La Victoire est en Elles - Marine Boyer

  • il y a 2 mois
Cette semaine, Alexandre Delpérier reçoit la gymnaste Marine Boyer. A 22 ans, la spécialiste de la poutre vient de remporter les internationaux de France et à déjà gagné deux médailles européennes.

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00:00...
00:18-"Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport",
00:21soyez les bienvenus dans votre rendez-vous dédié aux femmes.
00:24Bienvenue dans La victoire est en aile
00:26avec encore une immense championne avec nous en plateau.
00:29C'est une des têtes d'affiche de la gymnastique française.
00:32Marine Boyer n'a que 22 ans.
00:34Elle est déjà multiple médaillée sur la scène internationale.
00:37Une de ses dernières quêtes est la médaille olympique,
00:40où ça, bien évidemment, à Paris, en 2024,
00:43lors des Jeux olympiques.
00:44Bonjour, Marine.
00:45Bonjour.
00:4622 ans.
00:4722 ans, et tu me disais en préparant cette émission
00:50que 22 ans, à la gymnastique, à la poutre,
00:53on est déjà vieux. C'est vrai ?
00:54Ouais, la gym, ça commence à être dur physiquement.
00:58À ce point-là, pourquoi ?
00:59Notre corps, il change.
01:01Et donc, du coup, les douleurs, elles arrivent plus rapidement.
01:04Et voilà.
01:05C'est l'une des seules disciplines où on considère
01:08qu'à 22 ans, le corps, il commence déjà à tirer la gueule.
01:11Parce que ton corps est ton usine de travail.
01:14Donc, forcément, c'est plus dur, tu dois le soulever.
01:17Marine, on va revenir sur ta carrière.
01:19Je regarde ton palmarès, championne d'Europe 2018,
01:21vice-championne d'Europe par équipe,
01:23médaillée de bronze en individuelle à la poutre,
01:26championne d'Europe 2016, le bronze par équipe,
01:28vice-championne d'Europe à la poutre,
01:31Jeu méditerranéen 2018, médaille d'or à la poutre,
01:332021, sixième par équipe.
01:36On va parler des Jeux olympiques.
01:38T'as déjà un super palmarès,
01:40mais tout ça a commencé extrêmement jeune.
01:42T'es née à La Réunion.
01:44A quel âge tes parents prennent l'avion et rentrent en France ?
01:47Je suis venue en métropole à deux ans.
01:49Mes parents sont venus en métropole pour trouver du travail.
01:52Toi, t'as commencé la gym à quel âge ?
01:54J'ai commencé la gym à six ans, à peu près.
01:58Et donc, après, j'ai commencé à Melun.
02:01Mes parents ont déménagé...
02:03Attends, on va pas trop vite. Pourquoi la gym ?
02:05Mon père m'a mise à la gym parce que je bougeais partout chez moi.
02:09Donc, il m'a mise à la gym et à la natation.
02:11Et je devais choisir un sport entre les deux.
02:14J'ai choisi la gym parce que c'était plus fun.
02:17Au bout de combien de temps ?
02:18De gym ?
02:19Oui, de gym et de natation.
02:21J'imagine que t'as fait les deux en même temps.
02:23Un peu près, au tout début.
02:25Il y a plusieurs agrées à la gym.
02:27A cet âge-là, déjà, t'avais des préférences
02:30ou c'était très ludique ?
02:32C'était très ludique. J'apprenais un peu tout.
02:34C'était du trampoline.
02:38C'était plus découverte.
02:40Y a pas encore de notion de compétition ?
02:42Pas du tout.
02:43Pourtant, à huit ans, t'intègres le sport-études de Meaux.
02:46J'ai fait des détections
02:48et on m'a demandé de venir au centre régional de Meaux.
02:52Vous habitez pas à Meaux ?
02:54Non, on habitait Lyon.
02:57Mes parents m'ont suivie, ils ont déménagé à Meaux pour me suivre.
03:03Tu te rends compte ?
03:04Ouais.
03:05T'as huit ans, t'es prise au sport-études,
03:07tes parents quittent leur région, viennent à Meaux pour suivre leur fille.
03:11Ça te met une fiche suppression.
03:14Pas forcément, non. Pas du tout.
03:16J'étais là pour me faire plaisir et pour voir un peu où je pouvais aller.
03:21J'avais pas du tout cette notion de haut niveau.
03:23Je fais de la gym parce que j'adore ça et j'adore voler en l'air,
03:27j'adore faire des rotations, j'adore faire des saltos.
03:30Donc c'était ça et puis...
03:33Sport-études, le Pôle espoir, rapidement.
03:35Là, il commence à y avoir des victoires ?
03:37Ouais, parce qu'en sixième,
03:39je fais mon premier match en équipe de France.
03:41T'as quoi, dix ans, onze ans ?
03:42Ouais, j'avais onze ans.
03:43Donc ça va assez vite.
