• il y a 4 mois

Pendant deux semaines, Eliot Deval et la rédaction d'Europe 1 vous propose deux heures de décryptage d'analyse autour des élections législatives.
Retrouvez "Eliot Deval sur Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/eliot-deval-sur-europe-1

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Transcription
00:0016h18, Eliott De Waal sur Europe 1.
00:04La der des ders pour le 16h18, on a donc passé deux semaines ensemble, deux semaines extraordinaires
00:09sur Europe 1 à décrypter cette actualité politique.
00:12Je l'ai dit tout à l'heure, on aurait aimé recevoir le tout nouveau Premier Ministre.
00:15Il va falloir attendre un petit peu.
00:17Vous voulez d'un Premier Ministre de gauche ou de droite ? C'est la question du jour.
00:21On vous attend en direct, une seule radio Europe 1, un seul numéro, le 01 80 20 39 21.
00:27C'est un appel non surtaxé.
00:29Et l'équipe de ce vendredi, Gautier Lebret, Gabriel Cluzel, Arthur de la Borde du service
00:34politique d'Europe 1 et Léon Desfontaines, le porte-parole du Parti communiste français
00:38est avec nous pour toute l'heure et Monsieur Desfontaines, sachez que ce sont les auditeurs
00:44qui ont le pouvoir.
00:45Donc ils vont pouvoir également vous poser toutes les questions qu'ils souhaitent.
00:49Ils vont pouvoir réagir à cette actualité politique qui est mouvementée, parfois bloquée.
00:54Je vais poser une question ce matin dans leur dépôt.
00:57C'est le pays ou le parti ? J'ai l'impression que tous les responsables politiques, quels
01:02qu'ils soient de gauche ou de droite aujourd'hui, ont cette question à se poser.
01:05Le pays ou le parti ? Je prends un exemple très concret.
01:08Olivier Faure, il est aux portes du pouvoir.
01:10C'est peut-être la première fois qu'il est aux portes de Matignon.
01:13Mais la difficulté pour Olivier Faure, c'est que si demain, il tape dans la main de l'aile
01:19gauche de la Macronie et qu'il s'écarte de la France insoumise et que ça capote, on
01:24pourrait lui reprocher sa nouvelle base, puisque ça fait deux ans qu'il est avec
01:28cette collaboration éléphiste, on pourrait lui reprocher et il pourrait se retrouver
01:33en 2027 avec le même score de Gagne-Hidalgo en 2022, avec 1,75% plutôt que la grande
01:39réussite du nouveau front populaire.
01:41Donc le pays ou le parti ? Vous en pensez quoi ?
01:43Je pense que l'important, c'est le pays et peut-être qu'en effet, notre démocratie
01:48se meurt d'avoir trop voulu des fois défendre son prêt carré, pas forcément que son parti
01:52mais son prêt carré, son intérêt parfois personnel.
01:55Et finalement, peut-être ce qu'ont voulu dire les Français dans les urnes, c'était
01:59qu'il était enfin temps peut-être d'agir pour leur intérêt, l'intérêt collectif,
02:03l'intérêt des Françaises et des Français qui aujourd'hui sont en colère en premier
02:06lieu.
02:07C'est l'expression de cette colère qui s'est exprimée le 9 juin dernier, qui s'est exprimée
02:10lors de ces élections législatives, qui ont mis en défaite la majorité présidentielle,
02:14qui ont fait que le bloc central, le bloc autour d'Emmanuel Macron, s'est rétréci
02:18à l'Assemblée nationale.
02:19Ce que veulent les Français aujourd'hui, c'est qu'on puisse agir pour leur pouvoir
02:24d'achat en premier lieu, qu'ils puissent pouvoir agir pour la sécurité, leur assurer
02:28une sécurité.
02:29Je pense que c'est les deux sujets principaux des premières préoccupations des Françaises
02:33et des Français.
02:34Je peux même vous donner les cinq, à la veille des européennes, les cinq thématiques
02:37que les Français considéraient comme prioritaires.
02:39C'était en un le pouvoir d'achat, en deux l'immigration, en trois c'était la sécurité,
02:43en quatre l'environnement et en cinq la santé.
02:46C'est très intéressant ce que vous dites.
02:47Je pensais également, en vous écoutant, on pourrait peut-être s'arrêter sur une
02:53chose pour la suite de l'émission, est-ce que vous partagez l'avis de tous les spécialistes
03:00de ces élections, les politologues ? C'est-à-dire que certes, le Nouveau Front Populaire est
03:04arrivé en tête, mais c'est une courte tête, trop courte aujourd'hui pour gouverner.
03:10Donc en soi, personne n'a véritablement gagné.
