Législatives : les programmes économiques des partis politiques sont-ils crédibles ?

  • il y a 3 mois
Avec Christophe Ramaux, enseignant-chercheur au Centre d'économie de la Sorbonne.

Retrouvez Alexis Poulin sans réserve tous les vendredis de 12h à 13h sur #SudRadio.
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Transcript
00:00Alexis Poulin, sans réserve, l'invité.
00:04Et notre invité tout de suite, Christophe Rameau.
00:07Bonjour, vous êtes enseignant et chercheur au Centre d'économie de la Sorbonne.
00:11Je vous invite pour parler des programmes économiques des partis,
00:16qui sont scrutés actuellement sur les différentes mesures.
00:22On a ce matin le Front populaire qui dévoile en direct,
00:25alors que nous parlons des mesures, 180 mesures chiffrées.
00:28Autour de l'ISF, un SMIC qui augmente, la taxation des super profits,
00:32plein plein de promesses.
00:34Mais est-ce que toutes ces promesses de programmes budgétaires et économiques
00:39sont tenables dans le cadre des traités européens ?
00:41Alors, comment dire ?
00:43Je pense que ce qui est important, c'est vraiment d'avoir le sens du cap,
00:46compte tenu des conditions que vous a imposées le Président de la République.
00:50Malheureusement, une campagne extrêmement courte,
00:52qui quelque part mine le débat démocratique,
00:54y compris sur les questions économiques.
00:56Je pense qu'il est très important de comprendre
00:58que les citoyens ne se désintéressent pas.
01:00Contrairement à ce qu'on entend parfois sur le thème
01:02c'est pas important, etc.
01:03Non, les citoyens sont responsables, il faut partir de ça.
01:05Et donc ils sont intéressés à quelle est l'orientation qui est donnée.
01:08Et d'où on part ?
01:10On part du fait que depuis plusieurs années, si ce n'est plusieurs décennies,
01:14il y a une très grande insatisfaction populaire
01:16sur les politiques économiques.
01:18C'est le sentiment, si vous voulez, qu'on vit en République.
01:22Aujourd'hui, quasiment plus personne,
01:24de l'extrême droite à l'extrême gauche,
01:26ne remet en cause l'idée qu'on doit vivre en République,
01:29le suffrage universel, etc.
01:30Ça n'a pas toujours été le cas.
01:31Mais c'est le cas aujourd'hui, d'un certain point de vue,
01:33il faut s'en satisfaire.
01:34Mais il y a le sentiment qu'il y a un domaine essentiel de nos vies,
01:38l'économie, qui en quelque sorte échappe à ce pacte républicain.
01:42C'est-à-dire que l'économie sert principalement,
01:46pas uniquement bien sûr,
01:47mais les intérêts d'une infime minorité.
01:49D'où cette colère sociale qui s'exprimait à de multiples occasions,
01:53les gilets jaunes, puis les résultats des élections.
01:56Et donc la question qui est posée à l'occasion de ces élections,
01:58c'est quelles sont les positions qui sont défendues
02:03par les trois grandes forces en présence.
02:05Et mon sentiment, je suis un économiste atterré,
02:09mais mon sentiment justement, c'est que là, si je puis dire,
02:12les masques tombent.
02:13Pendant longtemps, le Rassemblement National
02:16apparaissait comme porteur,
02:18c'est ce qu'il disait, une partie de sa force,
02:20d'une rupture sociale, c'est-à-dire d'un programme social.
02:23Or, au pied du mur, là si je puis dire,
02:26ce que nous présente le Rassemblement National,
02:29pour parler crûment,
02:31mais je vais pouvoir ensuite étayer tout ça,
02:34c'est la poursuite de la politique économique d'Emmanuel Macron.
02:38Avec des marches arrière systématiques sur l'âge de départ en retraite, sur...
02:42Oui, alors non seulement des marches arrière,
02:43mais quelque chose d'important qui est que
02:45le déficit public est très important,
02:495,5% du PIB,
02:51mais quand on regarde précisément pourquoi il y a ce déficit important,
02:54on s'aperçoit que ce n'est pas à cause des dépenses.
02:56Les dépenses publiques, en pourcentage du PIB,
02:59ont baissé l'année dernière.
03:01Par rapport aux services publics ?
03:02Parce qu'en réalité, ce déficit, il est dû à la hausse des dépenses,
03:06non pas pour les services publics,
03:08mais pour les subventions aux entreprises, en réalité.
