Pendant deux semaines, Eliot Deval et la rédaction d'Europe 1 vous propose deux heures de décryptage d'analyse autour des élections législatives.
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00:00Autre dernière déclaration, celle de Raphaël Glucksmann, la majorité absolue du Rassemblement National n'est absolument pas écartée, voilà ce que dit Raphaël Glucksmann.
00:10Sauf qu'il y a quand même quelques situations qui ont changé depuis le premier tour, à savoir ces alliances contre nature, ces désistements.
00:18Et du coup les électeurs du Rassemblement National sont plutôt en colère parce qu'ils ont l'impression de se faire voler la campagne.
00:25Reportage de Maximilien Carlier, c'est un reportage européen absolument passionnant, écoutez.
00:31Dans la circonscription de Lens, le Rassemblement National a récolté 52% des voix.
00:36Le candidat RN a été élu dès le premier tour, mais ce qui inquiète surtout les sympathisants comme Chantal, c'est cette grande coalition.
00:43On vole la victoire au RN, c'est lui qui est passé, c'est lui qui a 33% je crois.
00:48Mais laissez-le, s'il est passé, c'est que les français aient envie qu'il passe.
00:51Donc M. Macron, M. Attal, M. Mélenchon, tout ça, laissez-nous tranquilles.
00:55Laissez M. Bardella gouverner, ajoute-t-elle.
00:58Et quand le président du parti dénonce justement sur BFM ce barrage, nous sommes quoi, des sous-citoyens, des sous-électeurs ?
01:05Eh bien cela fait réagir Paul, autre électeur RN.
01:08Jordan Bardella a raison, on n'est vraiment pas considérés, on est considérés comme des moins que rien.
01:13La manifestation apportée lors de ce dernier tour des législatives prouve bien que les français sont mécontents du système actuel.
01:21Il faut un changement total selon cet ancien militant socialiste qui déplore cet entre-deux-tours du pur magouillage, conclut-il.
01:29Lance, Maximilien Carlier, Europe 1.
01:31Alexandre Chauveau d'Europe 1 justement.
01:34Ces électeurs qui se sentent déjà dépossédés dans leur quotidien, qui voient qu'il y a un monde qui les sépare entre la bien-pensance de l'élite et ce qu'ils vivent au quotidien.
01:45Aujourd'hui, ils sont partis voter, ils ont voté aux élections européennes, ils ont voté au premier tour.
01:50Et à chaque fois on leur dit, mais attendez, vous n'avez pas compris, ce n'est pas le bon vote en fait.
01:53C'est compréhensible, on a un président qui au soir des européennes dit, pour paraphraser le général de Gaulle,
01:59je vous ai compris, le rapport de force est tellement déséquilibré que je vais décider de dissoudre l'Assemblée pour redonner la parole au peuple.
02:06Le peuple revote trois semaines plus tard, redonne le même rapport de force en faveur du Rassemblement National, plus de 30%.
02:12Et finalement, on a cette sorte de coalition qui se met en place, ce barrage anti-RN qui vise à baillonner la voix des électeurs du Rassemblement National.
02:21Et tout ça, c'est une des conséquences de la tripartition du paysage politique voulu par Emmanuel Macron.
02:27Parce que de fait, aujourd'hui, il y a un tiers qui gouverne contre les deux autres tiers.
02:34Et forcément, il y a deux tiers de la population qui est déçue et qui ne trouve pas de débouché dans les urnes à sa colère.
02:41Appelez-nous si vous souhaitez réagir au 01 80 20 39 21. Victoire est avec nous, chère Victoire, bonjour.
02:49Bonjour, bonjour, bonjour messieurs dames.
02:52Vous êtes en forme, Victoire.
02:55Quel prénom ?
02:56Écoutez, oui, je suis très contente. Il faut dire qu'il y a quelques années en arrière, j'étais moi-même aux élections européennes,
03:01sur la région où je suis, où je vous ai indiqué. Je ne sais pas si je peux l'indiquer.
03:07Non, non, non, ne donnez rien, ne donnez rien. Je le dis aux autres auditeurs, vous savez l'ARCOM.
03:14On est à la seconde près, on respecte tout, on respecte le pape de l'audiovisuel.
03:19Donc c'est religieux chez Europe 1.
03:22Je respecte, je respecte.
03:24Bon.
03:25Donc du coup, j'ai pas le temps, mais je suis bien au courant, bien au fait.
03:29Et puis avec les ennuis que j'ai eus, j'ai eu l'occasion de rencontrer l'immigration dans ma région.
03:35Puisque moi, je ne suis pas quelqu'un de raciste, je parle à tout le monde.
03:39Et bien, j'ai vu qu'ils ont beaucoup de problèmes, que quand en plus on les fout dehors par la police,
03:44ils dorment dehors avec des tentes, ils ne savent même pas à qui s'adresser pour demander de l'aide.
03:49Ils attendent leur papier depuis huit mois.
03:52Non, alors je suis désolée, mais en tous les cas, moi, je ne suis pas très contente de savoir que,
03:57même avec Emmanuel Macron, on reçoit les immigrés comme ça.
