Pendant deux semaines, Eliot Deval et la rédaction d'Europe 1 vous propose deux heures de décryptage d'analyse autour des élections législatives.
Retrouvez "Eliot Deval sur Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/eliot-deval-sur-europe-1
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00:00Un grand merci Émilie Daes et bonnes vacances !
00:02Merci !
00:03Dans un instant, à 18h, ce sera Punchline avec Olivier de Caron-Flech sur Europe 1 et sur CNews.
00:08Un grand merci, ça m'a fait vraiment plaisir d'être avec vous lors de ces deux dernières semaines.
00:13J'ai appris une chose avec vous, c'est que je ne dois pas vous faire confiance sur les pronostics de foot.
00:17J'avais le score !
00:20Non, exceptionnel ! J'ai le score mais je n'ai pas le bon vainqueur donc bon, ça ne sert à rien !
00:25C'est déjà ça !
00:26C'est personne, ni à Émilie pour le foot, ni à Gauthier pour la politique.
00:29Ah oui, vous avez un pronostic pour le finaliste peut-être ?
00:32Le Premier ministre ?
00:33Non, le Premier ministre.
00:34J'allais dire, les Espagnols !
00:35Le Premier ministre, je n'ai pas envie de vous mettre en difficulté.
00:37J'ai envie de dire, c'est l'Angleterre je crois.
00:39Exactement, l'Angleterre contre l'Espagne.
00:41L'Angleterre !
00:42Ok, donc chers auditeurs, choisissez l'Espagne !
00:5017h33 sur Europe 1, on poursuit notre émission.
00:54La dernière demi-heure donc, avant de retrouver Olivier de Carenfleck pour la suite de Punchline,
01:00à 17h40, je pense que Raquel Garrido sera notre invitée politique.
01:04On pourra échanger puisqu'ils ont créé un nouveau groupe, L'Après.
01:08Donc c'est l'association pour la République ou pour une République écologique et sociale.
01:15Donc ce sont les purgés, L'Après, L'Après, les purgés qui ont créé ça.
01:21C'est intéressant parce que je crois que la date de la déclaration, c'est le 21 mai 2024.
01:26Voilà, c'est ça le plus intéressant.
01:28Alors L'Après, c'était avant la purge ou après la purge ?
01:30Exactement, parce que les insoumis les soupçonnent d'avoir créé ce parti avant d'avoir été purgés.
01:37Comme d'autres disent qu'ils discutaient avec les socialistes et les écologistes le soir de la dissolution
01:42pour essayer de faire un accord sans le reste de la France insoumise
01:45et que c'est pour cette raison qu'ils ont été purgés.
01:47Gauthier Lebret, je suis toujours surpris avec vous.
01:49Vous avez une gestuelle, j'ai l'impression d'être dans un avion
01:52où vous m'expliquez un peu où on va aller, où sont les sorties de secours, etc.
01:56Vous ne le voyez pas.
01:57Alors la sortie elle est juste derrière vous, n'hésitez pas à l'encontrer.
01:59Vous ne le voyez pas mais Gauthier Lebret il est là, il fait des gestes avec ses mains,
02:04il me pointe du doigt en permanence, vous savez que c'est pas très respectueux.
02:08Ne me tentez pas, ne me tentez pas.
02:09Franchement, Gauthier Lebret, faites attention.
02:11On est en direct avec Gauthier Lebret, Jules Thorez, Charlotte Dornelas, Gabriel Cluzel et Véronique Leflocq.
02:16Merci d'être avec nous.
02:17Vous êtes présidente de la coordination rurale.
02:20Je le rappelle, c'est le deuxième syndicat agricole
02:22et vous êtes en colère, vous vous inquiétez de l'arrivée potentielle
02:26d'écologistes ou d'insoumis au pouvoir.
02:29Il y a eu une phrase qui a été beaucoup commentée ces dernières heures.
02:34Vous avez dit du côté de la coordination rurale,
02:37si il y a un insoumis ou si il y a un écolo au gouvernement,
02:41on va sortir les fourches.
02:42Donc déjà, est-ce que vous regrettez cette phrase
02:44et qu'est-ce que vous vouliez dire par là ?
02:47D'abord, je vous rappellerai que les agriculteurs et leurs familles,
02:51c'est uniquement un million de votants sur les 48 millions d'électeurs en France.