03:14Moi, je partage l'idée qu'en effet personne n'a une majorité absolue et la réalité
03:18c'est que c'est assez inédit dans la Ve République d'avoir personne qui a une majorité
03:23absolue.
03:24En fait, depuis deux ans, on a vu qu'il y avait une majorité relative qui a été
03:26mise en place.
03:27Oui, mais avec 245 députés.
03:28Avec un peu plus de députés, je vous l'accorde bien volontiers.
03:30Mais la réalité, c'est que le fonctionnement de la Ve République, ça a été rappelé
03:33par M.
03:34De Villepin très récemment, qui disait que c'est la force arrivée en tête, la force
03:41politique qui arrive en tête, qui est chargée de proposer, en tout cas, un Premier ministre
03:44et un gouvernement au Président de la République.
03:46Et nous, aujourd'hui, on a un appel aux garants des institutions, qui est le Président de
03:50la République, M.
03:51Macron, en lui disant que la première force politique qui est arrivée en tête lors de
03:56ces élections législatives, c'est le Nouveau Front Populaire.
03:58Donc, laissez-nous gouverner, laissez-nous gouverner et après, on tranchera, on mènera
04:03le débat à l'Assemblée Nationale.
04:04Bien évidemment, la majorité relative fait qu'il faudra trouver des majorités au cas
04:08par cas, texte par texte.
04:10Et à la limite, moi je le dis, en tant que critique de la Ve République, c'est pas plus
04:14mal de se dire que peut-être qu'on va revitaliser le Parlement, revitaliser le débat entre
04:18les deux côtés.
04:19C'est le rêve de certains, et notamment d'un des noms qui est proposé par le Parti
04:23communiste français, c'est-à-dire de passer outre cette Ve République et pourquoi pas
04:28de créer une VIe République ? Pourquoi pas ? Ça pourrait s'entendre.
04:32Lorsque vous dites « laissez-nous gouverner », vous devez gouverner avec une majorité.
04:36Il s'avère que vous n'avez aucune majorité à l'Assemblée pour le moment.
04:39Et qu'il y a un élément qui change toute la donne, ça s'appelle la France insoumise.
04:48Et puis après, quand on va sur du cas par cas, vous avez des députés qui, aujourd'hui,
04:52seraient prêts à remettre en cause la circulaire qui interdirait la baïa.
04:55Cette circulaire, elle est partagée par plus de 80% des Français.
05:00Donc on fait quoi dans ces cas-là ?
05:01Je la soutiens aussi, cette circulaire fait partie des 80% des Français.
05:04Mais je sais, mais sauf que vous ne représentez pas, par exemple, la France insoumise.
05:08Je fais partie de ceux qui avaient critiqué, à l'époque, le fait que M. Attal avait fait de la baïa,
05:14l'alpha et l'oméga, des débats médiatiques à la rentrée.
05:17J'avais dit que ce n'était pas la première des préoccupations des Français,
05:19même si c'est un vrai sujet, et qu'il fallait le traiter.
05:21Je critique de la même ampleur celles et ceux qui vont nous dire que la priorité
05:26pour les Françaises et Français, c'est de remettre ou pas la baïa dans les enceintes scolaires.
05:31Le sujet, aujourd'hui, c'est le pouvoir d'achat, c'est la sécurité,
05:34c'est la défense des services publics, c'est la bourgation, la réforme des retraites.
05:37Moi, c'est ces sujets-là.
05:38Mais quand je disais au Président de la République de nous laisser nous gouverner,
05:40de nous permettre de nous permettre le Front Populaire...
05:42Le suce révélateur, laisser nous gouverner...
05:45Du coup, des promesses. Ce que je veux dire derrière,
05:47c'est premièrement laisser un Premier ministre du Nouveau Front Populaire
05:52un gouvernement du Nouveau Front Populaire.
05:53Et ensuite, menons le débat au Parlement.
05:55Mais ça veut dire un gouvernement exclusivement du Nouveau Front Populaire ?
05:57Bien sûr. Moi, c'est ce que je demande aujourd'hui au Président de la République.
05:59Et vous savez que 73% des Français désapprouvent l'idée d'un gouvernement
06:05exclusivement du Nouveau Front Populaire ?
06:07Très bien. On regarde les sondages d'opinion sur l'ancien gouvernement,
06:11celui de M. Attal, il est encore pire.
06:14Aujourd'hui, on a besoin de rassembler les Français, c'est un fait.
06:16Comment on rassemble les Français ? Il nous faut un gouvernement.
06:19Ça, je pense que ça ne fera pas débat.
06:21Il nous faut un gouvernement pour le pays.
06:22Le deuxième sujet, et comment on rassemble les Français ?
