Le débat de la 3e circonscription de la Somme

  • il y a 3 mois
Débat de la 3e circonscription de la Somme entre Matthias Renault, candidat RN, et Emmanuel Maquet, député LR sortant

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00:00Quasiment 12 000 voix les séparent, ainsi que leur programme.
00:03Vous en débattez avec eux, Céline Hottin.
00:05Mathias Renaud, bonjour.
00:06Bonjour.
00:07Vous êtes le candidat du Rassemblement National, arrivé en tête dans la 3e circonscription
00:11avec 48,9% des voix.
00:13C'est vous qu'on présente comme un parachuté, on va y revenir.
00:17Bonjour Emmanuel Mackey.
00:18Bonjour à tous.
00:19Vous êtes le député Les Républicains sortants.
00:21Vous accusez un gros retard, malgré cette carte locale que vous tentez de mettre en
00:25avant.
00:26Comment vous prenez la décision des électeurs et électrices de vous placer si loin derrière
00:30l'ORN au premier tour ?
00:31Écoutez, moi je reprends mon chiffre, mon score de 2022, qui est en nette amélioration
00:37en 2024.
00:38Donc je fais près de 5 000 voix de plus, donc je suis sur un premier tour, effectivement,
00:43dans cette élection.
00:44J'observe que mon adversaire du Rassemblement National, globalement, fait le score de Jordane
00:50Bardella aux élections européennes, et c'est un peu l'effondrement des autres candidats
00:54en liste dans cette élection, qui font qu'on se retrouve dans ce rapport de force du second
00:58tour.
00:59Donc pas de remise en cause de votre bilan de 7 ans en tant que député de cette circonscription.
01:04Globalement, on peut toujours se remettre en cause, évidemment, moi j'ai sillonné
01:07cette circonscription autant que faire se peut tous les week-ends.
01:09194 communes, 120 000 habitants, c'est vous dire la difficulté que l'on a à être présent
01:15sur toutes les manifestations également.
01:16Mathias Renaud, Emmanuel Mackey, vous faites souvent le reproche d'être un parachuté
01:20dans cette campagne.
01:21Qu'est-ce que vous répondez sur ce point ?
01:22Déjà, c'est de bonnes guerres, vous êtes élu depuis assez longtemps, vous avez cumulé
01:28conseiller municipal, maire, conseiller départemental, conseiller régional, c'est peut-être aussi
01:35la fin du modèle de baronie locale, qui donnerait droit, quelque part, à un mandat de parlementaire.
01:42Dans tous les cas, moi je tiens à remercier les électeurs qui m'ont placé, et ont placé
01:48aussi Jordan Bardella aussi haut dans la circonscription, et c'est vrai qu'ils ne
01:52m'ont pas tenu rigueur du fait que je ne suis pas originaire d'ici, même si j'ai
01:57eu une affectation dans le temps, dans la région.
02:02Parlons des sujets de fond, on a attendu ce matin, sur France Bleu Picardie, des élus
02:06locaux à Holt ou encore Gamache, bataillés pour faire venir des médecins généralistes
02:10et pour les garder dans leurs communes.
02:12Comment peut agir un député sur le sujet d'après vous Mathias Renaud ?
02:16C'est vrai que c'est un sujet qui est assez prégnant dans toutes les zones rurales, y
02:22compris ici en Picardie et dans la Somme.
02:24Il y a aussi un manque de médecins généralistes, mais aussi un manque de médecins spécialistes,
02:30et en particulier de dentistes, sur toute la Somme.
02:35Là-dessus, Jordan Bardella s'est engagé sur une proposition, en particulier c'est
02:41de faciliter le cumul emploi-retraite pour les médecins et infirmiers à la retraite,
02:47et en particulier pour défiscaliser de l'impôt sur le revenu les médecins et infirmiers
02:53qui accepteraient de travailler dans une zone rurale.
02:56Emmanuel Maquet ?