03:10Non, non, non, les dépenses publiques globalement,
03:11en mettant tout dedans donc,
03:13dans les dépenses publiques, vous avez deux grands volets.
03:15Vous avez les services publics,
03:17mais il faut savoir que les services publics,
03:18donc le paiement des fonctionnaires essentiellement,
03:19en mettant dedans toutes les cotisations sociales,
03:21la part des services publics dans le PIB,
03:24ça n'a pas bougé, écoutez-moi bien,
03:26depuis 40 ans.
03:28Ça représente 12-13% du PIB,
03:30ça n'a pas bougé depuis 40 ans.
03:31Ce qui a augmenté, ce sont les prestations sociales,
03:34notamment, on pense toujours au RSA,
03:36mais le RSA c'est 14 milliards,
03:37c'est les retraites, 350 milliards,
03:39vous voyez ce que je veux dire ?
03:40On est dans du lourd là.
03:41Et on devrait en être fiers d'ailleurs,
03:43ça permet d'être le pays au monde
03:45où les retraités ne passent pas dans la misère.
03:47On a transformé les retraites en un certain droit au bonheur,
03:49je pense que nous devrions en être fiers,
03:51et je pense que c'est tout à fait possible
03:53de continuer à le faire.
03:55Mais, je reviens donc,
03:57il y a ces deux gros postes,
03:59mais donc ces deux gros postes,
04:00plus les subventions aux entreprises, aux ménages,
04:02tout ça, l'année dernière,
04:04ça a baissé en pourcentage du PIB.
04:05Donc la raison pour laquelle le déficit a augmenté,
04:07c'est parce qu'on a eu insuffisamment de recettes.
04:10Ce qui a baissé plus encore,
04:12ce sont les recettes.
04:13Et là on a le bilan d'Emmanuel Macron,
04:15qui de mon point de vue n'est pas glorieux du tout,
04:17qui est qu'il a fait des cadeaux fiscaux
04:19colossaux,
04:2170 milliards au total.
04:22Quand on additionne toutes les mesures
04:24qui ont été prises au fil des ans,
04:25depuis son arrivée au pouvoir,
04:27les cadeaux principalement aux entreprises,
04:30mais attention, quand on dit aux entreprises,
04:32on pense tout de suite aux PME,
04:33les PME c'est tout à fait respectable,
04:34mais il faut savoir que la moitié des actions
04:37sont détenues par 1% des ménages.
04:40Le capital financier est très concentré.
04:42Donc ces cadeaux fiscaux ont d'abord bénéficié,
04:45mais quand on dit entreprises,
04:46c'est d'abord aux grandes entreprises,
04:48et aux ménages,
04:49mais quand on dit aux ménages,
04:50c'est d'abord, pas uniquement,
04:51mais d'abord aux plus aisés.
04:53C'est l'ISF,
04:55le prélèvement forfaitaire unique
04:57sur les revenus financiers à 30%,
04:58y compris la CSG dedans.
05:00C'est la taxe d'habitation,
05:02la taxe d'habitation,
05:03il faut savoir qu'elle a été payée
05:04pour plus de la moitié,
05:05pour la moitié,
05:06par les 20% de ménages les plus aisés.
05:08Il n'y avait pas besoin de faire ce cadeau fiscaux à ceux-là.
05:11Donc le problème auquel on est confronté aujourd'hui,
05:14c'est que,
05:15comment dire,
05:16si on veut changer de cap,
05:17parce que l'économie française va mal,
05:19les économies européennes vont mal,
05:21mon sentiment,
05:22c'est que ce que propose quelque part le Front Populaire,
05:25c'est un programme à la Joe Biden.
05:27Ce n'est pas très très radical,
05:29mais ça marche.
05:30Ça marche.
05:31Aux États-Unis,
05:32on a une reprise de l'emploi,
05:34une reprise de l'activité,
05:35alors qu'on a un décrochage.
05:36Alors qu'on a un décrochage en Europe,
05:38et je termine,
05:39c'est le programme du Rassemblement National
05:42et d'Emmanuel Macron,
05:43ce qui les rassemble,
05:44c'est l'idée que fondamentalement,
05:46on ne se donne pas des ressources supplémentaires.
05:48On ne revient pas,
05:49le Rassemblement National ne revient pas
05:51sur les cadeaux fiscaux
05:52qui ont été faits,
05:53principalement aux plus aisés,
05:55ces sept dernières années.
05:56Mais la politique de la dépense,
05:58quand on a 3000 milliards de dettes
06:00et qu'on ne peut pas imprimer de l'argent
06:03comme le font les États-Unis avec le dollar,
06:04est-ce que ça peut marcher ?
