Manon Aubry, députée européenne LFI, est en direct sur BFMTV ce samedi.
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00:00C'est Manon Aubry qui est avec nous, bonjour, soyez la bienvenue, députée européenne, La France Insoumise, Anne-Sarah Dubois du service politique de GFM TV qui est avec moi.
00:07Marine Le Pen ne demande pas la démission du Président mais dit si on est dans une crise politique au lendemain des législatives, il pourrait s'imposer qu'il démissionne.
00:16Est-ce que vous êtes sur la même ligne ou est-ce que vous vous dites carrément le Président devrait déjà démissionner ?
00:21Prenons les choses par étapes, nous n'avons pas choisi cette dissolution, elle s'est imposée à nous.
00:27Je pense que le Président de la République a agi de manière complètement irresponsable en jetant une boîte d'allumettes sur le pays et en l'inflammant littéralement.
00:36Nous nous agissons de manière responsable dans l'objectif de gouverner le pays.
00:40Il est clair qu'à l'heure où on se parle, plus personne ne s'intéresse à ce que dit ni le Président de la République ni Gabriel Attal le Premier ministre tellement ils sont complètement disqualifiés.
00:50Aujourd'hui, la vie politique est en train de s'organiser autour de deux blocs.
00:55Le bloc d'extrême droite, raciste, xénophobe, climato-sceptique et sexiste et de l'autre, le bloc du Nouveau Front Populaire.
01:03Tout le monde a bien compris que quels que soient les scénarios, les macronistes ne seraient pas en capacité de conserver le pouvoir dans les deux semaines qui arrivent.
01:12Et pour l'instant, au dernier sondage, vous n'êtes pas en capacité de le prendre non plus.
01:15On n'est pas loin.
01:17Vous êtes à 6-7 points du RN. Vous croyez qu'une semaine suffira pour changer les choses d'ici dimanche prochain ?
01:24Alors il y a un sondage qui nous donne hier à 2 points, donc vous voyez qu'on se rapproche, on grignote.
01:30Il y a tendance moyenne.
01:31Je vais être très franche avec vous.
01:32On est plutôt sur du 34-29.
01:34Là, le sondage vous c'est IFOP.
01:36Ça c'est l'IFOP.
01:37Le sondage d'IFOP donne en projection en termes de sièges des fourchettes qui nous permettent, il y a des scénarios en termes de sièges.
01:44Mais je vais même vous dire, c'est plus que possible.
01:46Parce que pour bien comprendre les élections législatives, là vous mettez le score consolidé au niveau national.
01:51Mais il y a peut-être 100-200 circonscriptions sur les 577 que compte le pays,
01:56où ça va jouer à 200-300-400-500 voix.
01:59Au second tour entre d'un côté le Nouveau Front Populaire et de l'autre le Rassemblement National.
02:04Donc je veux dire aux gens, y compris les gens qui viennent me voir dans la rue,
02:08y en a plein des gens qui, comme moi, depuis maintenant deux semaines, on la boule au ventre.
02:13On laisse les manouer et se disent mais dans quoi va tomber notre pays ?
02:18Je veux leur dire que oui c'est possible de gagner et derrière de changer la vie des gens,
02:23d'abroger la réforme des retraites, d'augmenter le salaire minimum, de redistribuer les richesses,
02:27de bloquer les prix des produits de première nécessité.
02:29Tout ça on pourra le faire dès la semaine du 8 juillet si nous formons un gouvernement.
02:34Il y a parfois aussi des réalités mathématiques par circonscription.
02:37Sandrine Rousseau a dit ce matin qu'elle se désistera pour faire barrage
02:40si jamais à un moment elle doit, par exemple, faire barrage au Rassemblement National
02:45et donc voter pour Renaissance.
02:47Est-ce que c'est aussi le choix que vous feriez ?
02:49Est-ce que ça doit être, selon vous, une consigne générale ?
02:52Écoutez, dans la plupart des circonscriptions, si ce n'est l'écrasante majorité,
02:57les deux premières forces politiques qui vont arriver en tête sont le Rassemblement National
03:01et le Nouveau Front Populaire dans un ordre ou dans un autre.
03:03Donc la question, j'ai envie de dire, va davantage se poser au camp Macroniste
03:07qui risque très souvent d'arriver troisième.
03:10Là où vous avez raison, c'est qu'il y aura probablement plus de triangulaires en 2022
03:16puisque pour avoir des triangulaires, ça dépend du taux de participation.
03:19Il faut atteindre 12,5% des inscrits.
