Débat entre les candidats de la 1e circonscription de la Somme au second tour des législatives 2024
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Que proposent les deux candidats qualifiés pour les écoles rurales, l'industrie locale
00:04ou encore l'emploi des précaires dans la première circonscription ?
00:07Ils ont 20 minutes pour en débattre avec vous Céline Ottin.
00:10Et on est donc avec Nathalie Ribéro-Billet, bonjour.
00:12Bonjour.
00:13Vous vous présentez à nouveau pour le Rassemblement National dans la première circonscription
00:17de la Somme.
00:18Il y a deux ans, il vous a manqué un peu plus de 7000 voix face à François Ruffin
00:22pour être élu député à vos côtés.
00:23François Ruffin, bonjour.
00:25Bonjour.
00:26Vous êtes le sortant de cette élection sous les couleurs de Picardie-Debout et du nouveau
00:29Front populaire que vous avez été le premier à vouloir construire.
00:33Un mot déjà sur les résultats de dimanche soir.
00:36Vous avez tous les deux recueilli bien plus de voix qu'en 2022 au premier tour.
00:40Nathalie Ribéro-Billet, vous avez, vous, plus que doublé votre score.
00:43Qu'est-ce que vous avez fait pendant ces deux ans pour obtenir ce résultat ?
00:46Écoutez, j'ai continué le travail de terrain, de participer, d'être présente tout simplement.
00:54François Ruffin, 2000 voix en plus pour vous au premier tour.
00:58Il y a surtout une deuxième place derrière l'ORN.
01:00Comment vous interprétez ce signal envoyé par les électeurs et surtout peut-être aussi par les abstentionnistes ?
01:05J'ai entendu le témoignage de Daniel à l'instant et je voudrais la rassurer.
01:09Donc Daniel, habitante de Camon, électrice d'Alban-Branlon, majorité présidentielle au premier tour,
01:14qui dit qu'au deuxième, ce sera blanc pour elle.
01:16Je voudrais la rassurer.
01:17Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre.
01:19Et il ne sera pas Premier ministre parce que ni les communistes ne le veulent,
01:22ni les écologistes ne le veulent, ni les socialistes ne le veulent.
01:24Et je ne le veux pas non plus.
01:25Je veux le dire avec clarté aussi.
01:27Il y a trois semaines maintenant, j'ai refusé l'investiture de la France insoumise
01:30et je me suis placé sous l'étiquette Picardie debout
01:32parce que je veux pouvoir m'exprimer à l'avenir comme dans le passé,
01:35en toute indépendance et en mon âme et conscience.
01:37Et sur cette deuxième place, 3000 voix derrière l'ORN ?
01:40Il y a une poussée.
01:42C'est très bien que les électeurs soient sortis voter.
01:44Je sais combien les deux années passées ont brutalisé le pays.
01:48On brutalisait le pays quand on fait une réforme des retraites par exemple
01:51contre 8 salariés sur 10, contre tous les syndicats unis,
01:54contre une majorité de députés à l'Assemblée nationale.
01:56Et cette manière de gouverner qui dure maintenant depuis 7 ans,
02:00elle produit du ressentiment dans le cœur des gens,
02:02que j'entends porte après porte.
02:04Et donc, il y a une volonté de dégager et de dégongeler tous azimuts,
02:08et y compris l'opposition la plus ferme,
02:10puisque je suis un opposant au choix fait par Emmanuel Macron depuis 7 ans maintenant.
02:15Alors, il vous soutient aujourd'hui ?
02:17Effectivement, ce soutien de la majorité, ça ne vous embête pas ?
02:19Non, ce n'est pas un soutien de la majorité,
02:21c'est un soutien d'Alban Branlant,
02:23qui est dans la première circonscription d'Assemblée pour une raison simple,
02:25c'est pas de majorité absolue pour le Rassemblement national dans le pays.
02:29Pas de majorité absolue pour un parti qui,
02:31non seulement va prendre des décisions contre la démocratie,
02:33ici, vous deviendrez Radio Bolloré.
02:35Bon, c'est la première chose, mais surtout,
02:37un parti qui risque de réveiller les rancœurs et les haines dans le pays.
02:41Parlons de fond, et commençons par le sort des écoles,
02:43qu'elles soient à la campagne ou en ville.