02:57Je crois qu'on ne peut pas se contenter de ces quelques petites mesures, c'est structurant
03:01la médecine au milieu rural.
03:02Il nous faut absolument fonctionner différemment.
03:05Je rappelle que dans les années 80, on formait 3500 médecins par année, aujourd'hui on
03:09a près d'8000, et il faut monter à 16000.
03:11Il nous faut aussi des maisons médicales, là-dessus la région, avec Xavier Bertrand,
03:14on aide à l'installation de maisons médicales.
03:15Et il y en a un certain nombre chez vous, Holt, la maison médicale, elle est là, elle
03:19n'arrive quand même pas à attirer de médecins ?
03:20Celle de Holt, qui est à Friot-Court, elle est aujourd'hui pourvue.
03:23Il y a 6 médecins à l'intérieur, ça fonctionne plutôt.
03:26D'ailleurs la ville d'Holt a pris l'initiative de la racheter.
03:28Oui, tout à fait, en payant les charges.
03:30J'ai un seum de propositions extrêmement concrètes, je propose qu'on puisse inclure
03:33un semestre obligatoire en milieu rural pour tous les internes dans leur spécialité.
03:38Ce qui sous-entend qu'aujourd'hui il faut donner l'envie aussi aux jeunes médecins
03:42de s'installer en milieu rural.
03:43Il ne faut pas qu'ils soient systématiquement rattachés au CHU, il faut leur donner le
03:47goût du milieu rural.
03:48Pas de mesures de contraintes, puisque là ce qu'on entend ce sont des incitations.
03:52Je rappelle que cette année à l'Assemblée, il y a une proposition de loi transpartisane
03:56justement pour encadrer l'installation des médecins dans les zones déjà bien pourvues.
03:59C'est-à-dire que là où il y a déjà trop de médecins, on leur dit non, vous ne pouvez
04:02pas y aller, comme ce qui se passe chez les pharmaciens.
04:04Votre groupe a voté contre, Mathias Renault, pour quelle raison ?
04:07Absolument, le Rassemblement National est opposé à cette mesure parce que ça reviendrait
04:12finalement à fonctionnariser les médecins généralistes et à remettre en cause un
04:16modèle finalement de liberté d'installation des médecins qui est un modèle ancien.
04:20C'est déjà le cas chez les pharmaciens, ils ne sont pas devenus fonctionnaires pour
04:23autant.
04:24Si, parce que là on mettrait en place des procédures d'affectation de fait dans les
04:28zones rurales.
04:29Donc, on préfère l'incitation, en particulier l'incitation fiscale, à la contrainte et
04:34à des procédures d'affectation.
04:36Vous n'étiez pas présent, vous Emmanuel Maquet, lors du vote sur cette proposition
04:38de loi ?
04:39Écoutez, à l'Assemblée Nationale, les textes sont votés à longueur de journée.
04:43Donc, quand je suis en circonscription, effectivement, je ne suis pas à l'Assemblée Nationale.
04:46Cela étant, je pense qu'il faut surtout donner envie aux jeunes médecins à s'installer
04:49dans le monde rural.
04:50C'est à mon avis la clé de la réussite, faute de quoi les contraintes n'ont jamais
04:54fonctionné dans des pays qui ont essayé ce genre de dispositif.
04:58Il est 8h13 sur France Bleu Picardie.
05:00Je vous le rappelle, nous sommes avec Mathias Renaud, candidat RN et Emmanuel Maquet, député
05:04LR sortant dans la troisième circonscription de la Somme.
05:06Alors, si les médecins viennent peu s'installer en ruralité, c'est le cas en tout cas chez
05:11nous des éoliennes avec des parcs maritimes au large de nos côtes.
05:14Celui de Dieppe-le-Tréport est en cours de construction.
05:16Et puis, c'est annoncé un nouveau parc en Baie d'Auty.
