• il y a 4 mois
Cette semaine dans A vos marques, Maxime Brami présente le tout nouveau festival Handi'neige. Dans la première partie de l'émission, Pierre Rasolo (SC Peisey Vallandry) et Xavier Rolland reviennent sur le principe de ce festival : 9 jours de découverte (23-31/03) et de partage à Paradiski, où toutes les glisses handisport sont représentées. Ce rassemblement de personnes en situation de handicap et de valides est le plus important organisé sur neige en France ! Enfin, dans "parcours perf", Chloé Pinto revient sur sa passion du ski et comment elle s'est lancée dans la compétition en ski nordique. La double championne de France de biathlon évoque également ses prochains objectifs et ses prochaines compétitions.

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00Bonjour à toutes et bonjour à tous, je suis ravi de vous retrouver pour ce nouveau numéro
00:18d'Avomark.
00:19Votre rendez-vous 100% Parasport, c'est à suivre le mardi sur Sport en France, comme
00:23vous le savez.
00:24Aujourd'hui, nous allons prendre de la hauteur, beaucoup de hauteur, nous partons en altitude
00:29pour les sports d'hiver et nous allons parler du festival Andinège qui aura lieu du 23
00:35au 31 mars prochain.
00:37C'est un événement derrière lequel se cachent certains enjeux, des enjeux dont nous allons
00:42parler avec mes invités aujourd'hui.
00:44Pierre Rasolo est avec nous.
00:45Bonjour Pierre.
00:46Bonjour.
00:47Pierre, vous êtes président de la section Andisport du club de ski de Pézé-Valandrie
00:51et c'est vous qui organisez ce festival Andinège, vous nous en direz plus dans quelques instants.
00:57Vous êtes accompagné de Xavier Roland.
00:59Bonjour Xavier.
01:00Bonjour.
01:01Xavier, vous, vous représentez la fédération française Andisport et vous êtes responsable
01:04du développement donc des parasports d'hiver.
01:07Merci d'être avec nous.
01:08Et nous recevons notre championne, Chloé Pinto.
01:12Bonjour Chloé.
01:13Bonjour.
01:14Chloé, vous êtes double championne de France de biathlon et on reviendra également sur
01:19votre parcours en seconde partie d'émission.
01:22Merci à tous les trois d'avoir accepté l'invitation de Sport en France.
01:26A vos marques, spéciales, sports d'hiver, c'est parti.
01:28Alors, dans A vos marques, nous aimons bien les sports d'hiver, peut-être parce que nos
01:38studios sont à Paris et que nous sommes un petit peu éloignés de tout ça, mais on
01:43vous avait déjà reçu après les Jeux paralympiques de Pékin.
01:48C'était en 2022, les Mondiaux en 2023, nous avions reçu Christian Femi de la fédération
01:55française Andisport pour faire un petit point sur les sports d'hiver, leur visibilité,
02:02leurs actualités.
02:03Nous avons une équipe de France qui est assez florissante, mais qu'il faut quand même
02:08renouveler assez souvent.
02:09En tout cas, on est toujours à la recherche de talents.
02:11Et j'aimerais qu'aujourd'hui, nous allons parler du festival Andisneige avec vous.
02:17Alors, c'est un festival, mais derrière ce festival, il y a quand même des enjeux.
02:21Avant qu'on revienne sur ces enjeux, Pierre Rasolo, s'il vous plaît, j'aimerais que
02:25vous me présentiez un petit peu ce festival.
02:28C'est la première édition et c'est vous qui en êtes l'initiateur.
02:31Alors, ce festival, le festival Andisneige 2024, première édition, effectivement, pour
02:38cette nouvelle festivité, on va dire.
02:41La particularité de ça, c'est que ce festival va s'adresser à toutes les personnes qui
02:46s'intéressent ou qui sont en situation de handicap.
02:48Et pour ça, en fait, on a six grands piliers pour cette manifestation.
02:52Le premier pilier, c'est qu'on va pouvoir faire découvrir toutes les solutions de glisse
02:56à n'importe quelle personne en situation de handicap, même si elle ne pense même
02:59pas faire du ski, parce que d'un coup, elle se dit mais non, je suis handicapé, je ne
03:02peux pas y aller.
03:03Viens, on va te montrer que tu sais faire.
03:04Donc, on a un premier pilier qui est la découverte.
03:06Un deuxième pilier qui est l'autonomie.
03:08Ce sont des Andis qui ont déjà pratiqué, on leur dit on va t'aider à devenir autonome
03:14sur les pistes.
03:15Et pour nous, c'est un élément essentiel qui va créer un déclencheur.
03:18On a un troisième pilier qui est tout ce qui est perfectionnement pour que les gens
03:21montent en puissance.