06:25Eh bien, c'est justement en redonnant toute sa place au Parlement et à l'Assemblée Nationale.
06:29Et moi, je le dis, je ne souhaite pas gouverner par 49-3.
06:31Je ne souhaite pas mettre en place la multiplication de décrets
06:34qui passerait outre l'Assemblée Nationale.
06:36Je veux qu'on mène le débat à l'Assemblée Nationale.
06:37Ça veut dire que le gouvernement, parfois, eh bien, il perdra son éthique de loi.
06:41Mais à la limite, ce n'est pas plus mal pour notre démocratie.
06:42D'accord. Si vous respectez la Constitution, si vous respectez les institutions,
06:47il y a une chose qui s'appelle la motion de censure.
06:49Et donc, vous allez respecter ça aussi ?
06:51De toute façon, on n'a pas le choix.
06:53Non, mais certains pourraient contester l'utilisation de la motion de censure.
06:57C'est pour ça que je ne comprends pas, Léon Desfontaines,
06:58pourquoi vous ne voulez pas un compromis et amender votre projet ?
07:01Vous dites un gouvernement du Nouveau Front Populaire,
07:03rien que du Nouveau Front Populaire, avec notre programme.
07:06Mais vous avez conscience que vous êtes nommé, je ne sais où,
07:09peu importe le Premier ministre du Nouveau Front Populaire,
07:11peu importe son étiquette, il tombe au bout de 48 heures ?
07:14Justement. Ce que je dis, et c'est peut-être pour ça que les tractations
07:17prennent un peu de temps dans le choix du Premier ministre,
07:19il nous faut trouver une personne qui sera capable d'être le leader du gouvernement,
07:23sans pour autant être remis en cause dans les 48 heures qui suivent,
07:26et permet de dire, écoutez, jugez-nous sur pièce.
07:29Nous ferons des propositions.
07:31Le RLAL est renaissant, certains renaissants ont dit qu'ils voteraient la censure
07:34de manière automatique, c'est des RFistes.
07:37Mais pourquoi ils le disent ? Pourquoi ils disent ça ? Pourquoi ils font ça ?
07:39La réalité déjà, c'est que nous avons fait une proposition.
07:42Fabien Roussel a fait une proposition très récemment au Nouveau Front Populaire,
07:45parce que justement, vous voyez que ça a commencé un peu à traîner les négociations,
07:48et dire qu'il fallait une personne peut-être encore plus consensuelle
07:51que les propositions qui avaient été faites jusqu'alors pour être Premier ministre.
07:53On propose notamment la personne Duguette Bello,
07:56présidente du Conseil Régional de la Réunion, du Parti pour la Réunion,
08:01qui permettent d'être une personne qui est finalement dans le Front Populaire,
08:04sans être pour autant parti intégrant des quatre forces principales du Nouveau Front Populaire.
08:08Qui a soutenu Jean-Luc Mélenchon en 2022.
08:09Oui, et qui était dans le groupe gauche démocratique et républicaine.
08:11J'entends, qui a soutenu Jean-Luc Mélenchon.
08:12Et les écologistes, visiblement, sont prêts à signer,
08:16en tout cas, ils sont prêts à s'engager dans cette voie-là.
08:20Et cette personne, Duguette Bello,
08:21elle a été soutenue par Gabriel Attal, Emmanuel Macron, Aurore Bergé,
08:25qui ont dit que c'était une personne républicaine, respectueuse de nos institutions.
08:28Et maintenant, ce que j'ai envie de dire, c'est qu'il faut nommer un gouvernement
08:31et ensuite, jugeons sur pièce.
08:33Les motions de censure, elles sont là aussi pour censurer un gouvernement
08:37lorsqu'on n'est pas d'accord avec la politique générale qu'ils souhaitent mettre en place.
08:40Qu'est-ce qu'ils savent de notre politique générale que nous voulons mettre en place ?
08:43Le Rassemblement National n'est pas d'accord pour l'abrogation de la réforme des retraites ?
08:45Ils ne sont pas d'accord pour l'augmentation des pensions de retraite ?
08:48Qu'ils le disent, mais on mènera le débat politique là-dessus.
08:50Si les motions de censure il y a, c'est qu'ils veulent nous empêcher de mettre en place la politique que nous souhaitons porter.
08:54Il y a aussi des enjeux idéologiques importants pour d'autres parties
08:59qui s'opposent non pas peut-être à vous M. Desfontaines,
09:02mais à d'autres membres du Nouveau Front Populaire et je pense à l'extrême-gauche.
09:07C'est par exemple les questions de sécurité,
09:09les questions de réarmer la police et pas de la désarmer, du moins une partie.