05:19Emmanuel Maquet, vous nous avez déjà dit sur France Bleu Picardie votre opposition
05:23farouche à ce nouveau projet.
05:25C'est quoi vos marges de manœuvre en tant que député pour stopper ce projet ?
05:29Vous savez, contrairement à M. Renaud, je ne découvre pas ce problème ces derniers jours.
05:33Moi, je suis engagé contre la présence des éoliennes en mer, notamment depuis 2007
05:37où j'étais maire de Mersebain et on s'est tous battus comme des lions contre ce projet
05:41dévastateur des fonds marins.
05:42Mais pourtant, le parc de Dieppe-le-Tréport voit le jour.
05:45Je le sais et je vois aujourd'hui sortir une partie des éoliennes de la mer de la
05:50ligne d'horizon.
05:51C'est vous dire si je me suis battu à l'Assemblée nationale.
05:54Le premier texte que j'ai déposé, il est sur ce sujet-là.
05:56On a continué à se battre dans le cadre du parc naturel marin.
05:59Effectivement, on a fait raisonner qu'il fallait le déplacer.
06:02Mais l'administration centrale a bloqué complètement le déplacement de ce parc.
06:07Aujourd'hui, on subit.
06:08Et effectivement, j'ai d'ores et déjà pris des positions très fermes sur l'idée
06:11qu'il ne faudrait pas un second parc face à la Baie d'Auty.
06:14Cela étant, la consultation est partie et l'ensemble des acteurs publics se sont opposés
06:19une nouvelle fois à ce projet de parc.
06:21Mathias Renaud, comment on arrête de subir ces parcs éoliens offshore ?
06:26Déjà, c'est une catastrophe dans toute la France.
06:30On a vu le parc éolien à Saint-Nazaire, la pollution visuelle que ça peut représenter
06:36et puis aussi la pollution, la menace pour la biodiversité que ça peut représenter
06:41pour les pêcheurs.
06:42Tout simplement en faisant un moratoire.
06:45C'est un engagement de Jordan Bardella.
06:48Si on arrive aux affaires, si on est majoritaire à l'Assemblée nationale, il n'y aura pas
06:52de signature de nouvelles conventions pour l'installation d'éoliennes en mer.
06:56Sur Dieppe-le-Tréport, comme vous le savez, la convention a été signée en 2018 pour
07:01une durée de 40 ans.
07:02Il faudra voir quelles sont les conditions de sortie éventuelles du projet, sachant
07:10que ça dépend du degré d'indemnisation que ça impliquerait.
07:13Pour l'instant, on n'y voit pas très clair parce qu'on n'a pas accès aux conventions
07:17complètes, mais ça, ce sera étudié à Bercy.
07:20Je rappelle que l'ensemble des procédures ont été purgées de recours.
07:23Aujourd'hui, on est face à un projet qui est en train de se mettre en œuvre, contre
07:29lequel on a beau lutter depuis une quinzaine d'années, on n'a pas réussi à franchir
07:33ces étapes.
07:34Je rappelle également que l'État a écrasé l'ensemble des procédures.
07:37À chaque fois qu'on avait réussi à attraper quelque part un argument fort, l'État a
07:42changé la loi pour écraser cet argument fort.
07:44Je voudrais interpeller M. Renaud, puisqu'on nous avait dit qu'on allait les démanteler.
07:47On allait démanteler les éoliennes terrestres et maritimes.
07:50Qu'en est-il ? Je crois que vous avez fait marche arrière sur ce sujet.
07:53Écoutez, le démantèlement de l'intégralité des éoliennes en France, ça paraît compliqué.
07:57Il y a plusieurs années, mais Jordan Barnella a précisé sa pensée.
08:03C'est-à-dire que c'est un moratoire sur les nouvelles installations, un non-renouvellement
08:07des conventions, c'est-à-dire pour les éoliennes existantes, et puis pour les projets qui sont
08:12en début de travaux, notamment en Dieppe-le-Tréport, ça dépendra du coût de sortie éventuelle
08:17d'une convention.
