Alliance avec le RN, retraites, binationaux: l'interview en intégralité d'Éric Ciotti

  • il y a 3 mois
Éric Ciotti, président des Républicains et associé au RN pour les élections législatives, était l’invité du Face-à-Face sur BFMTV - RMC. 

Category

🗞
News
Transcript
00:00BFM TV face à face, Apolline de Malherbe.
00:09Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Eric Ciotti.
00:14Bonjour.
00:14Beaucoup de questions à vous poser et en commençant par savoir comment je vous présente.
00:19Parce qu'officiellement, il me semble que vous êtes toujours président des Républicains, président de parti.
00:23Vous avez raison.
00:24On est bien d'accord.
00:25Juridiquement, vous avez raison.
00:26Juridiquement, j'ai raison. Après, toute la question, c'est avec quelles troupes ?
00:30Le 11 juin 2024, vous avez donc annoncé une alliance avec le Rassemblement national.
00:35Un nouveau bureau politique vous a été demandé par les membres des Républicains
00:39pour officialiser votre éviction du parti. Vous leur avez répondu quoi ?
00:43Écoutez, nous regardons les termes de cette convocation, mais là n'est pas l'essentiel.
00:48Vous dites avec quelles troupes ? Avec les militants, avec une immense majorité de militants,
00:54avec les Français, dans une démarche inédite, c'est vrai, j'en conviens,
00:58qui iront avec des codes anciens, je pense totalement désuets,
01:02qui empêchaient la droite de s'unir alors que la gauche s'unissait avec le pire de l'extrême-gauche,
01:09représenté par M. Mélenchon et ses amis.
01:11C'est donc un modèle ?
01:12C'est nouveau.
01:13C'est donc un modèle pour vous de s'être associé au pire ?
01:15C'est une nouvelle étape. Ah non, je ne m'associe pas au pire.
01:19C'est la gauche, c'est l'extrême-gauche qui représente le pire.
01:22Nous, on a vécu sous des oucas, sous une forme de mur qui a été érigée par la gauche d'ailleurs,
01:28et qui empêchait tous les patriotes, tous ceux qui aiment la France,
01:32de se réunir.
01:33Et bien ce que la gauche a fait, nous, nous le faisons aujourd'hui,
01:37et nous le faisons avec responsabilité, et avec sérénité, et avec espérance.
01:41On va y revenir, on va revenir sur le fond, mais je vous repose quand même la question,
01:44puisque plusieurs ténors du parti vous ont demandé d'organiser un bureau politique.
01:51Vous n'avez donc, si je comprends bien, pas répondu, pas donné de suite.
01:53Je vais leur répondre, j'ai jusqu'à demain pour leur répondre.
01:57Nous répondrons juridiquement à ces interrogations.
02:03Au moment où on parle, vous n'avez pas pris votre décision de convoquer, oui ou non, ce bureau politique ?
02:07Sincèrement, on est dans une situation extrêmement grave pour le pays.
02:11Le président de la République évoque les mots de guerre civile.
02:15On est à la veille d'une immense alternance.
02:24Beaucoup de mes collègues sortant LR sont prisonniers de cet appareil
02:29qui leur a contraint à passer des alliances avec la Macronie.
02:33Et on nous parle de débats juridiques à 48 heures du premier tour.
02:38Est-ce que tout ça est sérieux ? Est-ce que ces gens parlent de la France ?
02:41Est-ce qu'ils regardent l'avenir ?
02:43Est-ce qu'ils sont prêts à se retrousser les manches en n'espérant pas le chaos ?
02:48Parce que parmi eux, et j'en ai parlé avec eux...
02:51Ces gens dont vous parlez, c'était vos amis encore dix jours.
02:54C'était Laurent Wauquiez, c'était...
02:56Oui, mais ils espèrent le chaos. C'est pour ça qu'ils ne bougent pas.
02:59Laurent Wauquiez, il espère le chaos ?
03:01Oui, il fait partie de ceux qui espèrent le chaos pour mieux rebondir après.