09:13C'est les questions de lutter contre l'islam radical et l'islam politique.
09:17C'est les questions de fermeté dans la justice, etc.
09:20Mais avançons et je voudrais qu'on parle quand même de cette toute dernière information.
09:25Emmanuel Macron qui n'est pas content.
09:27C'est-à-dire qu'il rentre de réunion de l'OTAN et petite réunion à l'Elysée
09:32et là il vient souffler dans les bronches de tout le monde, de ses équipes les plus proches.
09:36Je précise juste la phrase parce que quand même elle est assez intéressante.
09:40Il déplore, je cite, le spectacle désastreux donné par son camp cette semaine.
09:45Gabrielle Cluzel, ça vous laisse sans voix.
09:48Non mais c'est assez parlant, on voit l'image.
09:51C'est un enfant qui a renversé le coffre à jouets,
09:53qui a cassé un jouet qu'on croyait solide dans la Ve République.
09:56Il y en a beaucoup qui ont essayé de le casser.
09:58Il avait résisté, c'était une institution qui avait résisté.
10:03Là il a réussi à casser les rouages de la Ve République
10:07et donc il est parti en voyage, il revient et il dit
10:09mais je ne comprends pas, vous n'avez pas réussi à recoller les morceaux.
10:12Et là aussi c'est quand même assez flagrant de voir qu'à aucun moment
10:16il ne fait son autocritique.
10:18Il peut la faire doublement, d'abord à court terme,
10:21ce qu'il a fait ces dernières semaines,
10:22mais aussi à long terme parce que rappelons-nous la genèse de cette dissolution.
10:25S'il y a eu dissolution de l'Assemblée Nationale,
10:28c'est parce que les Européennes avaient montré que sa politique
10:31avait été jugée comme un échec par les Français et les Français voulaient changer.
10:34Donc il est doublement responsable.
10:37Ce n'est pas grave, c'est les autres qui n'ont pas fait le boulot.
10:40Exceptionnel quand même.
10:42Spectacle désastreux.
10:44C'est-à-dire que c'est lui qui a lancé cette grenade des goupillets qu'est la dissolution,
10:48c'est lui qui en quelque sorte est le moteur de cette situation
10:52avec les élections législatives anticipées, Arthur Delaborde,
10:55et aujourd'hui il vient de leur dire mais attendez, vous avez fait n'importe quoi.
10:58C'est la honte, vous êtes la honte.
11:00Oui, ça a été sa priorité en remettant les pieds en France alors qu'il était à Washington,
11:04mais il a un vrai problème, c'est qu'il n'a jamais eu un camp aussi fracturé,
11:10Emmanuel Macron, et il en est le principal responsable.
11:14La réalité, c'est qu'il a à la fois son aile droite qui a tenté de s'organiser,
11:21ça a l'air d'être plutôt difficile ces dernières heures,
11:24l'aile gauche aussi avec Sacha Houlier qui est en train d'essayer de monter un groupe.
11:30C'est pire que tout, parce que pour le coup Sacha Houlier, lui, il quitte le groupe,
11:33et il en crée un nouveau, donc c'est pas comme l'aile droite
11:37qui tente de tendre la main également en République.
11:40Sacha Houlier, il dit merci, au revoir, moi je vais rejoindre le nouveau Front Populaire.
11:44Il y a la concurrence entre Elisabeth Borne, Gérald Darmanin et Gabriel Attal
11:48pour prendre la tête du groupe Renaissance.
11:49Finalement, il n'y a plus de concurrence puisque Gabriel Attal est le seul candidat
11:54pour prendre la tête du groupe, et visiblement Emmanuel Macron trouve ça trop précipité,
11:59il leur a dit que les carrières personnelles passent après le pays et le quotidien des Français.
12:04Le pays avant le parti.
12:06Mais si on en est là, et si on va avoir une année de perdus,
12:12une année d'immobilisme où on ne peut rien faire,
12:14c'est parce qu'il y a un homme qui a décidé de dissoudre l'Assemblée Nationale,
12:18et il n'y a pas de majorité absolue.
12:20Est-ce que c'est comme avec les amours ?
12:22Une de perdue, dix de retrouvées, quand on perd une année, Gauthier Lebret.
12:25Vous savez, l'année perdue.
12:27Mais généralement, quand on perd une année et qu'il ne se passe rien, tout s'aggrave.
12:31Vous savez, quand il ne se passe rien, tout s'aggrave.
12:33C'est l'inverse qu'en amour.
12:34On sera avec l'un des porte-parole du Parti Renaissance,
12:37du moins pendant les législatives, Martin Garagnon.