03:21Je le dis parce que comme on passe d'une élection à une autre avec un deuxième déjà...
03:25La consigne de l'anvril, la consigne.
03:27Je vous le dis, on va attendre de voir le nombre de circonscriptions qui sont concernées
03:31et l'état des forces.
03:33Ça se produira, je ne sais pas si c'est 5 ou 50.
03:36Quel que soit le nombre, est-ce qu'il y a une consigne ?
03:40Nous allons tout faire pour battre le Rassemblement National.
03:46Ensuite, je vais être claire avec vous, le dimanche soir,
03:49on va analyser la situation circonscription par circonscription.
03:52Vous n'avez pas répondu, Manon Aubry.
03:54Si jamais, à un moment, il faut voter renaissance pour faire barrage contre le Rassemblement National,
04:00je vais tout faire.
04:02Non seulement nous dirons qu'il ne faudra pas une voix pour le Rassemblement National,
04:06mais nous allons tout faire pour faire en sorte qu'il soit battu.
04:09Nous allons voir la situation et le rapport de force.
04:12Peut-être qu'il faudra dans certaines circonscriptions se désister,
04:16dans certaines circonscriptions faire des appels clairs.
04:18Je ne sais pas l'état des lieux très clair.
04:20Je pense qu'en termes de mots d'ordre politique, je ne peux pas être plus clair que cela.
04:24Il faudra tout faire pour battre le Rassemblement National.
04:27Et j'en appelle à la responsabilité des macronistes,
04:30parce que non seulement ils ont été un marche-pied à l'extrême droite,
04:33ils ont emprunté des idées à l'extrême droite comme la préférence nationale,
04:36mais aujourd'hui, ils refusent de faire ce que je viens de faire de manière très claire,
04:40c'est-à-dire tout mettre en œuvre pour battre le Rassemblement National.
04:43Cet appel-là, malheureusement, vous ne l'entendrez pas à ce stade,
04:47en tout cas de la part et de la bouche des macronistes,
04:50qui est, à mon sens, absolument irresponsable
04:53parce qu'ils sont en train d'installer l'extrême droite au pouvoir.
04:56En faisant cela, ils montrent qu'ils n'en ont rien à faire, des gens dans le pays,
05:01parce que qui va subir, je termine juste là-dessus,
05:04qui va subir les effets des politiques du Rassemblement National ?
05:07Ce sont les personnes racisées qui subissent le racisme au quotidien
05:11et qui vont être débridées.
05:12Ce sont les personnes LGBT qui subissent l'homophobie au quotidien.
05:16Ce sont les droits des femmes qui vont être saccagés,
05:19les budgets des plannings familiaux qui vont être atteints.
05:21Voilà les conséquences.
05:22Puisque vous parlez de discrimination,
05:24le sujet de ces derniers jours a bien sûr été la question de l'antisémitisme.
05:28Et je vais vous poser la question de façon assez directe.
05:30Est-ce qu'il y a un problème pour vous, Jean-Luc Mélenchon ?
05:33Pourquoi je vous pose cette question-là ?
05:34Parce qu'il y a eu le drame de Courbevoie,
05:36il y a, on l'apprend ce matin, deux personnes mises en examen
05:39qui projetaient un attentat avant les Jeux Olympiques sur des cibles juives.
05:43Je voudrais vous faire entendre Pierre-François Veil,
05:45le fils de Simone Veil.
05:46Il était notre invité ce matin.
05:47Voilà ce qu'il dit de Jean-Luc Mélenchon.
05:51Depuis une quinzaine d'années ou une vingtaine d'années,
05:53on parle, à la suite de Jérôme Fourquet,
05:56des territoires perdus de la République.
05:58Moi, à titre personnel, je considère que Jean-Luc Mélenchon
06:01est un homme politique perdu de la République.
06:04Et depuis longtemps.
06:06Et qu'il entraîne notre pays vers des abîmes extraordinairement dangereux.
06:11Jean-Luc Mélenchon est un homme perdu de la République
06:13dans la bouche de Pierre-François Veil, fils de Simone Veil.
06:17J'ai beaucoup de respect pour lui,
06:19mais je pense qu'il se trompe de cible.
06:21Ceux qui sont aujourd'hui les héritiers de l'idéologie nazie,
06:25c'est le Rassemblement National,
06:27qui a été créé par les falcones SS.
06:29Mais ils vous rejettent dos à dos.
06:30Permettez-moi d'y répondre sur le fond.
06:32Qui sont les héritiers des nazis ?