03:05Moi, je n'espère pas le chaos. Moi, je veux le meilleur pour mon pays.
03:09Je suis un homme de droite. Rien dans le programme dont nous avons débattu
03:14et discuté avec Jordan Bardella me choque.
03:17Rien n'est contraire avec ceux que j'ai défendus depuis des années.
03:20Vous en êtes souvent le témoin pour m'avoir invité à de nombreuses reprises.
03:24Donc aujourd'hui, unissons nos forces. Il y a deux blocs.
03:28Il y a un immense danger d'extrême gauche que M. Mélenchon et ses amis arrivent à Matignon.
03:33Le seul moyen pour faire face à ce bloc d'extrême gauche
03:37c'est de faire pasculer notre pays dans un autre cadre.
03:40Je ne suis plus sûr que ce serait vraiment une démocratie.
03:43Pour faire face à ce bloc, il n'y a qu'un vote utile.
03:46C'est le vote pour la coalition nationale que nous formons avec Jordan Bardella.
03:50La coalition des droites. Tout autre vote sera, je le dis, un vote inutile.
03:56On va y revenir dans un instant.
03:58Si on ne veut pas, M. Mélenchon, il faut voter pour les candidats de notre alliance.
04:02Vote inutile et vote perdu si l'on vote pour les LR Canal Historique.
04:07Rien ne me choque dans le programme de Jordan Bardella.
04:11Ils veulent le chaos, dites-vous, à propos d'un Laurent Wauquiez.
04:14Il y a beaucoup de choses que vous venez de dire et on va y revenir point par point.
04:17Mais d'abord, vous l'avez vous-même évoqué d'ailleurs, ce mot « guerre civile ».
04:21C'est la menace qui plane, d'après Emmanuel Macron,
04:24si le programme des extrêmes était au pouvoir.
04:29RN et LFI accroissent la conflictualité et la guerre civile.
04:33Est-ce qu'en effet, vous pensez qu'il y a un risque de guerre civile ?
04:36Éric Ciotti.
04:37J'ai l'impression que c'est un souhait de la part d'Emmanuel Macron,
04:40plus qu'un constat, plus qu'une prévision.
04:43C'est un souhait, c'est une stratégie.
04:46C'est la stratégie de la peur.
04:48Il a souvent mobilisé et convoqué la stratégie de la peur.
04:51Il l'a fait à l'international, en affichant la possibilité
04:56d'envoyer des troupes françaises en Ukraine contre tous les avis internationaux.
05:01Mais il a voulu semer la peur.
05:03Et là, à nouveau, il installe ce climat de peur.
05:06Ce n'est pas responsable.
05:08Quand on est chef de l'État, on est garant des intérêts supérieurs de la nation
05:12et on est garant de la cohésion de la nation.
05:15Qui a installé des ferments de division violents dans notre société ?
05:19On voit ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie aujourd'hui.
05:22C'est inédit.
05:23Neuf morts déjà, encore un cette nuit.
05:26On voit ce qui s'est passé dans les émeutes urbaines.
05:29Cette société française est de plus en plus fragilisée
05:32par les incohérences, les divisions qu'a installées Emmanuel Macron.
05:36De grâce qu'il ne vienne pas aujourd'hui donner des leçons.
05:40Jamais il n'y a eu autant de tensions dans notre pays.
05:43La crise des gilets jaunes avec Emmanuel Macron, les émeutes urbaines,
05:47la Nouvelle-Calédonie, l'embrasse des banlieues qui ne sont plus tenues.
05:52Soyons sérieux et évitons de faire peur aux Français.
05:57Marine Le Pen elle-même a dit qu'elle était assez lucide
06:00sur le fait qu'il y aurait sans doute des émeutes
06:03dans les jours qui suivent l'accession éventuelle du RN au pouvoir.
06:09Ça pour le coup, ce n'est pas jeter de l'huile sur le feu que de le dire.