12:39Et puis on vous attend, bien évidemment, au 01.80.20.39.21.
12:43C'est la dernière, ce vendredi, la dernière après 15 jours ensemble.
12:47Donc on a besoin de vous entendre.
12:49Je vous rappelle que c'est vous les maîtres des horloges.
12:52C'est vous les maîtres de cette émission.
12:54Donc allez-y, appelez-nous.
12:56On a besoin de savoir si vous avez envie d'avoir un Premier ministre de droite ou de gauche.
13:00A tout de suite sur Europe 1.
13:04Un peu plus de 16h15 sur Europe 1.
13:10Merci d'être avec nous pour le 16h18h01.80.20.39.21.
13:16Dans un instant, on sera avec une auditrice, Karine.
13:18Mais avant cela, on est avec Martin Garagnon, porte-parole Renaissance.
13:22Merci d'être avec nous, Martin.
13:23La toute dernière information, elle fait l'effet d'une bombe.
13:26Emmanuel Macron qui déplore le spectacle désastreux donné par son camp cette semaine.
13:32Bravo, Martin Garagnon, parce que peut-être que vous êtes l'un des responsables de ce spectacle désastreux.
13:38Il visait qui, le chef de l'État ?
13:40Le chef de l'État vise un peu tout le monde avec cette expression.
13:44Il répond finalement à la question que vous posez à vos auditeurs, c'est-à-dire le pays ou le parti.
13:47La réponse du président, qu'il a rappelée d'ailleurs dans sa lettre diffusée avant-hier,
13:51c'est le pays qui doit primer sur toute autre considération.
13:54Evidemment, ceux qui se posent la question, le pays ou le parti, n'ont pas leur place en politique.
13:58Sur le camp présidentiel, on a eu l'expression de plusieurs opinions au cours de cette campagne,
14:05et notamment sur la question du désistement LFI, RN, etc.
14:09Mais la règle évidente, mais qui est bon de rappeler à certains moments,
14:13c'est qu'aucune ambition aussi légitime soit-elle ne peut s'inscrire en dehors du collectif.
14:17Et le collectif, c'est le pays, c'est l'avenir du pays.
14:20Donc c'est la priorité à laquelle on doit s'atteler,
14:22surtout quand on voit l'image un peu désastreuse
14:25que nous renvoie le Nouveau Front Populaire, avec leur tergiversation
14:29et leur considération démocratique et à géométrie variable.
14:31Parce que j'ai entendu votre invité, M. Desfontaines, pour qui j'ai beaucoup de respect par ailleurs,
14:37mais nous parler de démocratie...
14:38Il vous répondra bien évidemment.
14:39D'accord, mais le souci n'est pas nécessairement le parti communiste,
14:43c'est plutôt leur partenaire France Insoumise.
14:45Parce que la démocratie, et effectivement la tradition républicaine,
14:48veut que le bloc, en tout cas le parti majoritaire, le groupe majoritaire à l'Assemblée,
14:52détienne les clés de l'animation à Matignon.
14:55Mais il y a une deuxième règle démocratique,
14:57c'est que l'expression populaire passe par l'élection des députés.
15:00Or les députés, très majoritairement, ont très clairement annoncé,
15:03et c'est tout leur mérite, qu'ils voteraient une motion de censure
15:05dans le cas où un LFI serait au gouvernement.
15:08Donc au moins les règles sont clairement posées.
15:11Et donc le Front Populaire, c'est un tiers des députés.
15:14Donc moi je veux bien les entendre nous expliquer qu'ils sont là pour rassembler,
15:17et quand dans le même temps ils expliquent qu'ils sont là pour appliquer 100% de leur programme,
15:21ça pose quand même un problème de cohérence.
15:23Donc le propos du Président vise, à mon sens,
15:26très largement l'ensemble de la classe politique.
15:29C'est-à-dire qu'on se retrouve dans une situation totalement inédite,
15:31qui effectivement n'était pas nécessairement prévue et anticipée par la Constitution de la Vème,
15:36mais à laquelle on a finalement à faire face désormais.
15:39Quand vous mettez la responsabilité sur le Président Emmanuel Macron de la situation actuelle...
15:45Bah oui, juste un peu, c'est lui qui a déclenché la dissolution, Martin Garagnon,
15:49donc j'ai pas le drame de souhaiter qu'on revienne aux autres responsables de cette situation.
15:52Vous êtes responsable de ce chaos politique ?
15:55Bah non, c'est le chef de l'État qui, en responsabilité, comme il aime le dire,
15:59a décidé de dissoudre l'Assemblée Nationale.
16:01Je rappelle que le soir de la dissolution,
16:04dans ses équipes les plus proches, au moment d'une réunion, il aurait dit
16:07la majorité absolue est à portée de main.
