Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce lundi, c’est Bernard Campan et le réalisateur Takis Candilis pour le film “L’Enfant qui mesurait le monde” en salles le 26 juin.
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu
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00:00J'ai la chance de recevoir le comédien Bernard Campant et le producteur devenu réalisateur Takis Kordilis.
00:07Bonjour à tous les deux, vous venez nous présenter le film L'Enfant qui mesurait le monde.
00:12Avant de partir en Grèce avec vous et de parler de ce film, on va dresser votre portrait sonore.
00:17Des petits sons pour mieux vous connaître, voici le premier.
00:19Didier, Bernard, Pascal, c'est moi, les inconnus sur Europe 8 !
00:26C'est une époque !
00:28Les inconnus de l'après-midi !
00:3087-88 sur Europe 1, de 15h30 à 17h.
00:34Vous étiez vraiment pratiquement inconnus à l'époque.
00:38Quels souvenirs vous en gardez ? En réécoutant vos émissions, je me suis dit que ça a dû être un boulot de dingue.
00:46Je pense à Philippe Pénaud qui était aux manettes.
00:52Philippe Pénaud que je salue parce que je sais qu'il écoute encore, toujours, Europe 1.
00:56On n'arrêtait pas, on commençait le matin à 9h et le soir même après l'émission qui devait être vers 16h ou 17h, on recherchait encore des idées.
01:06C'était toute la journée en fait.
01:08Et vous étiez encore 4 à l'époque ?
01:10Après le départ de Smaïne et avant le départ de Seymour Bruxelles, c'est ça ?
01:14Pourquoi ils sont partis d'ailleurs tous les deux ?
01:16Je ne sais pas, il faut leur demander.
01:18Smaïne n'était pas fait pour le groupe, c'est un one man showman, il n'était pas à l'aise.
01:24Il a profité de notre départ de chez Bouvard.
01:28J'ai appris que Bouvard prenait sa retraite à 95 ans, je vous l'ai écouté.
01:32Il a quitté le groupe comme ça et après Seymour, c'était une mésentente plutôt avec Lederman.
01:38Allez, extrait sur, écoutez.
01:44Une musique que vous connaissez bien, Olivier Benkemun.
01:48La musique du Festival de Cannes.
01:50Parce que Takis Kandilis, vous produisez et réalisez votre premier long métrage en 1982.
01:56Ça s'appelait Transit avec Richard Bouranger, c'est ça ?
02:00Ça a été présenté au Festival de Cannes dans la sélection Perspective.
02:04Et puis ensuite, plus rien.
02:06J'ai quand même fait quelque chose.
02:08Bien sûr, on va en parler.
02:10Plus rien en tant que réalisateur, c'est ce que je voulais dire.
02:12Est-ce que vous avez été traumatisé par cette première expérience ?
02:16Tout à fait.
02:18C'est clair.
02:20Parce qu'un film, c'est...
02:22En l'occurrence celui-là, j'ai travaillé nuit et jour, mais vraiment comme un dingue.
02:26Et la copie a été prête la veille de la présentation à Cannes.
02:32Je n'avais pas vu le film fini, vraiment.
02:34Les bobines sont arrivées avec un assistant à la gare de Cannes.
02:38Et le soir, à 20h, au Star, c'était là où était la quinzaine et Perspective,
02:42on présente le film, et moi je regarde le film et je me dis
02:46« mais merde, je suis complètement passé à côté ».
02:48Et donc j'ai été traumatisé.
02:50Ce n'est pas du tout ça ce que je voulais faire, c'est ce que vous vous êtes dit en fait.
02:52Oui, oui, vraiment.
02:54Donc, tact.
02:56Et je me suis dit, il faut que je change.
02:58Et voilà, c'est ce que j'ai fait.
03:00Il faut que je change de métier.
03:02En tout cas, peut-être, je me pensais à Orson Welles à 23 ans
03:06qui fait Citizen Kane.
03:08Je me suis dit, c'est peut-être ça.
03:10Et ben, tout à fait.
03:12Pourtant, la fiction, ça vous a poursuivi quand même.
03:14Toujours, oui.
03:16J'ai toujours raconté des histoires.
03:18Alors, je ne suis pas parti loin.
03:20Je suis allé à la télévision, où j'ai passé 42 ans.
03:22Et pour les plus jeunes qui nous écoutent,
03:24des bobines, c'était à l'époque
03:26que le cinéma était sur des films.
03:28Et il arrivait à la gare de Cannes comme ça.
03:32C'est fou, ouais.
03:34C'était des grosses caisses comme ça,
03:36cadenassées et tout.
03:38Elle est très souveraine.
03:40On connaît tout.
03:42Depuis la découverte du feu, jusqu'au produit light,
03:44les invasions, les guerres, la poésie,
03:46les souffrances, la famine, l'amour,
03:48j'ai envie de t'embrasser, les inventions, tout.
03:50Quoi ?
03:52Comment ?
03:54Qu'est-ce que vous avez dit ?
03:56La famine, tout.
03:58J'allais dire tout ce qui fait l'homme.
04:00Non, avant, vous avez dit quoi ?
04:02Je ne me souviens plus.
04:04Pardon, j'ai...
04:06J'ai cru...
04:08Je me suis trompée.
04:10C'est pas grave.
04:12Donc le bébé, c'est tout.
04:14J'ai très envie de t'embrasser.
04:16Non.
04:18Vous l'avez redit, là.
04:20Vous avez...
04:22Envie de t'embrasser ?
04:24Très envie, oui.
04:26C'est magnifique, ce souvenir des belles choses.
04:28Votre carrière a pris un nouveau tournant.
04:30J'ai laissé ce rôle un peu cueilli
04:32en l'écoutant, parce que la force
04:34du son sans l'image,
04:36c'est pas le cinéma, c'est juste le son,
04:38mais ça prend une force aussi étonnante.
04:40Et c'était un sacré pari pour Zabou Bretman
04:42de vous confier ce rôle à cette époque ?
04:44Oui. Elle cherchait quelqu'un
04:46qui soit à la fois pas trop usé
04:48à l'image, mais un peu connu aussi
04:50pour porter le film.
04:52J'étais un peu le garçon
04:54à l'époque idéal.
04:56Et elle a su déceler chez vous
04:58un don pour le drame,
05:00le pouvoir de jouer des choses graves.
05:02Est-ce que c'est ça aussi ce qui vous a donné...
05:04Est-ce que c'est ce film en particulier,
05:06Takis Kandili, ce qui vous a donné envie de travailler avec Bernard Cantan ?
05:08C'est celui-là, c'est le suivant
05:10qu'ils ont fait ensemble.
05:12Avec Isabelle Carré.
05:14Et puis surtout, c'est
05:16Presque,
05:18le film qu'a réalisé et écrit Bernard.
05:20Avec Alexandre Joliot.
05:22Et que j'ai trouvé super.
05:24Formidable d'émotions,
05:26de sensibilité et de justesse.
05:28Et je me suis dit,
05:30je cherchais aussi quelqu'un qui n'était pas connu.
05:36Evidemment, je cherchais
05:38un acteur.
05:40Mais ce n'est pas évident, parce qu'il fallait
05:42un acteur qui puisse incarner quelqu'un
05:44qui est grec d'une deuxième génération.
05:46Donc il faut quand même
05:48un passif et un vécu derrière.
05:50Et on va en parler dans un instant de ce film
05:52L'enfant qui mesurait le monde.
05:54C'est en salles ce mercredi.
05:56A tout de suite sur Orphe.