02:57Nous acceptons le résultat tel qu'il est sorti
03:01avec le nouveau Front populaire en tête, mais sans majorité.
03:05Aujourd'hui, nous savons avec qui nous pouvons travailler,
03:08avec qui nous ne pouvons pas travailler.
03:11Justement, non pas forcément avec les insoumis,
03:14puisque parmi les insoumis, on connaît bien Aurélie Trouvé
03:17avec qui on peut très bien travailler.
03:19Mais avec les écologistes, c'est impossible.
03:21Nous ne pouvons pas accepter de rentrer dans une politique de décroissance.
03:25Quant à l'expression « sortir les fourches »,
03:28c'est bien Emmanuel Macron qui nous a dit qu'il fallait se réarmer.
03:31Nous, nous sommes armés.
03:32Mais en tout cas, la fourche, c'est notre outil de travail.
03:35Ça peut aussi devenir un outil de défense.
03:37C'est une image, c'est la fourche qui nous a fait gagner
03:41quelques chambres d'agriculture, notamment dans la Vienne.
03:43Alors, attendez, excusez-moi Véronique Leflocq,
03:46parce que moi je pensais que c'était une formule,
03:48on va dire, voilà, une métaphore pour dire « on va se mobiliser ».
03:53Là, vous faites le jeu...
03:55Ah, mais attendez, ça fait partie !
03:56Madame Leflocq, pardonnez-moi, je voulais vous poser la question.
04:00Est-ce que vous pensez qu'en disant cela,
04:02vous n'êtes pas en train de faire le jeu de ceux qui disent
04:04« mais attendez, du côté des agriculteurs,
04:06on a quasiment des révolutionnaires qui veulent prendre les armes ».
04:11Écoutez, nous, quand nous voyons justement la possibilité
04:16d'avoir même au ministère de l'Agriculture
04:19un écologiste ou une écologiste,
04:22on se dit qu'on ne peut pas accepter d'avoir dans nos campagnes
04:27arrivé une révolte qui pourrait être visible dès la semaine prochaine
04:35avec, justement, des verts qui, il y a un an,
04:39se sont mobilisés à Sainte-Soline et qui sont prêts à revenir.
04:42Eux sont dans l'agressivité.
04:44Il faudra bien qu'à un moment, nous nous défendions
04:46pour dire que nous ne sommes pas d'accord
04:48avec cette décroissance, cette perte de production
04:51et, au contraire, nous voulons, nous, la souveraineté alimentaire.
04:55Écoutez, vraiment, là pour le coup, Véronique Leflocq,
04:58et j'en ai reçu pendant la crise historique
05:01au moment du salon de l'agriculture des agriculteurs,
05:05je suis un peu sans voix.
05:08C'est-à-dire que j'ai l'impression que vous êtes en train d'imaginer
05:11une sorte de mobilisation quasi insurrectionnelle
05:15s'il y avait un écolo au ministère de l'Agriculture.
05:20Jules Torres.
05:21Non, mais ça traduit une certaine colère.
05:22Alors, évidemment, on n'est toujours pas d'accord sur les mots,
05:24mais on parlait souvent, là, depuis une semaine,
05:26des électeurs qui se sentent floués,
05:28notamment ceux du Ration national.
05:30Finalement, il y a aussi des gens qui ont peur de ce nouveau Front populaire.
05:33On a des agriculteurs qui sont très énervés
05:35parce qu'ils n'ont pas eu de réponse après la crise des agriculteurs.
05:38Alors, après, je ne cautionne pas forcément l'utilisation des mots fourche,
05:40mais ça traduit quand même une colère dans le pays
05:42et qui est dans toutes les strates de la société.
05:45Mais, cher Gauthier, vous aviez raison avant la publicité.
05:47C'est parce que...
05:48Redites-le.
05:49Non, mais là, je suis sérieux.
05:50Parce que Sophie Binet, quand elle dit
05:51qu'on va mettre sous surveillance l'Assemblée nationale,
05:53c'est un scandale.
05:54Mais lorsqu'on dit qu'on va prendre les fourches pour...
05:56Oui, je suis choqué.
05:58Peu importe si c'est Sophie Binet à l'Assemblée nationale,
06:01un député, un fils qui dit
06:03qu'Emmanuel Macron est un forcené
06:05donc, en gros, il faut aller le déloger de l'Elysée
06:07ou la marche d'Adrien Quatennens vers Matignon.