03:45Derrière, j'enchaîne les compétitions, je suis malade d'Europe.
03:48Et tu gagnes dans ces catégories jeunes ?
03:50Non, je gagne pas,
03:52mais on est dans les huit premières meilleures équipes.
03:56Et voilà, je continue parce qu'il y a la passion.
03:59Après, il y a une petite blessure à l'épaule.
04:01À quel âge ?
04:02J'avais douze, treize ans.
04:06Comment elle a intervient, cette blessure ?
04:07À force de travail.
04:09Du coup, j'ai dû arrêter les bars.
04:12Je faisais que du trampoline.
04:15Je devais rentrer en Pôle espoir de trampoline, d'ailleurs,
04:18parce que la gym, c'était un peu en stand-by.
04:21Puis j'ai fait mes derniers championnats de France
04:23et je fais une médaille, j'arrive deuxième.
04:26Donc je suis sélectionnée pour rentrer en équipe de France
04:29sur les championnats d'Europe.
04:30Et ça change tout, c'est le déclic.
04:32Et puis derrière, j'ai mon entrée à l'INSEP.
04:34Il faut comprendre une chose, Marine,
04:35et c'est important d'assister là-dessus,
04:37c'est que c'est hyper complet.
04:38Je voudrais que tu nous rappelles les différentes disciplines,
04:40les différents agrés.
04:41Alors, il y a le saut de cheval, les barres asymétriques,
04:44la poutre et le sol.
04:45C'est tellement différent.
04:47Alors, t'as beau me dire, j'adore faire des galipettes,
04:49c'est tellement différent, c'est tellement technique.
04:53Il y a tellement de notions de risques.
04:57C'est ouf, ces sports-là.
04:59C'est pour ça qu'on l'apprend dès qu'on est petite,
05:02pour pas avoir la notion de peur quand on fait quelque chose.
05:06Les repères, ils sont pris assez tôt.
05:09Et puis voilà, après, c'est aimer son sport,
05:14c'est une passion et...
05:16Et voilà, c'est pour ça qu'on travaille aussi beaucoup.
05:18J'ai vu les Indos olympiques en tatouage sur la cheville.
05:22Je me suis dit, c'est le tatouage, si jamais je fais les Jeux,
05:25j'aimerais faire ce tatouage-là.
05:27Et donc, voilà.
05:29Aujourd'hui, ta spécialité, c'est la poutre.
05:31Aujourd'hui, c'est la poutre.
05:32J'aimerais que tu m'expliques à quel âge t'as compris
05:34que sur la poutre, tu performais mieux
05:36ou peut-être que c'est parce que tu prenais plus de plaisir.
05:38Alors, j'ai pas forcément compris que j'étais forte en poutre.
05:41Je suis rentrée à l'INSEP et mes entraîneurs,
05:44c'était des Chinois, deux Chinois.
05:45Ong et Chien-Fu.
05:47Et mon entraîneur, donc, féminin,
05:50a vu que j'avais quelque chose en poutre.
05:53Elle a dit que j'avais le pied de poutre, ça se dit comme ça.
05:56Et puis, derrière, travailler énormément,
05:59passer par des échecs et, derrière, faire une médaille d'Europe.
06:04Donc, vice-championne d'Europe, j'étais entre deux championnes olympiques.
06:08Et donc, c'est là que j'avais 16 ans.
06:11Première année senior.
06:12C'est ouf.
06:14Moi, j'aurais peur sur une poutre.
06:16On a peur, forcément, mais c'est beaucoup plus le travail.
06:20Tu peux me rappeler la largeur de la poutre ?
06:2210 cm.
06:23Tu peux me montrer ce que c'est, 10 cm ?
06:25Ça doit être ça.
06:28Montes un peu tes mains.
06:29Voilà, ça.
06:31Sauf que là, on fait les figures les plus sur 10 cm.
06:33C'est quoi ?
06:34J'ai déjà fait ronda de vrille sur une poutre.
06:38J'ai jamais fait en compétition,
06:42mais j'ai déjà fait un entraînement et c'est pas facile.
06:44Ça fait peur.
06:46Il y en a beaucoup qui le font, qui le passent en compétition ?
06:47Je crois que là, actuellement, il doit y en avoir une ou deux
06:51dans le monde qui le font en compétition.
06:53Pourquoi tu ne l'attends pas en compétition ?
06:54C'est trop risqué.
06:56Et ?
06:57Et avec le niveau que j'ai,
07:01je pense qu'on peut travailler sur les liaisons,
07:03sur des choses plus simples, on va dire,
07:06pour aller chercher le titre et la médaille olympique.
07:09Attention, quand elle dit simple, on est tout là-haut.
07:14À 14 ans, tu vas intégrer l'INSEP, t'y es encore, t'as 22 ans.
07:18Ça fait huit ans que t'es à l'INSEP.