03:22On a un cinquième pilier qui est la compétition.
03:25Et le sixième pilier, pour que tout ça fonctionne, il faut des gens qui soient formés et en compétence
03:30pour encadrer des gens.
03:31Donc, on a tout un volet formation qui permet de monter en puissance les gens.
03:35Et comme on vient aussi pour s'amuser, en fait, on a le septième pilier qui est on
03:39vient faire la fête aussi et il y aura des festivités tous les soirs.
03:42Donc, ça fait beaucoup de piliers, autant de thématiques à développer.
03:47On va peut-être juste commencer par celle de la découverte.
03:51Comment est-ce qu'on va recruter des gens qui sont en situation de handicap ou pas et
03:58leur dire mais venez, on va vous montrer que vous pouvez pratiquer le ski, le snowboard,
04:06la luge, le curling, tous ces sports-là alors que vous êtes en situation de handicap.
04:15Et du coup, pourquoi mettre les personnes qui ne sont pas en situation de handicap dans
04:22ce groupe de personnes-là ?
04:23C'est autant pour elles que pour nous.
04:26Ça permet de créer un déclencheur et c'est souvent la fin du deuil quand on a pris conscience
04:32qu'on était handicapé.
04:33C'est que d'un coup, on a des pratiques qui sont possibles.
04:35On a deux exemples, on a deux groupes sur lesquels on travaille depuis pas mal d'années.
04:39Un, c'est les malades atteints de la sclérose en plaques.
04:41Ça fait 3-4 ans qu'on les accueille.
04:43On a en face de nous des gens qu'on contacte et qui viennent à cette journée-là.
04:48Pour eux, normalement, c'est impossible l'accès à la montagne.
04:52Pourquoi ?
04:53Parce qu'ils se disent mais la glisse, je suis handicapé, je ne vais pas pouvoir y
04:57arriver.
04:58Et nous, notre défi sur cette journée-là, c'est de leur dire attendez, on va regarder
05:01votre handicap, on va trouver une solution de glisse qui pourra peut-être du ski, qui
05:04pourra peut-être du ski alpin, du ski nordique, de la luge, ce qu'on appelle du snook, qui
05:08est un truc un peu plus ludique, qui peut être de la promenade, qui peut être de la
05:10raquette.
05:11Vous leur offrez un peu du droit à la sensation quand même.
05:13C'est exactement ça.
05:14Sortez de chez vous, venez à la montagne, on a une solution.
05:18– Comment vous les trouvez ?
05:19Je veux dire, c'est bête, mais est-ce qu'il y a des Parisiens qui vous appellent et qui
05:22se disent moi je suis à Paris, je suis en situation de handicap, est-ce que j'en ai
05:27marre d'être chez moi ?
05:28Est-ce que vous avez quelque chose à me proposer ?
05:29Ou c'est vous qui allez les chercher via des réseaux que vous avez ?
05:32En fait, j'aimerais comprendre comment est-ce qu'on va chercher ces gens-là ?
05:35Comment est-ce qu'on communique finalement ?
05:36– En fait, il y a les deux.
05:37On a deux manifestations qui sont ciblées sur des maladies.
05:40On a une classe qui est rose en plaques, d'autres qui est l'endométriose.
05:43Donc là, on passe par les réseaux des malades.
05:45Et là, ça marche très bien.
05:46– Pour les médecins ?
05:47– Médecins ou associations.
05:48Donc, on a même des médecins qui viennent, qui viennent faire des conférences lors de
05:52ces événements-là.
05:53Donc, on passe par ces réseaux-là qui nous ramènent du monde.
05:56Mais aussi aujourd'hui, avec tous les événements qu'on a faits, on a pas mal de gens qui
06:00nous contactent en direct en disant j'ai envie de découvrir ce que vous avez comme
06:04solution pour nous.
06:05– Xavier Roland, vous, vous êtes responsable du développement des sports d'hiver à
06:08la Fédération française d'handisport.
06:10J'aimerais comprendre ce que représente cet événement, le festival Handisneige,
06:16pour vous, en tant qu'institution, fédération.
06:19– En fait, ça permet de mettre en avant tout ce qu'est capable de faire un club
06:24où la fédération, à travers ses structures et sur plein de domaines différents,
06:28c'est possible de pratiquer plusieurs disciplines dans les sports d'hiver, comme l'a dit Pierre.
06:36Et puis aussi, avec quasiment tous les handicaps, on peut venir pratiquer et trouver une solution.
06:42– Même l'handicap est plus lourd ?