06:34C'est le Rassemblement National.
06:36Nous sommes les héritiers des Dreyfusards.
06:38Nous sommes les héritiers des résistants aux nazis.
06:40Toute notre vie, toute notre histoire politique,
06:43s'est construite sur la bataille.
06:45Mais vous voyez bien que ce message ne passe pas, Manon Bric.
06:48Parce qu'il y a aujourd'hui une instrumentalisation abjecte
06:51d'un sujet qui est extrêmement sérieux,
06:53qui est l'antisémitisme.
06:54Est-ce qu'il faut toujours envoyer chez les autres
06:56et ne pas se dire que vous avez commis des erreurs ?
06:58Il y a suffisamment d'antisémites dans notre pays
07:00pour ne pas inventer là où il n'y en a pas.
07:02Vous savez, chaque acte antisémite est un acte de trop.
07:06L'antisémitisme est un sujet extrêmement sérieux dans notre pays
07:09qu'il faut prendre à bras-le-corps.
07:11Raison pour laquelle nous proposons non seulement
07:13un plan interministériel de lutte contre l'antisémitisme,
07:16mais aussi de mettre les moyens en termes de prévention
07:19pour éduquer nos jeunes, pour éduquer nos familles,
07:21pour faire en sorte que ce poison ne gangrène plus notre société.
07:25Et je refuserai toujours qu'on instrumentalise ce sujet
07:28aussi sérieux à des fins politiques et à des fins politiciennes.
07:32Et c'est pour ça qu'il faut des actes concrets.
07:34Mais dans ce cas-là, il faut qu'il aille au bout de la logique
07:35et sortir de votre front populaire, Raphaël Arnault.
07:37Mais Raphaël Arnault, à quel moment a été poursuivi
07:39pour le moindre acte antisémite ?
07:41Vous savez, je vais le dire avec beaucoup de calme,
07:43mais avec beaucoup de fermeté.
07:45Les seuls qui ont été condamnés pour des actes antisémites
07:48et des actes racistes, c'est l'extrême droite.
07:50Donc au bout d'un moment, ça suffit.
07:52Vous savez ce que vous êtes en train de faire ?
07:53En jetant l'anathème sur le nouveau front populaire,
07:56qu'il serait soi-disant ambigu contre l'antisémitisme,
07:58vous desservez la cause très juste de lutte contre l'antisémitisme
08:02parce que vous banalisez ceux qui sont en train d'y atteindre.
08:05Donc au bout d'un moment, je vous le dis très calmement,
08:07mais stop, ça suffit.
08:09Mais Manon Bry, si on vous pose ces questions-là,
08:11vous avez vu cette séquence de Raphaël Glucksmann en campagne,
08:14interpellé par une électrice qui dit
08:16« je ne veux pas votre tract parce que vous avez fait un pacte avec des antisémites ».
08:20Ce ne sont pas les journalistes qui vous le disent,
08:22c'est les électeurs.
08:23Et quand vous prenez les sondages,
08:25on voit que les électeurs ont parfois plus peur
08:27de voter Front Populaire à cause de ces questions d'antisémitisme
08:30que de voter Rassemblement National.
08:32Ce n'est pas un fantasme de journaliste,
08:33c'est une question d'électeur.
08:35Et c'est pour ça qu'il est important que vous y répondiez.
08:37Écoutez, si vous racontez du matin au soir
08:39que il y aurait soi-disant…
08:40Ce problème n'existe pas.
08:41J'y arrive.
08:42… qu'il y aurait soi-disant une ambiguïté
08:44chez des hommes et des femmes de la France Insoumise,
08:48des militantes et des militants politiques,
08:49et des responsables que nous sommes,
08:51sans jamais les tailler concrètement,
08:52sans jamais donner d'éléments concrets,
08:55de condamnations.
08:56Nous n'avons jamais fait l'objet de la moindre condamnation.
08:59Alors oui, il est normal que des gens se disent
09:02« attendez, ce n'est pas très clair, il ne faut pas s'allier avec eux ».
09:05Je veux dire aux gens, ne vous trompez pas.
09:07Aujourd'hui, l'antisémitisme a été construit comme une idéologie politique,
09:11par un camp politique qui est celui de l'extrême droite.
09:14J'ai combattu toute ma vie, toutes les formes de racisme,
09:19et en particulier l'antisémitisme.
09:21Et vous savez à quel point ?
09:22Je vous le dis aussi, avec les trois mois de campagne
09:25dans les pattes des élections européennes,
09:26qui ont été trois mois de campagne intenses et fatigantes,
09:29vraiment, on n'en peut plus.