07:21À 14 ans, tu dis à papa, maman, bon, c'est sympa,
07:23moi, j'ai mis un mot, mais maintenant, je me cache, je vais à Paris.
07:26Oui, c'est là aussi que tu décides de prendre ton indépendance
07:29et de vivre ton aventure toute seule, sans tes parents, du moins.
07:34Après, ils sont à côté, ils sont à Maude.
07:35Oui, t'es pas très loin.
07:36Voilà, c'est pas très loin.
07:37Mais voilà, c'est là qu'ils m'ont dit qu'il faut qu'on...
07:40Ça te fait quoi, quand tu rentres là-bas ?
07:42Chez moi ?
07:43Non, quand tu rentres à l'INSEP à 14 ans.
07:46Beaucoup d'interrogations, de peur,
07:49mais bon, on est rentrés, il y avait six nouvelles gyms
07:51de rentrées à l'INSEP, et donc du coup...
07:53Six nouvelles personnes qui vont faire de la gym.
07:55Oui, six nouvelles gyms, et donc du coup,
07:58on a découvert ensemble, on a fait un bout de parcours ensemble,
08:01et maintenant, on est deux anciennes, on va dire,
08:05avec Colline de Villars, qui a fait, d'ailleurs,
08:07notamment une médaille, je sais pas, du monde, au saut.
08:10Donc on est les deux anciennes.
08:12Quand on rentre là-bas, on se rend compte
08:15qu'on a tous les atouts, tous les arguments
08:18pour changer de niveau et atteindre l'excellence,
08:21le Graal, le titre olympique ?
08:23C'est vrai qu'on a toutes les aides possibles,
08:26on a le médical, on a l'école qui est à domicile,
08:29on a le dortoir qui est à côté.
08:32Les meilleurs coachs ?
08:33On a les meilleurs coachs aussi.
08:35On a un bon suivi psychologique et tout,
08:38alimentation aussi, donc on a tout pour réussir.
08:41Après, c'est le mental qui va nous dire si on peut tenir.
08:44C'est ça que je voulais te dire,
08:46et j'aime bien poser cette question aux athlètes qui viennent ici,
08:49c'est qu'il y a une technique exceptionnelle à acquérir,
08:52il y a un physique exceptionnel, évidemment, à acquérir,
08:55et puis il y a le mental.
08:56Est-ce que toi, tu saurais,
08:58et je peux pas répondre à ta place, évidemment,
09:01jusqu'où les trois, comment ça se conjugue ?
09:04Alors, je pense que c'est une balance
09:07et qu'il faut avoir le bon gramme et le bon poids pour, d'ailleurs, gérer.
09:13On est toutes différentes, enfin, tous et toutes différentes,
09:16mais quand on a réussi à trouver le bon équilibre...
09:18Tu pourrais me dire, je sais que physiquement, je suis une machine.
09:21Ou tu pourrais me dire, je sais que mentalement, je suis plus forte.
09:24Alors, je pense que mentalement, je tiens beaucoup.
09:28Je pense que c'est ma force qui m'a fait tenir jusqu'à là,
09:33parce qu'il y a eu des moments très, très durs,
09:35des moments de doutes, et ma force aussi, c'est mes parents,
09:39parce qu'ils m'ont jamais poussée dans ce que je fais,
09:43mais ils m'ont toujours encouragée, ils m'ont toujours dit
09:46que j'étais capable de faire les choses, malgré mes doutes,
09:50et voilà, c'est ma force aujourd'hui.
09:52On va reprendre le fil de ta carrière.
09:542016, tu disais que tu gagnais la médaille d'argent à la poutre
09:56au championnat d'Europe.
09:58Il se passe quoi dans ta tête, à ce moment-là ?
09:59En fait, pas grand-chose, puisque moi, j'étais là,
10:03je kiffais juste le moment,
10:04j'étais, je pense, la plus jeune de la finale,
10:07et non, je voulais juste montrer tout mon travail,
10:10tout l'acharnement que j'ai eu à l'entraînement,
10:12et voilà, ça a marché.
10:13Je m'en rappelle qu'avant de passer à la poutre,
10:16j'avais juste hâte de monter sur la poutre
10:19et de montrer mon mouvement.
10:20J'étais même pas trop stressée, et voilà, c'est ça, la compétition,
10:25et je suis compétitrice aussi, donc...
10:272016, c'est Rio, donc 6 ans de moins, t'avais quoi, 16 ans ?
10:31J'avais 16 ans à Rio.
10:3216 ans, on est des gamins, on vit, on fait des bêtises,
10:38et toi, t'es sportive de haut niveau, t'es aux Jeux olympiques à Rio,
10:41et tu te retrouves en finale de la poutre.
10:43Ouais, c'est vrai, je me retrouve en finale
10:46parmi des grandes championnes.
10:48J'avoue que j'ai regardé aucun passage,
10:51je suis passée avant-dernière, je crois, donc...