06:43– On a toujours une limite, mais voilà, qu'il y ait un tandemski ou une personne
06:48qui ne peut pas faire grand-chose, on peut l'amener sur la neige, glisser, avoir des
06:51sensations, avoir le vent dans les cheveux et sentir les mouvements de terrain, prendre
06:56du plaisir.
06:57– Et le vin chaud, c'est aussi ?
06:59– Oui, ça peut être possible aussi.
07:01Ça fait partie de la culture de la glisse et de la montagne, je pense que c'est important
07:05d'avoir cet événement qui est global et qui met en avant tout ce que les clubs
07:09savent faire et savent mettre en place.
07:11– Vous, en tant que fédération, comment est-ce que vous intervenez ?
07:14Quel est votre rôle concrètement ?
07:15– C'est l'organisateur principal, c'est quand même le club, nous on est là en support technique.
07:20La première approche, c'était de mettre les championnats de France, des disciplines.
07:25– Ça, je ne l'ai pas dit et c'est mon erreur, c'est qu'en même temps que ce festival
07:30de découverte, il y aura les championnats de France et on en reparlera dans quelques
07:34instants.
07:35Donc, vous, c'est plutôt l'organisation de la compétition, c'est ça ?
07:37– Sur une partie des choses, c'est vrai que sur le plan technique, sur cette semaine-là,
07:41il y a ça, mais comment on coordonne aussi et tout ce qui est formation des bénévoles,
07:45tout ce qui est pratiques, loisirs, aider les clubs à développer leur structure sur
07:51le territoire.
07:52Là, c'est un concentré de tout ce qu'on fait et tout ce qu'on peut mettre en place
07:57et du coup, on est partie prenante sur beaucoup des actions qu'il va mettre en place Pierre.
08:02– Alors Pierre, il y a la partie découverte, donc ça c'est du 23 au 31 mars,
08:05il y a la partie compétition, les championnats de France du 25 au 31,
08:10donc là, il y a des épreuves de compétition.
08:11Pourquoi est-ce que vous avez regroupé ce côté découverte et ce côté compétition ?
08:19Quel est l'objectif ?
08:20– L'objectif, c'était de marquer le coup et de donner plus de visibilité
08:25aux personnes en situation de handicap.
08:28On organise effectivement des Coupes de France régulièrement
08:31mais c'est vrai que ça n'attire pas beaucoup de monde et ça n'amène pas de visibilité,
08:34quelque part ça n'amène pas de changement pour la montagne et l'accessibilité de la montagne,
08:38c'était le premier élément.
08:39Et le deuxième élément, c'est qu'il manquait quelque chose pour fédérer tout le ski handi.
08:46On se rend compte qu'on se voit peu, on ne croise pas les Nordiques par exemple,
08:50parce qu'on n'a pas les mêmes circuits, on n'a pas les mêmes dates.
08:53– Les Alpins ne croisent pas les Nordiques.
08:54– Les Alpins ne croisent pas les Nordiques, les Snow croisent pas les autres,
08:57donc on est un petit peu trois bandes.
08:58– Chacun de son côté.
09:00– Chacun de son côté, son planning et puis on ne se croise pas.
09:03– Et pourquoi vous voulez que ça se croise ?
09:05Pourquoi on a besoin que le ski nordique,
09:07on en parlera dans quelques instants avec Chloé,
09:10croise le ski alpin et croise le snowboard, au-delà de l'humain ?
09:14– Ça va être sur l'humain justement pour faire la fête,
09:15c'est qu'on ne se croise pas et que d'un coup on se dit
09:17mais on est dans les mêmes problématiques et puis finalement on s'entend bien
09:20et pourquoi pas faire la fête ensemble et ça amène beaucoup plus de festivité.
09:24– Donc le mot c'est la fête.
09:25Chloé, vous allez participer à ces championnats de France.
09:31En tant qu'athlète, comment est-ce que vous voyez ce type de manifestation
09:35où on mêle la découverte pour le grand public
09:38et la compétition pour des athlètes de haut niveau comme vous ?
09:43– Alors moi je trouve que c'est une super occasion de tous se retrouver.
09:48C'est vrai que quand on commence, qu'on arrive dans le circuit,
09:52c'est toujours un peu impressionnant de débouler, si je peux dire, dans ce milieu.
09:58Alors si on voit l'équipe de France par exemple,
10:02ça permet de nous motiver pourquoi pas continuer et découvrir encore plus le milieu.
10:08Et après pour nous athlètes, comme l'a dit Pierre,
10:11c'est très important de retrouver un peu les copains
10:15qui font du ski alpin ou du snowboard
10:17parce que c'est vrai que les circuits sont denses et qu'on se voit très peu
10:21et c'est toujours sympa de se retrouver sur une compétition
10:25pour fermer la saison et repartir sur une nouvelle saison plus tard.