02:45La première version de la carte scolaire, cette année,
02:47en a fait trembler pas mal dans votre circonscription,
02:49avec des fermetures initialement prévues à Abbeville,
02:51en réseau d'éducation prioritaire,
02:53à Pont-Rémy, à Amiens-Nord.
02:55L'école de Bernaville attend toujours une décision académique.
02:57Comment se positionne l'ERN,
02:59Nathalie Ribérobillet,
03:01vis-à-vis de ces écoles qui accueillent moins d'enfants,
03:03en raison de la démographie ?
03:05Écoutez, l'ERN fait de l'éducation,
03:07de toute manière, une priorité.
03:09Elle voudrait arrêter le dédoublement des classes
03:11et baisser le nombre d'enfants
03:13dans ces classes.
03:15Faut quand même comprendre qu'aujourd'hui,
03:17les jeunes samariens qui se présentent à la journée d'appel,
03:19on en recense 12%
03:21qui ont des problèmes de lecture.
03:23C'est quand même catastrophique.
03:25Là, vous parlez du niveau, mais sur ces petites écoles,
03:27notamment, parfois, souvent rurales,
03:29qui accueillent de moins en moins d'enfants,
03:31la réponse du rectorat pour justifier
03:33ces fermetures, c'est que justement, il y a moins d'enfants.
03:35Donc, on doit fermer des classes.
03:37Quelle serait, vous, votre position vis-à-vis de cette question
03:39de la démographie scolaire ?
03:41Je viens de vous répondre. Ma position, c'est
03:43de dédoubler les classes et de baisser le nombre d'enfants
03:45par classe, déjà.
03:47Donc, de maintenir des classes à petits effectifs.
03:49Ma fille a fait tout son primaire
03:51dans des classes double niveau
03:53à 27 enfants,
03:55en général, et c'était beaucoup trop
03:57pour les professeurs. Faut-il maintenir des écoles
03:59là où il y a moins d'enfants, François Ruffin ?
04:01En tout cas, aucune fermeture de classe ne doit se faire
04:03sans l'accord du maire. C'est une chose.
04:05Je signale que dans le programme du RN,
04:07il n'y a pas une seule fois le mot « rural ».
04:09Mais je ne veux pas, là, en matière d'école,
04:11opposer la France des Bours et la France des Tours.
04:13On a des fermetures de classe qui étaient prévues
04:15dans un quartier populaire à Abbeville,
04:17au Soleil-le-Vent, et des fermetures
04:19qui étaient prévues à Pont-Rémy,
04:21en zone rurale. On a gagné sur les deux.
04:23Et je signale que la première fois
04:25qu'on s'est rencontrés avec Mme Ribérault,
04:27elle n'avait pas encore l'étiquette Rassemblement National,
04:29elle n'était pas conseillère régionale,
04:31et elle venait en appui pour m'aider
04:33avec elle, devant le rectorat,
04:35à s'opposer à la fermeture
04:37d'une classe dans l'école de Hayé-le-Haut-Clocher.
04:39C'est dire la bagarre que je mène,
04:41très concrètement, avec tous les habitants,
04:43depuis 7 ans maintenant, pour éviter tous les ans
04:45des fermetures de classes.
04:47– Et c'est donc un point sur lequel vous vous retrouvez,
04:49Nathalie Ribérobillet, avec François Ruffin.
04:51– Alors écoutez, on va éclaircir la situation.
04:53Déjà, j'étais déjà au Rassemblement National, de une.
04:55– Je l'ignorais, en tout cas, c'était pas public.
04:57– Allez-y, Nathalie Ribérobillet.
04:59– Donc, j'étais mère de famille, j'étais parent d'élève,
05:01donc je suis venue devant le rectorat,
05:03puisqu'on nous a demandé de nous réunir,
05:05pour pouvoir avoir un rendez-vous au rectorat.
05:07Arriver là, c'était une complète supercherie,
05:09puisque M. Ruffin avait déjà rendez-vous
05:11avec le rectorat l'après-midi.
05:13Il a fait bouger des parents d'élèves.
05:15Il a fait une fausse mobilisation,
05:17pour se rendre intéressant, comme d'habitude,
05:19puisque c'est un député qui aime les caméras.
05:21– Et qu'elle sort pour la classe en question, à la fin ?
05:23– Ah mais attendez, il y a toute une étude.
05:25En général, l'académie d'Amiens
05:27sort une liste de classes
05:29qui pourraient être fermées,
05:31mais il y a toujours une diminution de ce nombre,
05:33au fin de compte.