10:53Tu veux dire que depuis, t'as pas regardé ?
10:54Si, depuis, j'ai regardé quand même,
10:56mais quand t'es en finale, tu peux regarder les filles passer,
11:01ou te concentrer et rester focus sur toi-même,
11:05et donc je suis restée focus et j'ai pas trop regardé les mouvements.
11:07C'est ta décision ?
11:08C'était ma décision à moi, ouais, de pas regarder,
11:10et donc c'est vrai que quand je finis mouvement,
11:12je sais pas trop, en fait, le classement,
11:14donc je vois, je suis quatrième, je me dis, c'est bien,
11:16mais qu'est-ce qui s'est passé ?
11:18On me dit que Simone Biles a posé la main,
11:22et donc il y a eu beaucoup de...
11:23Pas de tristesse, mais j'étais un peu triste
11:26de finir derrière elle avec ce qu'elle avait fait.
11:30En même temps, Simone Biles,
11:31c'est le mec plus ultra de la gymnastique de tous les temps.
11:35Ouais, c'est unique.
11:36Donc, terminer derrière elle, t'as pas à rougir, quoi.
11:38En même temps, t'apprends beaucoup de ça ?
11:40Oui, j'apprends beaucoup,
11:41c'est ça qui me donne aussi la motivation de continuer
11:44et de pouvoir faire un jour cette médaille olympique.
11:47Oui.
11:48Laquelle ?
11:49Bah, Paris.
11:51Laquelle ? J'aimerais celle en or,
11:53mais après, une médaille olympique, ça reste pas mal.
11:56Hum-hum.
11:57Être aux JO, ça change aussi quelque chose,
11:59dans ton approche de la gestion de ta carrière ?
12:01Alors, on prend beaucoup d'expériences
12:04par rapport à cette compétition-là.
12:05Il y a une gestion des émotions, du stress,
12:10qu'il faut gérer.
12:12Hum-hum.
12:13On continue la progression.
12:14Des nouvelles médailles au championnat d'Europe en 2018,
12:17une victoire aux JO méditerranéens à la poutre.
12:19Ce jour-là, encore, ça te conforte
12:22ou t'es encore dans le doute ?
12:24Alors, je suis jamais dans le doute.
12:26Après, je sais qu'il faut beaucoup de travail
12:29et quand ça passe pas, c'est que c'était pas le bon jour
12:33et qu'il n'y a pas eu une bonne préparation ou...
12:36Enfin, ça dépend, mais voilà.
12:38Hum...
12:42Je regarde les photos derrière.
12:44Ca te fait quoi, quand tu les vois ?
12:47Eh ben, tout ce chemin,
12:49j'aurais jamais cru arriver jusqu'à là, maintenant.
12:53Euh...
12:54Parce que j'étais pas la meilleure,
12:56j'étais pas la plus douée,
12:58mais c'est le qui persistait à chaque fois
13:00et voilà où j'en suis, maintenant.
13:02Mais tu crois pas que les plus grands,
13:04c'est souvent les plus obstinés ?
13:06C'est rarement les plus doués ?
13:07Enfin, moi, il me semble, hein.
13:09Hommes et femmes, j'ai très souvent entendu dire
13:12que les plus grands palmarès,
13:15c'était pas toujours les plus doués
13:17parce qu'on peut, entre guillemets,
13:19s'endormir avec ses facultés, ses...
13:22Toi, tu le dis, et mental, c'est mon truc, quoi.
13:24Moi, j'y vais, quoi. Je bosse, je bosse, je bosse, je bosse.
13:27Je sais qu'il faut passer par là
13:29pour avoir les meilleurs résultats possibles,
13:32donc il faut passer par l'acharnement
13:35et le travail
13:37pour avoir cette médaille, donc...
13:40Et on sent que c'est pas fini.
13:42Non.
13:43Comment tu sors de...
13:45Alors, on va revenir, pardon, à la Covid 2020.
13:47Les JO de Tokyo reportaient à 2021.
13:50C'est dommage ?
13:51C'est dommage, ouais.
13:52Ca a été une très dure période.
13:55L'année 2021 a été très dure.
13:58Je me suis blessée à la cheville,
14:00il y a eu des moments de doute,
14:02de savoir si j'allais avoir ma place dans l'équipe.
14:05Euh...
14:07Et donc, tu passes par beaucoup d'émotions
14:09avant d'avoir la certitude que t'es dans l'équipe,
14:12mais je me suis battue jusqu'à la fin,
14:15jusqu'à la dernière minute pour rentrer dans cette équipe.
14:18Les doutes vont jusqu'au fait de se poser même la question
14:22de si je dois continuer ou pas ?
14:24Oui, ouais.
14:25À quel moment ?
14:26Euh...
14:28Bah, au moment...
14:29Après les JO.
14:31Après les JO, on est passés...
14:34Rappelle-nous ta performance à Tokyo.