10:31– Pierre, est-ce que quelqu'un comme Chloé pourrait, je ne sais pas,
10:35animer une initiation ou quelque chose comme ça ?
10:37Est-ce que c'est prévu Chloé ?
10:38Vous allez animer quelque chose ?
10:39Vous allez participer à faire découvrir votre sport au grand public ?
10:46– Alors moi déjà mon rôle ça va être de faire les championnats de France,
10:51de participer aux compétitions, mais après c'est vrai qu'on sera sur place
10:55et quand on voit des petits jeunes qui commencent le ski,
10:59on a toujours envie d'aller leur parler, d'aller voir un peu ce qu'ils font
11:04et les découvrir et je pense que c'est aussi comme ça
11:06qu'on peut motiver les plus jeunes ou les débutants à continuer.
11:12– Alors c'est la première édition du festival Andy Neige.
11:17L'ancêtre, si j'ai envie de dire, c'était l'Andy Val Trophée,
11:20c'est bien ça, pourquoi on a renommé, est-ce que ça va prendre une nouvelle envergure ?
11:27Racontez-moi les différences.
11:29– Alors l'idée elle est née il y a 5-6 ans quand on a créé le Andy Val Trophée.
11:33L'idée c'était de faire une manifestation hyper ludique, très ludique,
11:38basée sur des performances de compétition,
11:41il y avait des concours photo, il y avait pas mal de choses,
11:44qui se faisaient en équipe avec des Andys et des Valides.
11:47L'idée c'était d'un coup de créer une soudure entre tout ce milieu-là.
11:50Ça a très bien marché, ça continue à bien marcher parce qu'on l'organise tout le temps,
11:53mais on s'est dit mais il faut qu'on aille plus loin et aller plus loin.
11:56Donc ça, ça a duré une journée, ça concernait 60 personnes.
11:59Donc aller plus loin, c'est le festival Andy Neige,
12:01ça concerne encore plus de personnes, c'est sur 9 jours
12:03et on parle de, c'est plus 60 personnes dans la journée,
12:06c'est 80 à 100 personnes par jour donc on a changé d'échelle.
12:09Mais la genèse et l'idée, elle est bienvenue effectivement du festival Andy Val Trophée.
12:14– Et là, vous attendez à peu près combien de visiteurs ?
12:17Est-ce que vous savez déjà, on est à deux mois de l'événement ?
12:22– Oui.
12:22– Vous savez à peu près ?
12:24– On commence à avoir des chiffres, de toute façon maintenant les chiffres sont un peu…
12:27nous on les a un petit peu…
12:29on a mis des jauges en tout cas pour être en capacité d'organiser tout ça.
12:32On sait déjà que la première journée où on accueille les gens de la Sclérose-en-Plaque,
12:35on a 120 personnes qui vont à peu près arriver.
12:38Après on a baissé un peu la jauge,
12:39on va tourner à peu près à 80 Andys qu'on va accueillir au titre du loisir,
12:43plus la compétition, donc ça va pouvoir monter quasiment à 200 par jour.
12:48On s'est limité, personne en situation de handicap, on s'est limité à cette jauge
12:51parce que d'un coup c'est une logistique très importante,
12:53ne serait-ce qu'en termes de remontées mécaniques,
12:55il faut que ça passe sur les remontées mécaniques,
12:56donc on a toutes ces problématiques-là.
12:57C'est pour nous la jauge maxi que l'on peut faire sur la zone qu'on sera avec sa paradisquée.
13:02– Paradisquée, alors j'imagine que tout ça coûte assez cher,
13:05vous avez un soutien financier, qu'est-ce qui vous soutient ?
13:08La région, la Fédération Française d'Andy Sport, l'État ?
13:11Ou est-ce qu'on fait une grande buvette pour vendre des gâteaux et des crêpes
13:16et on finance ça avec ça ?
13:18– Alors clairement oui, c'est un budget assez important que je n'ai pas dévoilé,
13:22mais en gros pour fixer les ordres de grandeur,
13:24le budget de la manifestation c'est deux fois le budget annuel du ski-club,
13:28donc on change complètement d'échelle.
13:29Ce type de manifestation est possible uniquement avec la participation de partenaires majeurs.
13:34Partenaires majeurs, les remontées mécaniques qui nous amènent un soutien opérationnel,
13:37si on devait payer ce qu'ils nous offrent, la manifestation ne serait pas possible.
13:41Les offices du tourisme qui jouent le même jeu,
13:42on a la mairie aussi qui nous aide sur différents éléments.
13:46On a surtout une autre brique essentielle qui sont les professionnels de la montagne,
13:50les écoles de ski et l'UCPA qui vont nous amener pas mal de choses.