05:35Donc, il y a toujours une diminution
05:37de ce nombre, au fin de compte.
05:39Donc, il y a toujours une diminution
05:41de ce nombre, au fin de compte.
05:43Donc, M. Ruffin est assez en place
05:45et assez malin pour comprendre quelles classes
05:47vont être fermées et pas fermées au bout du compte.
05:49Donc, il mobilise et il fait perdre
05:51son temps aux parents d'élèves,
05:53pour une classe qui finalement,
05:55c'est très bien, ne va pas être fermée.
05:57– Une mobilisation quand même assez classique pour un député ?
05:59– Mais écoutez, en tout cas,
06:01pour M. Ruffin, oui, c'est tout à fait classique.
06:03– C'est tout à fait classique. En effet, de mobiliser...
06:05Vous savez, si les parents d'élèves
06:07à l'un des traits n'avaient pas bougé,
06:09il y aurait eu fermeture de classe.
06:11Si les parents d'élèves d'Ahilo-Clocher n'avaient pas bougé,
06:13il y aurait eu fermeture de classe.
06:15Si les parents d'élèves de Pont-Rémy et la mère de Pont-Rémy
06:17n'avaient pas bougé, il y aurait eu fermeture de classe.
06:19Donc, évidemment, je suis un fer de lance de ça.
06:21Je suis un fer de lance pour que ça ne passe pas
06:23comme une lettre à la poste, pour que ça ne passe pas inaperçu.
06:25Maintenant, dire que tout ça ne suffit pas,
06:27vous voyez, ça ne suffit pas...
06:29– Et que tout ça est une stratégie, tout à fait.
06:31– Oui, c'est une stratégie.
06:33– Mais bien sûr, c'est pour vous mettre devant les caméras,
06:35c'est une stratégie pour défendre notre territoire.
06:37Maintenant, la question, elle est quel budget
06:39on accorde à l'éducation nationale ?
06:41Il y a eu une baisse de 1 point de PIB,
06:43de budget accordé à l'éducation nationale.
06:45Ça veut dire 25 milliards d'euros en moins.
06:47On consacre 25 milliards d'euros en moins que nos voisins
06:49allemands ou anglais à l'éducation nationale.
06:51– Et que feriez-vous des 20 milliards d'euros d'économie
06:53qui sont d'ores et déjà annoncés l'année prochaine
06:55pour le service public ?
06:57Il y a eu des crédits retirés à l'éducation déjà cette année.
06:59En un mot ?
07:01– Evidemment, il ne faut pas enlever des moyens à l'éducation,
07:03vous, vous seriez député, vous voteriez
07:05ces baisses de crédits pour les services publics
07:07et Jean-Philippe Tanguy a dit qu'il fallait les faire,
07:09ces économies.
07:11– Il faut faire ces économies, mais en toute intelligence,
07:13il faut réfléchir, tout simplement.
07:15– Je le redis, la France est aujourd'hui
07:17le pays d'Europe où il y a le plus d'effectifs
07:19en école primaire et au collège.
07:21Si on veut baisser ça, il s'agit d'avoir
07:23des moyens pour l'éducation nationale,
07:25au moins à l'égal de nos voisins.
07:27– France Bleu Picardie, les 8h16, nous sommes avec
07:29les deux candidats de la première circonscription
07:31de la Somme, Nathalie Ribéraud-Billet
07:33pour le Rassemblement National et François Ruffin
07:35pour le nouveau Front populaire sous l'étiquette Picardie debout.
07:37– Et parlons d'emploi et d'industrie,
07:39le dernier cas emblématique en date
07:41dans la circonscription, c'est l'usine Metex,
07:43mise en difficulté par la concurrence chinoise,
07:45notamment, il reste seulement
07:47une condition à lever pour une reprise
07:49possible du groupe Avril.
07:51François Ruffin, vous avez beaucoup suivi
07:53les salariés de Metex, qu'est-ce que la gauche
07:55aujourd'hui peut apporter de nouveau sur l'industrie ?
07:57– Ecoutez, dire d'abord ce que j'apporte depuis 25 ans,
07:59c'est-à-dire une vision claire de la place
08:01de l'industrie dans notre pays, en particulier dans notre région.