16:10Deux semaines plus tard, on se retrouve avec un camp présidentiel
16:13qui n'a jamais été aussi bas à l'Assemblée, aussi faible à l'Assemblée Nationale,
16:17donc peut-être qu'il a une petite part de responsabilité
16:19dans ce chaos politique, c'est tout, c'est aussi simple que ça.
16:23D'ailleurs, c'est une question qu'on s'est posée et qu'on a posée aux éditeurs,
16:29je peux vous dire qu'on en a reçu des dizaines,
16:31et c'était un plébiscite pour dire, bah oui, évidemment qu'il a une part de responsabilité à minima.
16:36Mais vous avez attaqué M.Defontaine, qui est dans le studio.
16:39En tous les cas, vous l'avez interpellé.
16:42Souffrez qu'il vous réponde.
16:46M.Defontaine, c'est à vous, je rappelle que vous êtes porte-parole du PCF.
16:49En fait, moi, il y a quelque chose que je ne comprends pas de la part de la majorité présidentielle,
16:53c'est que lorsqu'il y a eu dissolution, ça a été évoqué notamment par Gabriel Attal,
16:57il a dit que si le Rassemblement National avait même une majorité relative,
17:01il serait appelé aux responsabilités et à composer un gouvernement.
17:05Résultat des courses, les Français ont dit, finalement, c'est le Nouveau Front Populaire qu'on va mettre en tête.
17:09Et donc, pourquoi le Nouveau Front Populaire serait moins légitime que le Rassemblement National de gouverner ?
17:15Et aujourd'hui, on a besoin de gouverner.
17:17Et si on ne veut pas bloquer les institutions, on a besoin de gouverner.
17:19Et le deuxième aspect que je ne comprends pas de la part de la majorité présidentielle,
17:23c'est qu'ils ont quand même appelé à faire barrage au Rassemblement National,
17:27faire un barrage républicain.
17:28Ils ont retiré des candidats...
17:31On écoutera Gabriel Attal juste après, parce qu'aujourd'hui, il ne dit pas un LFI et pas un RN au pouvoir.
17:34C'est ça que je ne comprends pas.
17:35Ils ont retiré des candidats face à la France insoumise pour les faire élire.
17:38Et je trouve que c'est très honorable de leur part.
17:41Mais ce que je ne comprends pas, c'est maintenant dire, finalement, ils ne sont pas dans le champ républicain.
17:44À un moment, on marche sur la tête.
17:45Donc moi, je le dis un peu à la majorité présidentielle,
17:47je comprends que c'est difficile de lâcher le pouvoir.
17:50Mais les Français ont parlé, ont tranché.
17:53Ils ne veulent plus de la politique menée par Emmanuel Macron.
17:55Et ils ont placé le Nouveau Front Populaire en tête.
17:57C'est à nous, aujourd'hui, de prendre nos responsabilités.
18:00Et encore une fois, j'entends ce que vous dites sur le programme et avec le programme.
18:04Moi, j'ai dit, je ne veux pas gouverner par 49-3.
18:06Je ne veux pas que le Nouveau Front Populaire gouverne uniquement par décret.
18:09Je veux qu'il y ait du débat à l'Assemblée Nationale.
18:10Et bien évidemment, j'imagine bien qu'il y a des textes qui seront rejetés.
18:13Mais d'autres qui seront adoptés.
18:14Et ce sera de la responsabilité de chacun des députés d'assumer le vote qu'il a fait sur tel et tel texte.
18:19Notamment, je pense, sur l'augmentation des salaires,
18:21sur la régulation de l'installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux, etc.
18:24Martin Garagnon, est-ce que vous souhaitez répondre rapidement ?
18:26Parce qu'après, Karine est avec nous.
18:28En même temps, vous avez remis l'extrême gauche au centre du jeu politique.
18:34Donc aujourd'hui, vous avez aussi, vous, une responsabilité.
18:37Quand vous considérez que la peste brune, c'est le plus grand danger, c'est l'extrême droite,
18:42et qu'il n'y a pas de danger du côté de la France Insoumise ou du communisme,
18:46bah écoutez, aujourd'hui, vous en payez les frais.
18:48Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
18:49Alors, très rapidement, pour répondre à M. Desfontaines,
18:52deux points.
18:52Le premier, c'est que personne ne refuse de nommer le Front Populaire à Matignon.
18:56Encore faudrait-il qu'il s'entende sur un nom à proposer aux présidents.
18:59Ce qui, à l'heure actuelle, n'est pas le cas.