13:54La fédération aussi qui nous amène un soutien technique, opérationnel
13:57qui nous permet d'avoir moins de coûts, donc ça c'est un premier volet.
13:59Et on a aussi un deuxième volet, c'est que pour terminer le financement de tout ça,
14:03on est allé chercher des partenaires financiers.
14:06– Sponsors ?
14:06– Des sponsors, on a eu une belle découverte, c'est un peu le pari qu'on faisait,
14:11c'est qu'on a effectivement des très belles anciennes qui nous rejoignent sur cet événement-là.
14:14Je vais signer 2-3 pour fixer les ordres de grandeur.
14:16On va parler d'Apistil, on va parler de Société Générale,
14:19on va parler de grandes sociétés, de EDF.
14:21Sans ce tour de table qui nous amène 50% du financement,
14:24ce type de manifestation serait totalement impossible.
14:26Donc un grand merci aux partenaires.
14:27– Merci à eux, merci aux partenaires.
14:29Xavier Roland, pour les téléspectateurs qui nous regardent
14:33et qui voudraient se lancer dans la pratique des sports d'hiver,
14:38quelle est la démarche finalement ?
14:39Parce que là, ça va durer une semaine, mais s'ils ne viennent pas, quelle est la démarche ?
14:43– On a des clubs sur l'ensemble du territoire qui proposent des journées,
14:49des journées d'initiation, des séjours sur deux jours ou jusqu'à une semaine,
14:53auquel on peut se rapprocher.
14:57On a de nombreuses écoles de ski où on trouve des moniteurs
15:01qui sont formés aussi pour accueillir les personnes en situation de handicap.
15:06Bien sûr, utilisez cette semaine à Pézé-Valandrie
15:09où on aura de l'initiation sur toutes les disciplines des sports d'hiver.
15:18Voilà, c'est se rapprocher de ces clubs qui sont là, qui sont présents.
15:22– Ce maillage, il est important.
15:23Vous avez combien de clubs aujourd'hui qui ont une section d'e-sport ?
15:28Pierre, vous êtes responsable de la section d'e-sport,
15:30on va y revenir dans quelques instants,
15:31mais vous avez combien de clubs aujourd'hui ?
15:33Est-ce qu'ils sont tous dans les Alpes ?
15:35Est-ce qu'il y en a dans les Pyrénées ?
15:36Est-ce qu'il y en a dans les Gauches ?
15:37– On en a sur tous les massifs montagneux de France, donc on a…
15:40– Même le massif central ?
15:41– Même le massif central.
15:43Et puis, il y avait quelques clubs actifs aussi
15:44qui sont à l'extérieur des zones montagneuses
15:48et qui se rapprochent aussi des clubs qui ont les moyens d'accueillir,
15:54en termes d'accompagnement, des bénévoles qui sont là
15:57et qui peuvent accueillir des clubs d'autres régions de la fédération en e-sport.
16:00– Alors Pierre, en introduction de cette émission,
16:03j'ai dit que vous étiez président de la section en e-sport,
16:07mais non, vous êtes responsable, pardon, pour l'erreur.
16:10Justement, moi j'aimerais que vous me parliez un petit peu
16:12de cette section en e-sport au sein de votre club.
16:18Est-ce que vous proposez toutes les activités, toute l'année d'ailleurs,
16:23parce qu'il n'y a pas que les sports d'hiver, il y a aussi les sports d'été,
16:27et est-ce que vous pouvez accueillir tous les types de handicaps
16:30où finalement, parfois, on manque de moyens, on manque d'équipements ?
16:33Racontez-moi la réalité de votre club.
16:37– Alors, on fait toutes nos activités pendant toute la saison de ski,
16:40voire on commence avant, on finit après,
16:41donc on change de station quand c'est nécessaire.
16:44On sait accueillir et prendre en charge tout type de handicap physique,
16:47handicap mental, on n'a pas les compétences pour,
16:50que ce soit du malvoyant, quelqu'un qui est en fauteuil, etc.
16:53Et ce que l'on fait pendant le festival, on sait le faire au quotidien,
16:56c'est-à-dire autant faire découvrir que développer l'autonomie,
16:59que faire des stages compétitions et amener à la compétition,
17:02puisqu'on a des gens aujourd'hui, si je prends le début de saison,
17:05des gens qui débutent complètement, et puis j'en ai un qui est en équipe de France,
17:08qui tourne sur le circuit Coupe du Monde.
17:10Donc on sait vraiment faire toutes ces étapes-là avec quelqu'un,
17:14ça va dépendre de son ambition, ça va dépendre de ce qu'il veut faire,
17:17de ses capacités, on va savoir faire tout ça.