08:18Je rappelle qu'avec Xavier Bertrand, on se bat contre l'installation des éoliennes
08:21terrestres et en mer, et c'est près de 800 éoliennes que l'on a réussi à ne pas faire
08:25installer dans le département.
08:26Mais une question pour tous les deux, le besoin d'électricité va croissant, c'est un fait,
08:31RTE, toutes les prévisions d'RTE le montrent, on va avoir besoin de davantage d'électricité.
08:34Comment est-ce qu'on la produit si, effectivement, on dit qu'on arrête avec les éoliennes ?
08:38Moi je voudrais simplement vous dire que c'est 25% des éoliennes françaises qui sont installées
08:42dans ce département de la Somme, on a très largement pris notre part à la contribution
08:47qu'il faut soi-disant prendre, il faudrait peut-être que d'autres départements aujourd'hui
08:51puissent s'en emparer, même si ces départements sont moins venteux, il faut faire moduler
08:55le prix de rachat, mais je crois que dans ce département, on en a assez.
08:58Mathias Renan sur cette question ?
09:00Oui, là je peux rejoindre mon concurrent, c'est-à-dire qu'il y a une saturation d'éoliennes
09:03dans la Somme, vous avez 4 fois plus d'éoliennes dans la Somme que par exemple en Normandie
09:07ou en Bretagne.
09:08Mais le projet de votre parti concerne effectivement le gel de tous les projets en France, comment
09:12est-ce qu'on fait pour produire de l'électricité qui va devenir un besoin de plus en plus important
09:17pour les prochaines années ?
09:18La base ça reste le nucléaire, et on en sait quelque chose ici avec le projet de construction
09:23d'EPR près du Tréport, et puis pour je dirais la force d'apport…
09:28Flamanville, ça a pris 12 ans quand même !
09:29Oui, et puis il y a aussi l'hydroélectricité, au niveau national, c'est une force d'apport
09:36et une énergie pour le coup renouvelable qui peut servir de complément utile pendant
09:41la construction des nucléaires.
09:42Il est 8h18, sans France Bleu, Picardie, l'heure du débat entre les deux candidats de la troisième
09:47circonscription de la Somme, au second tour des législatives, Mathias Renaud pour le
09:51Rassemblement National, Emmanuel Maquet pour Les Républicains, avec vous Céline Autain.
09:54Elle était la côte Picarde vite au rythme des touristes, et l'hôtellerie-restauration
09:59dépend des saisonniers qu'elle arrive à trouver ou pas, l'un des gros problèmes
10:03c'est le logement, c'est bien destiné d'abord à la location de très courte durée via Airbnb
10:08notamment.
10:09Comment contrer les effets délétères des plateformes, Mathias Renaud ?
10:13Alors, comme vous le savez, dans le dernier budget, il y a eu tout un débat parlementaire
10:16sur la niche fiscale, très avantageuse dont bénéficiait Airbnb.
10:21Pour le coup, à l'Assemblée Nationale, le groupe RN et le groupe LR se sont opposés.
10:27A la fin de la défiscalisation sèche, les débats se sont poursuivis au Sénat, de façon
10:37transpartisane, et je crois qu'il y a là matière à trouver une solution transpartisane
10:43pour mettre fin à cette niche fiscale, ou en tout cas à la mise en cause de la niche
10:48fiscale.
10:49Pourquoi votre groupe a voté contre à l'Assemblée, expliquez-nous ?
10:52Alors, parce que ça allait finalement trop loin et on ne connaissait pas les impacts,
10:56en particulier sur les petits propriétaires, de la fin de cette défiscalisation.
11:01Après, dans les modalités précises, on trouvera une solution transpartisane pour
11:05mettre fin à l'effet de spéculation que peut avoir cette défiscalisation actuelle,
11:14et sans remettre en péril les petits propriétaires.