14:36À Tokyo, pas de médaille, on fait une finale
14:41en équipe moyenne.
14:42Je me suis pas qualifiée non plus en individuelle.
14:45Donc, voilà, il y a eu beaucoup d'incertitudes
14:48et beaucoup de remises en question sur la suite.
14:51Est-ce que je suis encore capable d'aller jusqu'au bout ?
14:54Mon corps peut tenir ?
14:55Est-ce que ma tête a faim ?
14:57Est-ce que j'ai besoin de ça ?
15:00Et donc, j'ai pris une pause,
15:01et ça m'a fait énormément du bien,
15:03ça m'a permis aussi de réfléchir sur ce que je voulais réellement.
15:07Et voilà, j'ai pas eu cette médaille
15:09qui fait que je me dise...
15:12C'est bon, tu peux t'arrêter, donc je me suis dit non,
15:15on continue jusqu'à avoir cette médaille,
15:19et tant que ton corps est à tête à peu, on continue.
15:22C'est ouf, quand tu te poses des questions sur ton avenir
15:25dû à cette discipline qui est très particulière,
15:27à 20 ballets, 20 ans.
15:29J'ai envie de te dire, j'étais un bébé à 20 ans.
15:31Toi, t'es déjà en train de te dire,
15:33est-ce que j'ai déjà atteint mon niveau suprême
15:37et est-ce qu'il faut que je continue ou pas ?
15:39C'est une question extrêmement dure.
15:41Qui a la maturité nécessaire à 20 ans pour faire une bêtise ou pas ?
15:45Parce que ton corps, comme je l'ai dit,
15:47c'est ton outil de travail et tu sens physiquement que ça devient dur.
15:51Au fur et à mesure des années,
15:53tu sens que tous les matins, je me réveille, j'ai mal partout.
15:56Je me dis que c'est comme ça, c'est l'entraînement, il faut y aller.
16:00Même en ce moment, tous les matins, t'as mal ?
16:02T'as mal où ?
16:03J'ai mal au dos, au tendon d'Achille.
16:05Tous les matins, je descends mes escaliers,
16:08ça va être dur.
16:09Les médecins disent quoi ?
16:10On va dire la vieillesse,
16:13mais c'est à force de travail, à force de travail.
16:15Ça veut dire quoi ?
16:17Que cette discipline et les agrès,
16:19c'est ultra traumatisant pour le tendon ?
16:23C'est traumatisant pour le corps, en général.
16:25Tu fais une réception, t'arrives un peu en avant, tu te mets à la cheville.
16:29Donc il faut aussi se protéger, mettre des tapis,
16:33des choses pour se protéger à l'entraînement,
16:36mais quand t'es en compétition, t'es sur le dur.
16:39C'est là aussi que les blessures arrivent.
16:41Qu'est-ce qui fait que tu te dis qu'après les Jeux, tu y vas ?
16:44Déjà, c'est parce qu'il reste trois ans.
16:47Après, parce que...
16:48Que trois ans, parce que les Jeux ont été décalés.
16:51Forcément, parce qu'il n'y a pas eu la médaille,
16:54et ça, à Paris, ça arrive...
16:56Là, ça va arriver qu'une fois dans ma vie.
16:59Donc j'avais envie de les vivre de l'intérieur.
17:02J'ai essayé de gérer différemment
17:04par rapport à ce que j'avais eu à gérer
17:08pendant cette année 2021, qui a été dure,
17:10pour derrière, optimiser au mieux...
17:13Je mets toutes les chances de mon côté.
17:15Voilà, c'est ça.
17:17Ca, c'était il y a un an. Et depuis un an ?
17:19Depuis, j'ai repris en janvier.
17:22Donc... Voilà.
17:24Et donc, tu recommences à zéro,
17:26parce que, du coup, la préparation mentale...
17:28Jusqu'où tu repars à zéro ?
17:30Jusqu'où je prépare...
17:32Tu me dis que je repars à zéro, je comprends,
17:34mais je repars pas vraiment de zéro.
17:36T'as des acquis, t'as de l'expérience...
17:39Oui, forcément, mais après, tu dois reprouver
17:41que t'as ta place dans une équipe de France.
17:44Tu dois tout reprouver de A à Z.
17:46Oui, parce qu'il y en a qui rêvent de prendre ta place.
17:49Oui, forcément.
17:50T'as de l'expérience, mais voilà, il faut tout refaire.
17:53Il faut se préparer mentalement, physiquement,
17:56reprendre la musculation,
17:57reprendre les bons repères dans l'espace,
18:00et après, reprendre les compétitions
18:02avec le club et se qualifier en équipe de France
18:05pour l'Europe, le Panade du Monde...
18:07Et y aller en France.
18:08Y aller en France, oui.
18:10Et t'as fait quoi en France ?
18:12Bah, en France, j'ai fait 3e.
18:153e...