06:13Est-ce qu'il n'y a pas une forme de lucidité de la part du président de la République ?
06:16On a face à nous des groupuscules violents d'extrême gauche
06:19qui appellent, on l'a vu, notamment au travers de certains de leurs candidats,
06:25à des actions violentes.
06:27Les groupuscules d'extrême gauche, mais pardon.
06:29Il y a aussi des militants proches du RN, on l'a vu,
06:33qui viennent d'ailleurs d'être jugés en comparution immédiate,
06:36qui le soir des Européennes face à la victoire du RN
06:40se sont senties en quelque sorte débridées et lancées dans la rue.
06:44Après avoir violenté des personnes homosexuelles,
06:48on va pouvoir tranquillement casser du PD.
06:50Ce n'est pas aussi une forme de guerre civique ça ?
06:53Ils ont été condamnés et heureusement, naturellement,
06:57nous condamnons tout ce type de déclarations insupportables, inacceptables.
07:01Quand vous parlez des militants qui se sont débridés d'un côté,
07:03est-ce qu'il n'y en a pas de l'autre aussi ?
07:04Il n'y a pas d'ambiguïté. Il y a toujours des idiots un peu partout.
07:07Mais nous, nous abordons cette phase avec beaucoup de responsabilité,
07:11de sérénité, de respect de l'état du droit.
07:13Quand je vois les soulèvements de la terre
07:16qui appellent à des actions physiques, à des actions violentes,
07:21qui n'ont pas été dissous, contrairement à ce qu'avait dit M. Darmanin.
07:26Ils sont toujours là et ils prônent des actions violentes.
07:29Ils attaquent des policiers.
07:30Donc abordons ce débat avec sérénité.
07:33Ce n'est pas la peine de rajouter de l'huile sur le feu,
07:36comme le fait M. Macron à des fins.
07:38On voit bien l'objectif derrière, c'est de gagner un électorat.
07:44Donc c'est une stratégie électorale.
07:46On ne joue pas le pays au dé pour une stratégie électorale.
07:51Éric Ciotti, au-delà du mot même de guerre civile,
07:53Emmanuel Macron évoque, je cite, le passé conflictuel en France.
07:57Il dit que la France s'est déjà déchirée entre protestants et catholiques.
08:00C'est une référence à peine voilée à la nuit de la Saint-Barthélemy,
08:03nuit atroce à Paris.
08:05Est-ce qu'il parle au fond de guerre civile
08:07ou est-ce qu'il prédit une forme de guerre de religion ?
08:10Je crois que tout ça, sincèrement, est ridicule.
08:14Aujourd'hui, moi, j'appelle à ce que nous nous mettions au travail
08:17dans la coalition pour redresser le pays.
08:20Les Français ont envie de ce changement.
08:22Ils mesurent l'impuissance et les dangers, d'ailleurs,
08:26que conduit cette impuissance depuis 2012,
08:30depuis l'élection de M. Hollande.
08:32Le pays a décroché. Il est en déclassement.
08:35Nos enfants, aujourd'hui, sont dans un système éducatif
08:38qui ne fonctionne plus. On n'est plus soignés à l'hôpital.
08:41Le pouvoir d'achat des Français est aujourd'hui en berne.
08:44Il y a de la violence dans la rue.
08:461 000 agressions gratuites par jour.
08:49Par jour, c'est-à-dire près de une par minute.
08:53Il y a des records d'immigration.
08:55Le chaos, naturellement, les Français le mesurent.
08:57Pourquoi cette coalition, aujourd'hui, bénéficie de ce très large soutien
09:02que je sens de plus en plus fort sur le terrain ?
09:04Parce qu'ils ont enfin envie de changement.
09:06Vous parlez de coalition.
09:08Avec l'impuissance.
09:09On va parler aussi de la manière dont vous pourriez ou non
09:13exercer le pouvoir en cas de victoire.
09:15En cas de majorité relative, est-ce que vous pourriez imaginer
09:20gouverner avec une coalition plus large,
09:23c'est-à-dire qui inclurait vos anciens amis de LR
09:26qui, aujourd'hui, rompent avec vous ?
