50on sait ce qu'on perd, et Gabriel
21:52Attal, je l'ai combattu, mais on ne sait pas
21:54ce qu'on va malheureusement gagner comme Premier Ministre,
21:56comme gouvernement, et comment on va faire avancer
21:58sur des sujets importants, qui sont la sécurité,
22:00l'intégration, le pouvoir d'achat. Et aujourd'hui,
22:02quand je vois certains,
22:04même à gauche, qui vont se faire totalement
22:06flouer, parce qu'on voit déjà M.Guest
22:08dire, sur la réforme des retraites,
22:10bon, on va voir si on peut trouver
22:12des arrangements, un certain nombre
22:14d'autres, au sein de la majorité, se dire, on va tendre
22:16la main à la gauche, chacun a voté
22:18contre le Rassemblement National
22:20pour ses candidats, et au final, ils vont tous
22:22se faire avoir, eux aussi,
22:24au-delà des électeurs du RN,
22:26qui se sentent, je vous le dis,
22:28floués, dans le cadre de cette élection.
22:30Il ne reste moins d'une minute, Jules Torres.
22:32Très très rapidement, je voudrais savoir ce qu'il en est
22:34des ministres en lice, et est-ce
22:36qu'ils ont réussi à conserver leur siège ?
22:38Eh bien alors, mon cher Elliot, la majorité des membres du
22:40gouvernement retrouveront les bancs de l'Assemblée
22:42Nationale à la rentrée. Gérald Darmanin,
22:44Gabriel Attal, Agnès Pannier-Runacher,
22:46Hervé Berville et Franck Riester seront de retour.
22:48Elisabeth Borne, elle aussi, a été réélue
22:50dans le Calvados, mais parmi la dizaine de
22:52ministres qualifiés pour le second tour, seuls deux
22:54ont trébuché dans la dernière ligne droite.
22:56Dans Paris, Stanislas Guérin n'a pas résisté à la poussée
22:58de la gauche. De même, Sarah El Haïry,
23:00en Loire-Atlantique, a été battue.
23:02On reviendra sur l'étape Les Flops demain, avec vous
23:04Jules Torres. Merci à tous les cinq,
23:06c'était un plaisir d'être avec vous pour cette
23:08nouvelle heure sur Europe 1. Merci aux
23:10auditeurs ! On se retrouve demain, 01 80
23:1220 39 21, pour
23:14réagir. Lors de l'émission, c'est
23:16vous qui avez la main, c'est vous qui avez le
23:18pouvoir de 16h à 18h.
23:20En attendant dans un instant,
23:22c'est Punchline avec Laurence
23:24Ferrari sur Europe 1 et sur CNews. A demain !

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