06:06C'est bien une première question.
06:08Dans le cadre de l'euro,
06:09des traités européens,
06:103000 milliards de dettes,
06:11la procédure de déficit excessif
06:13enclenchée par la Commission,
06:14est-ce qu'on peut dire aux partenaires européens
06:17« Ecoutez, nous, on va dépenser ».
06:19Vous savez, pour réduire une dette,
06:21les dettes publiques,
06:22elles étaient à 150%, 200% du PIB
06:24à l'issue de la Seconde Guerre mondiale.
06:26Qu'est-ce qu'on a fait ?
06:27On ne les a pas annulées.
06:28C'est important la parole de l'État.
06:30On a fait de la croissance.
06:33D'une part,
06:34et ça c'est le plus important,
06:35parce que la dette,
06:36on la rapporte au PIB.
06:37Il faut savoir que l'année dernière,
06:38depuis 4 ans, 3 ans,
06:40la dette publique,
06:41elle baisse en France,
06:42en pourcentage du PIB.
06:43Elle baisse tout simplement
06:44parce que le PIB a beaucoup augmenté,
06:46non pas en volume,
06:47mais parce qu'il y a eu de l'inflation.
06:48D'accord ?
06:49Donc qu'est-ce qu'on a fait ?
06:50L'inflation qui rapporte à l'État,
06:51c'est des recettes supplémentaires.
06:53Non seulement ça,
06:54mais le PIB augmente,
06:55on le rapporte au PIB.
06:56Vous voyez ce que je veux dire ?
06:57Quand le dénominateur augmente beaucoup,
06:59le ratio global,
07:02je pense que tous vos éditeurs
07:03peuvent le comprendre,
07:04ça baisse.
07:05Si vous avez une dette de 100,
07:07cette année-là,
07:09mais que l'année suivante,
07:10vous avez toujours une dette de 100,
07:11mais que vos revenus,
07:12s'ils étaient de 100 initialement,
07:13ils passent à 110,
07:14votre dette,
07:15en pourcentage de votre revenu,
07:16elle baisse.
07:17Et donc c'est ça
07:18qu'on est en train d'enregistrer.
07:20Donc ce qui est important,
07:21c'est pour réduire la dette,
07:22c'est pas d'assurer sur les dépenses,
07:24c'est la croissance économique.
07:26Or aujourd'hui,
07:27on a une croissance piteuse,
07:28particulièrement piteuse,
07:29l'Allemagne est en récession,
07:30la France a une croissance
07:31complètement piteuse.
07:32Et ce que nous propose,
07:33de mon point de vue,
07:34la majorité,
07:35l'ex-majorité présidentielle,
07:37et le Rassemblement national,
07:38ce n'est pas un programme
07:40qui permet de relancer
07:41l'activité.
07:42D'accord ?
07:43Mais l'activité,
07:44c'est des commandes ?
07:45C'est un marché ?
07:46C'est comment la politique
07:47peut influencer
07:48la croissance économique ?
07:49Vous savez,
07:50l'activité,
07:51on revient en partie
07:52à la dépense publique.
07:53Quand on pense dépense publique,
07:54la plupart de vos auditeurs,
07:55j'imagine,
07:56ont en tête
07:57l'idée qu'on prend de l'argent
07:58qui est créé par ceux
07:59qui travaillent vraiment,
08:00qui produisent vraiment
08:01de la richesse,
08:02le privé,
08:03pour financer
08:04des fonctionnaires improductifs.
08:05Mais c'est faux tout ça.
08:06D'abord,
08:07les fonctionnaires,
08:08ils contribuent au PIB.
08:09D'accord ?
08:10Un enseignant,
08:11un militaire,
08:12ça augmente le PIB.
08:13D'accord ?
08:14C'est productif,
08:15c'est productif.
08:16Et puis,
08:17par ailleurs,
08:18les trois quarts
08:19de la dépense publique,
08:20ce n'est pas pour payer
08:21des fonctionnaires.
08:22Les trois quarts
08:23de la dépense publique,
08:24ça paie des retraites,
08:25des allocations familiales,
08:26des allocations de chômage,
08:27etc.
08:28Des subventions aux ménages,
08:29etc.
08:30Les trois quarts
08:31de la dépense publique,
08:32ça alimente
08:33l'activité du privé.