11:20Emmanuel Mackey, sur cette question de l'encadrement des locations de meubles touristiques type
11:25Airbnb.
11:26Je crois qu'il y a plusieurs leviers sur ce dispositif, à la fois effectivement la fiscalité,
11:31quand vous avez une fiscalité avec des abattements considérables de l'ordre de 71%, alors qu'en
11:34face, la location à l'année c'est de l'ordre de 30%, on n'est pas sur un pied d'égalité.
11:38Petit 1.
11:39Petit 2, on a également un problème du rôle du propriétaire par rapport à son locataire.
11:44Je crois qu'aujourd'hui, il faut rééquilibrer aussi le rôle du propriétaire par rapport
11:48à son locataire.
11:49C'est aussi une façon d'étendre le marché.
11:50On a aussi la possibilité dans ce dispositif que l'on a étudié à l'Assemblée nationale
11:56et pas adopté pour l'instant, de rendre au maire, je pense que c'est une des solutions,
11:59de rendre au maire le droit d'option.
12:01Autrement dit, quand j'ai un appartement qui est en location à l'année, si je veux
12:04le basculer en location saisonnière, c'est le conseil municipal et monsieur le maire
12:07qui décideront in fine de le faire ou de ne pas le faire.
12:10Je crois que c'est ça aussi, de faire confiance au territoire, de faire confiance au milieu
12:14rural.
12:15C'est une façon de redonner la main au territoire, parce que l'économie touristique c'est
12:19aussi une économie créatrice d'emplois, ne l'oublions pas, et c'est le modèle économique
12:22que l'on a sur le littoral Picard.
12:24– Des emplois qui ont quand même du mal à être pourvus, on le sait, on s'en fait
12:27l'écho d'été en été ici sur France Bleu Picardie, il n'y a pas que la question
12:30du logement.
12:31Comment est-ce qu'on attire dans ces emplois saisonniers, intermittents, d'année en année
12:36Mathias Renaud ?
12:37– Alors quand même, la question du logement ça reste un frein considérable pour l'emploi.
12:42Maintenant c'est vrai qu'il y a des problèmes de recrutement sur des contrats qui sont courts,
12:46qui sont à temps partiel.
12:47Donc là on peut dans le cadre d'une initiative législative réfléchir à des solutions,
12:51par exemple assouplir le temps de travail de façon courte pour trouver par exemple
12:56une solution, employer les gens en CDI en année pleine, à condition par exemple de
13:02travailler au moins 6 mois dans l'année, et avec des pics d'activité, sans rentrer
13:06dans le détail, mais c'est-à-dire autoriser par exemple 60 heures maximum, 2 semaines
13:11de suite pendant 3 mois maximum, et lisser le temps de travail sur l'année, ce qui
13:16permettrait d'avoir un contrat sécurisé, de faciliter les recrutements, tout en ayant
13:21une souplesse sur le temps de travail.
13:22– Emmanuel Mackey, qu'est-ce que vous pensez de ces propositions-là ?
13:24– La flexibilité existe déjà aujourd'hui, je pense qu'effectivement il faut surtout
13:29revaloriser la valeur travail, c'est aussi un problème de rémunération, il y a eu
13:32un effort considérable de fait chez les restaurateurs, cela étant, il n'y a pas que ça, je pense
13:37que dans notre société aujourd'hui, il faut remettre davantage de monde au travail,
13:41c'est la raison pour laquelle moi j'ai voté dès demain ce dispositif pour les bénéficiaires
13:45du RSA, de devoir rendre 15 heures par semaine aux collectivités, l'offre nationale à
13:50voter contre, c'est là aussi une différence, moi je crans la valeur travail et je le démontre
13:55au travers de mes votes.
13:56– Et sur cette question du RSA sous conditions, pourquoi cette position de votre parti Mathias
14:00Renaud ?