17:19– Ok, donc c'est de A… – Jusqu'à Z, on sait faire.
17:22– Ça peut aller jusqu'à Z, et Z, c'est Chloé.
17:26– C'est Chloé, c'est le niveau de Chloé, sur du Nordique, c'est le niveau de Chloé.
17:28– Chloé, vous êtes bénévole dans votre club d'Arrèche-Beaufort ?
17:36– C'est ça, alors moi je suis licenciée dans deux clubs,
17:39le club d'Arrèche-Beaufort, c'est mon club partenaire d'entraînement,
17:43c'est avec le club d'Arrèche que je m'entraîne,
17:47que je fais mes entraînements et que je prépare les compétitions.
17:51Et après, je suis licenciée aussi au club d'Alberville Handisport,
17:55qui est mon club handisport, donc c'est là où je prends la licence.
17:59Et c'est vrai que j'ai été amenée à faire plusieurs actions de bénévolat sur des courses,
18:06par exemple samedi, on a une Coupe de France et je suis bénévole dessus.
18:10Et c'est toujours sympa ce genre de journée.
18:13– Mais vous, votre truc, c'est quand même la compétition, Chloé.
18:17– C'est ça.
18:17– On va en parler de compétition, on va passer à la seconde partie de l'émission,
18:22on va parler de vous, de votre parcours et de vos disciplines, à tout de suite.
18:31De retour dans Avomar pour la seconde partie de votre émission,
18:34dédiée aux parasport d'hiver et au festival Andinège,
18:38qui se tiendra du 23 au 31 mars prochain à la station de Pézet-Valandrie.
18:45On va faire un focus sur vous, Chloé Pinto,
18:48vous êtes double championne de France de biathlon et encore merci d'être avec nous.
18:53Le festival Andinège, on en a parlé, c'est de la découverte mais c'est aussi de la compétition,
18:58ce sont les championnats de France.
19:00Alors pour le ski nordique qui regroupe le ski de fond et le biathlon,
19:05ce sera, corrigez-moi, du 27 au 31 mars.
19:09– Oui.
19:09– C'est bien ça.
19:11Chloé, qu'est-ce que vous visez dans ces championnats de France ?
19:15Racontez-moi déjà, vous allez concourir pour le ski de fond et le biathlon ?
19:22– Alors oui, moi je fais les deux disciplines, le ski de fond et le biathlon.
19:26Et clairement, ce que je vais viser dans cette compétition,
19:29c'est le titre de championne de France dans les deux disciplines si possible.
19:34– D'accord, alors vous êtes déjà double championne de France en biathlon.
19:38Est-ce que vous pourriez nous rappeler rapidement
19:41les particularités liées au handisport sur du ski de fond et sur du biathlon ?
19:48Par exemple, en biathlon, je crois qu'on ne prend pas son arme avec soi
19:52comme pour les personnes qui ne sont pas en situation de handicap.
19:56Pouvez-vous nous faire un petit topo rapide des deux disciplines, s'il vous plaît ?
20:01– Pas de souci.
20:02Alors le ski de fond, c'est comme une compétition de ski, je veux dire classique.
20:07On prend le départ et on fait notre course comme, j'ai envie de dire, une personne valide.
20:14Et après, le biathlon, ce qui est différent des compétitions valides
20:18qu'on peut voir à la télé, c'est que déjà, nous, on tire à 10 mètres.
20:22On a des carabines à plomb, donc on tire à 10 mètres et non à 50 comme on peut le voir à la télé.
20:29Et après, effectivement, comme vous l'avez dit,
20:31on n'a pas notre arme dans le dos comme on peut le voir à la télé justement.
20:35C'est notre coach de tir qui est sur le pas de tir qui, quand il nous voit arriver,
20:39il nous dépose la carabine sur notre tapis et après, nous, on s'installe et on tire.
20:45Et comme on peut le voir sur les images qui défilent,
20:47moi, comme je ne peux pas utiliser ma main gauche, j'utilise une potence,
20:51c'est-à-dire que je pose la carabine sur la potence,
20:54ma main gauche, elle est posée sur le tapis et je ne m'en sers absolument pas.
20:59Et c'est ça un peu qui fait la différence entre le monde handi et le valide.
21:04Il y a trois catégories de handicap qui peuvent concourir à la compétition.
21:09Il y a bien le ski assis, le ski debout et toute la déficience visuelle et auditive.
21:16C'est bien ça, Pierre ?
21:18Il y a ça et au titre de la Fédération, on pourrait ajouter une quatrième qui sont les sourds.
21:22Est-ce qu'il y a du ski alpin ? Est-ce qu'il y a du ski nordique ?