04:00Moi, je suis désolée, il y a quand même quelque chose qui ne va pas.
04:03J'aimerais juste que vous puissiez préciser un peu votre propos, parce que ce n'est pas très clair, pardonnez-moi.
04:09Du moins, je n'ai pas compris.
04:10C'est-à-dire, vous considérez qu'il y a trop de flux migratoires, qu'il faut réduire les flux migratoires
04:16ou qu'il faut ouvrir les vannes et mieux accueillir ?
04:19Non, alors moi, je dirais qu'il faut réduire les vannes et mieux accueillir.
04:23Ah, c'est plus clair.
04:25Parce que, ceux qui sont là actuellement, il y en a qui veulent travailler,
04:28mais ils m'ont dit, Véronique, puisqu'il n'y en a même, ils ne parlent qu'anglais, je parle anglais couramment,
04:32puisqu'il n'y en a encore, ils ne savent pas vraiment le français, des Africains notamment.
04:36Et bien, ils me disent, oui, mais moi, des employeurs voudraient bien me faire travailler,
04:43mais comme je n'ai pas les papiers, ils ne veulent pas prendre le risque d'avoir des taxes par l'État, par les impôts.
04:49Vous comprenez ?
04:50Bon, et est-ce que vous êtes, alors, c'est Victoire ou Véronique ?
04:54Parce que là, on ne sait plus.
04:55C'est Victoire, Véronique ?
04:57C'est Victoire.
04:58Ah, c'est Victoire, parce que vous avez dit Véronique.
05:02Bon, écoutez, Véronique Victoire, merci beaucoup pour votre appel, n'hésitez pas.
05:07Vous êtes inquiète pour dimanche soir ? Vous craignez les tensions, les blocages ?
05:11Absolument pas, absolument pas.
05:13Ceux qui feront le boxon, ce sont les gens qui n'auront pas assez de voix à l'Assemblée nationale
05:19et qui ne seront pas contents de ne pas y avoir suffisamment d'élus.
05:23Mais je sais très bien que, moi, pour le parti pour lequel je vote, on sait se tenir.
05:28Voilà, c'est tout.
05:29Voilà.
05:30Geoffroy Lejeune, je voudrais qu'on revienne.
05:31Merci beaucoup, Véronique Victoire.
05:33Vous direz bonjour à Victoire ou à Véronique, on ne sait pas trop.
05:37Geoffroy Lejeune, sur ces électeurs qui se sentent un peu dépossédés,
05:42et dépossédés de la situation,
05:44c'est un livre absolument incroyable de Christophe Guillouis,
05:47mais là, c'est dépossédés de leur vote.
05:49Parce que jamais on n'avait vu au premier tour, lors des législatives,
05:53un parti de faire plus de 30% et ne pas obtenir cette fameuse majorité absolue.
05:58Est-ce que vous avez l'impression qu'on vit une sorte de déni de démocratie ?
06:01Écoutez, on verra les résultats de dimanche.
06:03En fait, on verra si les électeurs sont encore sensibles aux consignes d'appareil,
06:06au cirque médiatique, au théâtre antifasciste,
06:09comme disait Lionel Jospin quand il a qualifié lui-même,
06:11quelques années après l'entre-deux-tours de 2002,
06:14ce qui s'était passé à ce moment-là.
06:16Je ne sais pas du tout.
06:18En fait, la vraie grande question de cet entre-deux-tours,
06:21de ce scrutin de dimanche, c'est
06:23est-ce que les gens sont encore sensibles à tout ce qu'on leur dit dans le poste ?
06:26Peut-être que non et peut-être que oui,
06:28et peut-être que ça va fonctionner.
06:30Mais par contre, je vais rebondir sur ce que disait Véronique Victoire,
06:33parce qu'elle a parlé d'immigration.
06:35On a quand même un parti, le Rassemblement National,
06:38qui progresse depuis maintenant une cinquantaine d'années,
06:41en ayant mis cette question au centre de ses préoccupations.
06:45Il y a beaucoup d'autres questions dans le discours du RN,
06:47mais quand même, la grande question, c'est le parti anti-immigration.
06:50D'ailleurs, il est beaucoup attaqué pour ça.
06:52Et en fait, on voit qu'il termine par écraser le match aux européennes,
06:57par arriver en tête au premier tour des législatives
07:01et par être, pour la première fois de son histoire, en situation de gouverner.
07:04Et ce qu'on a vécu là pendant une semaine,
07:06ça peut être choquant pour beaucoup de monde.
07:08En réalité, ça peut être assimilé
07:10comme une sorte de tentative globale d'un système coalisé
07:13pour empêcher coûte que coûte,
07:15c'est-à-dire que moi j'ai entendu parler quand même
07:17de coalitions allant des communistes républicains,
07:19c'est-à-dire la carpe et le lapin,
07:21c'est-à-dire des positions complètement inconciliables
07:24pour empêcher le RN de gouverner.
07:26Si jamais ça marche encore, je n'y comprends plus rien.
07:29Il y a un sondage, 56% des Français,
07:31ce sondage OpinionWay, dénonce une manœuvre politicienne
07:33qui a pour but d'empêcher les Français de s'exprimer.