• il y a 5 mois

Pendant deux semaines, Eliot Deval et la rédaction d'Europe 1 vous propose deux heures de décryptage d'analyse autour des élections législatives.
Retrouvez "Eliot Deval sur Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/eliot-deval-sur-europe-1

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Transcription
00:00et on est en direct avec Bruno Bartossetti. Merci d'être avec nous cher Bruno.
00:04Merci de m'avoir invité. Je rappelle que vous êtes membre d'un des plus grands syndicats de police français.
00:1030 000 policiers vont être déployés dans toute la France ce dimanche soir. Je vous propose qu'on voit un reportage absolument passionnant
00:16et qu'on l'écoute d'Europe, puisque des commerçants aujourd'hui se barricadent d'importants renforts de police,
00:23craintes de violences ce week-end à Marseille à l'annonce des résultats du second tour. C'est Stéphane Burgatt
00:28et ensuite on en parle ensemble Bruno Bartossetti.
00:32Déjà vandalisé durant les émeutes, Zouair Bélarbis se prépare à défendre lui-même sa boutique de prête-à-porter.
00:37Je n'ai pas le choix, je vais rester devant ma boutique avec quelque chose, avec un
00:41bout de fer pour me défendre quoi. Très très longue soirée, ça craint. Nous pour l'instant on n'a pas encore barricadé le magasin.
00:46Oui, on a les contreplaqués, ils sont derrière, ils sont prêts et tout.
00:50Dans ces artères commerçantes de l'hypercentre, les vitrines de certaines grandes enseignes sont déjà barricadées depuis samedi dernier
00:55et beaucoup à l'image de Stéphane Pérez ne laisseront rien au hasard.
00:58Donc on sera présent. Oui, il y aura des vigiles, il y aura des magasins qui seront d'abord plus sécurisés et aussi pour certains
01:06une grosse partie du stock qui sera enlevé. Des craintes également parmi les forces de l'ordre selon Rudi Mana du syndicat Allianz.
01:11Ce qu'on craint c'est des débordements, c'est des dégradations de commerce, c'est des pillages. On voit que
01:16la sauce elle est en train de monter, on sent que c'est pas loin de péter et donc on sera présent non moins. Il y a beaucoup
01:20de policiers qui vont être appelés pour essayer
01:22éventuellement de parer au plus pressé. Et 30 000 policiers et gendarmes seront mobilisés en France le soir du second tour.
01:28Marseille, Stéphane Burgatte, Europe 1.
01:30Bruno Bartossetti, responsable syndical à Unité, donc syndicat de police, vous craignez des violences
01:37du côté de la Côte d'Azur ce dimanche soir à partir de 20h après les résultats ?
01:43Oui, bien évidemment qu'on craint des violences et malheureusement dans notre pays
01:47la violence s'installe régulièrement et tous les prétextes sont bons. On a eu les émeutes l'an dernier, on a eu aussi des gilets jaunes
01:54et là bien sûr avec ce second tour on peut craindre des violences. En même temps, j'ai envie de dire
02:01qu'entre les deux tours des présidentielles de 2002, nous avions eu aussi des violences sous le même fonds politique.
02:08Alors c'est sûr que là j'ai écouté quelques témoignages.
02:10Bien sûr qu'il faut se protéger, je pense qu'il faut faire attention en tout cas quand on est commerçant de ne pas tenter de
02:17se défendre avec des armes par destination. J'entendais parler de barreaux de fer parce que malheureusement les situations pourraient se retourner
02:23contre ce commerçant ou d'autres. Mais bien évidemment pour revenir au sujet, on va déployer encore une fois
02:30beaucoup de policiers pour sécuriser un maximum la ville de Marseille. Parce qu'on se retrouve à Marseille,
02:35c'est quand même la plus grande ville de France après Paris, avec des situations très très sensibles. Les quartiers sud où ça peut voter
02:42dans un certain camp, le quartier nord dans un autre, tout peut se retrouver en centre-ville. Donc on va être très très vigilants
02:49en sachant également qu'on mobilise aussi beaucoup de policiers, comme vous le savez, pour les Jeux olympiques. On a
02:5580% des policiers qui sont mobilisés, très peu de repos pour les agents et on va essayer d'être sur tous les fronts et
03:02sécuriser au maximum
03:03les Marseillais. Mais pas que les Marseillais, je pense à Nice, je pense à Marseille, je pense à Montpellier.
03:08Je parle non de toute cette zone sud où on va être très vigilants partout.
03:11Partout
03:13sur le terrain. Et si on veut parler de cette zone, c'est que vous la connaissez parfaitement, cher Bruno Bartossetti.
03:18Est-ce que vous aviez déjà vécu une élection dans un tel climat
03:24de tension, et notamment, on l'a vu, que ce soit sur les plateaux, les gens ne peuvent plus s'entendre, les hommes politiques
03:31s'invectivent, et peut-être que ça a des répercussions également sur le terrain ?
03:36Complètement, c'est vrai que c'est très tendu, ça manque, si vous le permettez, moi je ne veux pas jouer les