21:25Est-ce qu'il y a du curling ? Est-ce qu'il y a toutes les disciplines sont représentées du parasnowboard ?
21:29Le curling est rentré à la FFH depuis la fin d'hiver dernier.
21:36On organise la première Coupe de France, qui a été organisée le 13-14 janvier.
21:43Ils ne sont pas présents au Festival Andinège parce que c'était compliqué d'avoir un hall du curling présent sur le Préservat Landry.
21:49C'est toujours la complexité d'être une multidiscipline.
21:52C'est de pouvoir organiser toutes les disciplines sur une même station.
21:56C'est en train de se mettre en place.
21:59Sur le ski de fond, le ski nordique, le biathlon sera là.
22:04Le snowboard sera présent, pas pour le titre de champion de France, car on n'aura pas tous les athlètes présents,
22:09mais le snowboard sera présent sur le Festival Andinège aussi.
22:12Très bien. Chloé, j'aimerais qu'on parle un petit peu de vous.
22:16Est-ce que vous pouvez expliquer à nos téléspectateurs quel est votre handicap ?
22:20Vous l'avez évoqué rapidement juste avant.
22:23Moi, j'ai fait un AVC à 6 ans et depuis, je suis atteinte d'une hémiplégie du côté gauche.
22:31C'est pour faire simple une paralysie légère dans mon cas du côté gauche, donc sur tous les mi-corps gauche.
22:38Et en plus, j'ai ce qu'on appelle de l'aspasticité, c'est-à-dire que des fois, je vais avoir des contractions
22:45ou les muscles qui vont se contracter tout seul sans que moi, je le demande.
22:51Du coup, j'ai dû adapter ma pratique, mon sport à mon handicap.
22:56Comme on a pu le voir sur les photos, je skie avec un seul bâton.
23:01Pour la main gauche, j'utilise juste une poignée parce que ça m'aide à reproduire le mouvement du ski quand même.
23:08Sinon, le bras a tendance un peu à danser tout seul, donc la poignée permet de vachement canaliser.
23:16Et pour le pied, quand je pose mon pied, j'ai très peu de sensations.
23:20Je ne sais pas si j'ai 100 % du corps posé sur le ski, 80, 20.
23:26Ça, c'est un peu la surprise, j'ai envie de dire, à chaque fois que je pose le ski, de savoir si je vais rester debout ou si je vais tomber.
23:34Chloé, vous êtes originaire de la montagne et donc à 6 ans, vous faites un AVC.
23:40Mais je lis dans votre bio que vous décidez vraiment de vous mettre à la compétition à 17 ans.
23:47Qu'est-ce qui se passe entre 6 ans et 17 ans ?
23:51À quel moment vous découvrez le paraski et qu'est-ce qui vous a poussé à y aller ?
23:56Alors déjà, avant mon AVC, j'ai toujours fait beaucoup de ski comme je suis née à la montagne.
24:04Et j'étais déjà licenciée au ski-club Zarech-Beaufort, donc avec les copines, on faisait plus de la découverte que de la compétition.
24:12Et quand j'ai fait mon AVC à 6 ans, j'ai dû complètement arrêter d'aller au club parce que c'était très compliqué pour moi de suivre la cadence.
24:21Puis c'était le passage où on commençait la compétition à parler un peu plus de technique et de compétition que de découverte.
24:28Donc ça a été très compliqué pour moi, j'ai dû m'arrêter.
24:31Mais je suis née dans une famille qui a toujours pratiqué beaucoup de sport.
24:37Que ce soit mon frère qui était licencié au ski-club et qui a fait la compétition pendant des années, mes parents qui ont toujours beaucoup pratiqué.
24:45Donc j'ai toujours, même si je n'étais plus au club, j'ai toujours continué à faire du sport.
24:51Si je regarde la Chloé que je suis aujourd'hui, c'est complètement différent de celle d'il y a quelques années.
24:59Le sport, c'est un peu une école de la vie.
25:01Ça permet de prendre confiance, de vivre des expériences incroyables.
25:06Parce que là, depuis 2018 que je suis en équipe de France, j'ai fait des Coupes du monde.
25:12J'ai participé à mes premiers championnats du monde en 2021 en Suède.
25:18Et du coup, c'est une expérience de dingue et ça apporte beaucoup de choses au quotidien.
25:24Vous étudiez dans une école de commerce.
25:26Qu'est-ce que vous vous voyez faire comme métier ? Travailler dans le ski ? Être que championne ?
25:35Non, je pense que c'est important d'avoir quand même les deux.
25:40Alors oui, effectivement, j'ai fait une école de commerce que j'ai finie en juin dernier.
25:44Et là, je suis en train de chercher du travail justement.