08:34Et donc,
08:35comment dire,
08:36l'Union Européenne,
08:37vous en parliez,
08:38mais ce qu'elle prépare
08:39aujourd'hui,
08:40c'est une cure d'austérité
08:41particulièrement brutale.
08:42On est en train de refaire.
08:43On est en train
08:44de refaire la bêtise.
08:45Et justement,
08:46comment on empêche ça ?
08:47Parce que dans le cadre
08:48des traités européens,
08:49comment vous allez dire
08:50aux partenaires,
08:51écoutez,
08:52on s'en fout,
08:53nous on dépense.
08:54Comment vous le faites ?
08:55Mais la France,
08:56ce n'est pas la Grèce,
08:57vous savez.
08:58Lorsqu'il y a eu
08:59une crise politique,
09:00les dirigeants européens
09:01l'ont fait couler.
09:02Le FMI lui-même
09:03dit que ça a été
09:04une catastrophe.
09:05Parce qu'avec ces cures
09:06d'austérité qu'on a
09:07infligées à la Grèce,
09:08le PIB de la Grèce,
09:09il a chuté de 25%.
09:10Et qu'est-ce qui va
09:11protéger la France
09:12de mesures aussi radicales
09:13que la Grèce ?
09:14Mais la France,
09:15ce n'est pas la Grèce,
09:16Alexis Poulin.
09:17La France,
09:18si la France dit demain,
09:19écoutez,
09:20l'austérité,
09:21ça ne marche pas.
09:22L'austérité,
09:23ça va nous replonger
09:24dans la récession
09:26aussi sur la signification
09:27de tout ça.
09:28Et donc nous,
09:29ce que nous proposons,
09:30c'est ce que propose,
09:31c'est ce que fait
09:32Joe Biden aux Etats-Unis.
09:33Ce n'est pas très radical.
09:34Nous proposons
09:35un vaste plan de relance
09:36social.
09:37Parce qu'il y a
09:38des besoins sociaux
09:39dans tous les pays
09:40et écologiques.
09:41C'est les deux grands défis
09:42qu'il faut réussir à articuler.
09:43Eh bien,
09:44si nous disons ça,
09:45je vous assure
09:46que les dirigeants européens
09:47ne vont pas pouvoir
09:48infliger à ce grand pays
09:49comme la France
09:50qu'est la France
09:51une cure d'austérité
09:52comme la Grèce.
09:53D'autant
09:54que là,
09:55on a un rôle à jouer
09:56y compris pour réorienter
09:57la France.
09:58C'est l'occasion
09:59pour dire
10:00aux peuples européens,
10:01aux dirigeants européens,
10:02eh bien,
10:03la France,
10:04elle est à la pointe avancée
10:05pour réorienter
10:06cette construction européenne
10:07qui,
10:08depuis 40 ans,
10:09sa boussole,
10:10c'était quoi ?
10:11Le libre-échange,
10:12la finance libéralisée,
10:13les privatisations
10:14et tout ça
10:15nous a conduit
10:16à des catastrophes économiques,
10:17à des catastrophes sociales,
10:18à un véritable décrochage
10:19économique
10:20des pays européens,
10:21notamment par rapport
10:22aux Etats-Unis.
10:23Absolument.
10:24On va se retrouver
10:25dans un instant
10:26pour continuer
10:27de parler
10:28des programmes économiques
10:29et particulièrement
10:30du Front Populaire
10:31avec Christophe Rameau.
10:32Si vous souhaitez réagir,
10:34posez vos questions
10:350 826 300 300.
10:36A tout de suite.
10:37Sud Radio,
10:38midi 13h,
10:39Alexis Poulin,
10:40sans réserve.
10:41Sud Radio,
10:42midi 13h,
10:43Alexis Poulin,
10:44sans réserve.
10:45Et on se retrouve
10:46avec notre invité,
10:47Christophe Rameau.
10:48Bonjour.
10:49Bonjour.
10:50Bonjour.
10:51Bonjour.
10:52Et on se retrouve
10:53avec notre invité,
10:54Christophe Rameau,
10:55enseignant-chercheur
10:56au Centre d'économie
10:57de la Sorbonne
10:58pour parler du chiffrage
10:59de ces programmes.
11:00200 milliards de dépenses
11:01sur 5 ans,
11:02nous dit Jean-Luc Mélenchon
11:03pour le programme économique
11:04du Front Populaire
11:05avec 230 milliards
11:06de recettes.
11:07Et c'est là toute la clé.
11:08C'est de la dépense
11:09qui rapporte en réalité.
11:10Une question sur le SMIC
11:13qui serait augmenté
11:16assez rapidement.