09:31On en a marre de ces anathèmes qui sont lancés.
09:33Et en faisant ça, non seulement on desserre la cause très juste
09:36de la lutte contre l'antisémitisme,
09:37mais en plus on décentre la campagne sur à la fois
09:40les moyens que l'on veut donner à la lutte contre l'antisémitisme
09:43et de manière plus générale, le projet de société que l'on porte.
09:46Et le projet de société que l'on porte, c'est justement
09:48de lutter contre toutes les formes de division.
09:50D'un côté, il y aurait les juifs, de l'autre côté, il y aurait les musulmans,
09:52de l'autre côté, il y aurait les athées, de l'autre côté, il y aurait les chrétiens.
09:55C'est contre ce piège de la division que nous devons nous battre
09:58et que le nouveau offre au populaire se mobilise.
10:00Dernière question, Dan.
10:01Je ne comprends pas, en fait.
10:02Sur Raphaël Arnaud, je ne comprends pas,
10:04parce que je vous connais depuis longtemps, Manon Aubry,
10:06comment vous pouvez cautionner, par exemple, ce qu'a tweeté Raphaël Arnaud
10:09en parlant d'une résistance palestinienne qui a lancé une offensive
10:12sans précédent sur l'état colonial d'Israël le 7 octobre au matin.
10:16Je ne comprends pas comment, au sein de la France insoumise,
10:18on peut être droit dans ses bottes et dire aujourd'hui
10:20il n'y a aucun problème avec ce candidat
10:22et ne pas comprendre surtout que ça peut prêter le flanc,
10:24effectivement, aux critiques qui vous sont faites
10:26sur une forme de flou vis-à-vis de l'antisémitisme au sein de vos rangs.
10:30Je ne comprends pas.
10:31Écoutez, ce qu'il y a à comprendre, c'est très simple.
10:33C'est que notre position sur le 7 octobre, elle est très simple.
10:35Nous avons condamné avec la plus grande fermeté
10:38les actes terroristes du 7 octobre dernier.
10:40Ça a pris un peu de temps.
10:41Pardon ?
10:42Ça a pris un peu de temps.
10:43Le terme de terroriste, ça a pris un peu de temps.
10:44Je l'ai fait dès le soir même et je l'ai fait à peu près 1500 fois
10:49parce que je me suis exprimée plus de 1500 fois
10:51dans cette campagne des élections européennes
10:53et je l'ai fait à chaque fois.
10:54Et je ne laisserai pas décentrer cette campagne des élections législatives,
10:58qui est une campagne express, par soi-disant vous seriez ambigu.
11:02Nous, nous sommes très clairs.
11:03Nous condamnons les actes terroristes du 7 octobre dernier.
11:05Nous demandons que cesse l'offensive d'Israël contre le peuple palestinien.
11:09Nous demandons la reconnaissance de l'état de Palestine
11:11et nous demandons simplement que l'on puisse vivre,
11:15retrouver de la cohésion dans notre société
11:17et retrouver de la cohésion dans notre société.
11:19C'est arrêter de juger les gens en fonction de leur religion,
11:21en fonction de leur couleur de peau, en fonction de leur origine.
11:24C'est remettre aussi davantage de justice sociale dans notre société
11:27parce que vous voyez, pendant qu'on jette l'anathème sur notre camp politique,
11:30on ne parle pas des questions sociales, de la question du pouvoir d'achat.
11:34Ce n'est pas un anathème, c'est une demande de clarification.
11:37J'ai été très claire sur nos positions,
11:39mais je ne laisserai pas non plus cette campagne ne pas parler du sujet
11:43qui est le sujet prioritaire des Françaises et des Français,
11:46qui est le sujet du pouvoir d'achat,
11:48de comment on va redistribuer les richesses,
11:50bloquer les prix des produits de première nécessité,
11:52comment on va augmenter le salaire minimum à 1600 euros,
11:55retrouver de la cohésion dans notre société.
11:57C'est à la fois agir contre l'antisémitisme
11:59et à la fois augmenter le salaire minimum et redistribuer les richesses.
12:04Bref, arrêter de monter les Françaises et les Français les uns contre les autres.
12:08Voici la meilleure manière de résumer notre projet politique
12:13qui, j'espère, le 7 juillet prochain, pourra rallumer tous les soleils,
12:17comme le disait le grand Jean Jaurès,
12:19pour retrouver un peu d'espoir et se quitter avec un sourire.
12:21Merci beaucoup.