18:16Pardon, je parlais des internationaux de France.
18:19Ah, pardon.
18:20Alors, les internationaux de France,
18:23je finis 1re, en poutre.
18:25Et on va voir des images.
18:27Oui.
18:28Là, t'es dans quel état d'esprit ? C'est où ?
18:31Alors là, c'est aux qualifications.
18:33Donc, qualifications, je me goure un peu en entrée.
18:36Ouais.
18:37Donc, chute, là, tout début.
18:40Là, tu dis quoi ?
18:41Alors là, je me dis, c'est pas grave.
18:43Certes, c'est le 1er élément, et ça va être compliqué pour la suite,
18:47mais on se remobilise, parce que c'est le 1er élément,
18:50et on va jusqu'au bout du mouvement, à fond.
18:52Donc, voilà, je me donne à fond et je fais quelques erreurs,
18:56mais je reste sur la poutre.
18:57Et ça me permet aussi, derrière,
18:59de me qualifier en finale du lendemain.
19:03Je sais pas si les gens se rendent compte, mais 10 cm de large.
19:08Ouais.
19:10Est-ce qu'on a les images ?
19:11Vous pouvez me dire si on a les images de la finale ?
19:14OK.
19:15Donc, ça, c'est la qualif. Tu sais que t'es qualifiée ?
19:18Non, du tout. Je savais pas.
19:20J'ai donné mon maximum, mais j'attends la fin de la compétition.
19:23Au moment où t'es qualifiée, tu te dis quoi ?
19:25Eh ben, je me dis que j'ai une autre chance
19:27de pouvoir montrer que je suis Marine Boyer,
19:31que... Voilà, de montrer aussi tout mon travail.
19:34Marine Boyer, vous allez me respecter, les gars.
19:36C'est pourquoi j'ai repris la gym.
19:38Là, tu fais le même exercice, sauf que là, tu glisses pas.
19:41Là, je glisse pas.
19:42Sinon, je serais pas sur le podium.
19:45Et donc, je réalise ma routine correctement.
19:48Correctement ou parfaitement ?
19:50Là, je fais juste une petite erreur, je m'arrête,
19:52alors que je dois continuer.
19:54Mais c'est la seule erreur que je fais, sinon le reste est parfait.
19:57Je bouge pas, donc je rattrape les petites dixièmes par-ci, par-là.
20:01Ouais.
20:02Et donc, ça me permet d'avoir une belle note.
20:08Et là, tu te classes ?
20:09Première.
20:10Il se passe quoi, à ce moment-là ?
20:12Beaucoup de reconnaissance.
20:16Là, on est quand, là ?
20:18C'était quel mois de l'année ?
20:20C'était septembre.
20:21OK. Donc avant-hier.
20:23Ouais, c'était il y a pas très longtemps.
20:25Donc non, là, je me parle encore dans ma tête
20:29et je me dis, bon, allez, va jusqu'au bout, tiens.
20:31On prend son temps, on souffle bien.
20:34Parce qu'il reste la sortie.
20:36On est obligés.
20:37Ça dure combien de temps ?
20:38Ça dure une minute trente.
20:40Je m'adresse à ceux qui nous regardent,
20:42le nombre d'erreurs potentielles qu'on peut faire sur une poudre.
20:46Même en une chorégraphie, tu peux mettre le pied à côté.
20:49C'est le coach que je vois ?
20:51C'est le coach, ouais.
20:52Heureusement qu'il se bouffe pas les ongles.
20:54Il était à fond. Après...
20:57Les belles de la sortie.
20:58Ouais. Ils me suivent tellement depuis le début
21:00et ils ont vu mes galères que...
21:04Regarde mon entraîneur à côté, il était trop content.
21:07Et là, il se passe quoi, sur le podium, dans ta tête ?
21:10Beaucoup de fierté.
21:11Beaucoup de fierté d'être là où j'en suis.
21:13Et...
21:16Et voilà, le travail, il paye.
21:18Ça t'émeut, quand tu vois ça ?
21:20Ouais.
21:22Dans deux ans, c'est la même salle.
21:23Oui. C'est pour ça que c'était important de faire ça à ce moment-là.
21:29Ces larmes, cette émotion, ça veut dire quoi ?
21:32Je me suis battue ou c'est que le début ?
21:34Un peu des deux, je pense.
21:37Je me suis battue et c'est pas fini.
21:40T'as adressé un message fort à tes concurrentes ?
21:43Oui, après, je le fais pour moi.
21:45Non, évidemment.
21:46C'est le regard qu'elles portent sur toi.
21:48Tu as l'impression qu'elles se disent
21:50qu'il faudra faire gaffe ?
21:51Oui, forcément.
21:52Vue que j'ai fait ça à ce moment-là,
21:54forcément, après, il y en a aussi plein d'autres qui sont fortes,
21:59mais voilà, si je le fais, je sais que ça sera pour moi, forcément.