11:17Et immédiatement,
11:18vous avez une réaction
11:21comme celle de Bruno Le Maire.
11:22On va l'écouter
11:23à propos de cette augmentation
11:24du SMIC.
11:25J'aimerais avoir votre avis.
11:26Le patron d'une boulangerie,
11:28l'entrepreneur,
11:29le menuisier,
11:30le patron d'une PME,
11:31le commerçant,
11:32quand il va voir
11:33que ses salariés
11:34qu'ils payaient
11:351398 euros net,
11:36il faut passer
11:37à 1600 euros,
11:38il les verra dire
11:39je suis désolé,
11:40j'aimerais bien vous payer
11:41ce tarif-là,
11:42mais je ne peux pas.
11:43Je n'ai pas les moyens.
11:44Donc vous aurez des vagues
11:45de licenciements
11:46et un chômage de masse.
11:47Alors, le SMIC qui augmente,
11:48c'est le chômage de masse
11:49comme dit Bruno Le Maire
11:50ou c'est faux ?
11:51Alors d'abord,
11:52il faut bien comprendre
11:53qui est la population SMIC.
11:54Il y a plus de 15%,
11:5517% de la population
11:56qui est au salaire minimum
11:57et souvent ce sont
11:58des temps partiels.
11:59Il y a une surreprésentation
12:00très importante.
12:01Plus d'un tiers
12:02des travailleurs à temps partiel
12:03sont au salaire minimum.
12:04Vous avez bien compris
12:05que c'est très difficile
12:06de vivre avec ces ressources.
12:07Et un travailleur au salaire minimum,
12:10il n'épargne pas,
12:12il n'a pas les moyens
12:13d'acheter des actions
12:14sur les marchés boursiers.
12:15Ça se retrouve immédiatement
12:16en termes de consommation.
12:18Donc l'idée,
12:19ces dernières années,
12:20il y a plein de pays
12:21qui ont augmenté très fortement
12:22le salaire minimum.
12:23L'Espagne,
12:24l'Italie,
12:25pardon,
12:26pas l'Italie,
12:27l'Allemagne,
12:28le Royaume-Uni
12:29en partie l'a fait.
12:30Joe Biden
12:31a proposé
12:32de le doubler
12:33ce salaire minimum.
12:34Il n'a pas pu le faire.
12:35Donc voilà,
12:36la mode un peu partout
12:37dans le monde,
12:38si je puis dire,
12:39c'est plutôt d'augmenter
12:40le salaire minimum.
12:41Donc là,
12:42l'idée,
12:43c'est de permettre
12:44un coup de pouce
12:45qui n'a pas eu lieu
12:46depuis 2012.
12:47En 2012,
12:48il n'y a pas eu de coup de pouce.
12:49Le salaire minimum
12:50augmente en fonction de l'inflation
12:51ce qui n'est déjà pas mal.
12:52Les libéraux proposent,
12:53oui mais attention,
12:54les libéraux proposent
12:55depuis des années
12:56de supprimer ce mécanisme
12:57d'annexation.
12:58Voilà,
12:59donc je pense que
13:00le cap,
13:01c'est l'idée que
13:02l'économie,
13:03elle doit d'abord
13:04satisfaire des besoins sociaux
13:05et donc,
13:06notamment,
13:07en particulier,
13:08ceux qui...
13:09Et par ailleurs,
13:10ça va permettre
13:11de rendre plus attractifs
13:12certains métiers
13:13parce qu'on a un vrai problème
13:14d'attractivité dans les métiers
13:15justement relativement peu payés.
13:16C'est quoi ?
13:17C'est principalement
13:18les hôtels, cafés, restaurants.
13:19C'est les services à la personne.
13:21D'accord ?
13:22C'est les services à la personne.
13:23L'argument sur le thème,
13:24ça va remettre en cause
13:25notre compétitivité.
13:26Ça, c'est un argument
13:27totalement fallacieux
13:28parce qu'en fait,
13:29les grandes entreprises
13:30qui exportent,
13:31elles ont relativement peu
13:32de SMICA
13:33dans leur personnel.
13:34D'accord ?
13:35Donc cet argument-là
13:36ne tient pas.
13:37Alors après,
13:38sur les PME,
13:39mais moi je suis sensible
13:40au discours sur les PME.
13:41J'y suis absolument sensible
13:42mais ce qu'il faut répondre,
13:43c'est deux choses.
13:44Ce que propose
13:45le programme du Front Populaire
13:46à l'encontre de ce qui a été fait
13:47toutes ces dernières années,
13:48ces dernières décennies.