25:48Alors moi, ce qui m'intéresse, c'est le commerce du sport.
25:51Donc, on reste toujours dans le milieu du sport.
25:53Mais la vente d'articles de sport, tout ça, ça m'intéresse beaucoup.
25:58Parlez-moi, Chloé, des prochaines échéances sportives importantes pour vous.
26:03Eh bien, on a une Coupe du monde prévue dans 15 jours en Italie.
26:08Et ça va être des courses qui vont être très importantes parce que ça va permettre de nous qualifier
26:14pour les championnats du monde qui auront lieu fin février au Canada à Prince-Georges de Biathlon.
26:20Vous avez en ligne de mire, j'imagine, les Jeux paralympiques de Milan-Cortina en 2026.
26:26Ça, c'est l'objectif ultime pour vous ?
26:30Clairement, oui, les Jeux, ça fait rêver, mais ça fait rêver tout sportif, je pense.
26:35Mais oui, c'est un peu l'aboutissement, c'est un peu le graal.
26:39Après, participer aux Jeux, c'est déjà extraordinaire.
26:43Et c'est vrai que j'en rêve et je me prépare depuis des années.
26:46Xavier et Pierre, on va terminer avec vous.
26:48Peut-être un bilan globalement sur la pratique des sports divers handis en France.
26:56Aujourd'hui, on en est où ? Quelles sont les pistes d'amélioration ?
27:01Je pense que la plus grande piste d'amélioration, c'est de communiquer, de faire connaître et savoir
27:07que tout est possible de faire en termes de discipline, mais aussi en termes de handicap
27:12et ne pas se mettre de barrière pour pouvoir pratiquer.
27:15Et le genre de manifestation qu'organise Pierre va nous aider à mettre en avant ça
27:19et d'avoir une belle visibilité pour ça.
27:21C'est pour ça que vous le faites, en fait, Pierre.
27:24C'est exactement ça.
27:25Je pourrais l'illustrer avec un sportif de haut niveau dont je ne dirais pas le nom,
27:29mais on l'a accueilli il y a quelques années.
27:31Il était, je n'ai pas d'autres termes, grabataire.
27:32Il passait ses journées à jouer à la PlayStation dans son fauteuil.
27:36J'en connais deux, trois qui font ça.
27:37On lui a fait découvrir le fauteuil ski et ça a été un emballement.
27:42Deux ans plus tard, j'avais sa mère en larmes en bas de la station en me disant
27:45que je me l'avais transformé.
27:46Aujourd'hui, ce n'est pas la même personne.
27:47Ce n'est plus un jeu vidéo.
27:48Il a complètement arrêté les jeux vidéo.
27:50Aujourd'hui, c'est un sportif de haut niveau.
27:51C'est un bonheur d'un coup de vivre ça avec les gens.
27:57Il faut amener plus de gens, il faut faire connaître ce qu'il est possible de faire.
28:01Beaucoup se disent la glisse, la montagne, je n'y vais pas, je suis handicapé.
28:05Non, viens.
28:06Festival Andinèche, première édition cette année.
28:10Si c'est un succès, vous espérez qu'il y en ait d'autres les années suivantes ?
28:15Surtout qu'on a une chance en France d'accueillir les Jeux en 2030, c'est bien ça ?
28:20Il y a les Jeux en 2030, mais il y a aussi une étape intermédiaire
28:22qui sera les Championnats du Monde en 2027.
28:25Donc, il y a deux échéances.
28:27En termes de résonance, c'est quand même un petit peu moins…
28:30Ça pourrait être une véritable mise en configuration complète
28:33de toute la filière en e-sport pour qu'on fasse des Jeux exceptionnels.
28:38Donc, cette étape intermédiaire de 2027, elle n'est pas innocente.
28:41Pierre, Xavier, Chloé, merci beaucoup.
28:44Vous l'avez entendu, n'hésitez pas à contacter la Fédération française en e-sport
28:49si vous voulez découvrir les sports d'hiver,
28:51que vous soyez en situation de handicap ou pas.
28:54Et si vous le pouvez, bien sûr, se rendre au Festival Andinèche,
28:58je rappelle les dates, du 23 au 31 mars, à la station de Pays et Valandrie.
29:02Merci encore à tous les trois d'avoir accepté notre invitation.
29:05Merci aux équipes en régie de m'avoir aidé à préparer cette émission,
29:09avec une dédicace spéciale à Hugo qui m'a soumis ces questions.
29:14Merci à lui de son aide.
29:16Merci à vous de nous avoir suivis.
29:18On se retrouve dans deux semaines pour un nouveau numéro d'Avomark.
29:21Salut !
29:35Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org

Recommandations