03:41analystes politiques, mais ça manque bien souvent de fond, et c'est la forme qui prend le dessus, et ça devient très violent.
03:46Et cette violence, on la retrouve aussi parmi certains électeurs qui vont très loin dans la passion, pour ne pas dire autre chose,
03:52et c'est vrai que c'est très perceptible.
03:55De plus, nous policiers, nous sommes victimes aussi de ces positions politiques, tout est très politisé, on
04:02stigmatise
04:03la police,
04:05voilà, on passe ses nerfs sur les policiers, on les prend pour cibles, ils deviennent des adversaires,
04:10alors qu'on est là pour sécuriser la population. Mais c'est vrai que c'est très très tendu,
04:14même si j'ai fait un retour sur les années 2002, au second tour des présidentielles
04:21de Chirac et Le Pen, où ça avait été quand même très tendu, mais dès qu'il s'agit effectivement de politique, dès qu'on rentre en scène
04:28des extrêmes, entre guillemets,
04:30sur un champ politique, la passion prend le dessus sur la réflexion politique.
04:35C'est intéressant, Bruno, vous avez parlé de passion, moi je vois également quelque chose d'irrationnel,
04:42et quand l'irrationnel, il y a aussi un peu de bêtise. Quand je dis ça, je pense à ce clip Nopasaran, des rappeurs
04:50ultra violents,
04:51insultant les candidats ou les responsables politiques du RN, mais dans ce clip là, vous avez également des images de policiers,
04:58c'est-à-dire que c'est une sorte de gloubi-boulga d'insultes et de violences, et finalement vous vous retrouvez mêlé dans la politique alors que vous n'avez
05:06absolument rien demandé, et le résultat c'est que sur le terrain vous serez une cible privilégiée.
05:13Complètement, c'est... Bien sûr, moi j'ai parlé de passion, vous avez vous avez entendu
05:17que derrière ce mot il y avait autre chose, et vous avez relevé, mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de
05:22messages de haine, et à partir d'un moment qu'un parti politique, quel qu'il soit, véhicule la haine,
05:28véhicule l'envie de blesser, voire de tuer, de s'en prendre finalement aux femmes, aux policiers,
05:34voilà, ce sont
05:36finalement des cibles faciles, parce que comme l'a dit l'auditrice tout à l'heure, nous policiers, on ne répond pas, on est obligés
05:43d'absorber, de neutraliser au mieux, d'éviter...
05:47Et ils le savent très bien en face de nous, ils le savent très très bien,
05:50et nous ne nous demandons pas un permis de chasse, en tout cas nous nous sommes pris pour cibles, ça c'est sûr.
05:54Et Nadine donc, dont la fille est membre des forces de l'ordre, un grand merci Bruno Bartosetti,
06:01et une pensée aux 30 000 forces de l'ordre qui seront déployées donc dimanche soir pour protéger les Français,
06:08et ils ne vont pas regarder, ils ne vont pas demander pour qui ils ont voté, ils protégeront tous les Français bien sûr, Gabriel Cluzel,
06:15je sais que vous devez nous quitter, puisque vous allez rejoindre le plateau de CNews dans un instant, est-ce qu'on est encore en démocratie
06:23aujourd'hui en France, quand on se rend compte qu'une élection peut provoquer de telles tensions et de telles violences ?
06:30C'est vrai qu'on peut se poser la question, et on tient sans doute
06:33grâce à ces 30 000 forces de l'ordre déployées, moi quand je vois cet appel à manifester dimanche soir à l'Assemblée, je suis étonnée qu'il n'y ait pas eu plus de réactions.
06:41Bon ça a été interdit par la préfecture.
06:43Oui mais vous remarquerez que ça n'a pas suscité tant de réactions que ça, et je voulais parler
06:49simplement de cette petite affiche qui m'a beaucoup marquée et heurtée pendant une manifestation également, où il y avait marqué
06:55un policier qui meurt, c'est un vote RN en moins, et Jean-Luc Mélenchon a dit, oui on a bien le droit de rigoler, voilà, donc ça en dit tout du climat actuel.
07:04Eric Coquerel, député LFI, le clip, la chanson de Nopa Sarane, ultra violente, insultante et peut-être pénalement répréhensible,
07:13il considère que ça participe à la libération de la parole des artistes, voilà où on en est.
07:18Les codes des rappeurs, vous voyez, c'est des drôles de codes quand même.
07:20Bien triste, Gauthier Lebret.
07:22Ce clip a participé à cette espèce d'ambiance violente autour de nombreux candidats, peu importe l'étiquette,
07:31qui se sont fait agresser quand on insulte Marine Le Pen, Marion Maréchal, qu'on dit je vais sortir mon gun,
07:36les Kalashnikovs comme Kadirov, et puis il y avait aussi de l'antisémitisme en plus dans ce clip,
07:40quand on dit la Palestine de la Seine au Jourdain, ça veut dire les juifs dehors, que ça soit en Israël ou en France,
07:47c'est ça que ça veut dire, donc c'est complètement antisémite.

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