13:49Il n'y a pas que Macron
13:50qui est en jeu.
13:51C'est de revenir sur le principe
13:52des aides aveugles.
13:53Il y a des aides aveugles
13:54considérables
13:55qui ont été distribuées
13:56aux entreprises.
13:57C'est de recibler.
13:58Par exemple,
13:59on a des aides aveugles
14:00aujourd'hui
14:01qui vont jusqu'à
14:023,5 fois le SMIC.
14:033,5 fois le SMIC,
14:04vous avez 90%
14:05des salariés.
14:06Donc les aides sont maximales
14:07au niveau du SMIC
14:08puis elles se réduisent après.
14:09Bon, l'idée,
14:10même le gouvernement
14:11disait,
14:12a dit que
14:13sur ces aides,
14:14au trait, au salaire,
14:15et donc l'idée,
14:16c'est, je pense,
14:17relancer la demande
14:18pour un chef d'entreprise.
14:19Ce qui est important,
14:20d'abord et avant tout,
14:21y compris pour un dirigeant
14:22de PME,
14:23c'est son carnet de commandes.
14:24Il y a son carnet de commandes.
14:25Très bien.
14:26Donc relancer la demande,
14:27ça va alimenter
14:28le carnet de commandes.
14:29Ensuite,
14:30l'idée que
14:31sur certains domaines
14:32qu'il puisse y avoir
14:33des aides plus ciblées
14:34pour des PME,
14:35etc.
14:36Mais moi, ça ne me dérange
14:37absolument pas.
14:38C'est-à-dire,
14:39c'est réduire les aides aveugles
14:40y compris aux grandes entreprises,
14:41etc.
14:42qui ont été distribuées
14:43et puis,
14:44sur cette base-là,
14:45relancer.
14:46Je pense que le projet,
14:47ça doit être vraiment
14:48de bifurquer,
14:49c'est-à-dire,
14:50un vrai choc
14:51de, comment dire,
14:52de reconstruction
14:53de notre pays.
14:54Avec, bien entendu,
14:55les PME, bien sûr.
14:56Quand vous dites,
14:57effectivement,
14:58aux patrons de PME,
14:59et Bruno Le Maire
15:00ne parle jamais des faillites
15:01de PME
15:02et de TPE en France,
15:03par exemple,
15:04au coût de l'énergie
15:05ou à...
15:06Et qui augmente fortement,
15:07là.
15:08Et qui augmente fortement
15:09depuis dix ans.
15:10Mais là,
15:11comment faire
15:12si vous n'avez pas
15:13les capacités suffisantes
15:14pour payer,
15:15comme le dit Bruno Le Maire,
15:16cette augmentation de SMIC
15:17à vos salariés ?
15:18Vous êtes obligés
15:19de réduire, du coup,
15:20la masse salariale ou pas ?
15:21Mais, comment dire ?
15:22D'abord, les faillites...
15:23Où il y aura des aides ?
15:24Les faillites qui avaient baissé
15:25suite au Covid
15:26parce qu'il y avait plein d'aides,
15:27etc.
15:28Ces faillites-là,
15:29elles sont
15:30un phénomène de rattrapage.
15:31Donc, les faillites...
15:32L'économie va mal.
15:33L'économie française,
15:34quand Bruno Le Maire nous dit
15:35on vous laisse une économie
15:36en bonne santé,
15:37mais non, c'est pas vrai.
15:38Il va plus loin avec lui
15:39et dit qu'il a sauvé
15:40l'économie française.
15:41Mais c'est pas sérieux.
15:42Enfin, c'est pas sérieux, oui.
15:43Ce que je veux dire,
15:44de mon point de vue,
15:45c'est bon,
15:46l'économie va mal
15:47et donc,
15:48on a besoin
15:49de changer de cap,
15:50de changer de cap
15:51en matière de politique économique.
15:52Et changer de cap
15:53en matière de politique économique,
15:54c'est, à mon avis,
15:55une économie plus juste.
15:56Je pense que ça,
15:57c'est une exigence élémentaire
15:58et c'est...
15:59La justice sociale
16:00rejoint, là, ici,
16:01l'efficacité économique.
16:02Les estimations
16:03sur la hausse du SMIC,
16:04au grand maximum,
16:05c'est de l'ordre,
16:06éventuellement,
16:07de 50.000 emplois perdus.