14:01– Tout simple, déjà on ne va peut-être pas recruter des gens au RSA dans les restaurants
14:09et dans le secteur touristique en tension, sur la baie de Somme, ça paraît compliqué,
14:14c'est des gens qui ne sont pas très éloignés du travail qui sont au RSA aujourd'hui.
14:20– Oui, mais ceci dit, si on regarde les choses de façon globale, vous avez à peu
14:23près 300 000 emplois en tension, vous avez plus de 5 millions de chômeurs, donc il ne
14:27faut pas non plus stigmatiser l'ensemble des chômeurs et dire que si on les mettait
14:32tous au travail, il n'y aurait plus de...
14:34– Non, je considère qu'au contraire, c'est leur tendre la main que de leur permettre
14:37aujourd'hui de redémarrer dans la vie active, c'est surtout ça le sujet je crois.
14:40– Le département de la Somme expérimente ce RSA sous conditions, il a d'abord été
14:44testé dans les alentours d'Albert, de Perronne, il est peu à peu généralisé, les conclusions
14:49sont a priori assez satisfaisantes, même si ça fait peu de temps que c'est expérimenté,
14:53pourquoi j'ai du mal à comprendre vos réticences sur ce sujet, Mathias Renaud ?
14:58– Parce que concrètement, c'est difficile à mettre en place pour les entreprises,
15:03c'est-à-dire comment occuper concrètement quelqu'un au RSA qui peut être très éloigné
15:08de l'emploi pendant 15 heures, c'est souvent une difficulté morale.
15:13– Mais en tout cas, tu travailles !
15:14– Beaucoup d'entreprises sont en demande, ne croyez pas ça !
15:15– Oui, il y a 300 000 emplois en tension actuellement au niveau national et 5 millions
15:22de chômeurs en face.
15:23– Oui, mais cela étant, je pense que la valeur travail, elle s'incarne et les entreprises
15:27du Vimeux ont besoin de recruter aujourd'hui pour leur croissance, ils ont des commandes
15:31qu'elles n'arrivent pas à honorer.
15:32– 8h24 sur France Bleu Picardie, nous sommes avec les deux candidats qui vont s'affronter
15:37au second tour des législatives dimanche prochain dans la troisième circonscription
15:41de la Somme.
15:42Emmanuel Maquet pour Les Républicains et Mathias Renaud pour le Rassemblement National.
15:45– Et depuis quelques années maintenant, la Côte Picarde connaît à son tour des tentatives
15:50de traversée de la Manche, même si ça reste plus important au nord, dans le Pas-de-Calais,
15:54elles sont quand même en augmentation ces tentatives, alors comment est-ce qu'on surveille
15:57sans militariser la Côte, Emmanuel Maquet ?
16:01– Eh bien, là-dessus, on travaille avec les différents préfets et la sous-préfète
16:05d'Abbeville très régulièrement.
16:07On a, grâce aux dispositifs, grâce aux accords avec l'Angleterre, mis un certain nombre
16:11de caméras de vidéosurveillance, notamment dans les dunes, alors vous l'évoquiez,
16:15c'est effectivement plutôt dans le nord, mais c'est en train de glisser, c'était
16:18encore au nord de la baie de Somme, mais ça arrive aujourd'hui sur des sites comme
16:20Cailleux-sur-Mer, donc c'est effectivement un des sujets essentiels de démanteler les
16:25passeurs, c'est ça l'objectif, et de faire en sorte qu'il n'y ait plus toutes
16:28ces victimes que l'on a à déplorer très régulièrement.
16:30– Alors, ajouter des gendarmes, des forces de l'ordre, des caméras, ça paraît effectivement
16:34la première réponse, mais ça n'empêche pas le nombre de tentatives de traverser
16:37la Manche d'Augmenter, c'est quoi vos propositions, vous Mathias Renaud ?
16:41– Alors, effectivement, sur le terrain, vous dites qu'il ne faut pas militariser,
16:46mais il faut quand même donner des moyens à la gendarmerie.