09:27C'est-à-dire, vous avez évoqué, à l'instant,
09:29la stratégie du chaos d'un Laurent Wauquiez.
09:32Est-ce que vous continuez, malgré tout, à parler avec lui ?
09:34Ou est-ce que vous aviez évoqué, avant même cette rupture,
09:37l'idée que si les RN ont presque la majorité,
09:41mais pas tout à fait, est-ce que vous pensez qu'il y a
09:43certains qui ne vous ont pas pour l'instant suivi
09:45qui vous suivraient alors ?
09:46Sans doute. La main sera tendue.
09:48Il faudra choisir entre trois voies.
09:51Soit le bloc gauche-extrême-gauche.
09:53Soit, finalement, la forme de statu quo
09:56que veut installer M. Macron.
09:58Parce que, là aussi, M. Macron veut qu'il n'y ait pas de majorité
10:03pour continuer ces espèces de tambours.
10:06Vous parlez sans arrêt d'une coalition.
10:08Jordan Bardella, lui-même, parle d'un gouvernement d'union nationale.
10:12Pour ça, il faudrait trouver des alliés de circonstance.
10:15Est-ce que vos anciens amis LR,
10:17qui ne vous ont pas suivi avant les élections,
10:19pourraient vous suivre après ?
10:21Je pense, pour certains.
10:22Mais il faudra leur poser la question.
10:23Mais moi, je me bats pour que nous ayons la...
10:25Mais vous le faites.
10:26J'imagine que vous leur posez ces questions.
10:27On a découvert que vous étiez capable
10:29de décider des choses un peu dans votre coin, en secret.
10:32J'imagine que vous leur parlez.
10:33Vous avez leur numéro.
10:35Mais moi, je me bats pour que nous ayons la majorité absolue.
10:38Et je vous le dis, nous aurons la majorité absolue.
10:41Cette question, elle ne se posera pas,
10:43parce que je sens les Français désireux
10:45de donner leur chance à ceux qui veulent redresser le pays.
10:49Enfin, on est dans une situation catastrophique.
10:53Demain, je leur dis, ayez le courage.
10:56N'ayez pas peur.
10:57N'écoutez pas tous ces cassandres.
10:59Nous sommes une équipe responsable,
11:02avec un programme responsable, équilibré.
11:05Et nous allons travailler pour l'intérêt du pays.
11:07Vous dites rien.
11:08Rien ne me choque.
11:10Rien ne me choque dans le programme de Jordan Bardella.
11:13Cette question des binationaux,
11:15qui depuis hier, fait beaucoup réagir.
11:18Ne retenir pour les postes dits stratégiques de l'État
11:22que les seuls nationaux,
11:24c'est-à-dire ceux qui ont une double nationalité,
11:26en seraient exclus.
11:28Ça, ça ne vous choque pas ?
11:29Ça ne me choque absolument pas.
11:30C'est dans l'intérêt supérieur du pays.
11:32C'est ce qui se fait aux États-Unis,
11:34pour la CIA notamment,
11:36mais pour des agences de sécurité.
11:38En France, d'ailleurs,
11:40pour certains postes sensibles,
11:42il y a déjà un criblage pour l'habilitation.
11:44Un criblage, oui,
11:45mais qui ne repose pas sur la seule question de la nationalité.
11:49Pour l'habilitation au secret défense,
11:51sur les postes stratégiques.
11:54Demain, nous l'élargirons à la question de la double nationalité.
11:59L'exemple qu'a cité Jordane Bardella est assez révélateur.
12:02Est-ce que vous imaginez qu'un franco-russe
12:04puisse être, demain,
12:06dans un haut poste de responsabilité,
12:08dans un service de renseignement ?
12:10Ça relève du bon sens.
12:11On parle de quoi ?
12:12On parle d'une dizaine d'emplois stratégiques.
12:15Une dizaine, c'est vraiment une poignée, donc ?