16:08Mais il faut savoir
16:09que ce 50.000 emplois perdus
16:10à cause de la hausse
16:11du salaire minimum
16:12avec, comment dire,
16:13on a plusieurs millions
16:14de personnes
16:15qui sont au salaire minimum,
16:16c'est l'épaisseur du trait.
16:17C'est l'épaisseur du trait.
16:18Donc, je ne dis pas
16:19que ça peut poser problème
16:20à certaines entreprises.
16:21Etudions ces dossiers,
16:22il n'y a aucun souci.
16:23Soyons dans des politiques
16:24ciblées,
16:25d'aide au travail,
16:26d'économie,
16:27d'économie,
16:28d'économie,
16:29il n'y a aucun souci.
16:30Soyons dans des politiques
16:31ciblées,
16:32d'aide aux entreprises,
16:33mais arrêtons
16:34les cadeaux fiscaux
16:35qui bénéficient,
16:36finalement.
16:37Il faut savoir
16:38que dans les PME,
16:39vous avez aussi
16:40plein de PME
16:41qui sont en situation
16:42de sous-traitance,
16:43en fait,
16:44par rapport aux grands groupes
16:45et qui sont étouffés
16:46par les grands groupes
16:47qui, eux,
16:48ces grands groupes
16:49font des marges considérables.
16:50Donc,
16:51remettons ça en cause.
16:52Je pense que ça
16:53permettrait
16:54aux PME
16:55de mieux s'occuper
16:56de la hausse du SMIC.
16:57Je pense que ça permettrait
16:58aux PME
16:59de mieux souffler.
17:00Et je vous dis,
17:01les patrons de PME,
17:02il ne faut pas les prendre
17:03pour des...
17:04Il peut y avoir
17:05des mauvaises pratiques.
17:06Enfin,
17:07les patrons de PME,
17:08si vous avez
17:09un carnet de commandes
17:10qui augmente,
17:11si vous avez
17:12des donneurs d'ordre,
17:13souvent des grands groupes,
17:14qui les étouffent moins,
17:15mais,
17:16quelque part,
17:17ils peuvent être fiers,
17:18pour la plupart d'entre eux,
17:19de pouvoir
17:20revaloriser mieux
17:21le travail
17:22de leurs salariés.
17:23Je pense que c'est,
17:24voilà,
17:25le jeu
17:27Je vous dis,
17:28aujourd'hui,
17:29on ne roule pas sur l'or
17:30quand on est au salaire minimum.
17:31Et un dernier petit point.
17:32Le coût du travail
17:33au salaire minimum,
17:34en France,
17:35au niveau du SMIC,
17:36il n'est pas plus élevé
17:37que dans
17:38plein d'autres pays européens.
17:39Pourquoi ?
17:40Le salaire net
17:41que touchent les travailleurs
17:42est plus élevé.
17:43Mais,
17:44la France,
17:45on est les champions du monde
17:46des exonérations
17:47de cotisations sociales.
17:48Il n'y a plus
17:49de cotisation patronale
17:50au niveau du salaire minimum.
17:51Ce qui n'est pas le cas
17:52dans les autres pays.
17:53Vous voyez ce que je veux dire ?
17:54Donc, quand on dit,
17:55il n'est pas plus élevé
17:56pour le salaire net
17:57que touchent les travailleurs,
17:58il est plus élevé qu'ailleurs.
17:59Mais,
18:00ce n'est pas vrai
18:01pour le coût global
18:02du travail
18:03au niveau du salaire minimum.
18:04Et je pense qu'il faut
18:05intégrer le fait que
18:06tout travail
18:07mérite
18:08une juste reconnaissance.
18:10Je pense que la plupart
18:11des patrons
18:12seraient d'accord avec ça
18:13et les salariés de surcroît.
18:14Mais,
18:15la question
18:16de la dette,
18:17quand même,
18:18vous parlez des politiques austéritaires
18:19qui sont proposées
18:20par l'Union Européenne,
18:21le fait que la France
18:22n'aurait pas un destin
18:23à la Grèce,
18:24par exemple.
18:25Mais,
18:26comment
18:27arriver
18:28à emmener
18:29les Allemands,
18:30par exemple,
18:31dans cette idée
18:32d'une politique
18:33où on va
18:34laisser tomber
18:35la règle des 3% ?
18:36Est-ce que
18:37la BCE
18:38peut tenir la route ?
18:39Est-ce que l'euro
18:40peut tenir la route
18:41si les différents
18:42pays européens
18:43ne sont pas d'accord
18:44avec cette politique
18:45de la dépense ?