06:10Et le mot fourche aussi, voilà.
06:12Le mot fourche, c'est un symbole de la jacquerie.
06:15C'est utilisé dans la terre des Milsolas
06:18pour illustrer les paysans qui se révoltent.
06:22C'est l'instrument même de la jacquerie.
06:24Ça montre surtout que, et vous avez raison de le dire,
06:28il y a un niveau de colère et de tension
06:30qui est en train de monter dans le pays
06:32qui est extrêmement fort
06:34et c'est des signaux auxquels
06:36Emmanuel Macron et les autres
06:39devraient être extrêmement attentifs.
06:40Et aussi, il montre que désigner ce genre de personne,
06:43on ne va pas vers l'apaisement ni d'un côté ni de l'autre.
06:45Complètement.
06:46Véronique Leflocq, d'ailleurs, je le rappelle.
06:48C'était insupportable, on l'a dit cent fois.
06:50Insupportable.
06:51C'est un scandale absolu, ce qui s'est passé à la rue.
06:53Avec des députés, avec le charme tricolore.
06:54C'est bien pour ça qu'aujourd'hui,
06:55les agriculteurs sont en colère.
06:56Et moi, j'ai le souvenir de cette grande mobilisation historique
06:58qu'il y a eu ces derniers...
07:00au début de l'année 2024
07:02avant le salon de l'agriculture.
07:05Et je le disais quotidiennement,
07:07c'est-à-dire que vous êtes le poumon de la France
07:09et on vous a invisibilisés.
07:12Voilà.
07:13Et donc, à Paris,
07:15les gens se sont réveillés
07:16une fois que vous avez pris les tracteurs
07:18pour bloquer les autoroutes.
07:19Mais personne, avant,
07:22ne pensait aux agriculteurs français
07:24qui représentent véritablement
07:26le cœur de la France.
07:27Et donc, on recevait quasi quotidiennement
07:30des agriculteurs.
07:32Véronique Lefloi,
07:33est-ce que vous avez un dernier mot ?
07:36Écoutez, pour nous,
07:38aujourd'hui, une politique agricole
07:40qui serait dirigée,
07:41qui serait menée par les verts,
07:42c'est une privation à la ressource en eau.
07:44L'eau qui est le bien le plus utile
07:46à toutes nos productions,
07:47animales comme végétales.
07:49Sans l'accès à l'eau,
07:50ce sont plus d'importations.
07:52Et justement, avec les menaces
07:54que nous percevons pour la semaine prochaine,
07:56pour justement sauver
07:58nos outils de production,
07:59cet accès à l'eau,
08:00on sait que quelque part,
08:02c'est une politique d'importation
08:03de la guerre civile dans nos campagnes
08:05que nous ne voulons pas.
08:06Nous sommes tranquilles.
08:07Laissez-nous travailler.
08:08Foutez-nous la paix.
08:09Et nous voulons justement
08:11continuer à fournir vos assiettes
08:14avec de très bons produits
08:15d'une agriculture qui est
08:17respectueuse de l'environnement.
08:18Donc, trouvons les bonnes personnes
08:20pour travailler ensemble.
08:21Même du Nouveau Front Populaire,
08:23mais pas des écolos.
08:25Écoutez, merci.
08:26Le message est passé,
08:28Véronique Leflocq.
08:30Je rappelle que vous êtes présidente
08:32de la Coordination Rurale.
08:34Juste après la pause,
08:36nous serons avec Raquel Garrido
08:38après la création
08:40de l'Association
08:42pour la République écologique
08:44et sociale.
08:45L'après, ce sont les frondeurs
08:47ou les purgés, je ne sais pas
08:48comment on va les appeler.
08:50Les dissidents qui ont créé ça.
08:52On pense à Clémentine Autain,
08:54à Alexis Corbière,
08:55le compagnon de Raquel Garrido
08:57entre autres,
08:58et donc qui ont créé ce groupe.
08:59On va essayer de comprendre
09:01quel est le sens de ce nouveau groupe,
09:03quel est l'objectif
09:05de ce dernier,
09:07et de savoir ce que Raquel Garrido
09:08pense du prochain
09:10ou de la prochaine première ministre.
09:11A tout de suite sur Europe 1.