08:03Si on fonctionne en économie ouverte
08:05et qu'il n'y a pas une régulation,
08:07s'il n'y a pas des quotas d'importation,
08:09s'il n'y a pas des taxes aux frontières, s'il n'y a pas des barrières douanières,
08:11on voit ce qui se produit, tout part en Slovaquie,
08:13en Roumanie ou plus loin en Asie.
08:15Donc il s'agit de réguler ça, c'est la première chose.
08:17Maintenant, sur le dossier Metex, que les choses soient claires,
08:19je me suis rendu 15 fois sur le site.
08:21Pourquoi ? Pour trouver, avec les syndicats
08:23et avec la direction, une solution.
08:25Je ne me suis pas réveillé
08:27le 26 mars 2024,
08:29c'est-à-dire au moment où il y avait le redressement judiciaire
08:31qui était annoncé, où on a le premier communiqué
08:33du Rassemblement national. Qu'est-ce qu'on a fait ?
08:35Je suis un opposant à Emmanuel Macron.
08:37Alors on peut dire à nouveau que ça va être
08:39un complot qui va être monté. Qu'est-ce que j'ai fait ?
08:41J'ai fait ouvrir en toute discrétion
08:43des portes à Paris, j'ai fait ouvrir des portes
08:45à Paris à France 2030, j'ai fait ouvrir
08:47des portes à Paris au ministère de l'Industrie.
08:49Et le ministre de l'Industrie, Roland Lescure,
08:51s'est rendu à Metex.
08:53Pour que le dossier soit au-dessus de la pile et non pas en dessous de la pile.
08:55On a 99% de chances
08:57aujourd'hui de sauver l'usine Metex
08:59et de sauver les 300 salariés
09:01et tous les sous-traitants qui vont avec.
09:03Sur ce dossier, quelles sont les propositions du RN
09:05face notamment à la concurrence extra-européenne ?
09:07La proposition du
09:09Rassemblement national est claire,
09:11c'est d'éviter la concurrence déloyale
09:13en obligeant les produits qui arrivent en France de répondre
09:15aux mêmes normes.
09:17Pourquoi votre groupe s'est opposé
09:19au vote d'une taxe carbone
09:21aux frontières de l'UE pour
09:23pénaliser les produits les plus polluants
09:25qui ne respectent pas les normes environnementales
09:27qui sont en vigueur dans l'UE ?
09:29Qu'est-ce qui n'allait pas ?
09:31Dans tous les cas, on veut des produits français.
09:33On veut l'utilisation en majorité
09:35de produits français.
09:37Et comment vous allez soutenir
09:39cette demande de produits français ?
09:41Cette production française ?
09:43Déjà en évitant
09:45les normes folles qu'on leur indique.
09:47Donc moins de normes ?
09:49Pour se mettre au niveau des autres
09:51des normes chinoises par exemple ?
09:53Oui, tout à fait.
09:55C'est ce que je vous dis,
09:57éviter la concurrence déloyale
09:59en obligeant les normes extérieures
10:01à répondre aux nôtres pour pouvoir être vendues chez nous.
10:03Je voudrais d'abord reprendre ce que M. Ruffin a dit.
10:05Nous, on ne s'est pas réveillé le 26 mars.
10:07Par contre,
10:09on a été invité par les salariés
10:11à les rejoindre sur l'usine
10:13pour écouter leur peur, leur incertitude
10:15sur la reprise.
10:17C'est ce qu'on a fait avec mon collaborateur
10:19Philippe Thévenot et mon suppléant Nicolas Dolé.
10:21Et on a passé plus d'une heure
10:23avec les ouvriers.
10:25Simplement, d'un seul coup
10:27est arrivé des camions,
10:29des picardies debout,
10:31les tambours, les trompettes.
10:33Et comme par hasard, après une discussion
10:35entre M. Ruffin et certains CFDT,
10:37on nous a demandé de partir.
10:39M. Ruffin a même fait une vidéo très amusante.
10:41On vous a obligé de partir ?
10:43Tout à fait, on m'a obligé de partir.
10:45Pourquoi ? Parce que M. Ruffin a préféré
10:47voilà ce qui s'est passé. La gauche a repris
10:49cet événement pour présenter
10:51sa liste.
10:53Le lendemain,
10:55il y a eu
10:57les journaux relayer
10:59l'information et ne parler plus du tout
11:01des salariés mais de la liste des européennes
11:03présentée à Metex.
11:05Réponse rapide ?
11:07Je me suis rendu 15 fois
11:09en toute discrétion pour que les salariés
11:11et la direction traversent.