19:00Ça arrive peut-être, mais en tout cas, moi, je vois vos camarades
19:03qui exhortent le président à nommer quelqu'un et quasiment à l'accuser de déni démocratique,
19:09pour ne pas dire même l'accuser carrément de déni démocratique.
19:11Mais la réalité, c'est qu'à l'heure actuelle, vous êtes toujours en discussion.
19:15C'est votre droit, mais ne reprochez pas au président de ne pas nommer quelqu'un
19:18sur lequel vous ne vous entendez pas à l'heure actuelle.
19:20Ça, c'est la première chose.
19:21Et le deuxième point, c'est que demain, vous êtes au gouvernement,
19:24mais les propos de Gabriel Attal pendant la campagne notamment,
19:28ne présagent en rien du choix démocratique et libre
19:31des 577 députés qui composent de l'Assemblée.
19:34C'est-à-dire que demain, vous aurez eu un gouvernement de Bardella à l'Assemblée,
19:37mais rien n'empêchait les députés, libres de leur mandat, de voter une motion de censure.
19:41Il en va de même pour votre gouvernement, si tant est que vous en ayez un.
19:43Donc ça, pour le coup, c'est un argument qui n'est pas recevable.
19:47Parce que le désistement, c'était simplement, et vous le savez très très bien,
19:51c'était en fonction de la conjoncture électorale.
19:53Le risque pour le pays, c'était que le RN arrive en majorité absolue.
19:56Au final, maintenant, vous avez Mathilde Panot qui est plus proche du pouvoir que Jordan Bardella.
20:01Nous sommes responsables de ça, c'est aussi simple que ça.
20:04Le Premier ministre aujourd'hui qui s'engage à protéger les Français de tout gouvernement
20:08comportant des ministres du Rassemblement National ou de la France Insoumise,
20:11et qui la semaine dernière disait pas une voix pour le RN,
20:14et qui sur France Inter nous expliquait qu'il était prêt à voter LFI plutôt que le RN,
20:19là aussi, en quelque sorte, vous en faites les frais aujourd'hui.
20:24Oui, mais c'est là où il faut bien faire...
20:25Ah, laisse la place aux auditeurs, un peu.
20:27Martin, merci beaucoup, M. Garagnon.
20:29Je vous en prie avec plaisir.
20:30Non, mais qu'est-ce que vous voulez dire ?
20:32Simplement pour dire qu'il y a deux temps.
20:34Il faut bien que les Français en aient conscience et les parlementaires élus en aient aussi conscience.
20:38Il y a le temps de la campagne et maintenant, il y a le temps de la réalité démocratique.
20:40Il y a le temps de la tambouille.
20:41Il y a le temps de la campagne et il y a le temps de la tambouille.
20:43Non, c'est pas de la tambouille, M. Leval.
20:43Il ne vous aura pas échappé qu'on se dirige vers 13 groupes parlementaires à l'Assemblée de Vénézie.
20:47Donc, 13 groupes, ça implique nécessairement de s'entendre les uns avec les autres.
20:51À l'heure actuelle, il n'y a pas de majorité qui se dégage.
20:52Il va falloir en trouver une.
20:53Ça, on l'a bien compris.
20:54Merci beaucoup, M. Garagnon.
20:55C'est toujours un plaisir de vous avoir parce qu'on peut échanger de manière franche et en toute transparence.
21:00Donc, c'est très agréable d'être avec vous.
21:02Karine est en direct avec nous.
21:04Bonjour, Karine.
21:05Bonjour, Pascal.
21:06Alors non, ça, c'est Eliott.
21:07Pascal est pas là, mais si vous voulez, vous savez ce que je fais, c'est que j'appelle Pascal.
21:12Vous voulez qu'on l'appelle en direct ?
21:13Non, non, on ne va pas l'embêter.
21:16On ne va pas l'embêter, je lui envoie.
21:18Il est en vacances, il est tranquille, il est à la plage, mais je peux l'appeler s'il vous manque.
21:22Non, ça va.
21:23Ça va, vous allez bien, Karine ?
21:25Oui, merci beaucoup.
21:25Bon, vous souhaitez réagir ?
21:27Peut-être poser une question à M. Desfontaines, qui est le porte-parole du Parti communiste français.
21:31Vous en pensez quoi de la situation ?
21:33Tiens, notre question du jour, c'est est-ce que vous voulez un Premier ministre de droite ou de gauche ?
21:36C'est aussi simple que ça.
21:37Peut-être entre les deux, on peut peut-être faire quelque chose.
21:40En fait, ce que je regrette, là, quand ils disent, par exemple, c'est tranché,
21:45c'est le Front National, le Front Populaire qui a gagné,
21:49en fait, ils oublient quand même que deux tiers des députés ne sont pas du Front Populaire.
