Le secrétaire national Unité Zone-Sud, Bruno Bartoccetti, revient sur les récentes déclarations de Jean-Luc Mélenchon vis-à-vis de la police : «Il y a beaucoup de colère dans nos rangs».
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00:00Bien évidemment, bonjour, merci de m'avoir invité.
00:02Bien évidemment, il y a beaucoup de colère dans nos rangs,
00:04et parmi les syndicalistes policiers, nous sommes très, très en colère,
00:08mais on va même plus loin, on voit bien que ça devient pathétique.
00:12Et j'irai même encore un petit peu plus loin, si vous le permettez,
00:15il y a une pathologie.
00:16Il y a une pathologie chez Tom, et je crois que ce qui est important,
00:19c'est à un moment donné qu'on se penche maintenant sur le suivi
00:21de certains hommes politiques sur un plan psychiatrique.
00:24Parce que ce n'est pas possible de rire,
00:27en tout cas, on n'a pas du tout le même sens de l'humour, lui et moi,
00:29ce n'est pas possible de rire quand on sait qu'on a des policiers
00:33qui meurent en service régulièrement.
00:36Et comment on peut aller si loin dans l'absurde ?
00:39Et d'ailleurs, on voit bien que ça prouve surtout
00:42qu'il ne représente que lui-même aujourd'hui.
00:45Il veut exister en étant dans la provocation,
00:47mais je crois qu'on a des limites dans la provocation,
00:49c'est-à-dire même les humoristes les plus acides ne parlent pas comme lui.
00:53Ça prouve bien qu'il a un sens de l'humour qui lui appartient seulement à lui.
00:57Surtout que c'est une sortie médiatique qui intervient,
00:59je le disais, à un moment crucial.
01:01On a donc ces élections législatives qui approchent
01:04et des risques de heurts, de violences qui sont pointés
01:06par certains services de renseignement.
01:08Est-ce que vous-même, vous craignez justement ce climat de violence
01:12qui pourrait entourer ce scrutin ?
01:14Vous savez, on se fait tirer à balles réelles dans certaines manifestations,
01:18dans des émeutes, j'ai envie de dire, ça a été le cas l'an dernier.
01:20À balles réelles, on s'est fait tirer dessus.
01:22Vous avez 15 000 policiers qui ont été blessés en service
01:27l'an dernier, il y en a eu autant chez les gendarmes.
01:28Bien sûr qu'on a ce risque-là, on sait que malheureusement,
01:31ça peut arriver, qu'on a beaucoup de missions à couvrir
01:34et c'est au détriment du service public.
01:36Bien sûr, on nous charge.
01:37Ceux qui nous chargent et qui veulent nous blesser, nous tuer,
01:39en fait, ils font du mal à la société, au-delà de toucher les flics que nous sommes.
01:44Donc, ça devient très compliqué, désolé, je perds le micro,
01:48ça devient très compliqué, bien sûr, à gérer,
01:49parce que nous avons beaucoup de missions à remplir
01:52et nous allons avoir un été très tendu avec les JO,
01:55avec les élections législatives, c'est vrai qu'on a ce risque-là.
01:59Justement, un dernier mot, Bruno Bartocchetti,
02:01comment est le moral en ce moment chez vos collègues ?
02:03Il y a beaucoup d'événements à couvrir, vous en parliez.
02:05Ces élections, les Jeux olympiques, comment ça va dans les rangs des policiers ?
02:10C'est très compliqué.
02:11Alors, on fait preuve de beaucoup de courage et de professionnalisme.
02:13On va nous demander de travailler 12 heures par jour pendant 5-6 jours d'affilée.
02:16Vous imaginez ce que ça représente ?
02:18Là, on est sur le terrain, il faut être en bonnes conditions physiques pour cela,
02:21donc ça va être compliqué.
02:22Mais je pense aussi aux familles, aux enfants qui ont peur pour leurs parents,
02:25qui sont inquiets pour leurs parents tous les jours.
02:27Et c'est pour cette raison que nous, quand on rentre à la maison,
02:30femmes et hommes, policiers, on doit se montrer solide,
02:32on doit rassurer son entourage.
02:35Et nous-mêmes, nous nous sentons parfois en insécurité.
02:38Il y a toute cette insécurité qui est menée par des hommes responsables
02:41comme M. Mélenchon, mais c'est vrai que c'est très difficile.
02:45On a des missions à couvrir au quotidien
02:48et s'ajoutent bien sûr ces élections très, très tendues,
02:50ces Jeux olympiques à haut risque.
02:52Le moral est bas, mais le courage est présent.
02:56Heureusement, je peux retenir une note, on va dire, positive.