11:13Ce sont les salariés, les syndicats
11:15et la direction qui ont choisi que le
11:17Rassemblement National ne soit pas présent sur le parking.
11:19Pourquoi ? Parce que les syndicats et notamment
11:21la CFDT, c'est très bien que le programme
11:23du Rassemblement National est un programme hostile
11:25à la démocratie sociale.
11:27Et les organisations syndicales, que ça vous plaise ou non,
11:29Nathalie Rébé-Robillet appelle effectivement à faire
11:31barrage au RN pour ses élections.
11:33Avec l'emploi en ce moment, il est aussi évidemment
11:35question de la rémunération et des salaires.
11:37Il y a une semaine, ce sont les soignantes de la clinique
11:39Sainte-Isabelle d'Abbeville qui se sont mobilisées.
11:41En ce moment, ce sont les éboueurs de l'agglomération
11:43qui sont en grève et empêchent le ramassage
11:45des ordures ménagères, à Abbeville notamment.
11:47Deux cas de figure dans le secteur
11:49privé et dans une collectivité territoriale
11:51et dans les deux cas, des directions qui reviennent
11:53sur des acquis ou qui ne veulent pas les appliquer.
11:55Que ferait la future députée
11:57Nathalie Rébé-Robillet dans ces situations ?
11:59Écoutez, c'était des acquis.
12:01Donc à un moment donné, on ne peut pas supprimer
12:03des acquis à des salariés sans leur proposer une compensation.
12:05On ne peut pas supprimer,
12:07j'ai été les voir hier,
12:09il y en a certains, on leur supprime 300 euros.
12:11On ne peut pas, aujourd'hui, leur dire
12:13on vous supprime 300 euros, point.
12:15Il y a une discussion qui est en cours.
12:17Après,
12:19je n'ai jamais été députée,
12:21je ne pense pas que c'est
12:23un pouvoir que j'aurai.
12:25Simplement, aujourd'hui, c'est l'agglo
12:27qui doit répondre à ces salariés.
12:29Derrière la question des finances des collectivités territoriales.
12:31Oui, tout à fait.
12:33Comment est-ce que vous prenez la situation, vous François ?
12:35D'abord, dire ce qu'on entend à la clinique
12:37Sainte-Isabelle ou chez les éboueurs d'Abbeville.
12:39C'est quoi ?
12:41C'est la France qui travaille, qui se lève tôt,
12:43qui va au boulot, qui a mal au dos, qui s'occupe,
12:45qui est utile à la société, soit par ses soins,
12:47soit par le ramassage des poubelles,
12:49et qui vit à découvert.
12:51Qui reçoit des SMS du crédit agricole le 6 du mois,
12:53parce qu'il y a 650 euros de découvert,
12:55et que le découvert autorisé était 400 euros.
12:57Et qui va faire
12:59l'aumône quasiment près de la famille ou de la maman
13:01pour venir, parce qu'on n'est pas
13:03pas célibataire, remplir le frigidaire.
13:05C'est le constat.
13:07Qu'est-ce qu'on fait ? La première chose, c'est
13:09qu'on indexe les salaires sur l'inflation.
13:11Quand il y a 3, 4, 5% d'inflation
13:13comme ça s'est produit ces dernières années,
13:15au minimum, les salaires, ils augmentent avec,
13:17pour pas que ça soit grignoté par l'inflation.
13:19La deuxième chose qu'on fait, par exemple, à Abbeville,
13:21il s'agit que le budget
13:23des collectivités ne soit pas diminué.
13:25On a diminué ces dernières années le budget des collectivités.
13:27Évidemment, je suis contre
13:29le choix qui est fait par le maire d'Abbeville,
13:31de venir ramasser 100 000 euros
13:33sur le dos des salariés,
13:35des plus utiles d'entre eux.
13:37Mais dire aussi la contrainte
13:39qui est mise par l'Etat sur les collectivités
13:41qui les étrangle au fur et à mesure
13:43et qui fait qu'on les rationne et qu'elles rationnent
13:45à leur tour leurs agents.
13:47Il est 8h22 sur France Bleu Picardie.
13:49Vous écoutez le débat d'entre-deux tours
13:51dans la première circonscription
13:53de la Somme. Nous sommes avec
13:55Nathalie Ribérobier, candidate Rassemblement National
13:57et François Ruffin, député
13:59sortant Picardie-Debout et Nouveau Front Populaire.