22:04Les autres, on verra si elles sont plus fortes que moi à ce moment-là,
22:07si elles sont plus fortes que moi à ce moment-là.
22:10Mais si je fais le mouvement que je fais parfaitement,
22:14je serai fière de moi.
22:15C'est juste le truc qui est complètement ouf.
22:17C'est que 1,30, le nombre d'erreurs potentielles...
22:21On est tellement sur un fil, c'est tellement millimétré.
22:24On est au-delà de la sensation.
22:27C'est...
22:28Comment on fait pour, quand on enchaîne ce qu'on vient de voir,
22:32pour que le pire tombe parfaitement et pas à 2 cm après
22:34qu'il faut qu'on se casse la figure ?
22:36C'est l'entraînement.
22:37L'entraînement, tu répètes énormément
22:40pour, justement, que ce moment, quand tu lèves le bras,
22:42tout soit parfait.
22:43Et donc, tu répètes
22:45une dizaine, trentaine, cinquantaine de fois
22:49pour que...
22:50Pour que ça n'arrive pas,
22:52pour que tout soit parfait.
22:53On sent cette émotion et elle est forte.
22:56Là, on est en septembre, on est à l'Accor Arena, Bercy.
22:59Internationaux de France, t'es championne.
23:02Oui.
23:03Et y a les Mondiaux, à Liverpool, quelques semaines après.
23:06Et là, ça se passe un peu moins bien.
23:08Oui. Il y a eu, du moins, une bonne préparation.
23:11Je me sentais bien, bien préparée.
23:14Elle est belle, cette photo.
23:15Donc, j'arrive...
23:16On arrive aux qualifications,
23:18on se qualifie en finale.
23:21Et donc, après...
23:26En finale, du coup, pareil,
23:28je réussis mes deux mouvements en poutre,
23:30assez confiante pour la finale.
23:32Et en finale, je commence première.
23:34Donc, c'était une...
23:36T'es la première à passer.
23:37Je suis la première à me présenter.
23:39Donc, ça a été un peu...
23:40Pourquoi tu passes la première ?
23:42C'est un tirage au sort.
23:43OK.
23:44Ça n'a rien à voir avec la performance ?
23:46Rien à voir.
23:48Non, rien du tout.
23:49Et donc, du coup, je me mets un peu stressée.
23:51Je suis stressée.
23:52Donc, le début, c'était bien.
23:55Et puis, derrière, il y a eu quelques déséquilibres
23:58qui me vaut le podium, malheureusement.
24:00Mais voilà, j'ai fait une poutre assez correcte.
24:02C'est pas non plus...
24:04Oui, t'es quatrième au championnat du monde.
24:06Ouais.
24:07Mais voilà, ça me vaut ma médaille mondiale.
24:10Tu t'en veux ?
24:11Oui, forcément, tu t'en veux.
24:13Mais c'est que le début.
24:16Je me dis que c'est un point de départ pour la suite.
24:18Et voilà, je pensais vraiment pas être là, à ce moment-là.
24:23Déjà là, tu veux dire ?
24:24Déjà là, à ce moment-là.
24:26Donc, maintenant, c'est ça.
24:28La bonne nouvelle, c'est qu'en France, tu performes.
24:31Oui.
24:32En 2023, il y aura quoi ?
24:34Des Frances, des Europes ?
24:35En 2023, il y a les championnats d'Europe, en Turquie,
24:38et je sais pas, du monde, en Belgique.
24:40OK. Et après 2024, les Jeux.
24:42Voilà. Et 2023, c'est les qualificatifs pour les Jeux,
24:45donc c'est une année assez importante.
24:47Est-ce que, pour toi, aujourd'hui,
24:50tout est ciblé Jeux olympiques Paris ?
24:54Oui.
24:55Tout le reste, c'est pas qu'on s'en fout, évidemment,
24:58mais tout est l'après-pas ?
24:59Oui, je sais que mon objectif, ça reste les Jeux.
25:01Après, toute préparation est bonne à prendre,
25:04puisque derrière, ça va aussi me permettre
25:06de prendre de l'expérience et d'arriver prête
25:09et déterminée au Jeu.
25:11Une finale au Jeu, à la poutre, par exemple, vous êtes 8.
25:14Oui.
25:15Sur les 8, potentiellement, est-ce qu'il y en a,
25:17je n'en sais rien, 2-3 qui sont au-dessus du lot,
25:19ou 4-5, ou les 8 sont potentiellement médaillables d'or ?
25:22Alors, il y en a forcément 2-3 supérieurs,
25:25mais c'est une finale olympique
25:28et une finale, dans tous les cas, surtout en poutre.
25:31On ne sait pas. On ne sait pas qu'est-ce qu'elles pourraient faire,
25:34qu'est-ce qu'elles peuvent faire, les filles,
25:37donc tout est possible.
25:38Et la dernière des qualifications peut finir première.
