Clotilde Champeyrache, spécialiste de la mafia au Cnam criminologie , à propos du trafic de drogue : «Il y a un discours qui est beaucoup axé sur le consommateur avec "s’il n’y avait pas de demande il n’y aurait pas d’offre". La réalité est beaucoup plus complexe».
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00:00On se bat contre la mauvaise cible, c'est-à-dire qu'il y a un discours qui est
00:03beaucoup axé sur le consommateur avec
00:06s'il n'y avait pas de demande, il n'y aurait pas d'offre. La réalité elle est beaucoup
00:09plus complexe que ça parce qu'on a une offre hyper abondante de drogue, on n'a
00:13jamais produit autant de coca
00:14qu'à l'heure actuelle et les consommateurs, une fois qu'ils sont pris
00:18dans le filet de la drogue,
00:19ils sont addicts, ça on l'oublie trop souvent,
00:21et grâce aux réseaux sociaux, à cette ubérisation du trafic,
00:25ils sont relancés en permanence.
00:27Donc on vient les chercher, on les incite, on leur envoie des
00:31promotions,
00:32des offres, s'ils achètent de la cocaïne, on leur met aussi un comprimé
00:35d'ecstasy pour qu'ils tentent autre chose,
00:37pour qu'ils diversifient leurs demandes.
00:38Donc il y a vraiment un marketing de la drogue qui est
00:42extrêmement violent à l'heure actuelle
00:44et puis à côté de ça, l'offre de stupéfiants, on ne la combat pas
00:49correctement
00:51parce qu'il y a deux aspects, il y a l'aspect ordre public,
00:54donc ça c'est les opérations places nettes, c'est la sécurité des habitants,
00:58c'est la police qui est sur le terrain effectivement,
01:01donc ça on le fait mais on déplace souvent les problématiques,
01:04mais il y a aussi l'organisation du trafic,
01:06et ça on ne travaille pas assez dessus,
01:08la police judiciaire manque atrocement de moyens.