12:16C'est ce qui a été dit.
12:17Je vois bien les amalgames qui sont faits là aussi,
12:20mais nous assumons de garantir d'abord
12:24la sécurité des Français.
12:26C'est un principe de réalité,
12:28je dirais de bon sens,
12:30qui peut sincèrement s'en émouvoir.
12:32Qu'on protège la nation,
12:34qu'on établisse en matière de sécurité nationale,
12:36un principe assez simple,
12:38un principe de précaution.
12:40Eric Ciotti, ce serait aussi le retour de votre loi.
12:43La loi Ciotti, qui était un dispositif
12:45qui prévoyait, en cas de trop d'absentéisme scolaire,
12:48non justifié, trop fréquent,
12:51une convocation des parents, un invertissement,
12:53et même la suspension des allocations.
12:57Cette loi a été appliquée entre 2010 et 2013.
12:59Il y a 472 familles
13:01qui ont été à l'époque concernées.
13:03Aujourd'hui, c'est quoi l'objectif ?
13:05C'est de remettre les enfants à l'école ?
13:07Pour être très précis,
13:09il y a 472 suspensions d'allocations familiales
13:13qui avaient été prononcées,
13:15mais il y a près de 100 000 élèves
13:17qui étaient retournés sur les bancs de l'école.
13:19Et qui n'avaient pas été...
13:21Vous vous dites que votre loi les a découragés
13:23de continuer à être dans l'absenté ?
13:25C'est une loi équilibrée.
13:27M. Hollande l'a abrogée en janvier 2013.
13:30M. Macron a toujours refusé de la réinstaller.
13:33C'est un principe de bon sens,
13:35équilibre entre droit et devoir.
13:37Nous accompagnons les parents
13:39et notamment les familles monoparentales
13:41dans le cas d'un contrat de responsabilité parentale
13:44qui a lui aussi été supprimé.
13:46Et nous sanctionnons celles
13:48qui ne respectaient pas leurs devoirs
13:50qui sont inscrits dans le Code civil
13:52et notamment le principe d'obligation scolaire.
13:54Suspension partielle ou complète
13:56des allocations familiales
13:58pour les parents d'enfants trop absents ?
14:01Je précise d'ailleurs que depuis
14:03le nombre d'absences a explosé
14:05puisqu'il était autour de 2,1% au moment de votre loi.
14:08Il est aujourd'hui à 5,4% l'année dernière
14:11et 7% d'absentéisme dans le secondaire.
14:13Vous voulez souligner que c'est un enjeu majeur
14:15qu'on a abandonné cette question
14:17mais on va élargir la possibilité
14:19de suspendre les allocations
14:21aux parents d'enfants délinquants récidivistes.
14:23On va s'attaquer dans le plan d'urgence
14:25parce que hier, cela a été très clairement dit
14:28par Jordane Bardella, il y a les mesures d'urgence
14:30et dans les mesures d'urgence
14:32il y a notamment ces actions
14:34sur la délinquance des mineurs,
14:36il y a l'augmentation des placements
14:38pour les mineurs délinquants.
14:40Au-delà des allocations, est-ce qu'il faut condamner
14:42pour une forme de complicité les parents ?
14:44Prenons le tragique exemple
14:46de cet enfant violé,
14:49enfant de 12 ans, jeune fille violée.
14:51Semble-t-il, en raison de sa religion juive,
14:54par deux mineurs de 13 ans.
14:56Est-ce que ces deux mineurs,
14:58est-ce qu'il faut aller rechercher
15:00d'autres complicités, d'autres formes de responsabilité ?
15:03En tout cas, lorsque cela intervient en récidive,
15:06oui. Et moi je pense que
15:08dès le premier délit commis par un mineur,
15:10les parents doivent être contraints
15:13à un plan, je dirais,
15:15de redressement, de suivi de leur enfant.
15:19C'était l'objet du loi que j'avais déposé
15:21il y a une dizaine d'années.