18:46Mais, d'abord,
18:47les 3%,
18:48vous avez remarqué
18:49qu'on ne les a pas respectés
18:50de nombreuses fois
18:51ces dernières années.
18:52Mais,
18:54la dette publique
18:55a augmenté.
18:56Vous savez,
18:57la dette publique
18:58dans tous les pays développés
18:59est à 150-200%
19:00du PIB à l'issue
19:01de la Seconde Guerre mondiale.
19:02On a fait de la croissance,
19:03on a taxé les riches,
19:04etc.
19:05La dette publique
19:06dans tous les pays développés
19:07s'est réduite à 20-25%
19:08au milieu
19:09fin des années 70.
19:10Elle a augmenté
19:11depuis le tournant
19:12néolibéral.
19:13D'accord ?
19:14La dette publique
19:15en France en 82,
19:16maintenant,
19:17pour certains,
19:18il y a l'idée
19:19que la France en 82
19:20était au bord de la faillite.
19:21Mais non,
19:22en 82,
19:23on est à 110%.
19:24Mais ce qui s'est passé,
19:25c'est qu'on a eu
19:26moins d'activités.
19:27D'accord ?
19:28On a eu moins d'activités
19:29et on a eu moins de recettes
19:30parce que,
19:31notamment,
19:32on s'est privé
19:33d'une série de recettes
19:34socio-fiscales
19:35au bénéfice
19:36principalement
19:37des plus aisés.
19:38Et voilà.
19:39Et donc,
19:40par ces deux biais-là,
19:41eh bien,
19:42ce qu'il faut faire,
19:43c'est exactement l'inverse.
19:44C'est des politiques
19:45de relance,
19:46d'accord ?
19:47Des politiques de relance
19:48qui permettent
19:49l'effet dénominateur
19:50dont je vous parlais tout à l'heure
19:51d'un effet cagnotte
19:52quand vous avez
19:53les recettes socio-fiscales,
19:54en fait.
19:55Sur la relance, d'accord.
19:56Mais il y a quand même
19:57cette idée
19:58dans le programme
19:59du Fonds Peupleur
20:00de taxer les dividendes,
20:01par exemple,
20:02d'aller chercher l'argent
20:03auprès de la finance.
20:04Qu'est-ce qui se passe
20:05si Total décide
20:06de mettre son siège social
20:07aux Pays-Bas
20:08ou à New York,
20:09comme il l'avait dit ?
20:10Ben, vous savez,
20:11moi, je suis pour partir
20:12d'un principe,
20:13il y a les entreprises,
20:14d'un côté.
20:15Mais, vous savez,
20:16aux États-Unis,
20:17il y a un dispositif
20:18qui s'appelle
20:19l'exit tax.
20:20Quand vous avez
20:21la nationalité américaine,
20:22vous êtes obligé,
20:23tous les ans,
20:24même si vous vivez
20:25à l'étranger
20:26depuis des décennies,
20:27de faire une déclaration
20:28au fisc américain.
20:29Et le fisc américain
20:30vous dit,
20:31eh bien,
20:32vous allez payer
20:33la différence éventuelle.
20:34Si vous payez
20:35moins d'impôts
20:36là où vous vivez
20:37qu'aux États-Unis,
20:38eh bien,
20:39vous allez payer
20:40la différence
20:41au fisc américain.
20:42D'accord ?
20:43Ceux qui ont
20:44la nationalité américaine,
20:45je vous assure que
20:46les dossiers à remplir
20:47chaque année,
20:48c'est assez épais.
20:49C'est assez épais.
20:50Très bien.
20:51Bon.
20:52Eh bien,
20:53je pense qu'il faut
20:54réintroduire,
20:55renforcer ce dispositif
20:56d'exit tax.
20:57D'accord ?
20:58C'est-à-dire,
20:59pour éviter,
21:00y compris,
21:01les stratégies
21:02d'évasion fiscale
21:03qui sont particulièrement,
21:04à nouveau,
21:05au rond
21:06le pacte républicain ici.
21:07Et au cœur
21:08de l'Union européenne,
21:09absolument.
21:10Merci beaucoup.
21:11Il y aurait beaucoup à dire encore
21:12sur les programmes économiques.
21:13On y reviendra,
21:14bien sûr,
21:15pendant cette campagne.
21:16Christophe Rameau,
21:17merci d'avoir été avec nous.
21:18Sur Antoine de Saint-Exupéry,
21:19pour les 80 ans
21:21de sa disparition.
21:22A tout de suite sur Sud Radio.

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