25:41Ah oui.
25:42Donc...
25:43Ce n'est pas comme une formule, il n'y a pas de moteur.
25:46Non, non.
25:47En fait, ça joue tellement à quelques dixièmes près,
25:50une pointe, un petit déséquilibre,
25:53que tout est possible.
25:55Alors, ça me permet, sans transition,
25:57de parler de cette géniale championne américaine,
25:59Simon Biles, qui craque à Tokyo,
26:02qui se retire de la compétition.
26:04Tu le comprends, ça ?
26:05Absolument.
26:06Est-ce que c'est... C'est une question naïve de ma part.
26:10J'ai beaucoup lu, j'ai lu son bouquin sur les viols, les abus,
26:14est-ce que c'est très lié à ça ou est-ce que c'est très sportif ?
26:17Alors, non, je ne pense pas que ça soit lié à ça.
26:20Enfin, du moins...
26:21Je ne sais pas du tout, mais...
26:24Quand tu perds tes repères spatio-temporels,
26:27tu réfléchis à comment tu fais les choses
26:30et ça devient dangereux.
26:32Et donc, pour sa santé, c'était mieux qu'elle se retire
26:35pour pas qu'elle se fasse mal, qu'elle finisse en fauteuil roulant.
26:38C'était pour sa santé mentale.
26:40On en était là.
26:41Donc, non.
26:42Comment t'expliques qu'avec un palmarès pareil
26:45ou comment t'expliques que toi,
26:47avec ce magnifique palmarès, mais pas encore le sien,
26:49qu'on puisse, par moment, se mettre dans le doute à ce point-là ?
26:53Vous avez tellement travaillé
26:54et que vous faites des trucs qui sont anormales.
26:57Ben, après, ça peut être le stress,
27:00ça peut être les émotions que tu sais pas gérer,
27:03ça peut être plein de choses, en vrai.
27:05Simone Biles est tellement attendue
27:07que ça doit être dur d'être à son statut.
27:09Mais quand tu te perds, je me suis déjà perdue,
27:12tu te poses 10 000 questions.
27:13Comment tu fais les choses.
27:15Tu te poses la question,
27:16est-ce que tu sais faire encore de la gym ?
27:19Tu te poses des questions débiles
27:21que tu te poserais jamais en temps normal.
27:23Et surtout, quand t'es en compétition.
27:25C'est le pire.
27:27Donc, non.
27:28Franchement, elle a bien fait, ses entraîneurs,
27:31ont bien fait de la retirer.
27:32Et pour elle, pour sa santé,
27:34certes, ça arrive au jeu et c'est vraiment dommage pour elle,
27:37mais elle aurait pu finir en chaise roulante.
27:39Donc, voilà, c'est dur, mais heureusement, c'est comme ça.
27:42Est-ce que tu connais ton programme
27:44semaine après semaine jusqu'à Paris 2024 ?
27:46Pas semaine après semaine, puisque c'est un peu loin,
27:49mais oui, mois par mois,
27:51on a le planning avec nos entraîneurs,
27:53on a un rétro-planning de l'année.
27:56Et dans ton schéma idéal, c'est quoi, les deux années qui arrivent ?
28:00Alors, là, déjà, un peu de repos.
28:03Après, janvier, reprise, on a des stages.
28:07En gros, il faut que tu sois championne d'Europe
28:09et du monde en 2023 ?
28:11C'est l'objectif, oui, forcément.
28:13Après, le chemin est périlleux.
28:16Parfois, t'as des gens qui disent
28:17qu'il faut que je sois déjà tout en haut
28:20pour arriver avec de la pression au niveau de Paris, tu vois.
28:24Je pense que la préparation que je vais avoir...
28:28Je sais pas comment elle sera,
28:30mais j'espère la meilleure possible.
28:33Je prendrai tout ce qui sera bon à prendre
28:35pour être meilleure aux Jeux de Paris.
28:39T'auras 24 ans ?
28:40Oui.
28:41Ça sera la fin, quoi qu'il arrive ?
28:43Ça sera mes derniers Jeux, oui.
28:44Si je vais aux Jeux, ça sera mes derniers Jeux, oui.
28:47Trois Olympiades, je sais pas s'il y en a...
28:51Enfin, des Françaises qui en ont fait.
28:54Moi, ça a été... C'est mon challenge.
28:56Et je sais qu'il est grand,
28:58mais je sais aussi que c'est possible.
29:00Et ça serait beau de finir sur ces Jeux de Paris.
29:05T'as oublié la fin de la phrase ? Avec ?
29:07Avec la médaille, forcément.
29:09Mais oui ! Merci, Marine, d'avoir été avec nous.
29:12Bravo, génial, exceptionnel.
29:13Continuez, on suit ça avec attention.
29:15Merci pour votre fidélité et à très bientôt, évidemment. Salut.
29:28Sous-titrage ST' 501

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