15:23Et si ce plan n'est pas respecté,
15:25les parents...
15:27Il n'y a pas de père dans le paysage,
15:29la mère est seule,
15:31elle était, semble-t-il, elle-même victime
15:33de son fils qui la frappait,
15:35d'après les témoignages.
15:37On va en plus condamner cette femme ?
15:39C'est à la justice de le dire.
15:41Il faut qu'il y ait cet outil juridique.
15:43Il y a des parents qui sont victimes,
15:45peut-être dans le cas que vous citez,
15:47donc il ne faut pas généraliser,
15:49mais il faut qu'il y ait un outil juridique
15:51qui oblige les parents à accompagner...
15:53Est-ce qu'il faut aussi aller chercher le père ?
15:55Vous savez qu'Emmanuel Macron a évoqué
15:57le devoir des pères.
15:59On parle de tous les parents, c'est dans le code civil,
16:01ça existe aujourd'hui.
16:03Il suffit de faire appliquer la loi.
16:05Il y a un principe, c'est l'autorité parentale.
16:07Si elle n'est pas respectée, il faut l'appliquer.
16:09Mais on aura un enjeu majeur,
16:11parce que la délinquance des mineurs,
16:13comme la sécurité en général,
16:15est une priorité du futur gouvernement.
16:17Il faudra plus de places.
16:19Plus de places dans des centres éducatifs fermés.
16:21On nous les avait promis,
16:23ils n'ont pas été faits.
16:25Il faudra des places dans des établissements publics
16:27de la défense, tenus par des anciens militaires,
16:29pour placer des mineurs délinquants.
16:31Ça existe dans la loi.
16:33Elle a été également abandonnée.
16:35Tout cela, nous pouvons le faire...
16:37Vous dites que vous voulez un centre éducatif fermé
16:39par département.
16:41Il y en a 52 en France, ça veut dire que vous voulez quasiment le doubler.
16:43Oui, à minima.
16:45Comme les places sur les centres de rétention,
16:47pour expulser les étrangers.
16:49Mais oui, le coût est très modeste
16:51par rapport aux enjeux sociétaux,
16:53par rapport à la puissance
16:55de la violence aujourd'hui
16:57que l'on constate partout.
16:59Et précisément, Eric Ciotti,
17:01rien ne vous choque dans ce programme.
17:03J'ai repris votre propre programme,
17:05lorsque vous étiez candidat
17:07à la primaire de la droite.
17:09Votre objectif numéro un,
17:11c'était de faire des économies.
17:13Vous demandiez à supprimer des fonctionnaires.
17:15Vous demandiez à aller plus loin même
17:17que le projet de réforme à l'époque
17:19des retraites.
17:21Vous demandiez à passer carrément à 65 ans
17:23contre 64 dans la dernière réforme.
17:25Et là, vous vous retrouvez à faire une coalition
17:27avec un parti qui dit,
17:29hier, que dès l'automne,
17:31certains pourront partir à 60 ans.
17:33Vous en êtes où là-dessus ?
17:35Je vois bien que vous fixez,
17:37vous et vos confrères,
17:39des conclusions sur ce sujet uniquement.
17:41D'abord, notre priorité...
17:43Non, c'était un de vos enjeux,
17:45et c'était une de vos priorités.
17:47Notre priorité, elle est totalement partagée,
17:49c'est de diminuer les dépenses publiques.
17:51Monsieur Macron les a apportées
17:53au niveau record en Europe.
17:57C'est en France qu'on dépense
17:59le plus d'argent public.
18:01Et malheureusement, on voit l'inefficacité
18:03de ces dépenses.
18:05Nos services publics fonctionnent de plus en plus mal.
18:07L'éducation, la justice, l'hôpital
18:09qui est en crise.
18:11Plus on dépense, moins on a de services publics.
18:13J'ai compris sur les dépenses, mais sur la retraite,
18:15vous êtes toujours sur l'idée d'une retraite à 65 ans ?
18:17Vous me parlez d'économie. Je vous dis où on va les trouver.