14:01Et on continue à parler d'emploi
14:03parce que vivre dignement de son travail
14:05c'est un mantra que reprennent vos deux parties.
14:07Le département de la Somme expérimente
14:09le RSA sous condition. La mesure
14:11appliquée notamment à Amiens Nord
14:13impose 15 à 20 heures d'activité par semaine
14:15aux bénéficiaires du RSA.
14:17Que comptez-vous faire de ce dispositif
14:19si vous êtes en position de gouverner, Nathalie Ribérobier ?
14:21Écoutez, ce dispositif,
14:23moi je pense qu'il n'est pas bon
14:25parce qu'on a voté d'abord
14:27le Rassemblement National a voté non
14:29puisque les activités
14:31n'étaient pas bien définies de toute manière.
14:33Dans les 15 heures
14:35il y avait possibilité de passer le permis,
14:37de rencontrer des entreprises, formation,
14:39ce n'était pas clair.
14:41Et pour quelles raisons ça vous déplaît d'aider les gens à passer le permis ?
14:43Faire garder les enfants ?
14:45Pour trouver du travail derrière ?
14:47Non, ce n'est pas ça qui me déplaît.
14:49Ce qui me déplaît c'est que c'était mal catégorisé.
14:51C'était trop vague.
14:53De plus, les gens qui touchent le RSA
14:55ne sont pas tous en recherche d'emploi.
14:57Des fois on a des étudiants, des parents de foyers,
14:59des personnes handicapées.
15:01Je pense que ça ne répondait pas vraiment aux besoins.
15:03Donc en cas d'accession au pouvoir,
15:05vous arrêtez avec le RSA sous condition ?
15:07Non, oui,
15:09le RSA sous condition, oui,
15:11je pense qu'il faudra développer autre chose.
15:13François Ruffin, développer autre chose ?
15:15Oui, bien sûr. Je pose comme principe
15:17toujours que les Français, tous les habitants de notre pays,
15:19doivent vivre de leur travail,
15:21ils doivent bien en vivre et pas seulement en survivre.
15:23Maintenant, il ne faut pas ça.
15:25Ce qu'il nous faut, il y a un dispositif
15:27qui a marché mais qui n'est que expérimental
15:29et qui n'existe que dans quelques endroits,
15:31c'est le territoire zéro chômeur longue durée.
15:33C'est-à-dire tous les personnes qui sont au chômage,
15:35dans la durée, parce qu'il y a plein de freins à l'emploi.
15:37Il peut y avoir le fait qu'il y a la garde d'enfants,
15:39il peut y avoir des problèmes de mobilité, on n'a pas le permis,
15:41il peut y avoir des problèmes de soins, on n'est pas en bonne santé,
15:43il y a tout ça qui joue.
15:45On les accompagne déjà pour lever ça,
15:47et ensuite, on leur permet
15:49d'accéder à des emplois, non pas à mi-temps,
15:51parce que là, ça va être 20 heures par semaine
15:53pour 600 euros par mois,
15:55comment on vit avec ça, mais temps plein,
15:57salaire plein, et avec des tâches qui,
15:59aujourd'hui, ne sont pas complètement remplies, c'est-à-dire
16:01s'occuper des personnes âgées, aujourd'hui, ce n'est pas fait.
16:03Je suis rendu par exemple du côté
16:05de Tours, où il y a ça qui existe,
16:07on a nettement diminué le chômage,
16:09et en particulier, vous regardez,
16:11qu'est-ce qui se passe, on a multiplié par 4
16:13le nombre de seniors au RSA aujourd'hui,
16:15dans notre pays, depuis 10 ans. Pourquoi ?
16:17Parce qu'en reculant l'âge de la retraite,
16:19les gens ne sont pas en bonne santé quand ils terminent leur carrière,
16:21et à la place d'avoir droit à la retraite,
16:23ils terminent au RSA.
16:25Il y a des personnes qui travaillent et qui vont solliciter
16:27des associations d'aide alimentaire,
16:29comme les Restos du Coeur, l'année dernière,
16:31ces associations-là ont poussé un cri d'alarme,
16:33faute de fonds suffisants pour aider tout le monde.
16:35C'est quoi vos propositions pour le secteur
16:37associatif caritatif, Nathalie Ribérobier ?
16:39Comment on les aide ?