16:48– Pour les gens qui vivent sur la côte, mettre des barbelés, voir des gendarmes passer
16:51tous les jours… – Non, ce ne sont pas des barbelés, ce
16:52sont des navires.
16:53– Regardez ce qui se passe à Calais.
16:54– Des navires, et surtout, il faut dissuader les candidats, notamment l'immigration clandestine,
17:01et pour dissuader, il faut envoyer un signal que s'ils arrivent sur le territoire français,
17:06ils n'ont aucune chance d'obtenir une régularisation, et ils ont toute leur chance…
17:12– Y compris quand ils et elles viennent d'un pays en guerre, par exemple, où il y a un
17:15massacre en cours… – Ça, on ne remettra pas en cause totalement
17:19le droit d'asile, c'est vrai qu'on le restreindra, et surtout, les demandes d'asile
17:23seront étudiées à l'extérieur du territoire français, pour qu'on ne soit pas mis devant
17:27le fait accompli, et que des gens qui sont en situation irrégulière et qui arrivent
17:31sur le territoire français, entrent directement dans une procédure d'asile, et donc, ils
17:35se retrouvent de fait protégés pendant 9, 12 mois, puis ne sont pas expulsés.
17:40– Emmanuel Maquet, sur ce toilettage du droit d'asile…
17:43– Je crois qu'on a un problème, effectivement, au niveau national, je rappelle qu'en fin
17:46d'année dernière, on avait, à l'initiative des Républicains au Sénat, puis à l'Assemblée
17:50Nationale, proposé un texte assez complet, le premier texte sur l'immigration depuis
17:5420 ans, le plus audacieux, d'ailleurs, le Rassemblement National nous avait rejoint
17:58in fine sur ce texte, alors que dans un premier temps, ils le déploraient, mais je crois
18:02qu'on a un vrai problème local, c'est cette frontière qui existe entre la France
18:05et l'Angleterre, mais qui est sur notre continent, je pense que c'est ça, ce sont
18:08les accords du Touquet, à un moment, qu'il va falloir renégocier, pour dire aux Anglais
18:12gardez votre frontière, parce qu'aujourd'hui…
18:14– N'empêche que l'Angleterre verse des millions d'euros à la France pour participer
18:17à cette garde de la frontière, parce que les candidats à l'exil sont chez nous.
18:22– Tout à fait, tout à fait, mais ce qui veut dire que si l'Angleterre ne revoit
18:26pas ce dispositif, ben laissons-les rentrer en Angleterre, que les Anglais se débrouillent
18:30avec, vous voyez dans quel état aujourd'hui notre littoral des Hauts-de-France se retrouve,
18:35parce que l'Angleterre ne prend pas ses responsabilités.
18:37– Un dernier mot sur le sujet, Mathias Renard ?
18:38– Oui, je crois que l'enjeu global, ce n'est pas tant de se renvoyer la balle entre
18:41la France et l'Angleterre, que de trouver un accord intelligent dans lequel, de part
18:44et d'autre, les candidats à l'asile se retrouvent systématiquement dans un centre
18:49de rétention administrative…
18:50– C'est un rapport de force qu'il faut instaurer avec les Anglais.
18:53– C'est surtout un rapport de force qu'il faut instaurer avec les passeurs, je pense.
18:56– Mathias Renaud, candidat Rassemblement National, Emmanuel Maquet, député Les Républicains
19:01sortants, merci d'avoir accepté de participer à ce débat, donc je le rappelle, on parlait
19:05de la troisième circonscription de la Somme, celle qui va du Vimeux au pontieux Marcantère
19:09en passant par la côte Picarde.
19:10Merci à vous, bonne journée.
19:11– Merci.
19:12– Merci, bonne journée.
19:13– Merci à tous les trois, un débat que vous pouvez retrouver sur francebleu.fr, demain
19:17à la même heure, entre 8h10 et 8h30, France Bleu Picardie.

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