18:19Il y a presque 500 agences de l'État.
18:21On va en supprimer.
18:23Un exemple, on va supprimer les ARS.
18:25On va réorganiser les services de l'État.
18:27Est-ce qu'il est normal qu'il y ait
18:2940% des agents hospitaliers
18:31qui soient des agents administratifs ?
18:33Il y a des sources d'économie gigantesques,
18:35rien que dans la réforme de l'État.
18:37On estime, pas loin de 10 milliards d'euros,
18:39les gains potentiels
18:41si on fait ces réformes.
18:43On peut aller plus loin.
18:45Ce n'est pas dans le programme,
18:47mais personnellement, ça ne me choquerait pas.
18:49J'ai évoqué la suppression potentielle des régions
18:51qui sont sans doute aujourd'hui
18:53l'échelon territorial le moins utile
18:55et celui qui est le moins proche des gens.
18:57Contrairement aux maires, aux communes
18:59et aux départements.
19:01Les idées d'économie, elles sont là.
19:03Vous n'avez pas répondu, Eric Ciotti,
19:05sur la question des retraites.
19:07La retraite à 65 ans.
19:09Sur les retraites, il y a une mesure
19:11qui est dans le programme d'urgence
19:13qui est définitive
19:15et qui est arrêtée.
19:17C'est faire en sorte que ceux qui ont commencé
19:19à travailler très jeunes,
19:21avant 20 ans,
19:23qui ont 40 annuités, puissent partir à 60 ans.
19:25Cette mesure,
19:27nous l'avons portée au niveau des Républicains.
19:29Elle venait d'ailleurs de M. Pradié.
19:31Nous l'avons débattue
19:33pendant la réforme des retraites.
19:35Cette amélioration de ce qu'on appelait les carrières longues,
19:37ceux qui ont travaillé très dur,
19:39souvent des ouvriers,
19:41qui ont commencé à travailler très très tôt,
19:43il n'est pas illégitime.
19:45Vous avez donc renoncé, Eric Ciotti,
19:47à la retraite à 65 ans.
19:49Nous avons soutenu ce programme.
19:51La seule disposition, elle est là.
19:53Pour le reste, il a été très clairement dit
19:55par Jordan Bardella, que nous verrons
19:57quand il y a un accord.
19:59Vous ne renoncez pas à faire changer la vie
20:01de Jordan Bardella sur la retraite.
20:03Quand il y a un accord,
20:05je ne suis pas similaire au RN.
20:07Ce sont des points de vue
20:09qui se réunissent.
20:11Il y a une plateforme
20:13de gouvernement
20:15sur laquelle nous sommes d'accord,
20:17sur les grands principes, remettre de l'ordre dans les comptes,
20:19remettre de l'ordre dans la rue,
20:21moins d'immigration, plus de pouvoir d'achat
20:23et moins d'impôts.
20:25Ce matin, vous aviez sur votre antenne
20:27le cercle des fiscalistes.
20:29Il a tenu un propos très mesuré,
20:31beaucoup plus mesuré que certains journalistes
20:33qui sont totalement dans l'excès.
20:35On a vu l'IFRAP,
20:37qui a chiffré le programme aujourd'hui
20:39du Rassemblement national
20:41et de notre coalition.
20:43C'est autour de 8 milliards d'euros.
20:45Ces 8 milliards d'euros, on va les trouver
20:47en faisant des économies
20:49sur l'immigration, sur la fraude sociale.
20:51J'ai bien compris, Eric Ciotti,
20:53que sur les retraites, vous gardiez vos convictions
20:55pour évoluer le REN.
20:57Certains ont évoqué 100 milliards d'euros.
20:59C'est une fake news totale.
21:01Arrêtons de mentir aux Français.
21:03Arrêtons de leur faire peur.
21:05Et portons cette alternance.
21:07Merci Eric Ciotti d'être venu répondre à mes questions.
21:09Toujours officiellement président des Républicains.

Recommandée