16:41Écoutez, il faut que ce soit mieux organisé,
16:43il faut qu'ils aient plus d'aide,
16:45tout à fait, il faut essayer de les soulager,
16:47parce que ce n'est pas à eux de s'occuper de tout ça,
16:49tout simplement.
16:51Comment on s'occupe de tout ça ?
16:53Qui s'en charge ?
16:55Déjà, essayer d'éviter
16:57la multitude d'associations.
16:59Je pense que s'il y avait
17:01une association qui s'occupait
17:03de tout, et puis...
17:05Est-ce que vous proposez de supprimer le Secours Populaire,
17:07les Restos du Coeur, le Secours Catholique,
17:09quelle association vous proposez de supprimer ?
17:11Non, je ne propose pas de les supprimer, je propose de les regrouper.
17:13Tout simplement.
17:15D'accord. François Ruffin, un commentaire
17:17sur ce sujet ?
17:19La charité ne doit pas remplacer la réalité de la justice.
17:21Aujourd'hui, on demande trop
17:23au secteur caritatif, associatif,
17:25ce n'est pas à eux de s'occuper d'une montée de la pauvreté dans notre pays.
17:27Il doit y avoir une lutte contre ça,
17:29et la lutte contre ça, elle doit être mise en place par l'État.
17:31Donc le minimum, c'est qu'on garantisse
17:33à ces associations-là, évidemment,
17:35de quoi continuer à nourrir les gens,
17:37mais il faut autre chose. Vous savez, vous avez parlé
17:39du RSA sous condition. Moi, je suis pour les aides
17:41publiques sous condition.
17:43Aujourd'hui, le premier budget
17:45de l'État, 200 milliards d'euros,
17:47ce sont les aides publiques aux entreprises.
17:49Et ça va davantage aux plus grosses entreprises.
17:51Et ça, c'est sans condition. Il y a une manne
17:53financière absolue, et avec
17:55des conséquences. Vous regardez l'usine
17:57par exemple Valeo d'Amiens,
17:59elle reçoit des aides publiques, puisque c'est l'État qui est le premier actionnaire.
18:01Et pourtant, ce qui est
18:03développé à Amiens comme nouveau produit
18:05dans le centre de recherche, est envoyé
18:07être produit en Turquie. Et il y a eu des plans sociaux
18:09récemment à Valeo.
18:11Nathalie Rébérobillet, je suis désolée,
18:13je suis obligée de distribuer la parole, et on arrive
18:15à la fin, mais sur cette question
18:17justement de l'aide publique, qui va peut-être
18:19aux entreprises plus actuellement
18:21d'après François Réfin, qu'à celles et ceux
18:23qui en ont vraiment besoin. Comment vous voyez
18:25la situation ? Faut-il aider effectivement
18:27ces entreprises à ce point ?
18:29Écoutez, je pense que oui, il faut continuer
18:31d'aider ces entreprises. Après, le Rassemblement
18:33national a aussi décidé d'aider les salariés
18:35en proposant la possibilité aux
18:37employeurs d'augmenter leurs salariés
18:39maximum 10% sans payer les charges patronales.
18:41C'est une incitation,
18:43ce n'est pas une obligation, les employeurs le font
18:45s'ils ou elles en ont envie.
18:47Donc ça ne sera pas automatique
18:49pour les salariés ? Non, ça ne sera pas automatique,
18:51mais c'est une possibilité aux patrons de le faire.
18:53Quoi d'autre pour les entreprises ?
18:55Écoutez, les entreprises,
18:57il faut les aider à se développer,
18:59il faut simplifier l'administratif.
19:01J'ai moi-même aujourd'hui, enfin
19:03récemment, pris une entreprise d'agricole
19:05et ça a été relativement très compliqué
19:07pour l'installation.
19:09On est bourré d'administratifs,
19:11on n'a même plus le temps de faire le travail comme il faut.
19:13Et ça, ce n'est pas normal pour les patrons.
19:15Donc simplification pour les chefs d'entreprise,
19:17vous nous dites. François Ruffin, député
19:19sortant Picardie-Debout,
19:21Nathalie Riberaud-Billet, candidate Rassemblement National.
19:23Vous briguez les voix des électeurs
19:25et électrices dans la première circonscription de la Somme
19:27ce dimanche. Merci d'avoir
19:29accepté de débattre sur France Bleu Picardie.
19:31Merci à vous. Bonne journée.