21:53C'est quand même énorme.
21:54Ça veut dire qu'il y a énormément de Français qui ne sont pas du tout d'accord avec ce qu'ils veulent mettre en place.
21:59Et je trouve qu'on a un petit peu balayé vite, finalement, les autres résultats.
22:05Après, j'ai écouté, en fait, un député qui est Karl-Oliv.
22:09Je trouve qu'il est plus consensuel, en fait.
22:12Il explique bien qu'en fait, il veut bien travailler avec d'autres sur des idées,
22:16mais ensemble et pas contre.
22:18En fait, moi, quand j'entends le Front Populaire, j'ai toujours l'impression qu'ils sont contre tout le monde,
22:22sauf leurs idées, et ils n'écoutent pas.
22:24Ils ne sont pas du tout à l'écoute, en fait, des Français, pour moi.
22:26Karl-Oliv, qui était ce matin sur Europe 1 et sur CNews à 8h15 pour la grande interview,
22:33je trouve que c'est un témoin qui dit, voilà, effectivement, on écoute bien tous les Français,
22:39tous ceux qui ont voté, et on pourrait peut-être travailler ensemble et pas contre les uns,
22:43contre les autres, sans arrêt.
22:44En fait, moi, ça me fatigue d'entendre tout le temps les gens se battre.
22:48Mais écoutez-vous, ce n'est pas parce qu'une idée va venir d'un autre parti qu'elle est forcément mauvaise.
22:53Et je pense que c'est pour ça aussi que les Français ne se reconnaissent pas dans le Front Populaire.
22:57C'est qu'ils n'écoutent pas. Pour moi, ils ne sont absolument pas...
22:59Ils disent qu'ils sont pour le peuple, mais pour moi, ils n'écoutent pas.
23:02M. Desfontaines, est-ce que vous écoutez cette auditrice, du moins ?
23:05M. Desfontaines, porte-parole du Parti Communiste Français, qui va vous répondre.
23:09Merci beaucoup, Karine. En une minute, avant la pause.
23:12Bonjour, madame. Merci pour votre interpellation.
23:15Moi, ce que j'ai envie de dire, c'est que les Français, ce qu'ils ne veulent pas,
23:17c'est d'un gouvernement avec les mêmes, et on recommence.
23:20Ils ne veulent pas de la majorité présidentielle au pouvoir. C'est la première chose.
23:23Ils veulent que l'impulsion de la politique gouvernementale,
23:25elle soit faite par la première force qui arrive en tête, le nouveau Front Populaire.
23:29Par contre, la deuxième chose, et ça, je partage complètement votre point de vue,
23:32et c'est pour cela que je ne veux pas de 49.3,
23:33c'est qu'il faut permettre à l'expression populaire de participer au débat,
23:37et c'est pour cela que moi, je veux que les textes de loi en prennent le temps qu'il faut,
23:41qu'il y ait du débat à l'Assemblée Nationale,
23:42qu'ils puissent être amendés par les députés, peu importe leur couleur politique,
23:46et qu'on arrive à trouver des consensus, des majorités sur les textes,
23:49et qu'on arrive à construire, au-delà des couleurs politiques,
23:51des textes qui servent l'intérêt général et l'expression collective,
23:56qui est l'expression de la représentation nationale.
23:58Ce n'est pas la volonté de Manon Aubry, par exemple, qui nous expliquait
24:01de vouloir agir par décret, je vous vois vouloir réagir,
24:04comme c'est le bret qui se réveille, mais parce que,
24:06regardez, dans 10 secondes, vous étiez en pleine sieste,
24:08vous étiez en train de ronfler, quasiment,
24:10donc on a coupé le micro, j'étais un peu inquiet.
24:12Vous allez me manquer, vraiment, je suis déçu.
24:15Ce qui est bien, c'est que normalement, quand vous manquez à quelqu'un,
24:17normalement, ça doit être réciproque.
24:19Oui, mais c'était une ironie.
24:20Peut-être que vous n'avez pas perçu, mais c'était ironique.
24:2301, 80, 20, 39, 21, si vous souhaitez régir sur Europe 1,
24:27est-ce que vous voulez un Premier ministre de droite ou de gauche ?
24:29C'est la dernière de...
24:30Comment vous dites ?
24:31De droite ou de gauche ?
24:32De gauche !
24:34On devrait appeler Pascale, la pauvre Karine,
24:36elle voulait avoir Pascale au téléphone.
24:39Bon, bah écoutez, on va essayer d'appeler Pascale.
24:40Elle n'a que l'intérêt de maire.
24:45Allez, 16h29, on revient dans un instant sur Europe 1, à tout de suite.

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